DU BREVET AU BAC
DU BREVET AU BAC
Préparation au brevet et au bac de français, philosophie et HLP
 
AccueilFAQRechercherMembresS'enregistrerConnexion
Poster un nouveau sujet Ce sujet est verrouillé; vous ne pouvez pas éditer les messages ou faire de réponses.
 DU BREVET AU BAC :: AIDE EN LIGNE :: [QUESTION] Corpus Jean de la Fontaine.

[QUESTION] Corpus Jean de la Fontaine.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant

Auteur Message
VanderBreak




Age: 27
Inscrit le: 19 Jan 2013
Messages: 40

MessageSujet: [QUESTION] Corpus Jean de la Fontaine.  Posté leSam Sep 14, 2013 7:09 pm Répondre en citant

Bonsoir à tous et à toutes !
En vu de ma récente rentrée ( et que ma prof de français était déjà en forme ), nous avons eu le droit à un fabuleux Corpus !
Trêve de plaisanterie.

Mon corpus se compose de 3 Fables de la Fontaine avec :
-> Les Frelons et les Mouches à Miel
-> Le Chat, la Belette, et le petit lapin
-> L'Huitre et les plaideurs.

J'ai bien évidemment une problématique, la voici :

-> En quoi ces 3 Fables constituent-elle une Satire de la Justice ?
J'ai cherché à comprendre le sens de " constituer " et je suis arrivé à ce constat : Je dois analyser la composition de chaque texte ( les genres d'argumentations, les procédés etc... ). Est ce bien cela ?

J'ai donc commencé mon introduction, et c'est quand j'ai commencé à faire mes axes que cela m'a dérangé ...
N'ayant pas de documents pouvant m'aider, pas de lecture analytique sur aucune des Fables, je suis un peu perdu dans mon analyse ... Et là, gros problèmes pour les axes .. J'hésite à étaler mon analyser sur 3 axes

I) Points communs entre les 3 Fables
II) Les éléments satiriques
III) Les procédés satiriques.

Voilà ce que j'ai fait pour l'instant :

-> En quoi ces trois fables constituent-elles une satire de la Justice ?

INTRO

Jean de La Fontaine (né le 8 juillet 1621 à Château-Thierry, et mort le 13 avril 1695 à Paris) est un poète français de grande renommée, principalement pour ses Fables. C'est en effet en s'inspirant des fabulistes de l'Antiquité gréco-latine et en particulier d'Ésope, qu'il écrit les Fables qui font sa renommée.

Les 3 fables étudiées dans ce corpus, se confondent dans un ensemble de recueil de Fable, tous écrites par Jean de la Fontaine, qui, à travers ces dernières se permet de faire une critique plus ou moins virulente de la Justice de son temps. Par ce fait, nous allons essayer de comprendre, à travers ces 3 Fables, comment Jean de la Fontaine dresse un portrait satirique de la Justice de son époque. C’est donc à travers 2 axes de réponses que nous essayerons de répondre à cette problématique.


Les Fables 3 possèdent divers aspects communs, elles partagent toutes le même genre littéraire, ce sont des fables, et qui plus est ont des fonctions d’apologues. En effet, les 3 textes racontent tous une histoire à visée argumentative, telle est la fonction de l’apologue, celle de divertir et instruire le lecteur ! Ce dernier propose des personnages et des situations symboliques, représentatifs de la morale que l'auteur veut en dégager. Grippeminaud, l’Abeille et Pierre Dandin en sont un parfait exemple, 3 « personnages » allégoriques, possédant tout les 3 le statut de « Juges », mais qui au final, ne le sont pas. Ils jouent tout les trois un rôle. Ces derniers parlent peu, mais agissent, à l’instar du Chat et de la Belette, et des Plaideurs parlant beaucoup, mais agissant peu. Chaque protagoniste, et ce, dans chacune des Fables a un rôle propre à lui, en effet, on peut distinguer deux clans : d’un coté les soi disants « Juges » allusion à la Guêpe, Grippeminaud et Dandin, ces derniers sont les moteurs centraux des 3 Fables, ils ont le rôle de Juge, de conseillé, et le lourd choix de faire Justice. Le deuxième clan s’apparenterait aux Plaideurs proprement dit, tels que Les Frelons, Les Abeilles et les deux Plaideurs. Ces derniers revendiquent tous un bien, ne savent se départager, par ce fait, l’appel d’un Juge se fait sans tarder.

Malheureusement, pour ce qui est du deuxième axe, pour les éléments satiriques, j'ai quelque problèmes. Je n'arrive pas à lier les 3 Fables entres elles .. Même si le gros point commun de ces trois là est : Les Juges s’accaparent tous les biens des plaideurs, et en ne leur laissant rien. Serait dans cette idée pour le deuxième axe ?

Pour ce qui est du troisième axe, j'aurais pensé à énumérer tous les procédés ( figures de style, champ lexical, répétitions, anaphores ) des choses propres au registre satirique. Suis je dans la bonne optique pour cet axe ?


Au plaisir d'avoir vos conseils et sur ce,

Passez tous une bonne soirée.

Revenir en haut de page

bacfrancais, 2014




Age: 31
Inscrit le: 25 Mar 2011
Messages: 375

MessageSujet: [QUESTION] Corpus Jean de la Fontaine.  Posté leSam Sep 14, 2013 7:13 pm Répondre en citant

-> En quoi ces trois fables constituent-elles une satire de la Justice ?


C'est le En quoi qui est important. Tu n'es peut-être pas obligé de faire trois axes pour ta première lecture analytique. Lol

Revenir en haut de page

VanderBreak




Age: 27
Inscrit le: 19 Jan 2013
Messages: 40

MessageSujet: [QUESTION] Corpus Jean de la Fontaine.  Posté leSam Sep 14, 2013 7:16 pm Répondre en citant

Donc, il faut que je focalise mon analyse seulement sur les éléments satirique des 3 Fables ?

Et ce n'est pas une Lecture analytique que j'ai à faire, mais une dissertation ( oublié de le préciser ! ).

Revenir en haut de page

Anne-Jeanne,L





Inscrit le: 23 Déc 2012
Messages: 215

MessageSujet: [QUESTION] Corpus Jean de la Fontaine.  Posté leSam Sep 14, 2013 7:19 pm Répondre en citant

Les Frelons et les Mouches à miel
Livre I - Fable 21






C’est une nouvelle fois Phèdre qui, par sa fable « Les Abeilles et le Bourdon jugés par la Guêpe » (III, 2) a inspiré La Fontaine.






A l'oeuvre on connaît l'artisan.

Quelques rayons de miel sans maître se trouvèrent :
Des frelons les réclamèrent.
Des abeilles s'opposant,
Devant certaine guêpe on traduisit la cause,.
Il était malaisé de décider la chose :
Les témoins déposaient qu'autour de ces rayons
Des animaux ailés, bourdonnants, un peu longs,
De couleur fort tannée, et tels que les abeilles,
Avaient longtemps paru. Mais quoi ! dans les frelons
Ces enseignes étaient pareilles.
La guêpe, ne sachant que dire à ces raisons,
Fit enquête nouvelle, et pour plus de lumière,
Entendit une fourmilière.
Le point n'en put être éclairci
"De grâce, à quoi bon tout ceci?
Dit une abeille fort prudente,
Depuis tantôt six mois que la cause est pendante,
Nous voici comme aux premiers jours.
Pendant cela le miel se gâte.
Il est temps désormais que le juge se hâte :
N'a-t-il point assez léché l'ours ?
Sans tant de contredits et d'interlocutoires,
Et de fatras et de grimoires,
Travaillons, les frelons et nous :
On verra qui sait faire, avec un suc si doux,
Des cellules si bien bâties. "
Le refus des frelons fit voir
Que cet art passait leur savoir ;
Et la guêpe adjugea le miel à leurs parties.
Plût à Dieu qu'on réglât ainsi tous les procès :
Que des turcs en cela l'on suivît la méthode!
Le simple sens commun nous tiendrait lieu de code :
Il ne faudrait point tant de frais ;
Au lieu qu'on nous mange , on nous gruge,
On nous mine par des longueurs ;
On fait tant, à la fin, que l'huître est pour le juge,
Les écailles pour les plaideurs.



A l'oeuvre on connaît l'artisan: Sacy sera plus condensé que La Fontaine quand il écrira « A l’œuvre l’ ouvrier ».

Des frelons: Il convient de ne pas chercher dans cette fable un précis d’entomologie. La Fontaine remplace les bourdons, insectes paisibles s’il en est, par les frelons, nettement plus agressifs. La description des insectes est, comme vous le verrez, fantaisiste. Mais ce que nous lisons n’est pas un travail scientifique mais bien poétique. Notons que Nicolas Boileau avait écrit Comme on voit les frelons, troupe lâche et stérile, / Aller piller le miel que l’abeille distille ».

S'opposant: Terme juridique formant opposition. Toute la fable utilise des termes repris au vocabulaire de la justice.

On traduisit la cause: Un autre terme juridique signifiant renvoyer devant la justice.

Tannée: Brun clair. Tanner signifie ici de couleur brun clair. Le tan est la poudre obtenue en broyant l’écorce du chêne.

Paru: Eté aperçus.

Enseignes: Insignes.

Lêché l'ours: Voir le « Tiers-Livre » de Rabelais », chapitre XLII, « Comment naissent les procès, et comment ils viennent à perfection ». On y voit le juge Bridoye développer longuement la métaphore de l’ourse léchant son petit qui vient de naître.

La méthode turque passait pour extrêmement expéditive.

Qu'on nous mange: Que l’on prenne notre argent.

On nous gruge: On nous vole, on nous escroque.

...Les plaideurs: Voir « L’Huître et les Plaideurs » qui ne sera publiée pourtant qu’en 1671.





Les Frelons et les Mouches à miel


Voici pour t'aider et t'orienter puisque tu n'as pas de commentaire des fables. Il faut pourtant commencer par là


L'histoire.



Cette Fable est sans conteste une critique du système judiciaire, critique qui semble intemporelle.

La dispute oppose Abeilles et Frelons qui se prétendent tout deux auteurs de "quelques rayons de miel". Mais comment le juge (ici représenté par la Guêpe) peut-il reconnaître l'auteur véritable?

Il demande tout d'abord des témoignages. mais chaque camps à ses défenseurs :

"Les témoins déposaient qu'autour de ces rayons

Des animaux ailés, bourdonnants, un peu longs,

De couleur fort tannée et tels que les Abeilles,

Avaient longtemps paru. Mais quoi ! dans les Frelons

Ces enseignes étaient pareilles". (v.7-11).

Les témoignages s'opposent et ne permettent donc pas au juge de rendre un bon jugement.

Les contradictions obligent le juge à voir qui, parmi les protagonistes, peut produire un miel de cette qualité :

"On verra qui sait faire avec un suc si doux" (v.26).

Finalement on se rend rapidement compte que les auteurs de ce miel sont les Abeilles.

Cette méthode devrait pouvoir être appliquée à tous les procès si l'on veut que la justice soit rendue plus rapidement.

"Le simple sens commun nous tiendrait lieu de Code ;

Il ne faudrait point tant de frais ;

Au lieu qu'on nous mange, on nous gruge,

On nous mine par des longueurs :

On fait tant, à la fin, que l'huître est pour le juge,

Les écailles pour les plaideurs." (v.33-3Cool.


Que faut-il en conclure ?

Le système judiciaire tel qu'il est décrit dans cette Fable par Jean de la Fontaine n'a finalement pas tant évolué que ça. C'est encore de ces Fables intemporelles qui semblent pouvoir s'appliquer à toutes les époques.

Finalement c'est le juge qui profite des longueurs de la justice.
_________________
Elève Bac L
Je veux des points d'avance au bac

Revenir en haut de page

Anne-Jeanne,L





Inscrit le: 23 Déc 2012
Messages: 215

MessageSujet: [QUESTION] Corpus Jean de la Fontaine.  Posté leSam Sep 14, 2013 7:20 pm Répondre en citant

VanderBreak a écrit:
Donc, il faut que je focalise mon analyse seulement sur les éléments satirique des 3 Fables ?

Et ce n'est pas une Lecture analytique que j'ai à faire, mais une dissertation ( oublié de le préciser ! ).



Peut-être mais il faut quand même sortir les idées essentielles des fables, ça aide bien et ensuite tu as les éléments pour répondre à la question. Je t'ai donné quelques indications dans le message précédent qui t'aideront pour répondre à la problématique

Tu as des arguments sur cette première fable du corpus, car il faut exploiter tes textes Lol
_________________
Elève Bac L
Je veux des points d'avance au bac

Revenir en haut de page

Anne-Jeanne,L





Inscrit le: 23 Déc 2012
Messages: 215

MessageSujet: [QUESTION] Corpus Jean de la Fontaine.  Posté leSam Sep 14, 2013 7:23 pm Répondre en citant

Le chat, la belette et le petit lapin

Jean de la Fontaine



Du palais d'un jeune Lapin
Dame Belette un beau matin
S'empara ; c'est une rusée.
Le Maître étant absent, ce lui fut chose aisée.
Elle porta chez lui ses pénates un jour
Qu'il était allé faire à l'Aurore sa cour,
Parmi le thym et la rosée.
Après qu'il eut brouté, trotté, fait tous ses tours,
Janot Lapin retourne aux souterrains séjours.
La Belette avait mis le nez à la fenêtre.
O Dieux hospitaliers, que vois-je ici paraître ?
Dit l'animal chassé du paternel logis :
O là, Madame la Belette,
Que l'on déloge sans trompette,
Ou je vais avertir tous les rats du pays.
La Dame au nez pointu répondit que la terre
Etait au premier occupant.
C'était un beau sujet de guerre
Qu'un logis où lui-même il n'entrait qu'en rampant.
Et quand ce serait un Royaume
Je voudrais bien savoir, dit-elle, quelle loi
En a pour toujours fait l'octroi
A Jean fils ou neveu de Pierre ou de Guillaume,
Plutôt qu'à Paul, plutôt qu'à moi.
Jean Lapin allégua la coutume et l'usage.
Ce sont, dit-il, leurs lois qui m'ont de ce logis
Rendu maître et seigneur, et qui de père en fils,
L'ont de Pierre à Simon, puis à moi Jean, transmis.
Le premier occupant est-ce une loi plus sage ?
- Or bien sans crier davantage,
Rapportons-nous, dit-elle, à Raminagrobis.
C'était un chat vivant comme un dévot ermite,
Un chat faisant la chattemite,
Un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras,
Arbitre expert sur tous les cas.
Jean Lapin pour juge l'agrée.
Les voilà tous deux arrivés
Devant sa majesté fourrée.
Grippeminaud leur dit : Mes enfants, approchez,
Approchez, je suis sourd, les ans en sont la cause.
L'un et l'autre approcha ne craignant nulle chose.
Aussitôt qu'à portée il vit les contestants,
Grippeminaud le bon apôtre
Jetant des deux côtés la griffe en même temps,
Mit les plaideurs d'accord en croquant l'un et l'autre.
Ceci ressemble fort aux débats qu'ont parfois
Les petits souverains se rapportant aux Rois.




Réflexion sur la justice

Cette réflexion sur la justice commence à partir de la constatation d'un délit. Il y a un délit, des menaces puis une partie argumentative. Le lecteur devient peu à peu spectateur de cette audience. C'est la remise en cause de la/d'une loi.
Il y a incontestablement un vide juridique que le lapin n'arrive pas à combler. " leur loi ", laquelle ? Il ne peut pas répondre d'une manière précise. Remise en cause de la justice = il n'a pas su traduire la demande.
Cette justice va se révéler d'une rare violence, une violence stupéfiante.
Ils ont eu tort, ils ont fait confiance à la justice, ils ont montré qu'il y avait un vide juridique dans la propriété privée et ils sont donc punis.
_________________
Elève Bac L
Je veux des points d'avance au bac

Revenir en haut de page

VanderBreak




Age: 27
Inscrit le: 19 Jan 2013
Messages: 40

MessageSujet: [QUESTION] Corpus Jean de la Fontaine.  Posté leSam Sep 14, 2013 7:24 pm Répondre en citant

Les idées essentielles de chaque, je les ai, mais pour ce qui est du développement, c'est une autre histoire. Même si je pense que ton commentaire sur Les Frelons et les Mouches à Miel m'aidera grandement à avancer !

Merci pour ton aide.

Revenir en haut de page

Anne-Jeanne,L





Inscrit le: 23 Déc 2012
Messages: 215

MessageSujet: [QUESTION] Corpus Jean de la Fontaine.  Posté leSam Sep 14, 2013 7:26 pm Répondre en citant


L' Huître et les Plaideurs
Livre IX - Fable 9





Un jour deux pèlerins sur le sable rencontrent
Une huître, que le flot y venait d'apporter :
Ils l'avalent des yeux, du doigt ils se la montrent ;
A l'égard de la dent il fallut contester.
L'un se baissait déjà pour amasser la proie ;
L'autre le pousse et dit : « Il est bon de savoir
Qui de nous en aura la joie.
Celui qui le premier a pu l'apercevoir
En sera le gobeur; l'autre le verra faire.
- Si par là l'on juge l'affaire,
Reprit son compagnon, j'ai l'oeil bon, Dieu merci.
- Je ne l'ai pas mauvais aussi,
Dit l'autre ; et je l'ai vue avant vous, sur ma vie.
- Eh bien, vous l'avez vue ; et moi, je l'ai sentie.»
Pendant tout ce bel incident,
Perrin Dandin arrive : ils le prennent pour juge.
Perrin, fort gravement, ouvre l'huître et la gruge,
Nos deux messieurs le regardant.
Ce repas fait, il dit d'un ton de président :
« Tenez, la cour vous donne à chacun une écaille
Sans dépens, et qu'en paix chacun chez soi s'en aille. »
Mettez ce qu'il en coûte à plaider aujourd'hui ;
Comptez ce qu'il en reste à beaucoup de familles,
Vous verrez que Perrin tire l'argent à lui,
Et ne laisse aux plaideurs que le sac et les quilles.





L’Huître et les Plaideurs


Introduction
La Fontaine se propose ici de faire une archéologie critique de la justice qu'il oriente, comme à son habitude et pour éviter toute pesanteur intellectuelle, dans une perspective ironique.

I- LA STRUCTURE DE LA FABLE

Le récit et la moralité
La fable a la forme d'un récit qui illustre une moralité finale, laquelle se présente, à travers sa généralisation (« plaider aujourd'hui », v. 22), comme une leçon. On reconnaît les marques habituelles de la moralité: le Je du fabuliste implicite ment présent dans le Vous qui désigne son lecteur-interlocuteur; présence des généralisants; symétrie des termes qui relèvent du ton sentencieux ou proverbial. Plus spécifiquement on notera le présent associé au futur dans une logique de l'expérience que le lecteur est appelé lui-même, de manière pratique, à mettre en œuvre (Mettez / Comptez / Vous verrez). Le régime du récit est marqué dès le début de la fable par le circonstant « Un jour » qui fixe l'action dans un temps indéfini; néanmoins le récit s'engage au présent, ce qui permet de donner à la scène une dimension très visuelle. On peut distinguer trois moments dans le récit: le premier moment (v. 1-4) situe les personnages lorsque l'objet du litige apparaît. Le second moment (v. 5 14) développe la contestation; le troisième moment (v. 15-21) est marqué par 1'arrivée de Perrin Dandin; sa présence solennelle met fin à la contestation aux dépens des deux pèlerins.

Le rôle des discours
Un échange de paroles au discours direct domine la partie centrale de la fable. La parole vient relayer une première attitude où apparaissait la force physique et c'est précisément celui qui « pousse » son compagnon qui prend le premier la parole: la violence première se dilue alors dans la parole sans fin, qui est une autre forme de violence. Il s'agit de savoir qui a vu le premier l'huître. Enfin l'anonymat des personnages maintenu par le narrateur du récit (l'un/l'autre, son compagnon, l'autre) indique leur interchangeabilité; cet aspect s'oppose à la force des pronoms nominaux (Je/vous; vous/moi dans le v. 14.) qui marque la dispute.

II-UNE SATIRE DE LA JUSTICE
Le personnage de Perrin Dandin
Personnage issu de l'œuvre de Rabelais et présent dans Les Plaideurs de Racine. Perrin Dandin, magistrat dans le registre de la comédie et du burlesque, est donc apte à illustrer un certain nombre de traits satiriques ou caricaturaux. On retrouve le nom propre (Dandin) dans les sonorités à la rime (« incident », « regardant », « président », sans oublier « dent » au vers 4), ce qui annonce ses visées gloutonnes. Et, par connotation, la voracité de la justice en général, qui vit sur le dos des plaideurs.

La justice: simulacre et réalité
Toutefois, Perrin Dandin n'est pas à proprement parler un juge dans la fable ; il joue le rôle d'un juge. Ce sont les pèlerins qui « le prennent pour juge » (v. 16); de même il adopte « un ton de président » (v. 19) et dans son discours il a recours à des termes techniques du vocabulaire de la justice pour en imposer (« la cour », « sans dépens ») et donner force de loi à son arrêt. Pourtant, dans la moralité, Perrin est devenu un juge véritable: l'enjeu de la fable est de nous montrer pourquoi la justice existe. La fable fonctionne comme une scène primitive où l'on voit en acte la naissance de la justice, qui est impliquée par la sottise des hommes et le désordre dans les rapports humains. Le retour à l'ordre ici est de partager équitablement ce qui peut être partagé, à savoir les deux écailles. Ce retour à l'ordre supprime l'objet du litige qui opposait les deux pèlerins. Ceux-ci perdent même leur statut initial: cotaient et deux pèlerins », ils se retrouvent séparés et ont perdu le statut de voyageurs: « qu'en paix chacun chez soi s'en aille »(v. 21). La justice se manifeste par un renversement total de l'ordre dans lequel vivaient au départ les deux pèlerins.

III. L'ESTHETIQUE IRONIQUE
Le ton ironique
Le ton de l'ironie moqueuse est rendu par divers procédés: « Ce bel incident » (v. 15) est proche de 1'antiphrase; « nos deux messieurs » (v. 1Cool possède une tonalité familière et faussement apitoyée; un terme comme « gruger » (v. 17; = manger) qui désigne l'action finalement essentielle, relève du style burlesque; le terme « gobeur », créé par La Fontaine pour l'occasion, désigne finalement le personnage de Dandin. Quant à l'expression « deux pèlerins »: s'agit-il de simples voyageurs ou de deux chrétiens faisant un pèlerinage ? En ce cas il s'agirait de chrétiens bien peu charitables et égoïstes, qui sont loin de vouloir partager en frères.

Le statut ironique de l'huître
L'objet du litige est donc une huître, terme mis en valeur en tête de vers par un rejet (v. 1-2). Elle a un statut ironique parce qu'elle offre sa simplicité de coquillage mais en même temps elle possède le prix que vont lui conférer les deux pèlerins: « ils l'avalent des yeux, du doigt ils se la montrent » (v. 3), vers d'une grande force expressive qui libère une joie communicative; la forte structure du chiasme (verbe+complément / complément + verbe) signale par ailleurs que les lieux pèlerins en resteront au stade de l'inaboutissement dans leur rapport avec leur « proie ». Enfin, la disproportion entre l'huître et leur émerveillement relève naturellement du comique.

Les effets de renversement
Enfin, lorsque les pèlerins avancent respectivement leurs arguments, ils se croient sur le point de s'approprier l'huître; en réalité, en se payant de paroles, ils ne se rendent pas compte qu'ils s'éloignent mutuellement de l'objet qu'ils désirent. La parole, habituellement considérée comme un pouvoir pour arriver à ses fins (voir « Le corbeau et le renard »), devient ici un obstacle à l'action.

Conclusion: Dans cette fable, La Fontaine met en scène le paradoxe de cet « appareil d'État » qu'est la justice: nécessaire pour le bien général, la justice est en fait désastreuse pour les particuliers.
_________________
Elève Bac L
Je veux des points d'avance au bac

Revenir en haut de page

bacfrancais, 2014




Age: 31
Inscrit le: 25 Mar 2011
Messages: 375

MessageSujet: [QUESTION] Corpus Jean de la Fontaine.  Posté leSam Sep 14, 2013 7:29 pm Répondre en citant

C'est bien ce que tu as fait Anne, au moins maintenant tu as de manière développée les trois arguments relatiifs aux trois fables pour répondre à la question


je crois que tu n'es pas encore prêt pour faire ce devoir. Tu devrais bien mûrir le contenu donné et prendre tout ton temps Lol Lol Lol Lol Very Happy

Revenir en haut de page

VanderBreak




Age: 27
Inscrit le: 19 Jan 2013
Messages: 40

MessageSujet: [QUESTION] Corpus Jean de la Fontaine.  Posté leSam Sep 14, 2013 7:35 pm Répondre en citant

Eh bien ... J'ai tous les commentaires maintenant !

Je commence aussi à croire que je vais devoir tout refaire, ma Dissertation manque d'éléments !

Merci pour votre aide en tout cas !

Revenir en haut de page

Gyslaine, terminaletechno




Age: 27
Inscrit le: 22 Aoû 2013
Messages: 104

MessageSujet: [QUESTION] Corpus Jean de la Fontaine.  Posté leSam Sep 14, 2013 7:39 pm Répondre en citant

Voici une orientation possible en trois axes pour ta dissertation





(problématique) Nous allons voir comment ces trois textes dressent une satire de la justice.



Tout d’abord, ces trois apologues dénoncent clairement la cupidité parfois impliquée dans les procédures judiciaires.
De plus, la manière dont la justice est rendue est également critiquée dans ces trois textes.
Enfin, l’absurdité de chacune des procédures est mise en valeur.

Revenir en haut de page

VanderBreak




Age: 27
Inscrit le: 19 Jan 2013
Messages: 40

MessageSujet: [QUESTION] Corpus Jean de la Fontaine.  Posté leSam Sep 14, 2013 7:45 pm Répondre en citant

Citation:
Tout d’abord, ces trois apologues dénoncent clairement la cupidité parfois impliquée dans les procédures judiciaires.
De plus, la manière dont la justice est rendue est également critiquée dans ces trois textes.
Enfin, l’absurdité de chacune des procédures est mise en valeur.


Cupidité = Cela revient à la manière dont les Juges s'accaparent à chaque coup, les biens des plaideurs.

Une Justice arbitraire donc, seul les Juges sont en position de force, et ont le dernier mot.

Je vais m'orienter sur ces 3 axes, ils me paraissent être dans l'optique de ma Dissert', je m'y remets !

Revenir en haut de page

Gyslaine, terminaletechno




Age: 27
Inscrit le: 22 Aoû 2013
Messages: 104

MessageSujet: [QUESTION] Corpus Jean de la Fontaine.  Posté leSam Sep 14, 2013 7:46 pm Répondre en citant

Dans la fable de La Fontaine, c’est le juge qui est coupable de cupidité puisqu’il vole le bien des plaignants. Ainsi, c’est lui qui avale l’huître que se disputaient les deux hommes : « Perrin, fort gravement, ouvre l’Huître, et la gruge » (v.17). C’est donc la justice même qui est cupide, car elle soutire les biens des plaignants, sans qu’ils en aient un quelconque bénéfice.



(transition) La satire de la justice s’exprime donc par la critique de la cupidité des intervenants du procès, mais également par la critique du déroulement de la procédure.



De même, dans la fable de La Fontaine, ce sont les capacités du juge qui sont critiquées, car il s’avère être malhonnête : « vous verrez que Perrin tire l’argent à lui, /et ne laisse aux plaideurs que le sac et les quilles » (v.25-26).


(transition) La justice est donc sévèrement critiquée à travers le déroulement de sa procédure et l’incapacité de ses juges, mais elle est également tournée en dérision à travers l’absurdité de l’objet des procès.


l’objet de la procédure est absurde, car se battre pour une huître
les deux plaideurs ont une attitude grotesque : « A l’égard de la dent il fallut contester » (l.4).




(conclusion) Ces trois apologues ont en commun de dresser une satire de la justice, en dénonçant la cupidité des intervenants au procès, en ridiculisant les procédures judiciaires et en critiquant le caractère dérisoire des procès.





*apologue : court récit doté d’un enseignement moral.






J'espère t'avoir aidé : en tout cas tu as un plan possible et la trame avec la fable de la Fontaine exploitée, tu as encore les deux autres fables biensûr mais Anne t'a donné le contenu exploitable pour le devoir


le plus dur est fait Lol Lol Lol

Revenir en haut de page

Anne-Jeanne,L





Inscrit le: 23 Déc 2012
Messages: 215

MessageSujet: [QUESTION] Corpus Jean de la Fontaine.  Posté leSam Sep 14, 2013 7:47 pm Répondre en citant

Gyslaine a su appliquer directement sous forme d'un plan en trois parties le contenu. Bravo Gyslaine. Tu es douée pour la dissert

A toi maintenant de tout mettre en place. Son plan et ses transitions ainsi que la conclusion sont excellents

Very Happy
_________________
Elève Bac L
Je veux des points d'avance au bac

Revenir en haut de page

Gyslaine, terminaletechno




Age: 27
Inscrit le: 22 Aoû 2013
Messages: 104

MessageSujet: [QUESTION] Corpus Jean de la Fontaine.  Posté leSam Sep 14, 2013 7:49 pm Répondre en citant

Merci Anne Lol Lol Lol

Revenir en haut de page

Gyslaine, terminaletechno




Age: 27
Inscrit le: 22 Aoû 2013
Messages: 104

MessageSujet: [QUESTION] Corpus Jean de la Fontaine.  Posté leSam Sep 14, 2013 7:51 pm Répondre en citant

VanderBreak a écrit:
Citation:
Tout d’abord, ces trois apologues dénoncent clairement la cupidité parfois impliquée dans les procédures judiciaires.
De plus, la manière dont la justice est rendue est également critiquée dans ces trois textes.
Enfin, l’absurdité de chacune des procédures est mise en valeur.


Cupidité = Cela revient à la manière dont les Juges s'accaparent à chaque coup, les biens des plaideurs.

Une Justice arbitraire donc, seul les Juges sont en position de force, et ont le dernier mot.

Je vais m'orienter sur ces 3 axes, ils me paraissent être dans l'optique de ma Dissert', je m'y remets !



On te laisse tout mettre en place tout seul, le plus dur est fait, tu as l'ensemble en trois parties de posé Very Happy

Revenir en haut de page

VanderBreak




Age: 27
Inscrit le: 19 Jan 2013
Messages: 40

MessageSujet: [QUESTION] Corpus Jean de la Fontaine.  Posté leSam Sep 14, 2013 7:51 pm Répondre en citant

J'ai tout ce qu'il faut pour me replonger dans ma Dissertation maintenant. Un grand merci à vous, et particulièrement à toi Gyslaine !

Revenir en haut de page

Gyslaine, terminaletechno




Age: 27
Inscrit le: 22 Aoû 2013
Messages: 104

MessageSujet: [QUESTION] Corpus Jean de la Fontaine.  Posté leSam Sep 14, 2013 7:54 pm Répondre en citant

VanderBreak a écrit:
J'ai tout ce qu'il faut pour me replonger dans ma Dissertation maintenant. Un grand merci à vous, et particulièrement à toi Gyslaine !





Lol Lol Cheers Hello

Revenir en haut de page


[QUESTION] Corpus Jean de la Fontaine.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut de page

Page 1 sur 1
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
DU BREVET AU BAC :: AIDE EN LIGNE :: [QUESTION] Corpus Jean de la Fontaine.-
Poster un nouveau sujet Ce sujet est verrouillé; vous ne pouvez pas éditer les messages ou faire de réponses.
Sauter vers:  

Créer un forum |  Publicité gratuite de vos Forumparfait |  © phpBB |  Astuces et Reductions |  Annuaire pro |  Forum voyageurs |  Entraide & support