DU BREVET AU BAC Préparation au brevet et au bac de français, philosophie et HLP
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Prépabac, examen2017 Administrateur
Age: 59 Inscrit le: 07 Déc 2009 Messages: 6069 Localisation: versailles
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Sujet: Autrui chez Husserl, conférence Sam Oct 09, 2010 8:08 pm |
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CONFÉRENCE N°10
Autrui chez Husserl
Nathalie Depraz
« … l’étranger premier en soi (le premier non-moi),
c’est l’autre moi »
Husserl, Méditations cartésiennes, § 49, trad.
Nous transcrivons et parfois résumons la conférence de Natalie Depraz.
Introduction Husserl face à ses critiques.
Nombreux sont les phénoménologues posthusserliens (Sartre, Merleau-Ponty, Lévinas) qui ont vigoureusement critiqué la conception husserlienne de l“intersubjectivité” (c’est le terme retenu par Husserl dans la cinquième des Méditations cartésiennes, en 1929). Cette conception ne donnerait pas accès à l’expérience d’autrui en tant que tel dans sa singularité mais seulement à mon expérience d’autrui l’expérience d’autrui étant “constituée” à partir de ma propre expérience, autrui ne serait atteint que comme dépositaire d’un sens pour moi.
Ces critiques ont voulu mettre l’accent sur des dimensions de la relation à autrui sous-estimées ou minorées par Husserl : expérience du social et de la pluralité (Merleau-Ponty), rencontre de l’irréductible liberté d’autrui dans son regard (Sartre), immémoriale exposition passive au visage de l’autre qui requiert ma responsabilité (Lévinas).
Ces critiques convergentes permettent de cerner ce qui reste “solipsiste”, “subjectiviste”,
" égologiste" dans la démarche de Husserl.
Cependant sa conception de l’empathie (Einfühlung) -littéralement de ce que je ressens d’autrui (terme dont la connotation est affective alors que pour Husserl il s’agit de connaissance) - propose un authentique accès à l’autre, est consistante, rigoureuse et féconde.
Elle peut servir aujourd’hui de point d’appui pour des recherches empiriques et théoriques permettant de réévaluer le projet d’élaborer une “science de la conscience” dans une méthodologie en seconde personne qui sorte du réductionnisme neuronal en troisième personne.
Natalie Depraz procède en deux temps, montrant d’abord la pertinence des concepts husserliens (subjectivité, méthode statique et génétique, empathie) et ensuite l’originalité de sa conception (analogisation vécue, réciprocité sans réversibilité, ouverture à des expériences limites).
I - Pertinence des concepts husserliens.
1 - Subjectivité.
L’intentionnalité est la découverte principale de la phénoménologie husserlienne, qui lui fait rejeter en bloc les quatre traits de la cogitatio (pensée) cartésienne (intériorité, clôture, substantialité, solipsisme) en mettant en relief :
1) l’ouverture de la conscience au monde et
2) la focalisation par laquelle elle se porte vers tel ou tel objet. Qu’il s’agisse d’activité ou de passivité, d’attention ou d’accueil, de connaissance ou d’affectivité et quels que soient les contenus, la conscience est toujours une ouverture orientée, un rapport: une telle description met en cause les dualités sujet-objet, intérieur - extérieur.
À partir de là, un premier approfondissement s’effectue en considérant les diverses manières dont la conscience qui n’a pas d’unité compacte et substantielle se porte vers des objets perçus, imaginés ou vers des objets de souvenir ; la phénoménologie de Husserl se rend attentive à cette ouverture intime de la conscience, aux vécus immanents reliés à des objets visés à travers ces vécus.
La conscience perçoit et imagine et se souvient, devenant autre d’un acte à l’autre et elle réfléchit ces actes (s’appréhende comme percevant un paysage et comme capable de le ressaisir comme paysage de manière réflexive) : le dédoublement (moi présent / moi passé,
moi effectif / moi imaginé -ou moi actuel / moi potentiel-, moi réfléchi / moi réfléchissant) et l’altérité interne sont constitutifs de la conscience et de la subjectivité.
Un second approfondissement prend acte de ces différenciations, dédoublements et altérations pour saisir consciemment leur émergence et leur genèse en réactivant les habitudes sédimentées (en les “désédimentant”).
2 - Méthode statique et méthode génétique.
En décrivant ce qui se donne à moi dans l’expérience sans chercher à le fonder en raison, la méthode statique fait état de la diversité des actes de conscience et de leur stratification sédimentée : souvenir et imagination s’effectuent sur la base de la perception et des données sensorielles.
La méthode génétique (proposée plus tardivement, dans les années 20) s’attache à décrire l’émergence de la conscience et tient compte du mouvement par lequel la subjectivité s’aperçoit elle-même d’une passivité foncière à élucider et à réactiver.
La méthode génétique met l’accent sur l’enracinement corporel de la subjectivité, la dimension
à la fois habituelle et posturale du corps, les sensations de mouvement, le schéma corporel, et finalement sur le “je peux” (Ich kann): ce qui peut toujours être ressaisi est d’abord donné avec un caractère fonctionnel, quasi automatique, habituel, est sédimenté sans être nécessairement conscient. Parce qu’elle peut être ressaisie, cette potentialité est préconsciente et n’a rien à voir avec un inconscient neuronal ou psychique (pas de noyau d’opacité irréductible pour la conscience).
3 - Empathie.
Ce que Husserl entend par là peut être saisi selon une analyse progressive en quatre étapes
ou niveaux complémentaires, analyse qui s’enracine dans une expérience intégrale toujours présupposée, selon un cercle constitutif de l’expérience. Cette expérience est stratifiée comme le montre la méthode statique : la donation première est perceptive, autrui apparaît dans mon champ perceptif et les autres niveaux d’appréhension d’autrui s’édifient à partir de là. Husserl s’est plus longuement consacré aux analyses et descriptions des deux premières étapes qu’à celles des deux autres et ses successeurs se sont davantage attachés à ces dernières.
1 - Association passive entre mon corps et celui d’autrui : Paarung (accouplement, appariement, couplage selon les traductions successivement proposées). C’est une expérience immédiate, directe, passive, primaire, s’effectuant le plus fréquemment à l’insu des sujets et dans laquelle sont mis en relation deux schémas corporels, deux postures. C’est l’évidence d’une ressemblance d’allure inscrite dans les habitus qui est ainsi réactivée. Les distorsions ainsi que les focalisations sur des aspects partiels ne prennent sens que par rapport à cette appréhension de base et globale (holistique).
2 - Transposition en imagination dans les vécus psychiques d’autrui. À l’appréhension immédiate, passive et perceptive s’ajoute spontanément une opération active, consciente et même volontaire par laquelle je m’efforce d’accéder à la conscience d’autrui. Cette médiation qui s’effectue dans l’impossibilité d’accéder immédiatement à la conscience d’autrui est le fait de l’imagination qui repose sur la perception mais de façon décalée : tout se passe “comme si”
(als ob) je pouvais être à sa place sans y aller. Cette transposition (Versetzung = déplacement, transposition, transfert) témoigne de la spatialisation de l’imagination : je suis ici (hier, hic) et
aussi d’une certaine façon là-bas (dort, illic) et de son enracinement dans la spatialité de la relation intercorporelle mise à jour au premier stade. Les deux composantes sont distinctes mais simultanées et articulées comme deux aspects de la même expérience (il y a, inséparablement, ce qu’autrui manifeste à moi en apparaissant dans le champ perceptif et ce qu’il me permet de saisir de lui à travers un acte d’imagination).
3 - Compréhension - interprétation d’autrui dans la communication et le langage. Pour Husserl, ce niveau n’est pas constitutif, l’expérience d’autrui est donnée dans la perception et l’imagination, elle ne présuppose pas la communication gestuelle ou verbale qui viennent seulement s’y ajouter. Il y a bien une expression perceptive
et l’on peut s’interroger sur ce qui est expressif dans la perception, mais cette expression n’a pas besoin d’être linguistiquement articulée...
4 – Éthique : responsabilité à l’égard d’une personne qui éprouve des émotions. Pour Husserl, la dimension éthique ou affective n’est pas plus constitutive de l’expérience que la dimension langagière. Sa démarche est dominée par le souci de connaître, sa conception de l’intersubjectivité par le souci de connaître autrui. Max Scheler (Nature et formes de la sympathie, 1928) a remis en question cette idée en insistant sur le caractère fondamentalement éthique et affectif de l’expérience d’autrui.
Il - Originalité de la conception husserlienne.
1 - Analogisation vécue (Analogisierung).
L’originalité de Husserl apparaît déjà dans la manière dont il tait apparaître que l’aperception d’autrui par perception et imagination est un processus d’analogisation (processus par lequel
je produis une analogie). En effet, il précise aussitôt qu’il ne s’agit nullement d’un raisonnement par analogie selon un rapport de proportion mathématique : il y aurait trois termes connus et l’on pourrait en déduire ou en inférer le quatrième
(a / b = c / x). Dans la relation intersubjective, les termes connus sont mon corps, mes vécus psychiques et le corps d’autrui ; à partir d’eux je pourrais connaître les vécus psychiques d’autrui qui, en effet, ne me sont pas directement accessibles. Mais rien de tel n’a lieu car on ne peut séparer ces quatre parties dans l’expérience : l’expérience d’autrui m’est donnée dans une aperception globale, comme je suis donné à moi-même, sans preuve, dans l’évidence d’une unité complète en tant qu’être, de son unité complète en tant qu’être.
2.- Réciprocité sans réversibilité.
Sans qu’il y ait réversibilité (interchangeabilité des places), il y a réciprocité : autrui est un autre ego. C’est sur la base de cette réciprocité que se dégage quelque chose comme une analogie. Chaque sujet a une singularité – unicité et l’Ego n’est pas une structure formelle mais elle est incarnée dans un site temporel et spatial irréductible à tout autre. Il faut tenir ensemble la singularité d’autrui irréductible à la mienne, et la ressemblance de son allure avec la mienne qui rend possible la réciprocité. Autrui est à la fois un moi autre et un autre moi, ni identique à moi ni impersonnel.
La perspective de Merleau-Ponty qui dans la Phénoménologie de la perception insiste sur la pluralité des autres pour en venir à la conception d’un autre impersonnel et anonyme peut ainsi être mise en cause.
Husserl, lui, n’a cessé d’insister sur le caractère énigmatique du rapport à l’autre et sur la singularité d’autrui; cet aspect de son œuvre est d’un grand intérêt et l’on gagne à le revisiter.
3.- Expériences – limite (Limites – erfahrungen).
La phénoménologie husserlienne de l’intersubjectivité n’a rien de l’étroitesse normalisante qu’on lui reproche parfois. Comme le montrent surtout les manuscrits maintenant accessibles en français , Husserl s’est attaché à décrire et à analyser les expériences – limite de l’enfant, de l’animal, du fou et de l’étranger. L’examen de ces quatre figures lui a permis de radicaliser sa conception de l’intersubjectivité et aussi de la mettre àl’épreuve.
En effet, dès les premiers textes de Husserl consacrés à l’intersubjectivité, toutes les composantes de l’empathie se fondent sur une structure de ressemblance : je suis avec autrui dans un rapport de proximité, de côte à côte, de familiarité.
Or, dans des textes plus tardifs de Husserl apparaît une théorie qui, toujours enracinée dans l’empathie, s’intéresse à des sujets éloignés ou difficilement accessibles et met en œuvre une phénoménologie des anomalies.
Cette notion d’anomalie n’a pour lui de caractère et d’usage que descriptif.
Ces subjectivités (enfantine, animale, aliénée, étrangère) contribuent à élargir ma propre subjectivité, ces expériences-limite ne constituent pas un obstacle mais un moyen pour Husserl d’approfondir sa conception du sujet.
Il m’apparaît que ces subjectivités ont accès à des dimensions de l’expérience ou à des zones de ce que l’on peut éprouver d’une manière qui retentit sur ma propre expérience et qui contribue à élargir mon horizon.
Tout cela repose en dernière instance sur l’idée que par-delà la disparité, l’étrangeté, l’impossibilité d’accès, quelque chose peut être partagé et communiqué, à un niveau de profondeur qui se situe en deçà de ce que l’on entend actuellementpar relations intersubjectives.
Husserl a été ainsi conduit à sortir de la conception classique du sujet. De la même façon que l’intentionnalité se distingue de la cogitatio cartésienne, la subjectivité dont nous parle Husserl est débarrassée de la représentation elle-même encore cartésienne d’un sujet marqué par les quatre traits de la normalité, de la rationalité, de l’historicité et de la maturité, tous traits que le rendent exclusif. En résultent l’élargissement de l’horizon anthropologique et humain ainsi que l’ouverture à une communauté possible.
L’extension et l’approfondissement de la subjectivité comme celles de la communauté intersubjective dans la prise en compte de ces quatre figures extrêmes passe par l’empathie.
Dans son cours sur la nature, Merleau-Ponty, prolongeant les analyses de Husserl, a employé les termes d’intercorporéité et d’interanimalité.
Pour Husserl, il s’agit toujours, en profondeur, de mise en ressemblance et de couplage.
Tout repose dans et sur l’empathie perceptive et imaginative.
Sur cette base nécessaire et suffisante pour qu’il y ait intersubjectivité peuvent se déployer des formes plus complexes et raffinées de communauté.
Conclusion: fécondité de la phénoménologie husserlienne de l’intersubjectivité qui échappe en
partie aux critiques.
Dans un premier temps, on peut accorder aux critiques de Husserl que la figure d’autrui est chez lui toujours familière et prochaine ; il peut être connu et n’a pas d’absolue étrangeté ou irréductibilité. Mais si l’on est attentif à la manière dont Husserl en est venu à prendre en compte (et il fut le premier à le faire) les expériences - limite, les subjectivités inaccessibles ou avec lesquelles l’échange est quasi impossible, les objections tombent en partie. Husserl nous reconduit à l’idée qu’il y a un monde commun, un seul monde, le monde de la vie (cf. La Krisis, 1934-1937), monde sédimenté de façon très complexe mais sur la base duquel il peut y avoir rencontre avec des sujets qui nous apparaissent comme très différents de nous.
Le pari de Husserl consiste à mettre à l’épreuve la structure de ressemblance qui est à la base de sa compréhension d’autrui en faisant droit à des subjectivités - limite pour montrer que même dans ces cas-là la reconnaissance et même la connaissance (au moins d’une similarité) sont possibles.
Ce pari doit évidemment être mis à l’épreuve, notamment sous la forme d’hypothèses expérimentales.
En adoptant le pari inverse (irréductible et inaccessible altérité des subjectivités très éloignées des nôtres), on court le risque de favoriser les discriminations.
En cherchant à établir précisément la possibilité d’une intersubjectivité sans exclusive,
quitte à monter qu’il y a des zones d’étrangeté et d’irréductibilité, on forme un pari beaucoup plus fécond.
Natalie Depraz a répondu aux questions de l’assistance.
Q - La singularité d’autrui selon Husserl consiste-t-elle dans le fait d’occuper cet espace-là à
ce moment-là ou dans la manière de les occuper?
R - Pour Husserl, qui refuse d’entrer dans les traditionnels débats métaphysiques sur ce sujet, l’individuation en général et indépendamment de la question de l’intersubjectivité s’effectue par la position dans l’espace et dans le temps.
C’est ma situation globale qui m’individue, c’est-à-dire à la fois mon inscription corporelle et le déroulement temporel de cette inscription. Dans la relation intersubjective, il faut prendre en compte les formes d’expressivité : un style me singularise dans mon allure, ma posture, mon investissement corporel, selon un habitus sédimenté qui constitue mon histoire. On peut dire que pour Husserl les coordonnées spatio-temporelles sont dépositaires d’une histoire, s’alourdissent de toute la dimension vécue située dans une histoire personnelle et communautaire.
Q - Le rapport immédiat (perceptif) et le rapport médiat (imaginatif) à autrui sont-ils d’égale importance ? Comment s’articulent-ils et s’articulent-ils toujours de la même façon dans les diverses expériences (notamment dans les expériences -limite) ?
R - L’expérience de base est l’aperception immédiate d’autrui apparaissant dans le champ perceptif, mais la deuxième composante (la médiation, l’imagination) intervient elle-même d’emblée et s’articule à la première dans l’expérience la plus commune d’autrui.
La donation est pour ainsi dire immédiatement à la fois immédiate et médiate.
Dans les expériences - limite les composantes communes- sont différemment accentuées. Dans le rapport à l’enfant et à l’animal c’est l’immédiateté de l’association passive qui est privilégiée ; dans le rapport avec le fou, c’est la médiation par transposition imaginative qui est exacerbée ; dans la relation à l’étranger la troisième composante (compréhensive-interprétative) est mobilisée plus les autres.
Q - La phénoménologie husserlienne de l’intersubjectlvité ne repose-t-elle pas sur le postulat foncièrement finaliste de la concordance entre tous les phénomènes?
R - Le fil conducteur de Husserl est en effet un postulat d’harmonie préétablie (la référence à la monadologie leibnizienne est récurrente dans ses textes). Husserl cherche toujours à réintégrer ce qui apparaît discordant en étendant la concordance ; il le fait dès la perception et l’identification de l’objet à travers la synthèse d’esquisses multiples et successives. Son souci primordial est d’identifier, de connaître, de donner ou de redonner du sens en réintégrant ce qui apparaît comme étrange ou étranger.
Il n’y a pas de place pour cet impossible que serait un non-sens non réintégrable. Tout est en droit réappropriable même si de fait il peut y avoir des obstacles, et il n’est rien qui ne puisse être explicité même si la tâche de la connaissance est infinie.
La notion d’inconscient qui suppose une zone d’opacité irréductible est récusée : il n’y a jamais que du préconscient. Il est vrai que cela pose la question de la limite: pour Husserl, le sujet de la conscience s’illimite, il y a un élargissement continu, graduel et toujours possible de la conscience qui va jusqu’à coïncider avec le monde.
Dans les Méditations cartésiennes, Husserl parle de la conscience comme d’un microcosme, d’une sorte de petit monde. Il est resté en quelque façon mathématicien, il veut faire apparaître une continuité, il pense qu’il y a une idéalisation possible de la limite, que la limite peut s’infinitiser. Tout cela fait en effet problème par rapport à ce qui ne pourrait être compris dans aucun ordre, aux expériences de l’inattendu.
On peut toujours se demander comment Husserl fait droit ou ferait droit à ces expériences.
Même devant l’événement d’une surprise qu’on dirait absolue, son geste revient toujours à postuler qu’il y a une structure d’anticipation possible.
Son travail incessant est de «réappropriation». La question reste de savoir s’il est toujours possible de le mener à bien.
Vidéo du site :
http://lyc-henri4.scola.ac-paris.fr/assos/philo/10_husserl.html _________________ Du BREVET AU BAC |
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