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 DU BREVET AU BAC :: COPIES D'ELEVES EN SECONDE :: Dissertation. Le personnage d'un roman et le lecteur ......

Dissertation. Le personnage d'un roman et le lecteur ......

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MessageSujet: Dissertation. Le personnage d'un roman et le lecteur ......  Posté leJeu Mar 28, 2013 3:58 pm Répondre en citant

Dissertation


Sujet : Dans un roman ou une pièce de théâtre, est-ce que le fait de montrer les faiblesses d’un personnage conduit nécessairement le lecteur à le mépriser ? Vous répondrez à cette question dans un développement composé en vous appuyant sur les textes du corpus ainsi que sur vos lectures personnelles.






Devoir de Laura S. :






De tout temps, dans les tragédies, et plus particulièrement au XIXème siècle grâce aux mouvements littéraire du réalisme et celui du naturalisme, certains personnages apparaissent, dans un roman ou une pièce de théâtre, tels qu’ils seraient s’ils existaient dans la réalité, avec leurs qualités et leurs défauts. On peut donc se demander si le fait de montrer les faiblesses de ces personnages conduit nécessairement le lecteur à les mépriser. En d’autres termes, le fait d’insister particulièrement sur les faiblesses d’un personnage oblige-t-il le lecteur à ne pas apprécier ce dernier au point de le trouver méprisable, voire parfois détestable ? Dans un premier temps, on se demandera pourquoi, le fait de montrer les faiblesses d’un personnage peut le rendre méprisable, puis, pourquoi, au contraire, ses faiblesses peuvent le rendre plus attachant ou véritable.


Souvent le fait de montrer les faiblesses d’un personnage peut le rendre méprisable. En effet, il est particulièrement difficile d’aimer ou d’admirer quelqu’un pour ses défauts. Dans Pierre et Jean, Maupassant nous dépeint le portrait de M. Roland d’une façon très dure ; il est grossier, laid, mal proportionné, n’a pas la moindre influence sur sa famille en tant que père de famille et est tellement naïf qu’il n’a pas compris que Jean, qui lui est si peu ressemblant, n’était pas son fils. Maupassant insiste sur ses défauts sans nous révéler une seule petite qualité, ce qui fait de ce personnage quelqu’un de méprisable à cause de ses faiblesses.

Mais il y a aussi des personnages qui ont tant de défauts qu’ils font souffrir leur entourage, et le lecteur prend alors partie pour la famille du personnage, c’est le cas de M. de Mortsauf, dans Le Lys de la Vallée de Balzac. Son onomastique désigne très bien le caractère de cet homme hypocondriaque. Il passe chaque seconde de sa vie à se plaindre d’un nouveau malaise, d’une nouvelle maladie, il est tellement centré sur lui-même qu’il ne voit pas l’état de santé de sa femme se détériorer. De plus, il n’apprécie rien, est très colérique et peut dire des infamies. Le lecteur a alors pitié de sa femme qui doit le supporter et trouve le personnage détestable et méprisable.

Enfin, il y a des personnages si ridicules qu’ils deviennent méprisables. Par exemple, dans Pierre et Jean de Maupassant, M. Beausire n’a apparemment pas été gâté par la nature puisqu’il est « court sur pattes ». Maupassant le disqualifie très souvent, ce qui le rend ridicule. Arnolphe, dans L’école des femmes, de Molière est lui aussi tourné au ridicule à cause de son obsession pour le cocuage et sa solution miraculeuse qui échoue, d’ailleurs. Il se croit supérieur aux autres hommes mais est en réalité complètement ridicule ce qui le rend méprisable.



Après avoir vu comment les faiblesses d’un personnage peuvent le rendre méprisable aux yeux du lecteur, il serait intéressant de voir comment, au contraire, ces faiblesses peuvent se transformer en qualités et rendre le personnage plus appréciable. Tout d’abord, les défauts d’un personnage, nuancés, peuvent le rendre plus humain. Le lecteur peut alors d’identifier à lui. C’est le cas pour Pierre, dans Pierre et Jean de Maupassant. Tout au long du roman et dans un chapitre en particulier, il doute. Sa mère est-elle coupable ? Il essaye d’enquêter et de rester objectif mais face à un tel secret il ne peut empêcher sa colère d’éclater, il voudrait tuer tout le monde, « son père, sa mère, le mort ». Son acharnement pour trouver la vérité et ses crises de colère logiques le rendent tout à fait humain et le lecteur, loin de le mépriser, le comprend et l’apprécie.

De plus, il y a des personnages qui grâce à leurs faiblesses deviennent touchants. Dans Une Vie, de Maupassant, Jeanne, elle aussi, doute, elle croyait à l’amour avec un grand A mais se rend compte que ce n’était que légende. Elle souffre durant toute l’œuvre, d’abord à cause de son mari puis, ensuite, à cause de son fils. Elle est même en proie à des crises de folie. Mme de Clèves, dans La Princesse de Clèves souffre elle aussi énormément, son amour impossible, son désespoir de faire souffrir et même tuer son mari et surtout cette honte de ne pas pouvoir être une femme noble et respectable la rendent, tout comme Jeanne, très touchante. Le lecteur ne peut que vouloir aider cette femme qui malgré toutes ses faiblesses essaye de relever la tête et de continuer de vivre. Loin de les mépriser, le lecteur les admire.

Enfin, les faiblesses de certains personnages font pitié au lecteur de façon à ce qu’il ne puisse qu’apprécier ces personnages. Par exemple, lorsqu’Aurélien, dans Aurélien d’Aragon raconte sa première rencontre avec Bérénice et qu’il dit l’avoir « trouv[ée] franchement laide » ce qui, pour une rencontre amoureuse semble d’assez mauvais augure, le lecteur peut prendre pitié de cette femme face à la dureté des mots d’Aurélien. De la même manière, lorsque le lecteur découvre Agnès dans L’école des femmes, il prend pitié de cette jeune fille qui, par manque d’éducation, est d’une naïveté telle qu’elle révèle tous les secrets de son amour à Arnolphe qui lui ne cherche qu’à la posséder. Là non plus, le lecteur ne peut mépriser ces femmes qui ne peuvent se défendre, bien au contraire.



On peut donc dire que le fait de montrer les faiblesses d’un personnage peut conduire le lecteur à le mépriser, cependant, lorsque celles-ci sont nuancées, elles peuvent aussi le rendre plus attachant et plus appréciable afin que le lecteur puisse s’y identifier ou vouloir l’aider. Cependant, dans des mouvements littéraires plus anciens, comme le classicisme ou le romantisme, le caractère des personnages était toujours amélioré de façon à ce qu’il plaise au plus grands nombre, par souci de perfection sans doute?




Laura S., 2nde section internationale, juin 2010.



Devoir de Matthieu Z. :




En littérature, les faiblesses et les forces d’un personnage suscitent souvent chez le lecteur des sentiments et impressions diverses envers le personnage. Ainsi, les faiblesses d’un personnage conduisent-elles forcement a notre mépris vis-à-vis de ce personnage? Ressentons-nous toujours une sorte de dégout pour les personnages faibles? Parfois, les faiblesses d’un personnage conduisent effectivement au mépris du lecteur pour lui alors que, dans d’autres cas, on exprime plutôt de la pitié par rapport a ses faiblesses.



Les faiblesses d’un personnage sont souvent une cause de mépris du lecteur, que l’auteur souhaite attirer. Ainsi, elles rendent souvent le personnage ridicule aux yeux du lecteur. Dans Macbeth, par exemple, le personnage éponyme, de peur de perdre le trône (ce qui est sa principale faiblesse) devient tellement paranoïaque qu’il fait tuer tous ceux qu’il soupçonne, quand bien même seraient-ils ses amis. Dans Pierre et Jean, la faiblesse archétypale de Roland, personnage-type du Réalisme, est le fait qu’il ne comprend rien de ce qui l’entoure au point d’être le seul à ne pas apprendre l’adultère de sa femme avec son «Notre Jean» a la fin du roman. Dans l’Avare, de Molière, le personnage archétypal d’Harpagon ne pense qu’a l’argent, ce qui devient une de ses faiblesses, ridicule, vu qu’il se fait manipuler par la suite. Les faiblesses des personnages, du fait de leur ridicule, amènent donc le lecteur au mépris.
D'autre part, les faiblesses d'un personnage le font nuire aux autres personnages de l'histoire. Dans L'Ecole des Femmes, par exemple, Arnolphe, de peur d'être cocu, ce qui devient sa plus grande faiblesse dans la pièce, nuit aux autres. Il n'offre aucune éducation a Agnès, qu'il souhaite garder ingénue, il n'écoute pas non plus ses sentiments et l'enferme. Il fait aussi battre Horace, son rival en amour, pour le convaincre de ne plus voir Agnès. La nuisance et le mal que les personnages tirent de leurs faiblesses deviennent alors une source de mépris de la part du lecteur.



Mais même si la faiblesse d'un personnage est méprisable, elle peut aussi, souvent susciter la pitié du lecteur envers le personnage. En effet, les personnages faibles sont souvent malheureux, il leur arrive des ennuis. Dans L'Ecole des Femmes, Arnolphe qui a tout fait pour posséder Agnès, la perd a la fin de la pièce et commence a ce moment a vraiment l'aimer. On exprime alors de la compassion pour ce personnage qu'on méprisait tout au long de la pièce. Dans l'Avare, Harpagon perd sa fille a la fin de la pièce et le lecteur peut a ce moment avoir de la pitié pour lui en tant que père, malgré le fait qu'il l'ait perdue a cause de son avarice et qu'il n'en a que faire. Les malheurs qui leur arrivent sont alors une source de pitié pour les personnages faibles.
De surcroît,le mépris et la méchanceté que les autres ont pour ces personnages provoque la pitié du lecteur pour eux. Par exemple, dans Boule de Suif, la prostituée est méprisée par les autres personnages dans le chariot qui ne l'aident pas et l'excluent bien qu'elle leur ait permis de partir en couchant avec le Prussien alors qu'elle ne voulait pas. Le manque de sympathie des personnages envers elle entraine celle du lecteur. Dans Les Fourberies de Scapin, on a de la pitié, en tant que lecteur, pour Géronte qui se fait battre pas son propre valet, Scapin, même s'il est un odieux personnage. Mais, malgré les sentiments que le lecteur a, le spectateur tendrait plutôt a rire, étant donne le comique de situation de Géronte ne sachant pas que c'est Scapin qui le bat. Ce que les autres font subir a un personnage a cause de ses faiblesses nous fait alors éprouver de la compassion pour lui (si le lecteur n'est pas sadique).


On remarque ainsi que la faiblesse d'un personnage peut créer des sentiments différents chez le lecteur. Il peut soit éprouver du mépris, soit ressentir de la compassion et de la sympathie pour ce personnage de roman ou de pièce de théâtre. Mais ces différentes impressions que le lecteur a pour un personnage fictif ne sont-elles pas les mêmes que dans la vie de tous les jours, envers des personnes bien réelles, de chair et d'os, qui ont peut-être les mêmes défauts et faiblesses?




Matthieu Z., 2nde section internationale, juin 2010.




Devoir d'Adrien C. :




Les personnages sont sans conteste l’élément le plus important de toute œuvre littéraire. C’est pour eux que nous lisons des œuvres. Le sujet à analyser est le suivant : « Est-ce que le fait de montrer les faiblesses d’un personnage conduit nécessairement le lecteur à le mépriser ? » Autrement dit, est-ce que montrer les défauts d’un personnage conduit le lecteur à ressentir un certain dégoût envers celui-ci ? Nous allons en premier lieu observer que les défauts d’un personnage nous poussent à le mépriser, et en second lieu que les défauts d’un personnage nous amènent parfois à réfléchir et ressentir autre chose que du mépris à son égard.



Tout d’abord, il est possible que les défauts d’un personnage nous conduisent à le mépriser. Dans une société élitiste telle que la nôtre, où on nous inculque un savoir-vivre pour le moins strict, et où nous sommes en perpétuel quête de la perfection, il est évident que, la plupart du temps, des personnages tels Tartuffe (dans l’œuvre du même nom, de Molière) Harpagon (dans « L’avare », de Molière) ou encore le père Roland (de « Pierre et Jean », de Maupassant) qui s’écartent de notre personnage idéal (Tartuffe est un hypocrite, Harpagon un avare, des traits de personnalité n’étant pas appréciés dans notre société), nous font ressentir du mépris.

De plus, il nous est en général plus simple de mépriser des personnages lorsque leurs défauts sont poussés à l’extrême ou qu’ils s’étendent sur d’autres personnes. Par exemple, Tartuffe est l’Hypocrite par excellence. Il trompe des gens pour leur soutirer de l’argent : ici son défaut nuit à la vie d’autres personnes, ce qui nous pousse encore plus à le mépriser. Arnolphe dans « L’école des femmes », est obsédé par le cocuage et éduque Agnès de façon à ce qu’elle soit le plus ingénue possible. Le fait qu’Arnolphe empêche l’épanouissement d’Agnès et la garde chez lui touche le sens moral du lecteur et le pousse à les mépriser.

Par ailleurs, les personnages ayant des défauts marqués sont souvent des personnages faibles qui se cachent et se font passer pour ce qu’ils ne sont pas. Par exemple, l’onomastique avec Beausire, dans « Pierre et Jean », ou encore Tartuffe qui, car il n’arrive à gagner sa vie, trompe des gens, ou encore le père Roland, naïf et crédule, qui se cache derrière un père faussement autoritaire. Un personnage faible peut donc entraîner le lecteur vers le mépris.

Enfin, les personnages qui ont de gros défauts sont souvent mal-aimés de leur entourage, par exemple Argon, dans « Le malade imaginaire », de Molière, est détesté de sa femme et moqué par sa servante Toinette. Le phénomène dit « de groupe » pousse le lecteur à mépriser, encore une fois, un personnage qui l’est déjà par ses proches.



Cependant, les défauts d’un personnage ne poussent pas toujours le lecteur vers le mépris. En effet, les défauts de certains personnages nous conduisent parfois à ressentir de la pitié à leur égard. Ainsi, Manon Lescaut, personnage éponyme du roman écrit par l’Abbé Prévost, trompe le chevalier Des Grieux à maintes reprises, cependant on s’aperçoit que cela, pour elle, est presque normal, et qu’elle aime le chevalier sans vraiment savoir l’exprimer. On a également, pour exemple, madame Roland dans « Pierre et Jean », de Maupassant, trompe son mari, mais lorsqu’on s’aperçoit de la vie qu’elle mène, on ne ressent plus pour elle du mépris, mais de la pitié.

De plus, les personnages peuvent être utilisés pour dénoncer, en exagérant leurs défauts. Ainsi, Molière, dans « L’avare », fait d’Arpagon, à juste titre, un parfait avare, pour dénoncer ce défaut. Dans « Le malade imaginaire », Molière fait du docteur d’Argon un charlatan pour dénoncer les pratiques de la médecine à cette époque. Ainsi, l’écrivain nous incite par le biais de ses personnages, à réfléchir au-delà du mépris.

Enfin, les défauts d’un personnage sont parfois vicieusement amusants. Par exemple, le père Roland, naïf et crédule, personnage moyen, nous fera rire d’un rire naturel et non méprisant de par sa bêtise lorsqu’il est le seul à ne pas se rendre compte que sa femme l’a trompé, où bien quand il ne remarque pas l’amour naissant entre Mademoiselle Rosémilly et Jean. Dans cette même optique, on sera également amusé lorsque maître Patelin, dans « La farce de maître Patelin », de Molière, se joue de ses créanciers, et le fait (les créanciers incarnent la loi) qu’il se joue de la loi nous fait rire. Le rire naturel et bienfaisant peut donc être déclenché par des personnages faibles, sans pour autant les mépriser.



Nous pouvons donc conclure que si quelques fois les défauts des personnages les rendent méprisables, ils peuvent également réaliser l’effet inverse. N’est-ce pas la le génie et la subtilité des œuvres littéraires ?


Adrien C., 2nde section internationale, juin 2010.




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