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Annales 2012, série S, explication du tx de Rousseau

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jeanterminaletechno





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MessageSujet: Annales 2012, série S, explication du tx de Rousseau  Posté leLun Oct 13, 2014 9:25 pm Répondre en citant

EXPLICATION DE TEXTE : bac 2012 série S


Expliquer le texte suivant :

EXTRAIT D'ŒUVRE


On façonne les plantes par la culture, et les hommes par l'éducation. Si l'homme naissait grand et fort, sa taille et sa force lui seraient inutiles jusqu'à ce qu'il eût appris à s'en servir ; elles lui seraient préjudiciables, en empêchant les autres de songer à l'assister ; et, abandonné à lui-même, il mourrait de misère avant d'avoir connu ses besoins. On se plaint de l'état de l'enfance ; on ne voit pas que la race humaine eût péri, si l'homme n'eût commencé par être enfant.

Nous naissons faibles, nous avons besoin de force ; nous naissons dépourvus de tout, nous avons besoin d'assistance ; nous naissons stupides, nous avons besoin de jugement. Tout ce que nous n'avons pas à notre naissance et dont nous avons besoin étant grands, nous est donné par l'éducation.

Cette éducation nous vient de la nature, ou des hommes ou des choses. Le développement interne de nos facultés et de nos organes est l'éducation de la nature ; l'usage que l'on nous apprend à faire de ce développement est l'éducation des hommes ; et l'acquis de notre expérience sur les objets qui nous affectent est l'éducation des choses.

Chacun de nous est donc formé par trois sortes de maîtres. Le disciple dans lequel leurs diverses leçons se contrarient est mal élevé, et ne sera jamais d'accord avec lui-même ; celui dans lequel elles tombent toutes sur les mêmes points, et tendent aux mêmes fins, va seul à son but et vit conséquemment. Celui-là seul est bien élevé.


Émile, Rousseau


La connaissance de la doctrine de l'auteur n'est pas requise. Il faut et il suffit que l'explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question.





INTRODUCTION


Dans Émile, Rousseau évoque le problème de l'éducation des hommes, qui doit permettre de les transformer en bon citoyen. Il s'interroge donc sur les conditions d'une éducation réussie.

Rousseau cherche à souligner la nécessité et la spécificité de l'éducation. Il commence par montrer que la faiblesse naturelle est une heureuse condition, mais qu'elle doit toutefois être provisoire. Il y évoque ainsi sa théorie des trois maîtres (choses, nature, hommes) qui permet de repenser l'éducation et de découvrir le fondement des théories les plus modernes de l'éducation. En effet, il y évoque une éducation flexible et complète, c'est-à-dire au sens large du terme.

Dans un premier temps, Rousseau évoque l'idée que l'éducation est une particularité de l'homme, qui permet de tirer une force de la faiblesse de l'enfance. Il introduit ensuite les trois maîtres à la source de cette éducation, que sont la nature, les hommes et les choses. Finalement, Rousseau montre qu'il est nécessaire d'avoir une ligne directrice entre ces trois types d'éducation.

I L'éducation est une particularité de l'homme, qui permet de tirer une force de la faiblesse de l'enfance

A L'hypothèse d'un homme naissant fort




Rousseau dresse ici un parallèle entre la culture des plantes et l'éducation des hommes afin de définir ce qu'est une bonne éducation. Pour montrer les bienfaits de l'éducation, Rousseau commence par évoquer l'hypothèse d'un monde où l'homme naitrait déjà fort, plutôt que sous la forme d'un nourrisson sans défense.


Sa première constatation est que « sa taille et sa force lui seraient inutiles » : en effet, même si l'homme naissait fort, il est impossible d'imaginer un homme qui naitrait déjà raisonnable et savant. En conséquence, pendant longtemps, il ne saurait pas comment se servir de ces facultés.


Mais Rousseau va plus loin encore dans sa deuxième constatation : une taille et une force importante lui seraient « préjudiciables » car elles empêcheraient et décourageraient les autres de l'aider. En effet, les hommes aident naturellement les enfants en raison de leur vulnérabilité : il n'en serait pas de même, selon Rousseau, pour un homme qui nait déjà grand et fort.


B L'avantage de la faiblesse de l'enfant



La faiblesse de l'enfant est donc un vrai avantage. Rousseau s'oppose ainsi à l'opinion commune, qui « se plaint de l'état de l'enfance » : on estime souvent que les enfants sont privés de moyens, qu'ils sont dans un état d'infériorité. Mais c'est une erreur pour Rousseau, car cet état est indispensable.


En effet, dans le cas contraire, les tout jeunes « hommes » (qui ne seraient donc pas des enfants au sens où on l'entend) n'attirerait pas la compassion en raison de leur faiblesse. En conséquence, l'homme serait abandonné à lui-même et finirait par mourir, car malgré sa force physique il serait au début de sa vie trop inexpérimenté et donc incapable de subvenir à ses propres besoins. Sans la faiblesse de l'enfant, selon Rousseau, « la race humaine eût péri ».


C Les apports de l'éducation



Rousseau évoque alors l'enfance telle que nous la connaissons : l'homme au début de sa vie est faible, dépourvu de tout, stupide. Cette situation n'est pas néfaste mais au contraire bénéfique, comme il l'a montré auparavant. Toutefois, elle ne doit être que provisoire, et l'homme doit pouvoir s'en sortir car en tant qu'adultes il ne peut pas conserver cet état de vulnérabilité. D'ailleurs, il doit pouvoir aider à son tour les enfants qui naissent : Rousseau montre ici l'importance du cycle de transmission entre générations.


Comment répondre au « besoin de force », au « besoin d'assistance » et au « besoin de jugement » ? Il n'y a qu'une seule solution selon Rousseau, et elle est extrêmement efficace : c'est l'éducation. Elle a pour but de répondre à tous les besoins originels de l'homme, de combler tous ses manques, pour le faire passer d'un état de faiblesse, de dépendance et de stupidité à un état d'homme adulte fort, autonome et raisonnable.


II Les trois maîtres à la source de l'éducation sont la nature, les hommes et les choses


A Le rôle de la nature



Rousseau se demande alors d'où vient cette éducation, qui fait passer l'homme de l'état d'enfant à l'état d'adulte. Il en trouve trois sources.


La première source est tout simplement naturelle. L'homme, en grandissant, développe ses « organes » : le corps gagne en effet en taille et en force, ce qui lui manquait au départ. Rousseau énonce ici une évidence, toutefois il ajoute quelque chose de moins habituel : la nature permet aussi à l'homme de développer ses « facultés ». Il suppose ainsi que le raisonnement, le jugement, la mémoire et les autres facultés mentales de l'homme se développent naturellement, alors que certains y voient plutôt l'effet de l'exercice et de l'expérience.


B L'éducation des hommes


Le développement naturel des facultés n'est pas suffisant si l'on ne sait pas les utiliser. Comment se servir alors de ces nouvelles facultés acquises grâce à la nature ? Pour Rousseau, c'est là qu'intervient l'éducation des hommes.


On peut donc penser aux parents et aux maîtres, qui enseignent aux enfants comment se servir de leurs corps et de leurs mains de la meilleure manière : on apprend à dessiner, à modeler, à écrire, à bricoler, à cuisiner, etc.


Surtout, l'éducation concerne l'usage des facultés mentales. Il faut apprendre à raisonner de la meilleure manière et avec rigueur : c'est le rôle des mathématiques. Il faut apprendre à penser soi-même et à faire preuve d'esprit critique : c'est le rôle de la philosophie. Les hommes sont donc des guides les uns pour les autres, afin de recueillir au mieux les cadeaux faits par la nature.


C L'éducation par les choses


Enfin, Rousseau évoque un troisième maître, plutôt inhabituel : les choses. L'homme serait éduqué également par le monde extérieur.


L'éducation des choses vient de l'expérience que l'on retire du monde extérieur. En effet, un enfant passe beaucoup de temps à observer les objets qui l'entourent, qu'ils soient artificiels ou naturels. Cette expérience est source d'un grand enseignement : on acquiert par exemple l'idée des lois physiques comme celle de la gravité. L'enfant apprend des choses et peut même les imiter pour se former. Les trois maîtres que sont la nature, les hommes et les choses, sont donc complémentaires.


III Enfin, il semble nécessaire d'y avoir une ligne directrice entre ces trois types d'éducation


A Le problème du désaccord entre les trois maitres


Puisque l'homme est formé par trois sortes de maitres, il peut risquer d'y avoir des désaccords. Cette situation est à éviter absolument selon Rousseau.


En effet, un désaccord entre les trois maîtres a pour conséquence inévitable un désaccord interne au sujet. Par exemple, si l'homme retire de son expérience des objets l'idée que l'on est soumis à des déterminismes implacables, mais que les hommes lui enseignent qu'il peut faire tout ce qu'il veut de son corps, l'enfant qui grandit ne saura que penser.


Une contradiction entre les leçons des différents maîtres aura pour conséquence la formation d'un être « mal élevé ». Rousseau pose ainsi l'harmonie interne et l'accord avec soi-même comme le point fondamental d'un homme accompli.


B Les bienfaits d'une ligne directrice


Il est donc une condition nécessaire que les trois types d'éducation soient en accord (« tombent toutes sur les mêmes points ») mais surtout qu'elles aient les « mêmes fins » : l'homme ne doit pas être mené d'un sens par une éducation et d'un sens différent par une autre.


Si cette condition est remplie, le but de l'éducation est atteint : l'homme est fort, a toutes les capacités nécessaires à son autonomie, et sait comment les utiliser. Il vivra alors d'une manière tout à fait équilibrée : c'est l'idéal de l'homme « bien élevé » selon Rousseau.

CONCLUSION

Dans ce passage, Rousseau expose sa vision d'une bonne et d'une mauvaise éducation. La bonne éducation concilie les trois maîtres, que sont la nature, les hommes et les choses, et permet ainsi de former un être éduqué. L'éducation ne doit donc pas être un dressage, au contraire elle doit permettre à l'individu de devenir ce qu'il est en puissance depuis le début. La théorie de l'éducation exposée ici rappelle bien les autres idées de Rousseau ainsi que l'idéal du siècle des Lumières, qui donnent une grande importance à la fois aux connaissances (à la culture) mais aussi à la nature.
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