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 DU BREVET AU BAC :: LECTURES ANALYTIQUES ET COMMENTAIRES :: Fausses confidences de Marivaux,scène de dénouement

Fausses confidences de Marivaux,scène de dénouement

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MessageSujet: Fausses confidences de Marivaux,scène de dénouement  Posté leMer Nov 21, 2012 7:33 pm Répondre en citant

Fausses confidences de Marivaux,scène de dénouement



1-Donnez quelques éléments biographiques sur Marivaux.


Pierre Carlet de Chamblain. Famille de petite noblesse. Il fréquente deux salons et découvre la PRECIOSITE. Il écrit des romans parodiques, des poèmes, des chroniques journalistiques. Il va créer le marivaudage. Sa devise reprend la devise du théâtre : « castigat ridendo mores. » (la comédie châtie les mœurs en riant.) Comédie philosophique avec L’Ile des esclaves. Son nom a donné naissance au verbe « marivauder » (échanger des propos galants pour séduire).

2-Faites un résumé en 5 lignes maximum des Fausses confidences.

Cette pièce part de l’idée de provoquer l’amour par de fausses confidences. Dubois, le valet de Dorante –noble ruiné-, veut lui faire épouser Araminte. La seule chose de vrai, c’est l’amour que porte Dorante à Araminte. Les fausses confidences n’étaient que des stratagèmes pour arriver à cette conclusion et à la naissance du sentiment amoureux chez Araminte.

3-Qu’est-ce que le marivaudage ?

Marivaudage : style précieux pour exprimer des sentiments amoureux.

4-Expliquez un peu ce qu’est la préciosité ? En quoi consiste ce mouvement littéraire ?

La préciosité est né au XVIIème dans les salons littéraires tenus par des femmes. C’est un courant qui met la féminité, l’intelligence et l’invention de néologisme ou le choix de mots rares au centre de leur préoccupation.

Lectures analytiques sur Les Fausses confidences de Marivaux (p.176-177)

Vocab. :

Intendant : celui qui administre les biens matériels d’une personne.

Introduction

a)Marivaux, auteur du XVIIIème siècle, utilise le théâtre pour mettre en scène des gens amoureux et faire triompher leurs sentiments au-delà des convenances sociales. C’est le cas dans Les Fausses confidences mais aussi dans Le Jeu de l’amour et du hasard.

b)présentation du texte :Cette scène se situe à la fin de la comédie et montre que cette pièce possède une fin heureuse, caractéristique de ce genre. Dorante, amoureux d’Araminte, va enfin connaître la conclusion de toute sa mise en scène et savoir qu’il est aimé de la veuve qui l’emploie.

c)problématique : En quoi cette scène assez ambiguë suggère à la fois la sincérité et l’hypocrisie de Dorante.

d)annonce du plan :

Nous nous intéresserons dans un premier temps à ce jeu de cache-cache qui fait naître l’amour et enfin à la révélation des sentiments dans cette scène de dénouement, l’avant-dernière de la pièce qui en compte 13.

I-Un jeu de cache-cache

Mouvement du texte

l.1 à 10 : conversation ordinaire

l.11 à 27 : départ de Dorante

l.12-33 : aveu d’Araminte, aveu de son amour pour Dorante malgré les différences sociales

L.34 à la fin : aveu de Dorante. Tout était faux sauf les sentiments pour Araminte.

a)Une conversation ordinaire qui laisse transparaître l’émotion

-propos répétitifs alors que les propos sont simples


-ces propos trahissent les sentiments des personnages : les points d’exclamation d’Araminte ne sont pas justifiées ou traduisent son émoi, les nombreux points de suspension montrent que les personnages ne sont pas à ce qu’ils disent (ils hésitent). Les didascalies (« ému, émue ») confirment ce décalage entre ce qui est dit et ce qui est éprouvé. L’aparté d’Araminte (l.9 : « je ne sais ce que je lui réponds ») exprime clairement son émoi.

b)Le départ de Dorante

Au moment de l’annonce du départ de Dorante, Araminte retient ses sentiments et les didascalies disparaissent. L’impératif présent « allez, Dorante, chacun a ses chagrins » semble montrer qu’Araminte finit par accepter le départ de son intendant. Dorante s’en plaint, registre élégiaque avec la didascalie « plaintivement », mais s’y soumet. Pour finir, il réclame le portrait de sa bien-aimée et c’est cette demande qui va entraîner l’aveu de celle-ci.

c)Les différents revirements

Dorante, suite à cet aveu, explique qu’il ne la mérite pas (l.31). Il va lui aussi faire l’aveu d’un jeu hypocrite et faux qui visait à faire naître des sentiments chez celle qu’il aimait : « Dans tout ce qui se passe chez vous, il n’y a rien de vrai que ma passion, qui est infinie et que le portrait que j’ai fait. »Cette révélation fait l’effet d’une mise en abyme du théâtre (= un enchâssement, une pièce de théâtre dans une pièce de théâtre par exemple) où tout n’est que jeu pour faire surgir des émotions. La passion utiliserait-elle les mêmes ressorts que le théâtre ?

A cet aveu un peu ambigü, Araminte répond de façon positive en pardonnant celui qui a joué un rôle pour la bonne cause

II-La force des sentiments

a)Registre élégiaque


Dorante se plaint du dernier jour qu’il va passer avec Araminte (l.12-13). La didascalie, incluant l’adverbe « plaintivement », souligne ce ton. L’interjection « hélas », l’exclamation « j’ai tout perdu » renforce cette idée. Les hyperboles « de tout temps dans ma vie », « j’ai tout perdu » annoncent une catastrophe pour le personnage principal.

De même l’aveu d’Araminte déclenche un sentiment hyperbolique chez le protagoniste qui s’exclame « je me meurs ! » (l.29)

b)l’expression de sentiments sincères


La confusion des sentiments fait place à la limpidité de ceux-ci : Araminte pardonne ce jeu qui s’est fait à son insu car son but en était noble « il est permis à un amant de chercher les moyens de plaire, et on doit lui pardonner, lorsqu’il a réussi. » (l.57-5Cool On peut comprendre cette dernière phrase comme une litote, car elle vise par des moyens détournés à exprimer l’amour.

Enfin, la révélation de Dorante et les raisonnements d’Araminte soulignent les valeurs communes qui unissent ces deux personnages au-delà des conventions et des conditions : la sincérité, l’honnêteté et le respect. On peut alors parler de correspondances des cœurs et des âmes au-delà des apparences sociales.

Conclusion

a)bilan du texte


Cette scène offre un véritable dénouement à la pièce en mettant en scène un double aveu : celui de Dorante qui reconnaît avoir inventé de nombreuses situations de toutes pièces sous l’influence de son valet Dubois et celui d’Araminte qui à demi-mot avoue son amour pour Dorante.

b)réponse à la problématique posée par l’examinateur

c)ouverture, prolongement


Marivaux aime parler de l’amour et souhaite que les gens sortent des conventions sociales. Comme dans Le Jeu de l’amour et du hasard, écrit précédemment, en 1730, le dramaturge s’attache à faire ressortir la sincérité des sentiments en mettant de côté le mariage de convenance et d’intérêt. Les pièces de Marivaux font surgir de nombreuses questions : les barrières sociales peuvent-elles être franchies et dans quelles limites ? L’éducation, le langage et l’esprit ne sont-ils pas les révélateurs premiers de ces différences sociales ?




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Christelle Bouley

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Professeur de français, lycée
Intervenant, professeur de français


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