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 DU BREVET AU BAC :: QUESTIONS SUR CORPUS DE TEXTES : L'ECRIT DU BAC DE FRANCAIS :: Les costumes au théâtre, question sur corpus

Les costumes au théâtre, question sur corpus

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MessageSujet: Les costumes au théâtre, question sur corpus  Posté leDim Jan 02, 2011 11:32 am Répondre en citant



Les costumes au théâtre, question sur corpus

séquence le théâtre



Voici le travail proposé par Ugg dans la rubrique "aide en ligne"


Le corpus de textes :


tEXTE A - Molière (1622-1673), L'Avare (1668)

[Harpagon, vieillard d'une avarice extrême, est veuf et veut épouser la jeune Mariane que son fils Cléante aime en secret. Pour réaliser ce mariage, Harpagon a recours à une entremetteuse, Frosine, qui le flatte pour en obtenir de l'argent.]

FROSINE. — Voilà de belles drogues1 que des jeunes gens, pour les aimer ! Ce sont de beaux morveux, de beaux godelureaux2, pour donner envie de leur peau ! et je voudrais bien savoir quel ragoût3 il y a à eux !
HARPAGON. — Pour moi, je n'y en comprends point, et je ne sais pas comment il y a des femmes qui les aiment tant.
FROSINE. — II faut être folle fieffée. Trouver la jeunesse aimable ! est-ce avoir le sens commun ? Sont-ce des hommes que de jeunes blondins ? et peut-on s'attacher à ces animaux-là ?
HARPAGON. — C'est ce que je dis tous les jours, avec leur ton de poule laitée et leurs trois petits brins de barbe relevés en barbe de chat, leurs perruques d'étoupe4, leurs hauts-de-chausses5 tout tombants et leurs estomacs débraillés.
FROSINE. — Eh ! cela est bien bâti auprès d'une personne comme vous ! Voilà un homme cela ! Il y a là de quoi satisfaire à la vue, et c'est ainsi qu'il faut être fait et vêtu pour donner de l'amour.
HARPAGON. — Tu me trouves bien ?
FROSINE. — Comment ! vous êtes à ravir, et votre figure est à peindre. Tournez-vous un peu, s'il vous plaît. Il ne se peut pas mieux. Que je vous voie marcher. Voilà un corps taillé, libre et dégagé comme il faut, et qui ne marque aucune incommodité.
HARPAGON. — Je n'en ai pas de grandes, Dieu merci : il n'y a que ma fluxion6 qui me prend de temps en temps.
FROSINE. — Cela n'est rien. Votre fluxion ne vous sied point mal, et vous avez grâce à tousser.
HARPAGON. — Dis-moi un peu : Mariane ne m'a-t-elle point encore vu ? n'a-t-elle point pris garde à moi en passant ?
FROSINE. — Non. Mais nous nous sommes fort entretenues de vous. Je lui ai fait un portrait de votre personne, et je n'ai pas manqué de lui vanter votre mérite et l'avantage que ce lui serait d'avoir un mari comme vous.
HARPAGON. — Tu as bien fait, et je t'en remercie.
FROSINE. — J'aurais, Monsieur, une petite prière à vous faire. (Il prend un air sévère.) J'ai un procès que je suis sur le point de perdre, faute d'un peu d'argent, et vous pourriez facilement me procurer le gain de ce procès si vous aviez quelque bonté pour moi. Vous ne sauriez croire le plaisir qu'elle aura de vous voir. (Il reprend un air gai.) Ah ! que vous lui plairez ! et que votre fraise7 à l'antique fera sur son esprit un effet admirable ! Mais surtout elle sera charmée de votre haut-de-chausses, attaché au pourpoint8 avec des aiguillettes9. C'est pour la rendre folle de vous; et un amant aiguilleté sera pour elle un ragoût merveilleux.
HARPAGON. — Certes, tu me ravis de me dire cela.

1. drogues : remèdes désagréables.
2. godelureaux : élégants prétentieux.
3. ragoût : goût.
4. étoupe : résidu tiré du chanvre ou du lin.
5. hauts-de-chausses : pantalons.
6. fluxion : bronchite chronique.
7. fraise : collerette amidonnée et tuyautée qui se portait autour du cou, sous Henri IV.
8. pourpoint : veste.
9. aiguillettes : sorte de lacets.

TEXTE B - Samuel Beckett (1906-1989), En attendant Godot (1953)

VLADIMIR. — Quand j'y pense... depuis le temps... je me demande... ce que tu serais devenu... sans moi... (Avec décision.) Tu ne serais plus qu'un petit tas d'ossements à l'heure qu'il est, pas d'erreur.
ESTRAGON (piqué au vif). — Et après ?
VLADIMIR (accablé). — C'est trop pour un seul homme. (Un temps. Avec vivacité.) D'un autre côté, à quoi bon se décourager à présent, voilà ce que je me dis. Il fallait y penser il y a une éternité, vers 1900.
ESTRAGON. — Assez. Aide-moi à enlever cette saloperie.
VLADIMIR. — La main dans la main on se serait jeté en bas de la tour Eiffel, parmi les premiers. On portait beau alors. Maintenant il est trop tard. On ne nous laisserait même pas monter. (Estragon s'acharne sur sa chaussure.) Qu'est-ce que tu fais ?
ESTRAGON. — Je me déchausse. Ça ne t'est jamais arrivé, à toi ?
VLADIMIR. — Depuis le temps que je te dis qu'il faut les enlever tous les jours. Tu ferais mieux de m'écouter.
ESTRAGON (faiblement). — Aide-moi !
Vladimir. — Tu as mal ?
ESTRAGON. — Mal ! II me demande si j'ai mal !
VLADIMIR (avec emportement). — Il n'y a jamais que toi qui souffres ! Moi je ne compte pas. Je voudrais pourtant te voir à ma place. Tu m'en dirais des nouvelles.
ESTRAGON. — Tu as eu mal ?
VLADIMIR. — Mal ! Il me demande si j'ai eu mal !
ESTRAGON (pointant l'index). — Ce n'est pas une raison pour ne pas te boutonner.
VLADIMIR (se penchant). — C'est vrai. (Il se boutonne.) Pas de laisser-aller dans les petites choses.
ESTRAGON. — Qu'est-ce que tu veux que je te dise, tu attends toujours le dernier moment.
VLADIMIR (rêveusement). — Le dernier moment... (Il médite.) C'est long, mais ce sera bon. Qui disait ça ?
ESTRAGON. — Tu ne veux pas m'aider ?
VLADIMIR. — Des fois je me dis que ça vient quand même. Alors je me sens tout drôle. (Il ôte son chapeau, regarde dedans, y promène sa main, le secoue, le remet.) Comment dire ? Soulagé et en même temps... (Il cherche) ... épouvanté. (Avec emphase.) É-POU-VAN-TÉ. (Il ôte à nouveau son chapeau, regarde dedans.) Ça alors ! (Il tape dessus comme pour en faire tomber quelque chose, regarde à nouveau dedans, le remet.) Enfin... (Estragon, au prix d'un suprême effort, parvient à enlever sa chaussure. Il regarde dedans, y promène sa main, la retourne, la secoue, cherche par terre s'il n'en est pas tombé quelque chose, ne trouve rien, passe sa main à nouveau dans la chaussure, les yeux vagues.) — Alors ?
ESTRAGON. — Rien.
VLADIMIR, — Fais voir.
ESTRAGON. — Il n'y a rien à voir.
VLADIMIR. — Essaie de la remettre.
ESTRAGON (ayant examiné son pied). —- Je vais le laisser respirer un peu.
VLADIMIR. — Voilà l'homme tout entier, s'en prenant à sa chaussure alors que c'est son pied le coupable. (Il enlève encore une fois son chapeau, regarde dedans, y passe la main, le secoue, tape dessus, souffle dedans, le remet.) Ça devient inquiétant. (Silence. Estragon agite son pied, en faisant jouer les orteils, afin que l'air y circule mieux.)


TEXTE C - Eugène Ionesco (1912-1994), Rhinocéros (1959).

[Au début de la pièce, deux amis se retrouvent, dans une ville où une étrange maladie, "la rhinocérite", transformera peu à peu les habitants, sauf Bérenger, en rhinocéros. Cette transformation constitue une image de la montée du nazisme ou d'autres formes de totalitarisme.]

JEAN, l'interrompant. — Vous êtes dans un triste état, mon ami.
BERENGER. — Dans un triste état, vous trouvez ?
JEAN. — Je ne suis pas aveugle. Vous tombez de fatigue, vous avez encore perdu la nuit, vous bâillez, vous êtes mort de sommeil...
BERENGER. — J'ai un peu mal aux cheveux...
JEAN. — Vous puez l'alcool !
BERENGER. — J'ai un petit peu la gueule de bois, c'est vrai !
JEAN. — Tous les dimanches matin, c'est pareil, sans compter les jours de la semaine.
BERENGER. — Ah non, en semaine c'est moins fréquent, à cause du bureau...
JEAN. — Et votre cravate, où est-elle ? Vous l'avez perdue dans vos ébats !
BERENGER, mettant la main à son cou. — Tiens, c'est vrai, c'est drôle, qu'est-ce que j'ai bien pu en faire ?
JEAN, sortant une cravate de la poche de son veston. — Tenez, mettez celle-ci.
BERENGER. — Oh, merci, vous êtes bien obligeant. (il noue la cravate à son cou.)
JEAN, pendant que Bérenger noue sa cravate au petit bonheur. — Vous êtes tout décoiffé ! (Bérenger passe les doigts dans ses cheveux.) Tenez, voici un peigne ! (Il sort un peigne de l'autre poche de son veston.)
BERENGER, prenant le peigne. — Merci. (Il se peigne vaguement.)
JEAN. — Vous ne vous êtes pas rasé ! Regardez la tête que vous avez. (Il sort une petite glace de la poche intérieure de son veston, la tend à Bérenger qui s'y examine ; en se regardant dans la glace, il tire la langue.)
BERENGER. — J'ai la langue bien chargée.
JEAN, reprenant la glace et la remettant dans sa poche. — Ce n'est pas étonnant !... (Il reprend aussi le peigne que lui tend Bérenger, et le remet dans sa poche.) La cirrhose1 vous menace, mon ami.
BERENGER, inquiet. — Vous croyez ?...
JEAN, à Bérenger qui veut lui rendre la cravate. — Gardez la cravate, j'en ai en réserve.
BERENGER, admiratif. — Vous êtes soigneux, vous.
JEAN, continuant d'inspecter Bérenger. — Vos vêtements sont tout chiffonnés, c'est lamentable, votre chemise est d'une saleté repoussante, vos souliers... (Bérenger essaye de cacher ses pieds sous la table.) Vos souliers ne sont pas cirés... Quel désordre !... Vos épaules...
BERENGER. —Qu'est-ce qu'elles ont, mes épaules ?...
JEAN. — Tournez-vous. Allez, tournez-vous. Vous vous êtes appuyé contre un mur... (Bérenger étend mollement sa main vers Jean.) Non, je n'ai pas de brosse sur moi, cela gonflerait les poches. (Toujours mollement, Bérenger donne des tapes sur ses épaules pour en faire sortir la poussière blanche ; Jean écarte la tête.) Oh là là... Où donc avez-vous pris cela ?
BERENGER. — Je ne m'en souviens pas.
JEAN. — C'est lamentable, lamentable ! J'ai honte d'être votre ami.
BERENGER. — Vous êtes bien sévère...

1. cirrhose : maladie du foie.


La question : Quelles fonctions peut -on attribuer au costume de theâtre d'apres les 3 textes.


Intro= Ce corpus comprend trois extraits de pièce de théâtre: L'Avare, En attendant Godot, et Rhinocéros écrits respectivement par Molière au 17 e siècle, Beckett et Ionesco au 20e. Etudions les fonctions du costume au théâtre.


Tout d'abord, le costume dans le théâtre permet de déterminer une époque, d'indiquer le temps de l'intrigue. En effet, selon la manière dont sont accoutrés les personnages, on peut deviner à quel siècle se déroule la trame. On s'imagine donc dans le texte A, avec les « hauts de chausse » et les « perruques » que l'on se situe au 17 ème, aux temps de Louis XVI, ou il était banale de porter des perruques. Egalement, dans te texte C, avec les « cravates », on sait que l'on est dans un monde moderne . Le costume au théâtre est en quelque sorte un repère pour le spectateur, car sans le costume, il ne pourrait pas se faire une idée du siècle auquel l'action se situe.



Puis, le costume permet de situer les personnages socialement. En effet, dans le texte A, le costume établit une barrière entre les âges . Il permet de faire une différences entre les jeunes et les vieux, qui ont les même vetements, mais portés differement. «Les hauts de chausse, attaché au pourpoint avec des aiguilletes « sont la façons dont Harpagon, et donc tous les vieux le portent, alors que les jeunes quant à eux portent des « hauts de chausse tout tombants » . Dans le texte B, gràce à l'accoutrement des personnages, il nous est tout à fait visible de constaterqu'ils sont en marge par rapport à la société car Estragon ne se dechausse pas tous les jours . Dans le texte C, berenger porte l'uniforme d'un employé de bureau « cravate », on peut alors déduire qu'il fait parti des classes moyennes .


En outre, le costume détermine le tempérament des personnages . L'habit permet de se faire une idée sur le type de personnes auquel on a affaire . Dans le texte A, « la fraise antique « peut indiquer l'avarice d'Harpagon qui use jusqu'au bout du vetement, il ne le jette pas puisqu'il n'est pas abimé . On voit aussi qu'il est vaniteux car il se fait beau pour Marianne et prend plaisir à défiler devant Frosine . Il est aussi très jaloux, envieux de la jeunesse dont il dénigre les vetements « leurs perruques d'etoupe, leur haut de chausse tout tombants , et leur estomac débraillée « . On constate qu'il est aussi quelque peu crédule car il croit aux compliments de Frosine à propos de sa mise « Certes, tu me ravis de me dire cela » alors qu'ils sont purement interessés . Dans le texte B, par leur habits, on voit que ce sont des personnages , qui malgrès leur vie peu commode et difficile, ils tentent tout de même de garder un peu de dignité " pas de laisser aller dans les petites choses" . Cette attitude en dit beaucoup sur leur caractère car elle prouve qu'ils ont un bon mental, et qu'ils restent fort malgrès les malheureux aléas de la vie . Dans le texte C , à travers tous les ustensifs " cravate " , "peigne" ; " glace" que Jean sort de sa poche, cela revele que c'est une personne pathologiquement soigneuse, très meticuleuse . A l'opposé, Berenger est plein de poussière " en faire sortir la poussiere blanche ", il se néglige " Vous ne vous êtes pas rasé ", votre chemise est d'une saleté repoussante " et qu'il a fait la fête " vous êtes dans un triste état, cela prouve que c'est quelqu'un de peu soucieux de son image, et qu'il vit au jour le jour .

Enfin, le costume est un facteur du comique . En effet, il grossit certains traits de caractère, comme dans le texte A, ou Harpagon est ridiculisé d'une part par sa "fraise antique" très démodé, et d'autre part car son costume l'amène à une gestuelle qui le ridiculise . Dans le texte B, le comique se situe au moment ou Estragon se bats avec sa chaussure pour la retirer, alors que dans le texte C, le comique se situe au moment ou Jean apparait en quelques sortes comme un magicien , car il se met à sortir divers objets de sa poche .
Ces differentes situations qui prête au rire dans les pièces ont une fonction symboliques puisqu'elle denonce certains travers/ traits, tels que la jalousie des vieux envers les jeunes, elle fait ainsi un plaidoyer pour la jeunesse contre l'abus de pouvoir , ou encore dans le texte B, avec les personnages d'Estragon et Vladimir, qui sont des symboles de la vie humaine, car par leur gestuelle, ils symbolisent l'ennui et l'absurdité de l'existence, la vie humaine , et dans le texte C, le fait de se soumettre au règles de la société, parce qu'il en ait ainsi, par le costume de Jean qui se veut très soigné et qui symbolise la volonte de s'adapter, la conformité, tandis que au contraire Berenger, par son cosume pas tres soigné, il symbolise l'anticonformiste à travers sa mise, et donc la capacité de résister .
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