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 DU BREVET AU BAC :: SUJETS - CORRIGES DE BREVET :: brevets blancs, plusieurs sujets

brevets blancs, plusieurs sujets

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Prépabac, examen2017
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MessageSujet: brevets blancs, plusieurs sujets  Posté leVen Mai 14, 2010 1:13 pm Répondre en citant

BREVET BLANC 2001
DISTRICT de CHOISY le ROI




Je suis le point de mire de ce cercle et, comme chaque fois qu’on me regarde avec insistance, j’éprouve un sentiment de gêne.
Je ne sais si on se rend compte combien c’est une chose affreuse que d’être laid. De la minute où je me lève et me rase devant ma glace à la minute où je me couche et me lave les dents, je n’oublie pas une seconde que tout le bas de mon visage, à partir du nez, me donne une ressemblance fâcheuse avec un singe. Si je l’oubliais, d’ailleurs, les regards de mes contemporains se chargeraient à chaque instant de me le rappeler. Oh, ce n’est même pas la peine qu‘ils ouvrent la bouche ! Où que je sois, dès que j’entre dans une pièce, il suffit que les gens tournent les yeux vers moi : j’entends aussitôt ce qu’ils pensent
Je voudrais arracher mon physique comme une vieille peau et le rejeter loin de moi. Il me donne un sentiment intolérable d’injustice. Tout ce que je suis, tout ce que je fais, tout ce que j’ai accompli- dans le domaine du sport, de la réussite sociale et de l’étude des langues -, rien de tout cela ne compte. Un seul coup d’œil à ma bouche et à mon menton, et je suis dévalorisé. Peu importe aux gens qui me regardent si le caractère bestial et lubrique de ma physionomie est démenti, en fait, par l’humanité qu’on peut lire dans mes yeux. Ils ne s’attachent qu’à la difformité du bas de mon visage et portent sur moi une condamnation sans appel.
J’entends leur pensée, je l’ai dit. Dès que je parais, je les entends s’exclamer en eux-mêmes : « Mais c’est un orang-outan ! » Et je me sens devenir aussitôt un objet de dérision.
L’ironie c’est qu’étant si laid, je sois en même temps si sensible à la beauté humaine. Une jolie fille, un enfant gracieux me ravissent. Mais, de peur de les effrayer, je n’ose approcher les enfants. Et très peu souvent les femmes. Je note pourtant que les animaux, dont je raffole, n’ont aucunement peur de moi et qu’ils s’apprivoisent très vite. De mon côté, je me sens à l’aise avec eux. Je ne lis rien d’humiliant dans leur yeux. Uniquement de l’affection – demandée, reçue, rendue. Ah, quel beau monde ce serait, et combien je m’y sentirais heureux, si les hommes pouvaient avoir le regard des chevaux !
Je fais sur moi-même un violent effort, je relève les paupières, je regarde à mon tour mes regardeurs. Aussitôt, avec cette hypocrisie des gens que vous surprenez à vous fixer, ils détournent les yeux et prennent un air indifférent- et d'autant plus vite que ma hure leur fait peur. Ce n'est pas que mes yeux soient féroces, bien au contraire. C'est le contexte qui les contamine et leur donne un air menaçant.

Robert MERLE Madrapour
Seuil 1976

In Littérature et Expression, Hachette éducation, p. 130, 131


Première partie Questions (15 points)

Toutes les réponses doivent être rédigées. Il sera tenu compte de la présentation et de l'orthographe. Vous n'oublierez pas d'utiliser les guillemets lorsque vous citerez le texte.

I. La souffrance du narrateur

1) a) Pourquoi le narrateur souffre-t-il dans ce texte ? (0,5 point)
b) Relevez trois mots ou expressions qui témoignent de cette douleur.(1,5 pt)
2) A quoi le narrateur se compare-t-il à plusieurs reprises dans le texte ? Justifiez votre réponse en citant deux fois le texte. (1,5 point)
3) Dans la phrase : " Je voudrais arracher mon physique comme une vieille peau et le rejeter loin de moi. " :
a) Quelle est la réaction du personnage face à son physique ? Quels sont les deux verbes qui le montrent ? (2 points)
b) Quelle figure de style utilise-t-il pour qualifier son physique?(0,5 pt)
c) Quelle est la valeur du conditionnel "voudrais" dans cette phrase?(0,5 pt)

II. Le regard des autres

1) Relevez quatre termes employés pour désigner les autres dans le texte, et précisez la nature grammaticale de chacun. (2 points)
2) Quel néologisme (=création de mot) désigne les personnes qui le fixent ? Comment est-il formé ? (1 point)
3) Quel double sens a le verbe entendre (lignes 12, 23, 24) ? (0,5 point)
4) a) Les autres parlent-ils vraiment dans l'expression " Mais c'est un orang-outan ! " ? Justifiez votre réponse. (0,5 point)
b) Qu'en déduisez-vous ? (0,5 point)

III. La difficulté de communiquer

1) Qu'apprécie le narrateur chez les animaux, qu'il ne retrouve pas chez les êtres humains ? (0,5 point)
2) Qu'est-ce que traduit le point d'exclamation à la fin de l'avant-dernier paragraphe ? (0,5 point)
3) Qu'est-ce que le narrateur aimerait que l'on prenne en compte pour l'apprécier ? Citez une phrase du 3ème paragraphe qui le montre. (1 point)
4) Que reproche-t-il aux gens qui le regardent, dans le dernier paragraphe?(0,5 pt)
5) Quel type de relations aimerait-il établir avec les gens ? (0,5 point)
6) Son sentiment d'être exclu vous paraît-il totalement justifié ? Développez votre réponse. (1 pt)


Réécriture (4 points)
Transposez le début du dernier paragraphe, " Je fais sur moi-même un violent effort... " à " ma hure leur fait peur " au passé. Expliquez pourquoi on doit laisser le verbe " surprenez " au présent.


Deuxième partie : (15 points) Rédaction


Il vous est sans doute arrivé de rejeter quelqu'un à cause de son apparence, puis de changer d'avis en faisant plus ample connaissance.
Décrivez d'abord cette personne telle que vous la perceviez au départ, puis, dans une deuxième partie, exposez les raisons qui ont modifié votre première appréciation.

Il sera tenu compte dans la notation, de la présentation de la copie, de la correction de la langue et de l'orthographe.



Dictée (6 points)

Un jour Cosette se regarda par hasard dans son miroir et se dit: Tiens! Il lui semblait presque qu'elle était jolie. Ceci la jeta dans un trouble singulier. Jusqu'à ce moment elle n'avait point songé à sa figure. Elle se voyait dans son miroir, mais elle ne s'y regardait pas. Et puis, on lui avait souvent dit qu'elle était laide, Jean Valjean seul disait doucement:" Mais non!" Quoi qu'il en fût, Cosette s'était toujours crue laide, et avait grandi dans cette idée avec la résignation facile de l'enfance.

Victor Hugo. Les Misérables.

En gras : 12 mots à évaluer (notation positive)



CORRECTION

Première partie : (15 points) Questions



II. 1)gens : GN mes regardeurs : GN ils : pron.personnel eux : pron. personnel. (2 points)
2) "regardeurs" (0,5 point) radical + suffixe (0,5 p)
3) comprendre, ouïr (0,5 point)
4) a) non, "en eux-mêmes" (0,5 point)
b) Il préjuge de ce que pensent les autres.(0,5 point)

III.1) l'absence de jugement, l'affection. (0,5 point)
2) l'aspiration, le souhait, le désir, le regret, l'amertume. (0,5 point)
3) ce qu'il a accompli socialement, intellectuellement, humainement; "Tout ce que je suis...compte" (1 point)
4) leur hypocrisie, leur feinte indifférence (0,5 point)
5) des rapports d'affection vraie et sincère (0,5 point)


Dictée (6 points) : 12 x 0,5 point pour chacun des mots :
hasard - tiens - jolie - jeta - Jusqu'à - ce - songé - se - s'y - on - crue - résignation.


Réécriture (4 points)
6 transformations à 0,5 point = 3 points + 1 pt pour la valeur de "surprenez"



Deuxième partie : (15 points) Rédaction


soin, langue, expression :4 points
description :4 points
transition :1 point
argumentation : 4 points
conclusion :2 points
_________________
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Dernière édition par Prépabac, examen2017 le Dim Mar 13, 2016 11:52 pm; édité 5 fois

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MessageSujet: brevet blanc  Posté leVen Mai 14, 2010 1:16 pm Répondre en citant

BREVET BLANC District de NOGENT / MARNE



C’est la bibliothèque municipale. J’ai entendu dire que l’on peut y entrer gratuitement. Mais comment faut-il faire ? …Bah ! Je verrai bien.
Je me dirige vers l’immeuble. J’ouvre une grande porte et me trouve dans une large salle que j’ose à peine regarder. Un employé, me voyant embarrassé, m’explique qu’il faut remplir une fiche d’entrée.
J’inscris sur un bulletin vert mon nom, mon adresse, ma profession. Après quoi, essayant de faire le moins de bruit possible avec mes gros souliers, je me dirige vers le fond de la salle où des gens cherchent dans un grand fichier le titre du livre désiré. Je suis intimidé. Je n’ose pas manipuler tous ces cartons avec mes grosses mains gonflées d’engelures. Je comprends bien qu’il y a un classement par noms d’auteurs allant de A à Z, mais lequel prendre, lequel choisir ?…Il y en a trop. Je cherche un moment, puis, pour ne pas rester trop longtemps devant ce grand casier, je me décide à inscrire sur le carton un titre qui me plaît. Je n’ai plus le porte-plume de l’employé. Embarrassé, je sors de ma poche de côté mon crayon rouge de charpentier et de l’écriture la plus fine possible, je m’applique à transcrire les références. Je dois ensuite traverser la salle pour me faire donner le livre. J’ai l’impression que tout le monde me regarde comme l’homme des cavernes, sans doute à cause de mon pantalon large de velours tout rapiécé et de ma gaucherie. J’ai honte, je sens mon ignorance : je suis révolté. J’ai envie de leur crier que nous ne venons pas lire souvent, mais que sans nous les salles n’existeraient pas. Pour être un homme, il faut avoir, sans doute, la culture qu’ils ont, mais il faut aussi posséder un métier et je ne les ai jamais vus venir au chantier, prendre la pelle et le marteau. Je voudrais les voir. Je regarde dans la salle tous ces visages. Il y a surtout des jeunes filles et des jeunes gens de mon âge. Tous les jours, ils peuvent venir s’instruire. Moi pas. Il me faut gagner ma vie. La famille la gagne pour eux. Je les hais presque. Il n’y a pas d’ouvriers dans la salle.
Ils sont à la tâche de tous les jours. Ce milieu n’est pas pour nous. Rien ne nous y est préparé. J’ai le sentiment d’être l’étranger. Ma gêne devient plus grande, mes yeux deviennent humides. Je ne dis rien. Je m’assieds dans un coin : je lis le Tartuffe de Molière.


Benigno Caceres,
La rencontre des hommes
(éd. du Seuil)





PREMIERE PARTIE



QUESTIONS (15 points)

Toutes les réponses seront rédigées.


I A la découverte du lieu (3,5pts)

1) Dans les lignes 1 à 5, relevez les indications de lieu. (1pt)
2) Analysez les expansions du nom « salle »(ligne 4) en précisant leur classe grammaticale et leur fonction. (2pts)
3) Cette scène se déroule-t-elle de nos jours ? Justifiez votre réponse en relevant au moins un élément du texte. (0,5pt)

II Le héros-narrateur (6,5pts)

1) Quels renseignements donne le texte sur l’apparence et la profession du personnage ? Justifiez votre réponse en relevant des groupes nominaux complets. (1,5pts)
2) Expliquez la formation du mot « engelures »(ligne 9) (1pt)
3) « J’ai honte, je sens mon ignorance : je suis révolté » (lignes 16-17) :
a) Modifiez la ponctuation en introduisant une proposition subordonnée. (0,5pt)
b) Quel est le lien logique ainsi exprimé ? (0,5pt)
4) Nommez les sentiments éprouvés par le personnage ? Justifiez votre réponse en relevant des éléments du texte. Votre réponse sera rédigée en un paragraphe.(3pts)

III Le rapport aux autres (5pts)

1) Dans les lignes 15 à 18, relevez et identifiez la figure de style employée. (0,5pt)
2) Dans les lignes 15 à 22, relevez les mots et expressions qui désignent les lecteurs. (1pt)
3) Que représente le mot « nous » des lignes 18,19 et 25 ?
4) Trouvez trois raisons expliquant le sentiment de rejet ressenti par le personnage. Votre réponse sera rédigée en un paragraphe.(3pts)




REECRITURE (4 points)


Réécrivez le deuxième paragraphe en commençant par « Elle se dirigea … » et effectuez toutes les modifications nécessaires. Soulignez ces modifications.
Les erreurs de copie seront sanctionnées.

DEUXIEME PARTIE



Rédaction (15 points)

Il vous est arrivé un jour de ne pas vous sentir « à votre place » et quelqu’un est venu vers vous.
Imaginez le dialogue qui s’est engagé pour vous convaincre de vous joindre aux autres.


Consignes d’écriture

Votre devoir comprendra des passages narratifs et descriptifs et un dialogue argumenté en français correct.
Vous écrirez un texte d’environ trente lignes.
Il sera tenu compte dans l’évaluation de la présentation, de la correction de la langue et de l’orthographe.






Dictée

On précisera que le narrateur est un homme

La remise était un débarras…
Mais je vis tout de suite l’incroyable, l’inespéré, l’inimaginable : le long de la cloison de brique qui séparait la remise du hangar à fagots, des piles et des tas, croulants, abandonnés, de livres, de revues, d’illustrés, d’albums neufs ou fatigués…Tous les invendus du bureau de tabac…Un volume et un poids de lecture qui faisaient dix fois, vingt fois, mon propre poids et mon propre volume…
J’en ai pris un échantillonnage, et je suis allé m’asseoir dans le trou du jardin. Et pendant des mois, peut-être plus d’un an, j’ai lu, j’ai lu, j’ai lu, sur les sacs, dans la terre pou au milieu des fagots. J’ai lu tout et n’importe quoi.

Barjavel , La Charrette bleue


On écrira au tableau : un fagot


BAREME de CORRECTION BREVET BLANC
District de NOGENT / MARNE

Questions / 15
I – A la découverte du lieu

1) lignes 1 à 5, relever bibliothèque municipale—immeuble—grande porte—large salle
4 réponses =1 pt , 2 réponses = 0.5 pt , une seule réponse =0
2) expansions : large = adj qual, épithète de salle
que j ‘ose à peine regarder prop sub relative, compl de l’antécédent salle
1 pt pour chaque expansion , nature et fonction comptant chacune pour 0.5
le relevé seul = 0.5 pt
3) une des deux réponses « porte-plume ou carton » suffit 0.5 pt

II – Le héros-narrateur

4) apparence : gros souliers –grosses mains gonflées d’engelures—large pantalon de velours tout rapiécé 0.5 x 3 =1.5 pts
souliers, mains, pantalon seuls non valables
métier : ouvrier charpentier crayon rouge de charpentier
ouvrier seul est accepté
5) engelure = préfixe en--- radical gel ---suffixe ure 1 pt
découpage correct sans les termes préfixe, radical ou racine, suffixe = 0.5 affixe accepté
on tolèrera ici une réponse non rédigée.
6) j’ai honte, je sens mon ignorance si bien que je suis révolté 0.5pt
parce que j’ai honte, je sens mon ignorance, je sis révolté
on acceptera aussi l’une ou l’autre des subordonnées (toute cause, toute conséquence)
rapport de cause à conséquence ou cause ou conséquence ( en accord avec les propositions écrites) 0.5 pt
7) Sentiments défi : je verrai bien embarras ou gêne
timidité honte révolte ou colère
frustration, sentiment d’injustice, envie ou jalousie je voudrais les voir moi pas
détestation haine
On accordera 2 pts pour 4 de ces sentiments
1 pt pour les citations entre guillemets et la rédaction du paragraphe

III) Le rapport aux autres

Cool comme un homme des cavernes = comparaison 0.5 pt
si un seul des deux éléments = 0
9) les lecteurs = tout le monde (l 16 )—leur (1Cool—ils (20)—les (20, 21) --tous ces visages (21) --des jeunes filles et des jeunes gens (22) 0.5 pour 2 réponses, total :1.5 pts
10) nous = les ouvriers ; les travailleurs manuels ; les gens du chantier ; les charpentiers la classe ouvrière 0.5 pt
11) ignorance des usage en bibliothèque
taille, aspect et gaucherie de son corps
les autres jeunes ont une vie protégée grâce à leur famille
lui doit gagner sa vie et n’a pas le temps de faire ce qu’il aimerait
Trois de ces raisons suffisent
L’absence de paragraphe rédigé sera pénalisé de 1 pt




Réécriture
Changements attendus =
Ouvrit—se trouva—osait ou osa—la voyant embarrassée—lui --expliqua qu’il f--allait
Osait ou osa sont acceptés ; tout autre forme étant fautive
On pénalisera toute faute de copie de 0.5 pt .



Dictée


Il sera enlevé 0.5 pt par mot mal ,orthographié dans la liste des mots suivants :
Débarras –inespéré –croulants –abandonnés –tous –poids –faisaient –j’en ai pris –échantillonnage –asseoir –tout -n’importe .
On tolère ‘brique’ au pluriel.
Toute autre erreur d’orthographe sera pénalisée de 0.5 pt à hauteur de 4 pts maximum.
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MessageSujet: BREVET BLANC  Posté leVen Mai 14, 2010 1:21 pm Répondre en citant

BREVET BLANC

TEXTE


L'habitude de vivre ensemble dans un état paisible m'unit tendrement à mon cousin Bernard. En peu de temps, j'eus pour lui des sentiments plus affectueux que ceux que j'avais eus pour mon frère, et qui ne se sont jamais effacés. C'était un grand garçon fort efflanqué, fort fluet, aussi doux d'esprit que faible de corps, et qui n'abusait pas trop de la prédilection qu'on avait pour lui dans la maison, comme fils de mon tuteur. Nos travaux, nos amusements, nos goûts étaient les mêmes ; nous étions seuls, nous étions de même âge, chacun des deux avait besoin d'un camarade; nous séparer était, en quelque sorte, nous anéantir.

Quoique nous eussions peu d'occasions de faire preuve de notre attachement l'un pour l'autre, il était extrême ; et non seulement nous ne pouvions vivre un instant séparés, mais nous n'imaginions pas que nous puissions jamais l'être. Tous deux d'un esprit facile à céder aux caresses, complaisants quand on ne voulait pas nous contraindre, nous étions toujours d'accord sur tout. Si, par la faveur de ceux qui nous gouvernaient , il avait sur moi quelque ascendant sous leurs yeux, quand nous étions seuls, j'en avais un sur lui qui rétablissait l'équilibre. Dans nos études, je lui soufflais sa leçon quand il hésitait ; quand mon thème était fait, je lui aidais à faire le sien ; et, dans nos amusements, mon goût plus actif lui servait toujours de guide.

Enfin, nos deux caractères s'accordaient si bien, et l'amitié qui nous unissait était si vraie, que, dans plus de cinq ans que nous fûmes presque inséparables, tant à Bossey qu'à Genève, nous nous battîmes souvent, je l'avoue, mais jamais on n'eut besoin de nous séparer, jamais une de nos querelles ne dura plus d'un quart d'heure, et jamais nous ne portâmes l'un contre l'autre aucune accusation. Ces remarques sont, si l'on veut, puériles, mais il en résulte pourtant un exemple peut-être unique depuis qu'il existe des enfants.


Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions
PREMIERE PARTIE

QUESTIONS (15 points)



I ) Un récit rétrospectif (5 points)
1. Identifiez le personnage principal, le narrateur et l’auteur de ce texte. (0,5 point)
2. Quels sont les temps dominants ? A quel moment renvoient-ils ? (1 point)
3. Le présent est utilisé dans le troisième paragraphe. A quel autre moment renvoie-t-il ? (1 point)
4. Combien de temps a duré la relation entre les deux personnages ? (0,5 point)
5. Que peut-on dire de la durée des sentiments de l’auteur ? Justifiez votre réponse en relevant un élément précis du premier paragraphe. (1 point)
6. Déduisez de vos réponses précédentes le genre du texte. (1 point)


II ) Une évocation de l’amitié (5 points)
1. Relevez les expressions (trois au moins) qui caractérisent les sentiments du narrateur pour son cousin. (1,5 points)
2. « Nous séparer était en quelque sorte nous anéantir », l.7 : expliquez le sens de « anéantir », en proposant un équivalent. (1 point)
3. Dans le dernier paragraphe, quel est l’effet produit par la répétition de l’adverbe « jamais », l.21-22 ? (0,5 point)
4. En vous servant des réponses précédentes, dites comment Rousseau cherche à présenter cette amitié. (2 points)


III ) L’image du narrateur (5 points)
1. « Il avait sur moi quelque ascendant… » (l.14)
a) Quel ascendant Bernard a-t-il sur le narrateur ? (0,5 point)
b) Le narrateur a, lui aussi, un ascendant sur son cousin. Dans quels domaines ? (0,5 point)
2. « Je lui soufflais […] je lui aidais […] mon goût plus actif lui servait […] » (l.15-16)
a) Donnez la fonction grammaticale de chacun des groupes de mots soulignés. (1 point)
b) En vous servant de votre réponse, précisez le rôle de chacun des personnages dans cette relation. (0,5 point)
c) Quel mot du texte confirme le rôle du narrateur vis-à-vis de son cousin ? (0,5 point)
3. Que pensez-vous de « l’équilibre » (l.15) dont parle le narrateur ? Justifiez. (1 point)
4. En utilisant les réponses précédentes, dites quelle image le narrateur cherche à donner de lui-même à travers l’évocation de cette amitié. (1 point)


REECRITURE (4 points)

De « En peu de temps » (l.2) à « effacés » (l.3), remplacez l’expression « des sentiments » par « une amitié ». Réécrivez la phrase en faisant toutes les modifications nécessaires.

DICTEE (6 points)

Il y a un pour qui je m’étais épris d’une véritable passion. C’était un Russe. Il était de santé délicate, pâle extraordinairement ; il avait les cheveux très blonds, assez longs, les yeux très bleus ; sa voix était musicale que rendait charmante un léger accent. Une sorte de poésie se dégageait de tout son être, qui venait, je crois, de ce qu’il se sentait faible et cherchait à se faire aimer.
André Gide, Si le grain ne meurt


DEUXIEME PARTIE


REDACTION (15 points)

Bernard, devenu adulte, a lu cette page des Confessions.
Imaginez qu’il s’adresse à Rousseau dans une lettre pour lui présenter, à son tour, son propre point de vue sur cette amitié.

 Votre texte devra prendre la forme d’une lettre d’une trentaine de lignes au moins.
 Vous ne perdrez pas de vue que le texte se situe au XVIIIème siècle.
 Bernard peut ne pas être d’accord avec ce que Rousseau dit de lui.
 Vous intégrerez une anecdote qui illustrera son point de vue.
 Vous veillerez à ne pas utiliser le langage familier.
 Il sera tenu compte dans l’évaluation de la présentation et de la correction de la langue.


ELEMENTS DE CORRIGE

QUESTIONS

Un récit rétrospectif

1) Le narrateur, l’auteur et le personnage sont une même personne : J.-J. Rousseau.
2) Le passé simple et l’imparfait dominent. Ils renvoient à l’enfance du narrateur.
3) Le présent utilisé renvoie au moment de l’écriture ou temps de l’énonciation.
4) La relation a duré cinq ans. Cf l.20.
5) Les sentiments de l’auteur durent toujours au moment où il raconte. On relève : « qui ne se sont jamais effacés », l. 3.
6) Ce texte appartient au genre de l’autobiographie.

Une évocation de l’amitié

1) On peut relever « unit tendrement », l.1 ; « des sentiments plus affectueux que ceux que j’avais eus pour mon frère », l.2-3 ; « notre attachement l’un pour l’autre […] extrême », l.9 ; « nos deux caractères s’accordaient si bien », l.19 ; « l’amitié qui nous unissait […] si vraie » l.19.
2) « anéantir » signifie détruire, réduire à néant.
3) La répétition de l’adverbe « jamais » a un effet d’insistance.
4) Rousseau cherche à montrer le caractère exceptionnel, « unique » de cette amitié. Il insiste sur la puissance des sentiments (« extrême », « si bien », « si vraie », « nous séparer était nous anéantir ») et la parfaite harmonie des relations (« équilibre », la répétition du verbe « unir » et l’emploi de l’adverbe « jamais »).

L’image du narrateur

1) a) Bernard est le fils du tuteur de Rousseau. Il bénéficie de la « prédilection » (l.4) et de la « faveur » (l.13) de ses parents. Il est le préféré.
b) Le jeune Rousseau a un ascendant dans le domaine des études et des amusements.
2) a) « Je » est sujet des verbes, « lui » est complément d’objet de ces verbes. On admettra que l’élève ne précise pas « indirect ».
b) Dans cette relation, le narrateur tient la place de celui qui agit, domine.
c) Le mot « guide », l.17, confirme ce rôle.
3) L’équilibre apparent est mis en question. Rousseau oppose plusieurs ascendants à l’unique ascendants de son cousin. Il passe alors du « nous » ou « je », il parle de lui, de ses qualités.
4) A travers le récit de cette amitié exemplaire dans lequel il a le beau rôle, Rousseau cherche à montrer qu’il est, lui-même, exemplaire, exceptionnel.


REECRITURE

On enlèvera 0,5 point (en tout) pour toute faute de copie.
On comptera :
• 0,25 pt pour « affectueuse » ;
• 0,25 pour « celle » ;
• 1 pour « eue » ;
• 1 pour « s’est » ;
• 1 pour « effacée ».
DICTEE

Pour le décompte des points de la dictée, on divisera le texte en trois parties.
Dans chacune d’elles, on ne retranchera pas plus de 2 points, même si les fautes sont très nombreuses dans une même partie.
1ère partie : début à « extraordinairement » ;
2ème partie : jusqu’à « accent » ;
3ème partie : jusqu’à la fin.

Barème :
- 0,25 point pour faute lexicale ;
- 0,25 point pour la majuscule à « Russe » ;
- 0,5 point pour une faute de grammaire.
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MessageSujet: brevet blanc 2001  Posté leVen Mai 14, 2010 1:24 pm Répondre en citant

BREVET BLANC

District de Roissy-en-Brie, 2000-2001.

Epreuve de français



TEXTE : Albert CAMUS, Lettres à un ami allemand. Gallimard, 1945 (extrait)



Laissez-moi plutôt vous raconter ceci. D’une prison que je sais, un petit matin, quelque part en France, un camion conduit par des soldats en armes mène onze français au cimetière où vous devez les fusiller. Sur ces onze, cinq ou six ont réellement fait quelque chose pour cela : un tract, quelques rendez-vous, et plus que tout, le refus. Ceux-là sont immobiles à l’intérieur du camion, habitués par la peur, certes, mais si j’ose dire, par une peur banale, celle qui étreint tout homme en face de l’inconnu., une peur dont le courage s’accommode. Les autres n’ont rien fait. Et de se savoir mourir par erreur ou victimes d’une certaine indifférence, leur rend cette heure plus difficile. Parmi eux, un enfant de seize ans. Vous connaissez le visage de nos adolescents, je ne veux vous en parler. Celui-là est en proie à la peur, il s’y abandonne sans honte. Ne prenez pas votre sourire méprisant, il claque des dents. Mais vous avez mis près de lui un aumônier* dont la tâche est de rendre moins pesante à ces hommes l’heure atroce où l’on attend. Je crois pouvoir dire que, pour des hommes que l’on va tuer, une conversation sur la vie future n’arrange rien. Il est trop difficile de croire que la fosse commune ne termine pas tout. : les prisonniers sont muets dans le camion. L’aumônier s’est retourné vers l’enfant tassé dans son coin. Celui-ci le comprendra mieux. L’enfant répond, se raccroche à cette voix, l’espoir revient. Dans la plus muette des horreurs, il suffit parfois qu’un homme parle, peut-être va-t-il tout arranger. « Je n’ai rien fait », dit l’enfant. « Oui, dit l’aumônier, mais ce n’est plus la question. Il faut te préparer à bien mourir ». « Ce n’est pas possible qu’on ne me comprenne pas ». « Je suis ton ami, et, peut-être, je te comprends. Mais il est tard. Je serai près de toi et le Bon Dieu aussi. Est-ce que l’enfant y croit ? Oui, il y croit. Alors il sait que rien n’a d’importance auprès de la paix qui l’attend. Mais c’est cette paix qui fait peur à l’enfant. « Je suis ton ami », répète l’aumônier.
Les autres se taisent. Il faut penser à eux. L’aumônier se rapproche de leur masse silencieuse, tourne le dos pour un moment à l’enfant. Le camion roule doucement avec un petit bruit de déglutition sur la route humide de rosée. Imaginez cette heure grise, l’odeur matinale des hommes, la campagne que l’on devine sans la voir, à des bruits d’attelage, à un cri d’oiseau. L’enfant se blottit contre la bâche qui cède un peu. Il découvre un passage étroit entre elle et la carrosserie.



• « aumônier » : prêtre.


QUESTIONS (15 points)


1 – Le récit (4 points)

1. L’époque
a. Dans quel contexte historique se déroule ce récit ? (0.25 point)
b. Citez deux indices qui justifient votre réponse. (0.75 point)

2. Les personnages
a. Donnez la nature grammaticale des mots « ceux-là » (ligne 4) et « les autres » (ligne 7). (0.5 point)
b. A qui renvoie chacun de ces termes ? (1 point)
c. En vous appuyant sur le contexte historique, expliquez le sens du mot « refus » (ligne 4). (1 point)

II. Une scène tragique (7,5 points)

3. Le lieu
a. Où se trouvent les personnages précisément ? (0,25 point)
b. D’Où viennent-ils ? Où vont-ils ? Pourquoi ? (0,75 point)

4. Quelles sont les manifestations de la peur chez les prisonniers (1 point)
5. Transposez au discours indirect le passage : « Je n’ai rien fait… mourir . » (lignes 1 à 17) en commençant par « l’enfant affirme ». (1,5 point)
6. Montrez que l’aumônier représente un espoir pour l’enfant. Citez le texte. (2 points)
7. a. Le dialogue confirme-t-il l’espoir de l’enfant ? Justifiez votre réponse. (1 point)
b. Expliquez le sens de l’expression « la paix qui l’attend » (ligne 21). (1 point)

III. La lettre (3,5 points)


8. A qui cette lettre est-elle censée s’adresser (0,5 point)
9. A qui d’autre peuvent s’appliquer respectivement le pronom « vous » (ligne 1) et le pronom « vous » (ligne 11) ? (1 point)
10. Quel mode verbal indique également la présence du destinataire dans le texte ? Relevez un exemple. (1 point)
11. D’après vous, dans ce texte, l’auteur fait-il plutôt figure de juge, de témoin ou d’acteur ? Justifiez votre choix. (1 point)


REECRITURE (3 points)

1. Transposez le passage : « L’aumônier se rapproche… à l’enfant ». (lignes 23 à 24) au passé composé en commençant par


2. Transposez le passage : « L’enfant se blottit… carrosserie. » (lignes 28 à 29) au passé composé, en commençant par « les prisonniers ».



REDACTION (15 points)

Sujet :

L’adolescent décide de se sauver. Il tente de persuader l’aumônier de l’aider.

Vous rédigerez un récit à la 3e personne qui devra comporter des passages des passages de dialogue dans lesquels les personnages développent leurs arguments.



DICTEE (7 points)

Ce jour-là, après le départ du gardien, je me suis regardé dans ma gamelle de fer. Il m’a semblé que mon image restait sérieuse alors même que j’essayais de lui sourire. Je l’ai agitée devant moi. J’ai souri et elle a gardé le même air sévère et triste. Le jour finissait et c’était l’heure dont je ne veux pas parler, l’heure sans nom, où les bruits du soir montaient de tous les étages de la prison dans un cortège de silence . Je me suis approché de la lucarne et, dans la dernière lumière, j’ai contemplé une fois de plus mon image.

Albert Camus, L’Etranger.
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MessageSujet: questions sur texte au brevet de français  Posté leMer Juin 02, 2010 2:28 pm Répondre en citant

Sujet de Brevet des collèges 3e A – 01/12/2005
Guy de Maupassant, Bel-Ami



Le héros, Georges Duroy, est journaliste dans un grand quotidien parisien à la fin du XIXe
siècle. Provoqué par le rédacteur d’un autre journal, il décide de se battre en duel, au
pistolet, pour défendre son honneur. Le duel aura lieu le lendemain matin, à l’aube.
Dès qu'il fut au lit, il souffla sa lumière et ferma les yeux.
Il avait très chaud dans ses draps, bien qu'il fît très froid dans sa chambre, mais il
ne pouvait parvenir à s'assoupir. Il se tournait et se retournait, demeurait cinq
minutes sur le dos, puis se plaçait sur le côté gauche, puis se roulait sur le côté
droit.
Il avait encore soif. Il se releva pour boire, puis une inquiétude le saisit : "Est-ce
que j'aurais peur ?"
Pourquoi son coeur se mettait-il à battre follement à chaque bruit connu de sa
chambre ?
Quand son coucou allait sonner, le petit grincement du ressort lui faisait faire un
sursaut ; et il lui fallait ouvrir la bouche pour respirer pendant quelques secondes,
tant il demeurait oppressé.
Il se mit à raisonner en philosophe sur la possibilité de cette chose : "Aurais-je
peur ?"
Non certes il n'aurait pas peur puisqu'il était résolu à aller jusqu'au bout, puisqu'il
avait cette volonté bien arrêtée de se battre, de ne pas trembler. Mais il se sentait si
profondément ému qu'il se demanda : "Peut-on avoir peur malgré soi ?"
Et ce doute l'envahit, cette inquiétude, cette épouvante ! Si une force plus
puissante que sa volonté, dominatrice, irrésistible, le domptait, qu'arriverait-il ?
Oui, que pouvait-il arriver ?
Certes il irait sur le terrain puisqu'il voulait y aller. Mais s'il tremblait ? Mais s'il
perdait connaissance ? Et il songea à sa situation, à sa réputation, à son avenir.
Et un singulier besoin le prit tout à coup de se relever pour se regarder dans sa
glace. Il ralluma sa bougie. Quand il aperçut son visage reflété dans le verre poli, il
se reconnut à peine, et il lui sembla qu'il ne s'était jamais vu. Ses yeux lui parurent
énormes ; et il était pâle, certes, il était pâle, très pâle.
Tout d'un coup, cette pensée entra en lui à la façon d'une balle : "Demain, à cette
heure-ci, je serai peut-être mort." Et son coeur se remit à battre furieusement.
Il se retourna vers sa couche et se vit distinctement étendu sur le dos dans ces
mêmes draps qu'il venait de quitter. Il avait ce visage creux qu'ont les morts et
cette blancheur des mains qui ne remueront plus. Alors il eut peur de son lit, et
afin de ne plus le voir il ouvrit la fenêtre pour regarder dehors.
Guy de Maupassant, Bel-Ami, 1ère partie, ch.7 (1885)
Questions (15 points)
A. U n récit :
1. a) Qui raconte et à quelle personne est faite la narration ? Justifiez votre
réponse par une citation du texte.
b) Relevez un passage au discours direct. Qui s’exprime ?
2. Justifiez l’emploi du présent « ont » (l.30) dans un récit écrit au passé.
3. a) Relevez au début du texte (l. 1 à 7) les connecteurs temporels qui font
progresser le récit.
b) Expliquez pourquoi le texte est découpé en de nombreux paragraphes.
c) Caractérisez à l’aide d’un adjectif le rythme ainsi obtenu.
B. U n sentiment :
4. a) Quel sentiment domine le personnage ? Expliquez à quelles
circonstances il est lié.
b) Relevez tous les termes qui marquent cette émotion.
c) Citez au moins trois exemples qui montrent que cette émotion se traduit
physiquement.
5. Dans les lignes 24 à 26 (« Quand il aperçut… énormes ») :
a) Relevez deux termes de nature grammaticale différente qui traduisent le
trouble du personnage.
b) Dites quel est le point de vue adopté par le narrateur.
6. Diriez-vous de la fin du texte qu’elle est fantastique, tragique ou
dramatique ? Justifiez votre réponse.
C. U n discours :
7. Dans le passage argumenté (l. 15 à 22), relevez les mots qui prouvent que
le héros essaye de faire appel à sa raison.
8. À part le vocabulaire, quels sont les indices qui montrent son sentiment de
doute ?
9. Identifiez avec précision les formes verbales en « -rais » à la ligne 13 et en
« -rait » aux lignes 15, 19 et 21. Justifiez ces trois dernières formes.
Réécriture (4 points)
Recopiez le passage de la ligne 23 à la ligne 25 (« Et un singulier besoin…
jamais vu. ») en effectuant simultanément les transformations suivantes :
- le récit sera à la 1ère personne et fait par une narratrice
- « visage » sera remplacé par « traits »
- « dans le verre » sera remplacé par « sur la surface »



Sujet de Brevet des collèges
Guy de Maupassant, Bel-Ami
Corrigé des questions

A. U n récit :
1. a) Le récit est rédigé à la 3e personne par un narrateur extérieur à
l’histoire : « Il se mit à raisonner en philosophe sur la possibilité de cette
chose… » (l. 13)
b) Dans le passage au discours direct « Aurais-je peur ? » (l. 13-14), c’est le
personnage, Georges Duroy, qui s’exprime.
2. Il s’agit d’un présent de vérité générale. Le fait est présenté comme étant
toujours vrai.
3. a) Les connecteurs temporels qui font progresser le récit sont « Dès qu’ »
(l. 1) et « puis » (l. 4 et 6). [N.B : « cinq minutes » indique une durée, il
n’indique pas que l’on passe à une autre étape.]
b) Le texte est découpé en de nombreux paragraphes afin de montrer
l’agitation du personnage. Chaque paragraphe développe un autre sujet, tout
comme Georges Duroy passe sans cesse d’une idée à une autre, sans en
développer aucune.
c) Il s’agit d’un rythme heurté, saccadé.
B. U n sentiment :
4. a) Le personnage est dominé par la peur que cause l’approche d’un duel
dans lequel il risque de perdre la vie.
b) Les termes qui marquent la peur sont « inquiétude » (l. 6 et 1Cool, « peur »
(l. 7, 14, 15, 17 et 31) et « épouvante » (l. 1Cool.
c) Les manifestations physiques de la peur sont « lui faisait faire un
sursaut » (l. 10-11), « il demeurait oppressé » (l. 12) et « son coeur se remit
à battre furieusement » (l. 2Cool.
5. Dans les lignes 24 à 26 (« Quand il aperçut… énormes ») :
a) Le trouble du personnage est marqué par les modalisateurs « à peine »
(adverbe) et « il lui sembla » (verbe) de la ligne 25.
b) Le point de vue adopté par le narrateur est interne, car le narrateur nous
livre les pensées du personnage (discours direct et indirect libre) ainsi que
ses sensations (« il avait très chaud » l. 2) et sentiments (« il eut peur » l.
31).
6. La fin du texte est fantastique car Georges Duroy voit son propre double
étendu sur son lit, comme s’il avait une vision prémonitoire de l’issue du
duel. Il s’agit sans doute d’une hallucination due à la peur, mais le récit (en
point de vue interne) présente cela comme un fait réel.
C. U n discours :
7. Dans le passage argumenté (l. 15 à 22), les connecteurs logiques
« puisqu’ » (l. 15), « mais » (l. 16), « Si » (l. 1Cool et « certes » (l. 15)
prouvent que le héros essaye de faire appel à sa raison.
8. Les indices qui montrent son sentiment de doute sont les points
d’interrogation (l. 17, 19, 20, 21 et 22) qui indiquent que le personnage se
pose beaucoup de questions.
9. Ces formes verbales sont toutes au conditionnel présent. Les trois
dernières, à la 3e personne, correspondent à un « futur dans le passé » (« il
n’aurait pas peur », « qu’arriverait-t-il ? » et « il irait »). Georges Duroy
imagine le duel du lendemain (« je n’aurai pas peur, qu’arrivera-t-il ?
j’irai… ») [N.B : le conditionnel présent de la ligne 13 exprime, lui, une
hypothèse.]


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Épreuve commune de français 3e – janvier 2010
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Épreuve commune de Français 3ème –
janvier 2009

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