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Brevet blanc corrigé, j'ai Marseille au coeur

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Prépabac, examen2017
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MessageSujet: Brevet blanc corrigé, j'ai Marseille au coeur  Posté leVen Jan 16, 2015 10:29 pm Répondre en citant


Brevet Français 2001 (Clermont, Caen, Poitiers, Orléans-Tours, Limoges, Bordeaux, Rennes, Nantes).






J'ai Marseille au cœur


Je suis né à Marseille. De père italien et de mère espagnole. D'un de ces croisements dont la ville a le secret. Naître à Marseille n'est jamais un hasard. Marseille est, a toujours été, le port des exils, des exils méditerranéens, des exils de nos anciennes routes coloniales aussi. Ici, celui qui débarque un jour sur le port, il est forcément chez lui. D'où que l'on vienne, on est chez soi à Marseille. Dans les rues, on croise des visages familiers, des odeurs familières. Marseille est familière. Dès le premier regard.
C'est pour ça que j'aime cette ville, ma ville. Elle est belle pour cette familiarité qui est comme du pain à partager entre tous. Elle n'est belle que par humanité. Le reste n'est que chauvinisme. De belles villes, avec de beaux monuments, il y en a plein l'Europe. De belles rades, de belles baies, des ports magnifiques, il y en a plein le monde. Je ne suis pas chauvin. Je suis marseillais. C'est-à-dire d'ici, passionnément, et de tous les ailleurs en même temps. Marseille, c'est ma cultur e du monde. Ma première éducation du monde.
C'est par ces routes de navigation anciennes, vers l'Orient, l'Afrique, puis vers les Amériques, ces routes réelles pour quelques-uns d'entre nous, rêvées pour la plupart des autres, que Marseille vit, où que l'on aille. Paris est une attraction. Marseille est un passeport. Quand je suis loin, et cela m'arrive souvent, je pense à Marseille sans nostalgie. Mais avec la même émotion que pour la femme aimée, délaissée le temps d'un voyage, et que l'on désire de plus en plus retrouver au fur et à mesure que passent les jours.
Je crois à cela, à ce que j'ai appris dans les rues de Marseille, et qui me colle à la peau : l'accueil, la tolérance, le respect de l'autre, l'amitié sans concession et la fidélité, cette qualité essentielle de l'amour. (...)
J'aime croire - car j'ai été élevé ainsi - que Marseille, ma ville, n'est pas une fin en soi. Mais seulement une porte ouverte. Sur le monde, sur les autres. Une porte qui resterait ouverte, toujours.

Marseille, Jean-Claude IZZO.
Edition Hoëbeke, 2000



PREMIÈRE PARTIE : QUESTIONS, REECRITURE, DICTÉE (25 points)


QUESTIONS (15 points)


I - L'expression de soi ( 7,5 points )
1. a) Relevez les pronoms personnels sujets dans le premier paragraphe.
....b) Dites à qui renvoie chacun d'eux. ( 1,5 point )
2. Quel est le pronom personnel dominant dans le texte ? ( 0,5 point )
3. Réécrivez la phrase " Ici, celui qui débarque un jour sur le port, il est forcément chez lui. " en changeant la construction pour qu'elle appartienne à un registre de langue plus soutenu. ( 1 point )
4. a) Expliquez le sens de l'adjectif " familier ".
....b) Relevez un nom de la même famille dans la suite du texte. ( 1,5 point )
5. "Je crois à cela, à ce que j'ai appris dans les rues de Marseille, et qui me colle à la peau : l'accueil, la tolérance, le respect de l'autre, l'amitié sans concession et la fidélité, cette qualité essentielle de l'amour."
....a) Identifiez les temps des verbes de la phrase.
....b) Justifiez leur emploi. ( 2 points )
6. A quel genre littéraire peut-on rattacher ce texte? ( 1 point )
II - Marseille ( 7,5 points )
1. "Paris est une attraction. Marseille est un passeport."
....a) La même figure de style est ici employée deux fois. Quel nom lui donne-t-on?
....b) Trouvez un autre exemple dans le texte.
....c) Expliquez l'emploi du présent. ( 1,5 point )
2. a) Relevez dans le passage allant de " C'est pour ça..." jusqu'à "...de l'amour", le champ lexical du sentiment.
....b) Déduisez-en la nature de la relation que l'auteur entretient avec Marseille. ( 1,5 point )
3. a) Expliquez dans le contexte le sens du mot " tolérance ".
....b) Trouvez dans le texte un nom de sens contraire. ( 1,5 point )
4. Trouvez trois raisons qui expliquent que l'auteur a " Marseille au cœur ". ( 3 points )



REECRITURE (4 points)


Réécrivez les passages suivants à la première personne du pluriel :

1. " D'où que l'on vienne, on est chez soi à Marseille. Dans les rues, on croise des visages familiers, des odeurs familières."

2. " J'aime croire - car j'ai été élevé ainsi - que Marseille, ma ville, n'est pas une fin en soi."

Vous n'oublierez pas d'effectuer tous les changements nécessaires.


DICTÉE (6 points)


Honoré de Balzac
Le Lys dans la vallée.

...En ce moment, les moulins situés sur les chutes de l'Indre donnaient une voix à cette vallée frémissante, les peupliers se balançaient en riant, pas un nuage au ciel, les oiseaux chantaient, tout y était mélodie. Ne me demandez plus pourquoi j'aime la Touraine. Je ne l'aime ni comme on aime son berceau, ni comme on aime une oasis dans le désert ; je l'aime comme un artiste aime l'art ; je l'aime moins que je ne vous aime, mais sans la Touraine, peut-être ne vivrais-je plus. Sans savoir pourquoi, mes yeux revenaient au point blanc, à la femme qui brillait dans ce vaste jardin.
...Je descendis, l'âme émue, au fond de cette corbeille, et vis bientôt un village que la poésie qui surabondait en moi me fit trouver sans pareil.


SECONDE PARTIE : RÉDACTION (15 points)
SUJET:

Comme Jean-Claude Izzo un lieu vous tient particulièrement à cœur. Vous l'évoquez pour un lecteur en cherchant à lui faire partager votre passion.
- Votre texte sera écrit à la 1ère personne ;
- Vous insisterez sur les sentiments que ce lieu fait naître en vous.
- Il sera tenu compte, dans l'évaluation, de la correction de la langue et de l'orthographe.



REPONSES AUX QUESTIONS


I - L'expression de soi (7,5 points)

1. a) Voici les pronoms personnels sujets dans le premier paragraphe : "je", "il", "on"
b) "je" renvoie au narrateur, l'auteur Jean-Claude Izzo,
"il" représente celui qui arrive à Marseille pour s'y installer, ou un simple voyageur, touriste, "on", pronom indéfini, évoque tout type de personnes, tout type de populations, origines, classes sociales qui se croisent et cohabitent à Marseille, ce qui montre bien le caractère cosmopolite de la ville.

2. Le pronom personnel dominant dans le texte est le pronom "je", ce qui est attendu puisqu'il s'agit d'un texte autobiographique où l'auteur développe ses sentiments et réflexions au sujet de Marseille.

3. En langage plus soutenu, la phrase "Ici, celui qui débarque un jour sur le port, il est forcément chez lui " est la suivante :
"Ici, celui qui débarque un jour sur le port est forcément chez lui"
Il fallait donc supprimer la reprise par le pronom "il" de celui, tournure du langage familier.

4. a) "familier" a le sens de "bien connu", "dont on a l'expérience habituelle", "ordinaire"
b) Le nom qui appartient à la même famille dans le texte est " familiarité".

5. a) "crois", "colle" sont au présent
" j'ai appris" est au passé composé.
b) C'est un présent d'actualité, temps du discours, qui permet d'ancrer le récit dans la situation d'énonciation, c'est-à-dire qui se réfère au moment où l'auteur écrit.
Le passé composé est le temps passé du discours. Il exprime le résultat présent d'une action passée : l'auteur évoque son expérience, son apprentissage, qui expliquent son analyse présente de la ville.

6. On peut rattacher ce texte à l'autobiographie puisque l'auteur évoque ses souvenirs personnels, sa vision subjective de la ville, ses réflexions propres.
Il est caractérisé par les nombreuses occurrences de pronoms personnels de première personne du singulier : "je", "me", "moi". De plus, ce texte présente une approche affective : "j'aime", "je ne suis pas chauvin", "même émotion que pour la femme aimée"

II - Marseille

1. a) Il s'agit d'une analogie, établissant une correspondance entre deux éléments différents mais qui offrent des ressemblances, sans utilisation de terme comparatif.
Mais on acceptera certainement métaphore, comparaison sans outil de comparaison.
b) Un autre exemple dans le texte : " Marseille, c'est ma culture du monde"
c) Le présent employé est un présent de vérité générale. Ce qu'énonce l'auteur a été, est, et restera vrai.

2. a) Voici les mots appartenant au champ lexical du sentiment : " aime, partager, passionnément, nostalgie, émotion, aimée, désire, amitié, fidélité, amour"
b) L'auteur entretient une relation affective avec Marseille, affective, passionnelle.
Il en parle comme d'une femme aimée qu'il ne peut pas quitter longtemps. C'est aussi le lieu de ses racines, sa ville d'enfance, le berceau de ses amours et de ses amitiés.

3. a) Dans le contexte, l'évocation de Marseille, ville cosmopolite "plaque tournante" de l'immigration depuis de nombreux siècles, la "tolérance" illustre le fait que les différentes populations, classe sociales, cohabitent sans réel problème, dans le respect de chacun.
Tolérance a donc ici son sens d'accepter ce qui est différent chez l'autre, donc accepter "l'Autre"
b) Dans le texte, un nom de sens contraire est "chauvinisme", synonyme de nationalisme, d'amour et d'intérêt exclusifs pour sa patrie, impliquant un rejet des autres.

4. Trois raisons qui expliquent que l'auteur a "Marseille au cœur ":

C'est sa ville natale, il y a ses racines : "je suis né à Marseille", "naître à Marseille", "on est chez soi à Marseille" Fils d'immigrés (père italien et mère espagnole), il s'est toujours senti bien dans "sa" ville qui est aussi celle de tous les "autres".
Ce n'est ni le structure ni la beauté de la ville qui le séduisent mais son caractère profondément humain, offrant un mélange culturel unique : "ma culture du monde", "ma première éducation du monde", "Marseille est un passeport".
Marseille a donné une éducation morale et politique à l'auteur qui a appris les grandes valeurs de l'humanité : "accueil, tolérance, respect de l'autre, amitié, fidélité, amour". Marseille n'est pas un vase clos mais l'illustration de la liberté des peuples et de leur possible coexistence : "une porte qui resterait ouverte, toujours"


IV - REECRITURE

Les passages réécrits à la première personne du pluriel, avec les changements nécessaires :

1. "D'où que nous venions, nous sommes chez nous à Marseille. Dans les rues, nous croisons des visages familiers, des odeurs familières".
2. " Nous aimons croire - car nous avons été élevés ainsi - que Marseille, notre ville, n'est pas une fin en soi".
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