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Cours sur le théâtre, la comédie et la tragédie

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MessageSujet: Cours sur le théâtre, la comédie et la tragédie  Posté leDim Juil 19, 2015 9:11 pm Répondre en citant

A) Rappels sur la comédie, la tragédie, le comique et le tragique :

I) La Poétique d’ARISTOTE


- La comédie veut représenter des personnages pires, la tragédie des personnages meilleurs que les hommes actuels.

- Règle des unités : unité de temps et unité d’action. L’unité de lieu ne sera évoquée en France qu’au début du XVIIe siècle, en lien avec les autres unités et la vraisemblance.

- En représentant (« mimèsis ») la pitié et la frayeur, elle réalise une épuration (« catharsis ») de ce genre d’émotions.


- Ce qui exerce la plus grande séduction dans la tragédie, ce sont des parties de l’histoire : les coups de théâtre et les reconnaissances. (…) Une 3e partie de l’histoire est l’effet violent (…) une action causant destruction ou douleur, par exemple les meurtres accomplis sur scène, les grandes douleurs, les blessures, et toutes choses du même genre.

- L’étendue qui permet le renversement du malheur au bonheur ou du bonheur au malheur par une série d’événements enchaînés selon le vraisemblable ou le nécessaire fournit une délimitation satisfaisante de la longueur. (…) Le rôle du poète est de dire non pas ce qui a lieu réellement, mais ce qui pourrait avoir lieu dans l’ordre du vraisemblable ou du nécessaire.

- En matière de caractères, il y a quatre buts qu’il faut viser : Qu’ils soient de qualité + La convenance + La ressemblance + La constance

- Le chœur doit être considéré comme un des acteurs : il doit faire partie de l’ensemble et participer à l’action.



II) Rappel d’après La Poétique d’Aristote et La Tragédie de Jacques Morel (collection U) :

- La comédie a une fonction morale alors que la tragédie a une fonction thérapeutique.

- La catharsis est pour Aristote une conséquence nécessaire de la mimèsis tragique: en passant de l'épopée à la tragédie, du récit à la représentation, les Grecs ont trouvé l'art de faire vivre au spectateur des passions qui ne sont pas les siennes; la terreur et la pitié relèvent d'un mécanisme d'identification sympathique, c'est à dire finalement d'une contamination du premier par le second. La tragédie commence par rendre le spectateur malade, ce qui nécessite ensuite la recherche d'un soulagement pathologique : la tragédie "par un spectacle qui éveille la pitié et l'horreur provoque la purgation de ces mêmes passions" (Poétique d'Aristote). Par quel mécanisme ? En lui administrant le spectacle des risques encourus, on dissuade finalement le spectateur de céder aux "passions", à l'hybris. Telle est du moins l'interprétation de nos théoriciens classiques.

- Dans la comédie, par contre, le rire n'est pas un processus d'identification. Le rire est distanciation, il ébauche une prise de conscience des ridicules, un jugement moral, il exerce spontanément une fonction didactique. La comédie n'a pas besoin de catharsis.



III) La Dramaturgie classique en France, Jacques SCHERER (1959)


- Le « grand goût » exige que la pièce, comique ou tragique, comprenne 5 actes. Il exige aussi qu’elle soit en vers.

- Le nombre de scènes, variable, définit la rapidité de la pièce.

- L’intérêt cherche à aller en croissant : effet de crescendo, et dans le dénouement « climax ».

- L’exigence de vraisemblance est peut-être la plus importante de l’esthétique classique. Ses ennemis sont parfois la règle des unités et le vrai : « Le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable » dira Boileau dans L’Art poétique, et les classiques, quand il y a conflit, disent préférer le vraisemblable au vrai, même si les invraisemblances sont nombreuses chez Molière, voire chez Racine.

- Alors que la vraisemblance est une exigence intellectuelle, la bienséance est une exigence morale. Comme la vraisemblance, la bienséance peut entrer en conflit avec le vrai. Le retranchement, auquel se livraient les Précieux, des « syllabes sales » n’a pas épargné le théâtre.



B) Principales caractéristiques

I) Le monologue

a)Les fonctions du monologue :

- Fonction lyrique : permettre l’expression lyrique d’un sentiment

- Fonction dramaturgique : quelquefois ce retour sur soi qu’est le monologue fait découvrir une issue. Le monologue conduisant à une décision devient ainsi un élément de l’intrigue au même titre qu’une scène d’action dialoguée. Des tendances qui luttent dans le personnage, l’une prend le dessus.

- Artifice de la représentation d’une pensée « parlée » : Celui qui prononce le monologue peut faire connaître un fait, non seulement au spectateur, mais aussi à un personnage qui, en se dissimulant, l’écoute.



b) Les formes du monologue

- « Succession de réactions affectives, de pensées, de résolutions éphémères, qui se détruisent les unes les autres » Exemple : Mithridate (IV, 5)

- On voit le héros « partagé entre un sentiment et son contraire, entre deux impératifs opposés et inconciliables. Le monologue procèdera alors par alternatives. » Exemples : monologues d’Emilie (Cinna I, scène1, Corneille) et d’Hermione (Andromaque, V,1, Racine), Le Cid (I,6)

- L’invocation : « Les personnages du XVIIe siècle, quand ils sont seuls, invoquent parfois des objets matériels, mais le plus souvent des abstractions, et en particulier des sentiments personnifiés » auxquels les héros tragiques s’adressent à la 2e personne.

- Pour Benvéniste, le monologue est un dialogue intériorisé.




II) Les différentes formes de comique


- Comiques de situation :

« Le pantin à ficelles » : Innombrables sont les scènes de comédie où un personnage croit parler et agir librement (…), alors qu’envisagé d’un certain côté il apparaît comme un simple jouet entre les mains d’un autre qui s’en amuse. (…) c’est du côté des fourbes que se met le spectateur.

« La boule de neige » : Exemple du château de cartes : un effet se propage en s’ajoutant à lui-même, de sorte que la cause, insignifiante à l’origine, aboutit par un progrès nécessaire à un résultat aussi important qu’inattendu.

Le rire est un certain geste social, qui souligne et réprime une certaine distraction spéciale des hommes et des événements.

Si nous prenons le contre-pied de la vie qui ne revient jamais en arrière et ne se répète jamais, nous aurons trois procédés que nous appellerons la répétition (d’une situation), l’inversion (variations sur le thème du voleur volé)et l’interférence des séries (quiproquo)


- Le comique de mots :

On obtiendra un mot comique en insérant une idée absurde dans un moule de phrase consacré.

On obtient un effet comique quand on affecte d’entendre une expression au propre, alors qu’elle était employée au figuré. Ou encore : dès que notre attention se concentre sur la matérialité d’une métaphore, l’idée exprimée devient comique.

On obtiendra un effet comique en transposant l’expression naturelle d’une idée dans un autre ton. (…) Transforme-t-on en familier le solennel ? On a la parodie.

- Le comique de caractères

Le raidissement contre la vie sociale. Est comique le personnage qui suit automatiquement son chemin sans se soucier de prendre contact avec les autres.

Insociabilité du personnage, insensibilité du spectateur, automatisme : trois conditions essentielles.

Le personnage comique est un type. Inversement, la ressemblance à un type a quelque chose de comique. (…) Non seulement, la comédie nous présente des types généraux, mais c’est, à notre avis, le seul de tous les arts qui vise au général : Le Misanthrope, L’Avare, etc., voilà des noms de genres ; nous disons « un Tartuffe », tandis que nous ne dirions pas « une Phèdre » ou « un Polyeucte ».


- Le comique de gestes



III) Divers

- Le spectacle dramatique est un spectacle total: le spectateur est mis en présence d’une dramaturgie (art de composer des pièces de théâtre en anticipant sur leur représentation) et d’une scénographie (art de la mise en scène), et il reçoit le tout « en bloc », en un seul ensemble, avec un texte.

- Dramaturge : Auteur d'un texte dramatique.

- Acte : Division externe de la pièce en parties d'importance sensiblement égale, en fonction du déroulement de l'action. Traditionnellement, une pièce se divise en trois ou cinq actes, eux-mêmes découpés en scènes.

- Scène : Terme désignant l'espace de jeu et ses dégagements, par rapport à la salle où se tient le public. Partie, division d'un acte où il n'est prévu aucun changement de personnages.

- Les didascalies : Indications scéniques (Décor, gestes, ton, nom des personnages qui parlent…)

- L’aparté : Réplique dite « à part », entendue seulement par le public ou part un autre personnage au détriment des autres présents sur scène. L’aparté encore souligne les gestes, une attitude, un état que le spectateur pourrait ne pas remarquer. Le but suprême du monologue et de l’aparté est de nous faire connaître les personnages de l’intérieur, et le plus souvent de rendre sensible et comme palpable l’écart entre la pensée et le dit, écart que dans la vie nous pressentons mais ne pouvons jamais mesurer.

- La tirade : Définition du Robert : « longue suite de phrases, de vers, récitée sans interruption par un personnage de théâtre. » La tirade peut être étudiée selon différents critères et en fonction de la qualité des interlocuteurs, de sa place dans l’œuvre, dans le rôle, de son utilité du point de vue dramaturgique, de son sujet, de sa motivation psychologique, de ses caractères stylistiques, etc. (…) Nous voudrions cependant attirer l’attention sur l’importance du contexte et, d’une façon plus générale, des caractères généraux de l’œuvre. La tirade ne doit pas être examinée en elle-même (…)

- Les stichomythies : (A la fin du XVIIIe), on voit apparaître dans le genre dramatique sérieux, et surtout dans la comédie, un dialogue vif et très coupé. La réplique courte devient dès lors l’unité de discours et, par rapport à elle, c’est la tirade qui constitue l’écart.

- Quiproquo : Situation de méprise qui fait prendre un personnage - ou une chose - pour un autre.

- Métathéâtre : Théâtre portant sur le théâtre.




C) LE THEATRE : DEFINITIONS DES GENRES ET SOUS-GENRES




GENRES

SOUS-GENRES

CARACTERISTIQUES

EXEMPLES



TRAGEDIE

Tragédie classique


Inspirée par la tragédie antique, elle est soumise à des règles précises (règle des trois unités). Son dénouement est malheureux.



Tragi-comédie ou comédie « héroïque »


Corneille est largement influencé par la « comedia » espagnole. La « comedia » espagnole qui se développe au Siècle d’Or est une pièce de théâtre inspirée de thèmes religieux et philosophiques, une interrogation sur le destin, la Providence, la liberté de l’homme. Elle se joue dans des lieux couverts et véhicule une sensibilité baroque, comme dans l’œuvre de Calderon par exemple (La Vie est un songe). Mais elle contient des épisodes et des personnages comiques, issus du peuple, à côté de personnages héroïques, d’ascendance noble. On y trouve des « caballeros embozados » (cavaliers masqués, cachés sous un manteau). Les tragi-comédies de Corneille posent la question de l’honneur, de la liberté de choix de l’individu noble.

Racine,

Le Cid, Corneille



Tragédie moderne

Inspirée par la tragédie antique, elle présente des personnages en conflit avec le monde mais aussi avec leur destin (celui du mythe) contre lequel ils se révoltent.

Electre, de Giraudoux

Les Mouches, de Sartre, Antigone, d’Anouilh



Théâtre de l’absurde


Tragédie de la dérision où les personnages sont plongés dans un monde absurde et violent (à la fois tragique et comique)

En attendant Godot, Beckett, La Cantatrice chauve, Ionesco


LA COMEDIE


Farce

Comédie populaire, mettant en scène des animaux ou des personnages simples et maniant le gros comique, le burlesque et la moquerie dans un langage familier

La Farce de Maître Pathelin, Le Médecin malgré lui



Comédie d’intrigue

Comédie qui utilise des procédés dramatiques, tels que le rebondissement, le déguisement, le chassé-croisé. Ses personnages sont nobles ou bourgeois.

Molière,Marivaux

Beaumarchais



Comédie de caractères

Comédie qui fait la satire d’un vice, affecté à un personnage, mais qui dénonce en fait le comportement d’un groupe social

Molière, L’Avare

Diderot



Comédie de mœurs

Comédie qui dépeint de façon satirique les mœurs d’une société ou d’une époque

Molière



Comédie sérieuse

Comédie qui aborde des sujets graves, mais qui a tout de même une fin heureuse ou satisfaisante pour le spectateur.

Tartuffe, Misanthrope,

Dom Juan



Comédie ballet

Divertissement donné à l’occasion d’une fête à la cour du roi ou d’un grand seigneur.

Bourgeois-gentilhomme



Vaudeville,« théâtre de boulevard
»

Comédie bourgeoise, présentant une intrigue à péripéties autour de thèmes comme l’adultère, et visant à faire rire par ses jeux de mots et ses coups de théâtre

Labiche, Sacha Guitry, Feydeau


DRAME

Drame liturgique

Miracles, mystères du Moyen-âge, représentant les souffrances du Christ, des saints

Le Mystère de la Passion


Drame bourgeois


Pièce de théâtre mettant en scène des personnages bourgeois et leurs soucis quotidiens. Le drame bourgeois conduit vite au mélodrame.

Le Père de famille, Diderot



Mélodrame

Drame populaire et pathétique à grand spectacle, aux péripéties violentes et invraisemblables.

Le goût du pittoresque n’exclut pas le souci de vérité, le désir de respecter l’exactitude des lieux, des coutumes, du langage, la recherche de cette « couleur locale » chère aux Romantiques.




Pour satisfaire le public du Boulevard, avide de mouvement et d’émotion, le mélodrame multiplie les coups de théâtre les plus gratuits et les aventures les plus poignantes. A des péripéties fabuleuses s’ajoutent les prestiges du merveilleux : côtoyant les tyrans et les bandits, fantômes et vampires font du mélodrame une transposition dramatique du roman noir et du « genre frénétique » cultivé en France, à la suite d’Anne Radcliff et de Byron, par Charles Nodier. En juxtaposant le rire aux larmes, le grotesque à l’héroïque, le mélodrame imposait d’emblée sur le Boulevard ce mélange des genres que le drame romantique ne fera triompher qu’après de rudes assauts.

Il satisfait à la morale par un dénouement terrible au méchant, favorable à l’innocent. Actions et caractère sont déterminés par un schématisme moral.

Que manquait-il dès lors au mélodrame pour entrer dans l’univers littéraire et forcer les portes des grands théâtres ? Un certain sens de la mesure, l’abandon de procédés trop grossiers, et surtout un style digne de la tradition littéraire.

Guilbert de Pixérécourt




Drame romantique

Pièce de théâtre mettant en scène des héros grandioses ou exceptionnels, dans un décor souvent historique, et mêlant le « sublime et le grotesque »

Héritier du drame bourgeois et du mélodrame, le drame romantique a pour ambition, entre autres, d’avoir recours à des distributions plus importantes pour parvenir à peindre « un tableau large de la vie, au lieu du tableau resserré de la catastrophe d’une intrigue » (A. de Vigny). « Il y aura foule dans le drame » (Hugo, Préface de Cromwell)

Hernani, Hugo

Lorenzaccio, Musset

Pour les caractéristiques du drame romantique : voir la Préface de Cromwell.
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