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 DU BREVET AU BAC :: SUJETS EAF A L'ETRANGER, BAC 2014 :: Des personnages en apprentissage ns apprennent-ils qqe chose

Des personnages en apprentissage ns apprennent-ils qqe chose

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MessageSujet: Des personnages en apprentissage ns apprennent-ils qqe chose  Posté leSam Mai 03, 2014 2:04 pm Répondre en citant

Dissertation :

Des personnages en situation d'apprentissage ont-ils quelque chose à nous apprendre?



Notions pour la correction :



Le protagoniste est le plus souvent un jeune homme inexpérimenté, et le roman est le récit de sa vie ou d'une tranche de celle-ci. L'œuvre relate alors les diverses étapes (et les péripéties) de son apprentissage du monde (en français classique, ce substantif signifie société) ainsi que les leçons qu'il sera (ou ne sera pas) capable d'en tirer. L'évolution du héros se fera donc tant sur le plan physique que sur le plan psychologique et moral.



Les caractéristiques du héros de roman d'apprentissage ( notons qu'en ce XIX° siècle misogyne, il n'y a guère de place pour l'apprentissage au féminin ! ) sont les suivantes : c'est un homme jeune voire un jeune homme (encore que l'âge demeure un élément secondaire) inexpérimenté, parfois naïf, confondant rêve et réalité, qui va se heurter, parfois douloureusement, aux dures réalités de la société dans laquelle il vit. Cette réalité, parfois insupportable, frustrante, peut faire naître en lui le plus profond désenchantement, un terrible sentiment d'impuissance. Quelquefois dévirilisé (poncif de la jeune fille déguisée en garçon, hérité des romans baroques du XVIII° siècle) le protagoniste va emprunter le difficile chemin de la connaissance de la vie ; cet apprentissage, souvent douloureux et malaisé, l'amène à une confrontation avec une société castratrice, réactionnaire, n'offrant à sa Jeunesse aucun Idéal.

Incompris, marginalisé, il se veut le chantre d'un changement en profondeur de la société dans laquelle il vit et dont il rejette vigoureusement les valeurs.

Ainsi au XIX° siècle, nombreux sont les héros de romans d'apprentissage qui ont comme père spirituel Napoléon I° : celui qui était parvenu à faire souffler un idéal de liberté sur la vieille Europe monarchique ou impériale. A la noblesse de titres, redevenue seule recevable lors de la Restauration ou de la Monarchie de Juillet, avait fait place la noblesse de cœur, bien plus méritoire aux yeux de ces héros, souvent roturiers, à qui Napoléon offrait (ou aurait offert s'ils n'étaient pas nés trop tard) un chance de s'élever, par leurs seuls mérites, dans la hiérarchie sociale.



Le héros de roman d'apprentissage doit en effet faire ses preuves. Au départ, il n'a rien, il n'est rien ! Il occupe le bas de l'échelle sociale mais rêve de s'élever afin d'atteindre les sommets.



Ses atouts : l'ambition d'abord sans quoi il ne pourrait vouloir fournir l'effort pénible de s'élever; l'audace et l'opportunisme ensuite, qui lui feront profiter de la moindre occasion de réussir (et très vite, il se rendra compte que, pour ce faire, les femmes sont l'instrument idéal) ; le cynisme enfin, qui ne le fera pas trop regardant sur les méthodes à employer pour parvenir à ses fins.



Et Paris dans tout cela direz-vous ? Eh! bien, il est ce à quoi aspire tout héros de roman d'apprentissage, jeune provincial qui ne rêve que de "monter à Paris". La capitale est un microcosme où peut seul se réaliser son rêve de réussite sur le plan social.



Mais gare aux faibles ! Dans la Capitale, seuls les forts vaincront ; les autres seront impitoyablement broyés. Tant pis pour les idéalistes ! Paris se chargera de les dessiller et plutôt brutalement !

C'est dire que l'itinéraire obligé du héros de roman d'apprentissage l'amènera de la province à Paris. Là de nombreuses embûches l'attendent et s'il n'a pas de "mentor" pour le guider, lui indiquer les rouages secrets de la société, il aura fort peu de chances de réussir dans son entreprise. Car celle-ci est hostile et impitoyable et c'est à un véritable duel avec Paris, devenu non pas simple toile de fond mais force agissante, qu'il devra se livrer.


les différentes facettes du héros de roman d'apprentissage à Paris.

Vrai héros (celui qui réussit ?) faux héros (celui qui échoue ?),



Des héros qui peinent.



Nouvel arrivant à Paris, le héros de roman d'apprentissage, même s'il est un "jeune loup" aux dents longues, a l'estomac vide. Tous ses appétits férocement aiguisés, il souffre, le ventre et la bourse désespérément vides.



v Le protagoniste de Bel Ami, Georges Duroy, débarque à Paris et se trouve sans le sou.



Quand la caissière lui eut rendu la monnaie de sa pièce de cent sous, Georges Duroy sortit du restaurant.

Comme il portait beau, par nature et par pose d'ancien sous-officier, il cambra sa taille, frisa sa moustache d'un geste militaire et familier, et jeta sur les dîneurs attardés un regard rapide et circulaire, un de ces regards de joli garçon, qui s'étendent comme des coups d'épervier.

Les femmes avaient levé la tête vers lui, trois petites ouvrières, une maîtresse de musique entre deux âges, mal peignée, négligée, coiffée d'un chapeau toujours pous­siéreux et vêtue d'une robe toujours de travers, et deux bourgeoises avec leurs maris, habituées de cette gargote à prix fixe.

Lorsqu'il fut sur le trottoir, il demeura un instant immobile, se demandant ce qu'il allait faire. On était au 28 juin, et il lui restait juste en poche trois francs quarante pour finir le mois. Gela représentait deux dîners sans déjeu­ners, ou deux déjeuners sans dîners, au choix. Il réfléchit que les repas du matin étant de vingt-deux sous, au lieu de trente que coûtaient ceux du soir, il lui resterait, en se contentant des déjeuners, un franc vingt centimes de boni, ce qui représentait encore deux collations au pain et au saucisson, plus deux bocks sur le boulevard. C'était là sa grande dépense et son grand plaisir des nuits ; et il se mit à descendre la rue Notre-Dame de Lorette. […]



Guy de MAUPASSANT, Bel Ami, 1885.



v Même déconvenue pour le héros du roman de BALZAC intitulé Les Illusions Perdues. Un jeune provincial, poète, nommé Lucien Chardon, quitte Angoulême pour se rendre à Paris avec son amante Mme de Bargeton. Il fera le difficile apprentissage de la vie parisienne, mesurant amèrement le précipice entre la province et Paris.



Pendant sa première promenade vagabonde à travers les boulevards et la rue de la Paix, Lucien, comme tous les nouveaux venus, s'occupa beaucoup plus des choses que des personnes. A Paris, les masses s'emparent tout d'abord de l'attention : le luxe des boutiques, la hauteur des maisons, l'affluence des voitures, les constantes oppositions que présentent un extrême luxe et une extrême misère saisissent avant tout. Surpris de cette foule à laquelle il était étranger, cet homme d'imagination éprouva comme une immense diminution de lui-même. Les personnes qui jouissent en province d'une considération quelconque, et qui y rencontrent à chaque pas une preuve de leur importance, ne s'accoutument point à cette perte totale et subite de leur valeur. Etre quelque chose dans son pays et n'être rien à Paris, sont deux états qui veulent des transitions ; et ceux qui passent trop brusquement de l'un à l'autre, tombent dans une espèce d'anéantissement. Pour un jeune poète qui trouvait un écho à tous ses sentiments, un confident pour toutes ses idées, une âme pour partager ses moindres sensations, Paris allait être un affreux désert […]

Honoré de BALZAC, Les Illusions Perdues, 1839.



v Dernier exemple d'un personnage qui souffre à Paris et ne présente vraiment aucun atout pour y faire sa place, c'est Daniel Eyssette, le protagoniste du roman d'Alphonse DAUDET intitulé Le Petit Chose. Dans ce roman,Daniel (surnommé le petit Chose) suit le trajet obligé de tout héros qui rêve de réussir et qui ne peut y parvenir qu'en "montant à Paris".

Le personnage se sent bien désarmé dans ce microcosme où seuls peuvent espérer réussir les forts (comme Bel Ami de Maupassant). Voici le récit de son arrivée dans la capitale.

Dans la nuit du second jour, vers trois heures du matin, je fus réveillé en sursaut, le train venait de s'arrêter: tout le wagon était en émoi.

J'entendis l'infirmier dire à sa femme :

"Nous y sommes.

- Où donc ? demandai-je en me frottant les yeux

- A Paris, parbleu !"

Je me précipitai vers la portière. Pas de maisons. Rien qu'une campagne pelée, quelques becs de gaz, et çà et là de gros tas de charbon de terre; puis là-bas, dans le loin, une grande lumière rouge et un roulement confus pareil au bruit de la mer. De portière en portière, un homme allait, avec une petite lanterne, en criant : "Paris! Paris ! Vos billets !" Malgré moi, je rentrai la tête par un mouvement de terreur. C'était Paris.

Ah! Grande ville féroce, comme le petit Chose avait raison d'avoir peur de toi !

Cinq minutes après, nous entrions dans la gare. […]

J'ai essayé bien souvent, depuis, de me rappeler l'impression exacte que me fit Paris cette nuit-là : mais les choses, comme les hommes, prennent, la première fois que nous les voyons, une physionomie toute particulière, qu'ensuite nous ne leur trouvons plus. Le Paris de mon arrivée, je n'ai jamais pu me le reconstruire. C'est comme une ville brumeuse que j'aurais traversée tout enfant, il y a des années, et où je ne serais plus retourné depuis lors.

Je me souviens d'un pont de bois sur une rivière toute noire, puis d'un grand quai désert et d'un immense jardin au long de ce quai. Nous nous arrêtâmes un moment devant ce jardin. A travers les grilles qui le bordaient, on voyait confusément des huttes, des pelouses, des flaques d'eau, des arbres luisants de givre. "C'est le jardin des Plantes, me dit Jacques. Il y a là une quantité considérable d'ours blancs, de singes, de boas, d'hippopotames…"

En effet, cela sentait le fauve, et, par moments, un cri aigu, un rauque rugissement sortaient de cette ombre.

Moi, serré contre mon frère, je regardais de tous mes yeux à travers les grilles, et, mêlant dans un même sentiment de terreur ce Paris inconnu, où j'arrivais de nuit, et ce jardin mystérieux, il me semblait que je venais de débarquer dans une grande caverne noire, pleine de bêtes féroces qui allaient se ruer sur moi. Heureusement que je n'étais pas seul : j'avais Jacques pour me défendre… […]

Alphonse DAUDET, Histoire d'un enfant, 1868



Des héros qui réussissent.

Paris est le lieu rêvé pour les jeunes hommes pleins d'ambition qui auront su trouver, dans les méandres de la Capitale, le chemin qui mène au succès. Ce chemin est ardu, semé d'embûches. Rares seront les élus.

v Le héros de Maupassant, Georges Duroy, aura su s'imposer dans cette fosse aux lions qu'est Paris. Grâce aux femmes, il sera parvenu à se faire un nom dans le monde du journalisme, obligeant son patron à lui céder la main de sa fille qu'il a enlevée. Le roturier Georges Duroy se fera appeler Georges Du Roy de Cantel. Noblesse oblige !



Lorsque l'office fut terminé, il se redressa, et, donnant le bras à sa femme, il passa dans la sacristie. Alors commença l'interminable défilé des assistants. Georges, affolé de joie, se croyait un roi qu'un peuple venait acclamer. Il serrait des mains, balbutiait des mots qui ne signifiaient rien, saluait, répondait aux compliments : " Vous êtes bien aimable."

Soudain il aperçut Mme de Marelle ; et le souvenir de tous les baisers qu'il lui avait donnés, qu'elle lui avait rendus, le souvenir de toutes leurs caresses, de ses gentillesses, du son de sa voix, du goût de ses lèvres, lui fit passer dans le sang le désir brusque de la reprendre. Elle était jolie, élégante, avec son air gamin et ses yeux vifs. Georges pensait :

« Quelle charmante maîtresse, tout de même. »

Elle s'approcha, un peu timide, un peu inquiète, et lui tendit la main. Il la reçut dans la sienne et la garda. Alors il sentit l'appel discret de ces doigts de femme, la douce pression qui pardonne et reprend. Et lui‑même il la serrait cette petite main, comme pour dire : « Je t'aime toujours, je suis à toi ! »

Leurs yeux se rencontrèrent, souriants, brillants, pleins d'amour. Elle murmura de sa voix gracieuse : - A bientôt, monsieur.

Il répondit gaiement : A bientôt, madame.

Et elle s'éloigna.

D'autres personnes se poussaient. La foule coulait devant lui comme un fleuve. Enfin elle s'éclaircit. Les derniers assistants partirent.

Georges reprit le bras de Suzanne pour retraverser l'église.

Elle était pleine de monde, car chacun avait regagné sa place, afin de les voir passer ensemble. Il allait lentement, d'un pas calme, la tête haute, les yeux fixés sur la grande baie ensoleillée de la porte. Il sentait sur sa peau courir de légers frissons, ces frissons froids que donnent les immenses bonheurs. Il ne voyait personne. Il ne pensait qu'à lui.

Lorsqu'il parvint sur le seuil, il aperçut la foule amassée, une foule noire, bruissante, venue là pour lui, pour lui Georges Du Roy. Le peuple de Paris le contemplait et l'enviait.

Puis, relevant les yeux, il découvrit là-bas, derrière la place de la Concorde, la Chambre des députés. Et il lui sembla qu'il allait faire un bond du portique de la Madeleine au portique du Palais-Bourbon.

Guy de MAUPASSANT, Bel Ami, 1885.

v Pour réussir à Paris, il faut être initié aux secrets arcanes de ce microcosme qu'est la capitale. On ne peut en effet y réussir que si l'on connaît les dessous de la ville. Et pour ce faire, un mentor est indispensable. C'est le rôle que jouera l'inquiétant Vautrin auprès de Rastignac dans Le Père Goriot.

Voilà le carrefour de la vie, jeune homme, choisissez. Vous avez déjà choisi : vous êtes allé chez notre cousine de Beauséant, et vous y avez flairé le luxe. Vous êtes allé chez Madame de Restaud, la fille du père Goriot, et vous y avez flairé la Parisienne. Ce jour-là vous êtes revenu avec un mot écrit sur votre front, et que j'ai bien su lire : Parvenir ! Parvenir à tout prix. Bravo ! ai‑je dit, voilà un gaillard qui me va. Il vous a fallu de l'argent. Où en prendre ? Vous avez saigné vos sœurs. Tous les frères flouent plus ou moins leurs sœurs. Vos quinze cents francs arrachés, Dieu sait comme ! Dans un pays où l'on trouve plus de châ­taignes que de pièces de cent sous, vont filer comme des soldats à la maraude. Après, que ferez-vous ? Vous travaillerez ? Le travail, comme vous le compre­nez en ce moment, donne, dans les vieux jours, un appartement chez maman Vauquer, à des gars de la force de Poiret. Une rapide fortune est le problème que se proposent de résoudre en ce moment cinquante mille jeunes gens qui se trou­vent dans votre position. Vous êtes une unité de ce nombre là. Jugez des efforts que vous avez à faire et de l'acharnement du combat. Il faut vous manger les uns les autres comme des araignées dans un pot, attendu qu'il n'y a pas cinquante mille bonnes places. Savez-vous comment on fait son chemin par ici ? par l'éclat du génie ou par l'adresse de la corruption. Il faut entrer dans cette masse d'hommes comme un boulet de canon, ou s'y glisser comme une peste. L'hon­nêteté ne sert à rien. L'on plie sous le pouvoir du génie, on le hait, on tâche de le calomnier, parce qu'il prend sans partager ; mais on plie s'il persiste ; en un mot, on l'adore à genoux quand on n'a pas pu l'enterrer sous la boue. La corruption est en force, le talent est rare. […]

Honoré de BALZAC, Le Père Goriot, 1834.



v C'est dans un autre roman de la Comédie humaine intitulé Splendeur et Misère des Courtisanes que nous retrouvons Lucien de Rubempré ; celui-ci est, comme Eugène de Rastignac, le protégé du forçat Vautrin alias l'abbé Carlos Herrera. Il semble bien que tout soit réuni pour son complet succès : un mentor, les femmes, et surtout la connaissance de la société comme lieu du theatrum mundi où il convient de s'avancer masqué et de jouer son rôle à la perfection.



Il y avait trop d'avenir et trop de supériorité vraies chez Lucien pour que les jeunes gens, que son retour à Paris et sa fortune inexplicable offusquaient ou froissaient, ne fussent pas enchantés de lui jouer un mauvais tour. Lucien, qui se savait beaucoup d'ennemis, n'ignorait pas ces mauvaises dispositions chez ses amis. Aussi l'abbé(1) mettait-il admirablement son fils adoptif en garde contre les traîtrises du monde(2) contre les imprudences si fatales à la jeunesse. Lucien devait raconter et racontait tous les soirs à l'abbé les plus petits événements de la journée. Grâce aux conseil de ce mentor, il déjouait la curiosité la plus habile, celle du monde. Gardé par un sérieux Anglais, fortifié par les redoutes qu'élève la circonspection des diplomates, il ne laissait à personne le droit ou l'occasion de jeter l'œil sur ses affaires. Sa jeune et belle figure avait fini par être, dans le monde, impassible comme une figure de princesse en cérémonie. Vers le milieu de l'année 1829, il fut question de son mariage avec la fille aînée de la duchesse de Grandlieu, qui n'avait alors pas moins de quatre filles à établir. Personne ne mettait en doute que le roi ne fît, à propos de cette alliance, la faveur de rendre à Lucien le titre de marquis. Ce mariage allait décider de la fortune politique de Lucien, qui probablement serait nommé ministre auprès d'une cour d'Allemagne. Depuis trois ans surtout, la vie de Lucien avait été d'une sagesse inattaquable : aussi de Marsay avait-il dit de lui ce mot singulier : - Ce garçon doit avoir derrière lui quelqu'un de bien fort ! Lucien était ainsi devenu presque un personnage. […]



Honoré de BALZAC, Splendeurs et Misères des Courtisanes, 1844.



L'anti-roman d'apprentissage.

Huysmans A rebours.




v Des Esseintes, le protagoniste d'A Rebours, est un personnage qui, loin de se plaire à Paris, trouve la Capitale répugnante. Figure du décadentisme, il cherche opiniâtrement à fuir Paris et se crée une tour d'ivoire.



Pendant les derniers mois de son séjour à Paris, alors que, revenu de tout, abattu par

l'hypocondrie, écrasé par le spleen, il était arrivé à une telle sensibilité de nerfs que la vue d'un objet ou d'un être déplaisant se gravait profondément dans sa cervelle, et qu'il fallait plusieurs jours pour en effacer même légèrement l'empreinte, la figure humaine frôlée, dans la rue, avait été l'un de ses plus lancinants supplices.

Positivement, il souffrait de la vue de certaines physionomies, considérait presque comme des insultes les mines paternes ou rêches de quelques visages, se sentait des envies de souffleter ce monsieur qui flânait, en fermant les paupières d'un air docte, cet autre qui se balançait, en se souriant devant les glaces ; cet autre enfin qui paraissait agiter un monde de pensées, tout en dévorant, les sourcils contractés, les tartines et les faits divers d'un journal.

Il flairait une sottise si invétérée, une telle exécration pour ses idées à lui, un tel mépris

pour la littérature, pour l'art, pour tout ce qu'il adorait, implantés, ancrés dans ces étroits cerveaux de négociants, exclusivement préoccupés de filouteries et d'argent et seulement accessibles à cette basse distraction des esprits médiocres, la politique, qu'il rentrait en rage chez lui et se verrouillait avec ses livres.

Enfin, il haïssait, de toutes ses forces, les générations nouvelles, ces couches d'affreux

rustres qui éprouvent le besoin de parler et de rire haut dans les restaurants et les cafés, qui vous bousculent, sans demander pardon, sur les trottoirs, qui vous jettent, sans même s'excuser, sans même saluer, les roues d'une voiture d'enfant, entre les jambes.



Joris Karl HUYSMANS, A Rebours, 1884.


Source
http://cartoflash.free.fregards/heros.htm

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MessageSujet: Des personnages en apprentissage ns apprennent-ils qqe chose  Posté leSam Mai 03, 2014 2:08 pm Répondre en citant

On appelle généralement " roman d'apprentissage" une oeuvre fictive dont le héros est au début du livre jeune et sans expérience. Au cours du roman, il va être confronté à différentes situations qui vont le faire "grandir " et acquérir maturité et personnalité. Le héros évolue socialement, moralement, intellectuellement, dans sa vie affective... A la fin du roman, il a acquis toutes sortes de connaissances qui font de lui un personnage averti et aguerri. pour schématiser le roman dit d'apprentissage, on peut dire qu'au départ le héros en est au stade zéro de la connaissance et qu'à la fin il atteint la connaissance supérieure, grâce à ses expériences et avec l'appui de bons conseillers.
On peut citer par exemple Le père Goriot de Balzac, roman qui met en scène Rastignac, jeune provincial qui arrive à Paris pour y faire ses études et qui va se laisser gagner par l'ambition sociale : le lecteur suit, tout au long du roman l'apprentissage de la vie mondaine parisienne, passage obligé pour réussir. " A nous deux Paris" s'écrie-t-il, à la dernière page du roman du haut du cimetière du Père Lachaise, marquant ainsi le fin de son parcours initiatique.
Autre exemple : Candide de voltaire : dans ce conte philosophique Voltaire fait évoluer son personnage naïf à l'extrême au chapitre I, qui croit que " tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles" et qui va se rendre compte au fur et à mesure des ses expériences ( la plupart négatives) que le Mal existe et que l'homme en est la cause. Très attaché à l'enseignement de son maître Panglos, il parviendra à penser par lui-même et à agir seul.
Le conte du graal met en situation un personnage qui au début est ignorant de tout, il vit comme un "sauvageon" entre une mère étouffante et une nature déserte " " la Gaste Forêt" ),il ne sait pas même son nom et quelques deux cent pages plus loin, nous retrouvons un Perceval, preux chevalier qui défend les opprimés, adulé par le roi Arthur et déterminé à partir à la conquête du GraaL. Il y a donc une intention délibérée de la part de l'auteur de privilégier le parcours initiatique de son héros.



Un récit d’apprentissage

Le Petit Prince est le héros du récit d’apprentissage. C’est lui qui, grâce à son voyage initiatique, va être transformé. Il part de sa planète, naïf et inexpérimenté, et y retourne capable de réflexion et de sentiments.

Le Petit Prince rencontre plusieurs personnages : une rose, de nombreux adultes, un renard. Tous participent à son évolution, à sa découverte du monde et des sentiments.

Les dialogues permettent au héros de découvrir et de comprendre l’univers qui l’entoure.

Comme la majorité des contes et des récits d’apprentissage, Le Petit Prince se clôt sur une leçon de vie.

Les thèmes principaux du Petit Prince sont le voyage, l’amitié et la poésie du monde.

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Gyslaine, terminaletechno




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MessageSujet: Des personnages en apprentissage ns apprennent-ils qqe chose  Posté leSam Mai 03, 2014 2:12 pm Répondre en citant

Merci pour tes recherches et idées pour la correction de la dissertation


Autre exemple : Candide de voltaire : dans ce conte philosophique Voltaire fait évoluer son personnage naïf à l'extrême au chapitre I, qui croit que " tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles" et qui va se rendre compte au fur et à mesure des ses expériences ( la plupart négatives) que le Mal existe et que l'homme en est la cause. Très attaché à l'enseignement de son maître Panglos, il parviendra à penser par lui-même et à agir seul.


Le conte du graal met en situation un personnage qui au début est ignorant de tout, il vit comme un "sauvageon" entre une mère étouffante et une nature déserte " " la Gaste Forêt" ),il ne sait pas même son nom et quelques deux cent pages plus loin, nous retrouvons un Perceval, preux chevalier qui défend les opprimés, adulé par le roi Arthur et déterminé à partir à la conquête du GraaL. Il y a donc une intention délibérée de la part de l'auteur de privilégier le parcours initiatique de son héros.

Le conte du graal retrace en fait un parcours initiatique et une quête de soi. Entre le moment où Perceval quitte la Gaste Forêt et le moment où il arrive chez l'ermite, cinq ans plus tard, il a, à travers ses différentes rencontres et ses différentes expériences, acquis savoir, maturité, réflexion et autonomie. Le "nice" qui prenait un chevalier pour Dieu et qui confondait une tente avec une église, a progressivement réussi à trouver sa place dans le monde dans lequel il évolue et celui qui passait pour un fou est devenu un exemple de courage et de courtoisie et il a compris l'importance de sa vie chrétienne. " Perceval parle autrement" telle est la phrase qui exprime le mieux l'évolution positive du personnage : il sait désormais ce qu'il doit faire : se mettre en quête du Graal. La formation initiale de Perceval est terminée, il est maintenant digne et capable d'assumer sa quête, il ne convient dés lors qu'à rester fidèle à ses choix et à ses engagements.

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Anne-Jeanne,L





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MessageSujet: Des personnages en apprentissage ns apprennent-ils qqe chose  Posté leSam Mai 03, 2014 7:42 pm Répondre en citant

dans un sujet comme celui là j'utilise Candide au maximum

Récit d'apprentissage : le Candide du début et le Candide du chapitre 30


Merci pour le partage Lol
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Elève Bac L
Je veux des points d'avance au bac

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jean sébastien bac STT




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MessageSujet: Des personnages en apprentissage ns apprennent-ils qqe chose  Posté leDim Mai 04, 2014 8:21 pm Répondre en citant

Candide oui c'est un roman philosophique initiatique mais dans le corrigé, il y en a d'autres qui sont tout autant exploitables dans une dissertation.

Même si Voltaire est une référence Hello
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