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la philosophie politique de Rousseau, conférence

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MessageSujet: la philosophie politique de Rousseau, conférence  Posté leLun Juin 21, 2010 2:07 pm Répondre en citant

Conférence : la philosophie politique de Rousseau






VIe Rencontres philosophiques des Charmettes
Blaise Bachofen
maître de conférences en philosophie politique et juridique
à l'université de Cergy-Pontoise.


Rousseau et la question de la politique:
Intérêt individuel, intérêt particulier, intérêt général.



L’interprétation de la pensée politique de Rousseau a notamment donné lieu à deux thèses contradictoires : à la lecture (minoritaire) voyant en lui un théoricien et un défenseur de la liberté individuelle, voire un précurseur du libéralisme, s’oppose une tradition (majoritaire) dénonçant les tendances autoritaires, voire pré-totalitaires, de sa pensée. On peut échapper à ces deux perspectives également fausses et réductrices en relisant de près et en illustrant par l’exemple quelques thèses centrales touchant aux notions d’« intérêt général » et d’« intérêt particulier ». À quoi renvoient exactement ces deux notions et de quelle façon faut-il penser leurs rapports ?

M. Blaise Bachofen a notamment publié, sur Rousseau, La condition de la liberté. Rousseau, critique des raisons politiques (chez Payot), une édition commentée des Principes du droit de la guerre (chez Vrin) et une édition commentée du Discours sur l'inégalité (chez GF).

Conférence prononcée le 12 juin 2010 au Musée des Charmettes,
Maison de Jean-Jacques Rousseau
890 chemin des Charmettes
73000 Chambéry


Texte n°1
[La finalité] de l'État [...] est le bien commun : car si l'opposition des intérêts particuliers a rendu nécessaire l'établissement des sociétés, c'est l'accord de ces mêmes intérêts qui l'a rendu possible. C'est ce qu'il y a de commun dans ces différents intérêts qui forme le lien social, et s'il n'y avait pas quelque point dans lequel tous les intérêts s'accordent, nulle société ne saurait exister. Or c'est uniquement sur cet intérêt commun que la société doit être gouvernée.
J.-J. Rousseau, Du Contrat social, livre II, chap. I


Texte n° 2
Chaque individu peut comme homme avoir une volonté particulière contraire ou dissemblable à la volonté générale qu'il a comme Citoyen. Son intérêt particulier peut lui parler tout autrement que l'intérêt commun ; son existence absolue et naturellement indépendante peut lui faire envisager ce qu'il doit à la cause commune comme une contribution gratuite, dont la perte sera moins nuisible aux autres que le payement n'en est onéreux pour lui [...].
Du Contrat social, livre I, chap. VII

Texte n°3
Ce qui est bien et conforme à l'ordre est tel par la nature des choses et indépendamment des conventions humaines. [...] Sans doute il est une justice universelle émanée de la raison seule. Mais cette justice, pour être admise entre nous, doit être réciproque. A considérer humainement les choses, faute de sanction naturelle, les lois de la justice sont vaines parmi les hommes ; elles ne font que le bien du méchant et le mal du juste, quand celui-ci les observe avec tout le monde sans que personne les observe avec lui. Il faut donc des conventions et des lois pour unir les droits aux devoirs et ramener la justice à son objet.
Du Contrat social, livre II, chap. VI

Texte n°4

Afin [...] que le pacte social ne soit pas un vain formulaire, il renferme tacitement cet engagement qui seul peut donner de la force aux autres, que quiconque refusera d'obéir à la volonté générale y sera contraint par tout le corps : ce qui ne signifie autre chose sinon qu'on le forcera d'être libre ; car telle est la condition qui, donnant chaque Citoyen à la Patrie, le garantit de toute dépendance personnelle ; condition qui fait l'artifice et le jeu de la machine politique, et qui seule rend légitimes les engagements civils, lesquels, sans cela, seraient absurdes, tyranniques, et sujets aux plus énormes abus.
Du Contrat social, livre I, chap. VII

Texte n°5
Quand on a la force en main, il n'y a point d'art à faire trembler tout le monde [...]. Un imbécile obéi peut comme un autre punir les forfaits : le véritable homme d'État sait les prévenir ; c'est sur les volontés encore plus que sur les actions qu'il étend son respectable empire.
[...]
Si les politiques étaient moins aveuglés par leur ambition, ils verraient combien il est impossible qu'aucun établissement quel qu'il soit, puisse marcher selon l'esprit de son institution, s'il n'est dirigé selon la loi du devoir ; ils sentiraient que le plus grand ressort de l'autorité publique est dans le cœur des citoyens, et que rien ne peut suppléer aux mœurs pour le maintien du gouvernement. Non seulement il n'y a que des gens de bien qui sachent administrer les lois, mais il n'y a dans le fond que d'honnêtes gens qui sachent leur obéir. Celui qui vient à bout de braver les remords, ne tardera pas à braver les supplices ; châtiment moins rigoureux, moins continuel, et auquel on a du moins l'espoir d'échapper ; et quelques précautions qu'on prenne, ceux qui n'attendent que l'impunité pour mal faire, ne manquent guère de moyens d'éluder la loi ou d'échapper à la peine.
Discours sur l'économie politique

Texte n° 6
Dans le fait, les lois sont toujours utiles à ceux qui possèdent et nuisibles à ceux qui n'ont rien : d'où il suit que l'état social n'est avantageux aux hommes qu'autant qu'ils ont tous quelque chose et qu'aucun d'eux n'a rien de trop.
Du Contrat social, livre I, chap. IX, note


Texte n° 7
Si l'on recherche en quoi consiste précisément le plus grand bien de tous, qui doit être la fin de tout système de législation, on trouvera qu'il se réduit à ces deux objets principaux, la liberté et l'égalité. La liberté, parce que toute dépendance particulière est autant de force ôtée au corps de l'État ; l'égalité, parce que la liberté ne peut subsister sans elle.
J'ai déjà dit ce que c'est que la liberté civile ; à l'égard de l'égalité, il ne faut pas entendre par ce mot que les degrés de puissance et de richesse soient absolument les mêmes, mais que, quant à la puissance, elle soit au- dessous de toute violence et ne s'exerce jamais qu'en vertu du rang et des lois, et, quant à la richesse, que nul Citoyen ne soit assez opulent pour en pouvoir acheter un autre, et nul assez pauvre pour être contraint de se vendre.
Du contrat social, livre II, chap. XI

Texte n° 8
De lui-même le peuple veut toujours le bien, mais de lui-même il ne le voit pas toujours. La volonté générale est toujours droite, mais le jugement qui la guide n'est pas toujours éclairé. 11 faut lui faire voir les objets tels qu'ils sont, quelquefois tels qu'ils doivent lui paraître, lui montrer le bon chemin qu'elle cherche, la garantir de la séduction des volontés particulières, rapprocher à ses yeux les lieux et les temps, balancer l'attrait des avantages présents et sensibles, par le danger des maux éloignés et cachés. Les particuliers voient le bien qu'ils rejettent ; le public veut le bien qu'il ne voit pas. Tous ont également besoin de guides. Il faut obliger les uns à conformer leurs volontés à leur raison ; il faut apprendre à l'autre à connaître ce qu'il veut. Alors des lumières publiques résulte l'union de l'entendement et de la volonté dans le corps social [...]. Voilà d'où naît la nécessité d'un Législateur.
Du Contrat social, livre II, chap. VI


Vidéo et description du site philosophique de l'académie de Grenoble
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