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 DU BREVET AU BAC :: COPIES D'ELEVES EN SECONDE :: Ecriture d'invention, rédigez une rencontre amoureuse, 2sde

Ecriture d'invention, rédigez une rencontre amoureuse, 2sde

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Prof de français lycée,
Intervenant enseignant en français, 1ères S et ES



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MessageSujet: Ecriture d'invention, rédigez une rencontre amoureuse, 2sde  Posté leMer Mar 27, 2013 9:00 pm Répondre en citant

vous rédigerez à votre tour une rencontre amoureuse régie par les consignes suivantes :

elle mêlera types narratif et descriptif (vous veillerez à utiliser les outils stylistiques propres à ces deux types de texte).


Votre production respectera les codes romanesques traditionnels (rôle du regard, emploi d'hyperboles, admiration etc.)


Vous expliciterez la focalisation que vous aurez choisie (focalisation zéro, focalisation interne, ou alternance des deux).


Toute référence culturelle pertinente est valorisée






Devoir de Matthew C. (15/20) (focalisation interne) :




Marco, jeune provincial de vingt ans vient de finir ses études. Grand amateur d’art, il se rend à Venise pour voir une exposition artistique dans le somptueux Palais des Doges.



En cette matinée de fin de printemps de l’année 1634, je marchais à pas pressés le long du Grand Canal en direction du Palais des Doges, lieu où l’exposition annuelle d’art se déroulait. Je sentais le vent frais sur mon visage. En partant de chez moi, j’avais oublié que se tenait le Carnaval de Venise ce jour-là. En tout cas, rien ne me laissait prévoir ce qui m’arriverait.

Je voulais arriver rapidement au Palais pour être l’un des premiers amateurs à y rentrer et pour éviter la foule trop importante qui serait présente dans la ville aux environs de midi.

Le soleil était présent malgré le vent ce jour-là et il se reflétait dans l’eau du canal. Plus tard, la ville serait recouverte de déguisements, de gondoles colorées et d’amour.

Au détour d’une ruelle, le majestueux bâtiment de pierre et de verre se dressait devant moi et je pus observer une petite foule de visages découverts devant la porte d’entrée.

L’intérieur était somptueux, le subtil mélange d’architecture et d’œuvres d’art rendait les lieux imaginaires, tirés directement des rêves les plus beaux.

Quelque chose attira mon esprit. Ou plutôt quelqu’un . Je me déplaçai pour mieux la voir et là, debout dans un coin de la salle, la plus belle vision que j’eus de ma vie s’offrait à moi et elle me fit oublier tout ce qui m’entourait, aussi ravissant que cela pouvait être. Non, je ne parle pas des cinquante-deux mètres de long du Paradis des Tintoret, père et fils, mais d’une jeune femme aux cheveux blonds, le regard bleu perdu dans le néant artistique.

Comme un aimant, je m’avançais vers elle et, sans protestations, elle se laissa baiser la main en esquissant un sourire gêné.

Jamais de toute ma vie de modeste provincial, je n’aurais pu me permettre d’imaginer être à ce point comblé.

Aussi improbable que cela puisse paraître, mon bonheur devant les œuvres de Véronèse et autres devint plus grand encore lorsque cette beauté féminine conquit mon cœur avec l’armée de Cupidon.

Nous nous regardâmes longtemps sans parler car cela ne servait à rien. A quoi sert de parler lorsque le cœur crie ? Je demeurais là, à la contempler dans toute sa splendeur, et il me semblait que toute la lumière que produisaient les lustres s’était concentrée sur elle. Je savais que si je m’en allais sans information sur l’élue de mon coeur – vêtue d’une robe bleue ciel – je le regretterais plus tard et mon âme en souffrirait.

Son nom était Mary Barnley, un joli nom, que j’avais déjà vu quelque part. Mary était la fille du Duc d’Oxford, selon ce que j’avais pu comprendre grâce à mon étude de la langue de Shakespeare. Heureusement, elle comprit que je n’étais complètement bilingue, et me dit dans un italien scolaire avec un accent anglais qui me fit craquer qu’elle éprouverait grand plaisir à marcher en ma compagnie.

Lors de notre promenade, je remarquai, en voyant ses yeux couleur azur se poser sur chaque édifice, qu’elle était surtout venue en Vénétie pour l’architecture. Avec elle accrochée à mon bras, nous nous aventurâmes dans la horde masquée et elle me raconta la belle vie de château qui était la sienne.

Avec Mary, le temps passa si vite qu’après une longue conversation, la lune remplaça rapidement le soleil fatigué de couleurs. Lorsque nous traversâmes une foule déguisée qui rentrait chez elle, brusquement, je ne sentis plus l’étreinte de sa main.

Inquiet, je me hissai alors en haut d’un pont, juste à temps pour la voir monter dans une gondole et disparaître en même temps que mes rêves d’amour, dans le brouillard vénitien.






Matthew C. , 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, novembre 2007.




Devoir de Camille P. (18,5/20) :



Focalisation interne




Accoudé au balcon de la poupe, je m’amusais à deviner la vitesse à laquelle filait le navire. J’estimai celle-ci aux environs de vingt nœuds. Le sillage de mousse tracé par l’imposant bâtiment fendait une mer noire et profonde. Les vagues affamées dévoraient la coque dans un vacarme assourdissant. Puis elles s’évanouissaient, cédant leur place aux suivantes tandis que la coque demeurait condamnée à une lutte incessante. Rendus poisseux par les embruns, mes cheveux, d’ordinaire impeccablement coiffés, se collaient sur mon visage. Je les en écartai par un mouvement agacé et répétitif. Le Mauritania, un transatlantique de la prestigieuse compagnie Cunard, avait quitté le port de Liverpool vers cinq heures du matin pour trois semaines de voyage vers le Nouveau Monde. A présent, la cheminée crachait des fumées bleues et opaques qui semblaient jaillir des entrailles du bateau. Le pont était animé du va-et-vient incessant de l’équipage et près de moi, un marin mesurait la vitesse du vent à l’aide d’un anémomètre. Je tentais tant bien que mal de m’amariner mais j’étais ivre du bruit et de l’agitation autour de moi.

Soudain, le vent plaqua contre mon visage un carré blanc de coton brodé. Aveuglé, je fus d’abord courroucé mais je succombai aussitôt à un parfum exquis dont les notes délicatement fruitées relevées de musc et de santal comblèrent mes sens. Cette fragrance envahit tout mon être et enivra mon âme. Je fis glisser le mouchoir lentement sur ma joue et l’amenai près de mon cœur. Lorsqu’enfin je repris mes esprits, mon regard se posa sur celle à qui appartenait le carré de tissu m’ayant tant troublé. Je découvris la plus délicieuse des créatures qu’il m’avait été donné de rencontrer jusqu’alors. Mon cœur s’emballa et se mit à cogner dans ma poitrine avec autant de force que ces vagues qui martelaient le navire. Une déferlante d’amour inonda mon être. J’étais submergé par un désir fou de la caresser, de découvrir tout son corps, le moindre petit morceau de sa chair, de posséder son âme. Tout en moi n’était que fête, je devenais Salomon face à sa reine de Saba. De grands yeux gris couronnés de longs cils recourbés illuminaient son visage à l’ovale parfait. Sa bouche ingénue esquissait un timide sourire et deux adorables fossettes se dessinaient sur son visage angélique. Les alizés jouaient dans ses cheveux bruns irisés par la douce lumière matinale, libérant quelques boucles indociles de son chignon. Sous une pelisse d’hermine jetée sur sa robe indigo, je devinais le galbe délicat de sa gorge.

D’un pas gracieux, elle s’avança vers moi et comme un automate, je lui rendis son mouchoir. Elle m’adressa alors ce « Je vous remercie monsieur » que je perçus comme un message particulier. J’en fus tout retourné mais, insaisissable, elle s’éloignait déjà, emportant mon cœur à jamais. Je restai là, immobile, sans force après cette tempête de sentiments. Je me promettais alors de la retrouver car elle était ma fontaine de jouvence, mon souffle de vie.




Camille P., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, novembre 2007




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