DU BREVET AU BAC Préparation au brevet et au bac de français, philosophie et HLP
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Prépabac, examen2017 Administrateur
Age: 59 Inscrit le: 07 Déc 2009 Messages: 6069 Localisation: versailles
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Sujet: Plaintes et célébrations poétiques Sam Aoû 14, 2010 11:32 am |
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Plaintes et célébrations poétiques
QUESTIONS
1. Quel est le registre commun à ces quatre poèmes ? Quelles caractéristiques de ce registre percevez-vous ?
2. Montrez comment dans ces quatre poèmes l'évocation de la nature et du paysage favorise l'expression de l'état d'âme du poète.
Textes :
Texte 1. Joachim du Bellay (1522-1560). LES REGRETS (1558)
Heureux qui, comme Ulysse,
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :
Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la douceur angevine.
Texte 2. Paul Verlaine (1844-96) Romances sans paroles (1874)
IL PLEURE DANS MON COEUR
Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.
C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !
Texte 3 - Louis Aragon (1897-1982) – Le Crève-coeur (1941)
Dans le recueil Le Crève-coeur Aragon déplore l'invasion de la France par l'armée Allemande.
JE N'OUBLIERAI JAMAIS LES LILAS NI LES ROSES
O mois des floraisons mois des métamorphoses
Mai qui fut sans nuage et Juin poignardé
Je n'oublierai jamais les lilas ni les roses
Ni ceux que le printemps dans ses plis a gardés
Je n'oublierai jamais l'illusion tragique
Le cortège les cris la foule et le soleil
Les chars chargés d'amour les dons de la Belgique
L'air qui tremble et la route à ce bourdon d'abeilles
Le triomphe imprudent qui prime la querelle
Le sang que préfigure en carmin le baiser
Et ceux qui vont mourir debout dans les tourelles
Entourés de lilas par un peuple grisé
Je n'oublierai jamais les jardins de la France
Semblables aux missels des siècles disparus
Ni le trouble des soirs l'énigme du silence
Les roses tout le long du chemin parcouru
Le démenti des fleurs au vent de la panique
Aux soldats qui passaient sur l'aile de la peur
Aux vélos délirants aux canons ironiques
Au pitoyable accoutrement des faux campeurs
Mais je ne sais pourquoi ce tourbillon d'images
Me ramène toujours au même point d'arrêt
A Sainte-Marthe Un général De noirs ramages
Une villa normande au bord de la forêt
Tout se tait L'ennemi dans l'ombre se repose
On nous a dit ce soir que Paris s'est rendu
Je n'oublierai jamais les lilas ni les roses
Et ni les deux amours que nous avons perdus
Bouquets du premier jour lilas lilas des Flandres
Douceur de l'ombre dont la mort farde les joues
Et vous bouquets de la retraite roses tendres
Couleur de l'incendie au loin roses d'Anjou.
Texte 4. Léopold Sédar Senghor (1906-2001) Oeuvres poétiques
Léopold Sédar Senghor, grand poète et homme d'état sénégalais a élaboré le concept de Négritude afin de célébrer les valeurs des civilisations africaines.
FEMME NUE, FEMME NOIRE
Femme nue, femme noire
Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
J'ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu'au coeur de l'Eté et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d'un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein coeur, comme l'éclair d'un aigle
Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d'Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l'Aimée
Femme noire, femme obscure
Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l'athlète, aux flancs des princes du Mali
Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau
Délices des jeux de l'Esprit, les reflets de l'or ronge ta peau qui se moire
A l'ombre de ta chevelure, s'éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.
Femme nue, femme noire
Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l'Eternel
Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.
Eléments de réponse
Questions servant à définir le registre lyrique
Question : quels sentiments expriment ces poèmes ?
Les sentiments personnels du locuteur.
Ronsard : l'enthousiasme, le trouble, l'élan amoureux et poétique
Verlaine : la mélancolie
Aragon : la douleur, le deuil
Senghor : l'admiration
Qui sont les destinataires des poèmes ?
Ronsard : la nature
Verlaine : soi-même
Aragon : les lilas et les roses de juin
Senghor : une femme noire mythique, incarnant l'âme africaine
On constate l'absence de destinataire précis immédiat, ce qui entraîne l'impossibilité d'une visée argumentative. Le poème n'a ainsi d'autre fonction que d'exprimer les sentiments et les émotions du poète.
Comment les émotions sont-elles exprimées ?
la musicalité et les effets de rythme : anaphores, allitérations
l'abondance d'images et de métaphores
Ces images établissent une correspondance entre l'âme du poète et le monde extérieur. La nature en particulier joue un grand rôle. _________________ Du BREVET AU BAC
Dernière édition par Prépabac, examen2017 le Jeu Jan 06, 2011 5:56 pm; édité 2 fois |
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