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Conférence, pré socratiques, ontologie l'être et le penser

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MessageSujet: Conférence, pré socratiques, ontologie l'être et le penser  Posté leVen Déc 10, 2010 12:46 pm Répondre en citant










CONFÉRENCE N°2
Pourquoi et comment lire un présocratique ?



Barbara Cassin

Nous avons tenté de restituer et parfois seulement résumé la conférence de Barbara Cassin sans pouvoir rendre sa richesse et sa vivacité.

Énorme question. Première réponse au « pourquoi » : parce que les présocratiques importent et fascinent comme une origine. Première réponse au « comment? »: avec toute la méfiance due à l’origine. L’explicitation s’effectuera entre philosophie (« amour de la Sagesse ») et philologie (l’amour du discours ou étude scientifique des textes).

« La forme moderne du fantastique c’est l’érudition » (Gérard Genette).

Parler des présocratiques (philosophes grecs d’avant Socrate-Platon, des 6è-5è s. av. J.- C.), c’est supposer que la philosophie est née en Grèce et née avant les grands systèmes de Platon et d’Aristote que l’on n’a cessé de commenter. Il faut s’interroger sur cette supposition qui a pris sa consistance actuelle dans l’Allemagne du 19è siècle, il faut déconstruire l’ « origine »: en faire l’archéologie. La pensée des présocratiques a été (re)construite par la philosophie; les textes ont été (re)composés par la philologie.

Philosophie : Hegel commence ses Leçons sur l’histoire de la philosophie (publiées en 1833) en évoquant la Grèce comme terre natale de la philosophie, la philosophie en tant qu’elle consiste à être chez soi, les philosophes originels comme philosophes de l’origine; Nietzsche publie La naissance de la tragédie en 1871 et fait des cours sur La naissance de la philosophie à l’époque de la tragédie grecque (1872-1875) dans lesquels il souligne que Thalès pose quasi axiomatiquement l’eau comme le principe originel: « Tout est Un ». Pour Hegel et pour Nietzsche la raison s’instaure ainsi dans des propositions universelles et réflexives.

Philologie: la grande philologie allemande de la fin du 19è s. établit les textes; H. Diels édite d’abord les « doxographes » (l’écriture des opinions qui mêle philosophes, commentateurs et compilateurs) dans Doxographi graeci (1879) puis il fait le tri, identifie et attribue les fragments cités proprement philosophiques et les édite dans Die Fragmente der Vorsokratiker (1903). On ne « dispose » des textes des présocratiques qu’à partir de cette date et cette édition a fait autorité jusqu’à aujourd’hui. La remise en cause est urgente, car nous sommes des héritiers sans moyens d’être conscients de ce dont nous héritons.

Comment l’héritage a-t-il été fabriqué? Entreprenons de déconstruire la tradition autorisée sur l’exemple de Parménide (auteur vers 504 av. J.-C. du poème: Sur la nature ou sur l’étant). C’est le premier penseur de l’être, le premier «ontologue ». L’ « édification » vient de loin: Platon en parle déjà comme d’un monument, l’édition Diels est un moment décisif de cristallisation, Heidegger écrit dans L’introduction à la métaphysique (1952) que le poème “réduit à rien les prétentions de bibliothèques entières d’ouvrages philosophiques qui croient en la nécessité de leur existence”.
L’origine de la philosophie, c’est la Grèce; l’origine de cette origine c’est la pensée présocratique et le plus présocratique de tous c’est Parménide. Pour continuer à penser et à écrire dans ces conditions, il faut vouloir, comme Heidegger, être plus grec que les Grecs!
Montrons précisément, sur l’exemple de Parménide, que transmettre l’origine c’est la construire, qu’il n’y a pas de transmission neutre (Nietzsche: “Il n’y a pas de faits mais seulement des interprétations et des interprétations d’interprétations”). Montrer comment le poème s’est construit depuis l’antiquité jusqu’à nous, c’est du même geste le déconstruire, puisque c’est en faire la généalogie en tant qu’origine, c’est montrer comment cette construction est une construction.
Déconstruction philosophique (en procédant selon Gorgias qui démonte le poème de Parménide): quand dire, c’est faire.
Déconstruction philologique (analyse de l’opération de Diels sur l’exemple d’un vers de Parménide): quand lire, c’est faire.

Quand dire, c’est faire.
Le traité en prose du sophiste Gorgias: Sur non-étant ou sur la nature fait pièce point par point, une génération après, au poème (en hexamètres dactyliques comme l’Iliade et l’Odyssée) de Parménide: Sur la nature ou sur l’étant.
Prenant Parménide à rebrousse-poil, Gorgias montre comment Parménide se construit comme origine, comment il fabrique la thématique de l’être qu’il propose comme s’il la découvrait: l’origine est un jeu de langage qui réussit.
Partons de ce qu’on dit qu’il y a et de l’interprétation contemporaine la plus forte, celle de Heidegger dans le texte déjà cité: Parménide donne le principe directeur et le nœud constitutif de la pensée occidentale parce qu’il dit la co-appartenance entre être, penser et dire. Heidegger pense dans le droit fil de tout ce qui s’est dit. Or le nœud se fabrique dans le poème. Trois fragments surtout (cités dans la traduction de Barbara Cassin) proposent ce nœud ou cette tresse à trois brins.

Premier brin: le « est » qui traduit esti, la troisième personne du singulier du verbe être en grec. La déesse s’adresse ainsi au jeune homme conduit sur le chemin d’initiation: « Viens que j’énonce (...) / quelles voies de recherche seules sont à penser: / l’une que est et que n’est pas ne pas être, / c’est le chemin de la persuasion, car il suit la vérité; / l’autre que n’est pas et qu’est besoin de ne pas être, / celle-là, je t’indique que c’est un sentier dont on ne peut rien savoir / car tu ne saurais connaître ce qui, en tout cas, n’est pas (car on ne peut en venir à bout) / ni l’exprimer)’ (Fragment II). On a toujours compris ce fragment ainsi: la voie de recherche à penser, sur laquelle il faut s’engager, c’est que est et que n’est pas n’être pas.

Deuxième brin: le rapport entre être et penser. « Un même est en effet à la fois penser et être » (Fragment III). Heidegger traduit: « Etre, penser, le même» (identité de l’être et du penser).

Le troisième brin ajoute le dire: « Voici ce qu’il est besoin de dire et penser: est en étant, car est être’ (Fragment VI).
1. - Il y a être.
2. - L’être est pensé, pensée.
3. - Le dire peut dévoiler ce qu’il y a, lui être adéquat; et l’homme (« berger de l’être » selon Heidegger) est commis à ce dire en pensant. Être - à penser - à dire: l’ontologie (=la philosophie) fonctionne ainsi.

A l’encontre de tout cela, le traité de Gorgias explique:
1. - Rien n’est.
2. - Si c’est, c’est inconnaissable.
3. - Si c’est et si c’est connaissable, c’est incommunicable à autrui. Gorgias montre que l’on peut disloquer la tresse, il exhibe la manière dont Parménide fabrique poétiquement à la fois la tresse et l’être dont il parle. Gorgias refuse ce que l’ontologie massive de Parménide à Heidegger cherche à faire croire: l’être existe et il ne nous reste qu’à le dire et à le penser. Gorgias montre en réécrivant le poème que l’on pourrait à chaque fois faire autrement; l’être est un effet du dire de Parménide, il est produit par celui qui parle. On peut opposer le principe d’identité qui naît de Parménide (l’être est) et le principe logologique (logos -le dire- se redoublant; le terme est employé par Novalis): celui qui parle, parle et produit, fait de l’effet, ‘performe’. Parménide peut l’être. L’être de Parménide est une performance qui a magistralement réussi. L’ontologie, c’est un chef d’oœuvre rhétorique. "La prétention la plus illimitée de pouvoir tout comme rhéteurs ou comme stylistes traverse toute l’antiquité de manière pour nous inconcevable" (Nietzsche, Cours sur l’éloquence grecque). Ce premier type de déconstruction montre quelle est la valeur de cette valeur - origine.

Quand lire, c’est faire.

Le sens et la lettre sont liés et le texte dans sa matérialité a été philologiquement fabriqué. Chaque fragment hérité est lui-même une épaisseur feuilletée d’une multiplicitée de décisions, un résultat: fixation sur une fixion (le terme ainsi orthographié est de Lacan), fixion fabriquée. Un fragment est le résultat de plusieurs sources, les auteurs se servent du fragment ou de la citation selon leurs propres fins, chaque source peut citer plusieurs fois et chaque fois de manière différente, chaque citation est recopiée maintes fois non sans erreurs et corrections. Celui qui édite choisit corrige, et il y a beaucoup de manières possibles de corriger. C’est le trafic de la lettre. Citateurs, éditeurs, traducteurs, interprètes: transmission en couches que l’on oublie. La reconstruction oscille entre pas assez de sens (à vouloir être exact dans l’établissement du texte) et trop de sens (à vouloir proposer une interprétation engageante ou arrangeante). Trop peu de sens: Bouvard et Pécuchet copient au hasard, puis se posent des problèmes de classement; finalement, ils copient, copient..., Flaubert laissant entendre qu’un copiste est d’autant plus exact qu’il est bête. Trop de sens: dans L’histoire du roi de Bohême et de ses sept châteaux (1830), Charles Nodier dévoile le sens à l’œuvre sous le fait d’histoire, auquel on ne pourra plus se fier désormais (‘un écrivain concis, presque énigmatique, dont l’art est de cacher beaucoup d’idées sous peu de mots et qui s’appellerait Tacite’).

Entre défaut et excès de sens Diels a (re)construit la doxographie et les fragments des présocratiques: building de la Bildung! Premier étage: dans les textes de doxographes, il repère les points de concours ou de similitude dont il suppose qu’ils appartiennent à des recueils perdus, et qui renvoient eux-mêmes à un original encore plus perdu; on serait finalement renvoyé au texte matriciel, au plus ancien recueil de citations choisies (Vetusta placita) dont l’auteur-cause s’appellerait Aétius (aitia=la cause). Sourcellerie ! Deuxième étage: Diels identifie dans les Vetusta placita les moments de citations exactes des authentiques philosophes présocratiques, :il les met en caractères plus écartés: il attribue les fragments alors que, souvent, l’auteur n’est pas nommé, il les délimite en repérant la place des guillemets absents.
Il fabrique la Bible de tous ceux qui s’intéressent aux philosophes présocratiques.
Et l’on traduit. Entre les multiples possibilités syntaxiques et sémantiques qui forment arborescence le traducteur choisit. Certains possibles s’éliminent d’emblée, d’autres sont écartés à regret.

Barbara Cassin a envisagé de présenter sous la forme d’un tableau d’arborescences textuelles sa traduction du poème de Parménide. Le traducteur-interprète loyal doit retracer l’enchaînement de ses choix et donner accès à d’autres choix que les siens.

Examinons un vers pour lequel nous disposons de deux sources très différentes. La première est Sextus Empiricus (médecin empiriste, 2è s. ap. J.-C., huit siècles après Parménide !). Il transmet le vers à la fin du très long fragment I. Traduction de cette source: ‘Le coeur à lui seul (monos thumos) manque encore la voie’. Sextus Empiricus l’interprète de façon platonisante: entre le ventre (les sens) et la tête (le nous, l’intelligence à vocation dirigeante), le cœur (thumos) n’est pas encore dans le vrai. Parménide précurseur de Platon. Beaucoup d’interprètes contemporains abondent dans ce sens (J. Barnes par ex., alors même qu’il ne retient pas cette source dans The Presocratic Philosophers, 1982).
La seconde source est Simplicius (néoplatonicien, 6è s. ap. J. - C., douze siècles après Parménide!). Le vers situé dès lors au début du fragment VIII est identique, mais à une inversion de consonnes près (muthos - le récit ou le mot – se substitue à thumos ). «Seul demeure donc le récit de la voie (ou le mot du chemin) «est». Diels a choisi d’abord Sextus pour adopter ensuite Simplicius, ce que nous faisons tous aujourd’hui. Ce choix fait (avec de bonnes raisons), le fragment peut être interprété de deux façons très différentes que les traductions respectives peuvent souligner: ‘Seul demeure donc le Mot (ou la Parole) du chemin ‘est” ou ‘Seul reste donc le récit de la voie “est”’. Muthos peut vouloir dire le récit, la suite de mots bien liés, et même le récit d’une aventure comme dans l’Iliade et l’Odyssée. On peut même comprendre: ‘Reste à faire le récit de la route ‘est”.
Les deux traductions sont licites. Ce vers peut vouloir dire les deux choses; il y a une bifurcation possible des sens: d’un côté l’ontologie de la grammaire (le Mot du chemin), de l’autre l’héroïsme de l’étant et de son épopée (le récit de la route).

L’ontologie résulte d’un mise en intrigue de la langue elle-même (cf. Gorgias). A partir du “est’ on peut (re)produire réflexive ment la langue grecque, montrer comment elle fait phrase en passant du verbe au sujet - substance.
Première étape: on part du “est’ (esti) et on redouble le verbe au moyen ce l’infinitif (einai): «car est être» (Fragment VI). On fait une phrase grâce au redoublement. Gorgias lui-même suit cette procédure à l’envers pour expliquer que rien n’est.
Deuxième étape (dans le même fragment): «Voici ce qu’il est besoin de dire et penser: est en étant (eon), car est être»: on passe à ce qu’il y a de plus nominal dans le verbe, le participe présent; c’est en étant que c’est.
Troisième et dernière étape: après tout un travail sur l’article to (le-ce) et son redoublement to auto (le même, littéralement: «le re-le») apparaît to eon , l’étant, le sujet lui-même comme participe substantivé. Au bout du chemin: to eon (Fragment VIII, 32): «l’étant». Le poème fabrique l’une après l’autre les formes du grec oui permettent de sécréter le sujet par le verbe. Il faut dans la traduction écrire ‘est’ sans sujet et non Il est’ ou ‘c’est’ ou “il y a’ ou “Es gibt’ en allemand (ça donne) car si le sujet était déjà là, il n’y aurait plus aucune raison de le construire. Il est impossible de passer d’une langue à l’autre sauf à importer avec violence des faits de langue de l’une dans l’autre. La traduction est vraiment la dernière fabrication du texte.

En adoptant la traduction- interprétation de muthos comme récit de la route et en se rappelant que Parménide écrit des vers semblables à ceux d’Homère, qu’il écrit un poème avec un déesse accueillant un jeune homme, on accepte de voir le texte comme un palimpseste qui réécrit tous les textes précédents, les engrange pour les subsumer ou dialectiser (dirait Hegel) en ontologie, dans le texte qui fabrique l’être. L’héroïsme de l’étant c’est cela. Le sujet: ta eon est fabriqué avec les mots mêmes d’ Homère. Ulysse passant au large des sirènes s’est fait ligoter au mât du navire pour voir et entendre sans être pris: "Il est là debout, croit sur l’emplanture, noué dans des limites de liens cuisants". Ces vers sont littéralement repris par Parménide: le sujet substantivé-subjectivé, l’étant (io eon), l’étant sphérique, “reste planté là au soI, car la nécessité puissante / le retient dans les liens de la limite qui l’enclôt tout autour” (fragment VIII, 30-31). Dans Homère, Ulysse est identifié par les sirènes comme le «héros tant vanté...» qu’elles essaient de séduire par ces mots. Dans le poème de Parménide le récit de la route nous donne l’étant, héros définitif qui tiendra lieu de tous les autres et qui est identifié comme “le même que lui-même”.
Voilà comment coïncident la mise en intrigue de la langue qui fait sortir le sujet du verbe, et le récit de tous les récits qui reprend en ontologie tout ce qui s’est dit auparavant.


Barbara Cassin a répondu aux questions de l’assistance.


- Q - Demande de précision sur Gorgias.

- R - Une autre oeuvre bien conservée de Gorgias, l’Eloge d’Hélène dit en positif ce que le Traité du non-étant dit en négatif. Le discours fabrique un objet nouveau, fait passer d’une Hélène coupable à une Hélène innocente. Une des raisons est qu’elle a écouté Paris, car le discours (lo- gos) est un grand tyran ‘qui produit par les plus imperceptibles des corps les effets les plus divins’. Force performative du discours capable de convaincre de la culpabilité comme de l’innocence. Gorgias critique le poème de Parménide en montrant comment Parménide construit l’être en l’énonçant: loin de le rencontrer, il le produit. Il s’agit de logologie. Novalis écrit dans ses Fragments logologiques (1798): “la vraie conversation, le dialogue authentique est un pur jeu de mots. Tout bonnement ahurissante est l’erreur ridicule des gens qui se figurent parler pour les choses elles-mêmes. Mais le propre du langage, à savoir qu’il n’est tout uniment occupé que de soi-même, tous l’ignorent. (...) que quelqu’un parle tout simplement pour parler, c’est justement alors qu’il exprime les plus originales et les plus magnifiques vérités...” (Oeuvres complètes). Le monde est performé-produit. La politique (la polis, la cité) est le premier effet du discours.


- Q - Quelle est la limite des effets de discours? Le discours ne -t-il pas une réalité extra-linguistique. un espace géométrique ou topologique de référence?

- R - Il y a un traitement canonique de l’espace dans la rhétorique: les «lieux» (topoï) rassemblent des types d’arguments disponibles, les tropes effectuent des transports (ainsi la métaphore) et déplacements de sens. Les philosophes-ontologues (Platon, Aristote) font de l’espace un objet de connaissance (il faut effectuer les bonnes coupures, transporter méthodiquement, procéder par analogie, étudier les proportions...). Les orateurs et sophistes s’intéressent à quelque chose de beaucoup plus fugace, à l’espace en tarit qu’il est du temps, au caractère temporel des tropes. Ils ne s’intéressent pas à ce que l’on peut dessiner mais à ce qu’on entend dans le discours qui file. Soit la phrase: le non-étant est non-étant. On peut la comprendre comme une phrase identique que l’on étale: le sujet (le non-étant) est le prédicat (le non-étant). On peut aussi la comprendre à la manière de Gorgias; la phrase dit d’abord: «le non-étant», posant bizarrement quelque chose qui n’est pas. Poursuivons: “le non-étant est»: ça ne va plus du tout. Continuons: “le non-étant est non-étant»; on retombe sur nos pieds mais moyennant une contradiction avec le temps précédent. D’ailleurs, la phrase grecque ne peut pas dire: “le non étant est non-étant’, car, quelle que soit sa place, le prédicat se distingue à l’absence d’article. L’énoncé d’identité n’en est donc jamais réellement un, comme le souligne Gorgias. Il y a toujours deux manières de parler: - tout étaler et couper comme il faut pour des raisons d’intérêt ou de connaissance, - aller avec le flux et déconstruire au fur et à mesure que l’on construit. Cette dernière manière, sophistique, est liée au kairos , au moment opportun qui passe. On pourra se servir de ce que l’on voudra et selon le moment de l’application on pourra tirer d’une phrase comme ‘le non-étant est non-étant’, en lui appliquant lourdement le principe d’identité, que le non-étant est ou que le non-étant n’est pas. Gorgias procède ainsi: on peut faire un sujet du non-étant aussi bien que de l’étant.

- Q - Quels sont les effets d’attirance et d’aura dans les décisions de sens (notamment les plus inédites par rapport à la tradition)? «Le méditatif dont le regard. horrifié, tombe sur le fragment qui est dans sa main, devient allégoricien» (Walter Benjamin. Baudelaire -1937 / 1939 - . Le livre des passages. Cerf. 1989. p. 337)

- R - “On fait de l’herméneutique biblique avec son auteur de prédilection" (Schleiermcher, L ‘Herméneutique générale, 1809-1810). Tout sens est attirant et l’on interprète toujours trop mais l’on ne peut faire autrement. Il y a de très rares impossibilités (notamment syntaxiques) dans les hypothèses, impossibilités dont il faut vraiment se garder. Et il faut tenir compte de la différence de traitement des auteurs et des textes: les sophistes ont toujours été haïs, défaits, corrigés.

Vidéo du site :
http://lyc-henri4.scola.ac-paris.fr/assos/philo/02_presocratiques.html


Parménide

Vidéo
Le poème de Parménide

Les cavales qui m'emportent aussi loin que mon cour le désire ...
Parmenide, le mystère de l'être
Jaeger, A la naissance de la théologie ..
http://www.dailymotion.com/video/xf6lpv_parmenide-le-poeme_webcam
Biographie, doctrine, physique, Gorgias et Parménide, fragments, exposé de wikipédia
http://docremuneres.forumparfait.com/biographie-doctrine-physique-fragments-parmenide-vt2031.html
Le poème de Parménide, traduction française
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Bibliographie de Parménide
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