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 DU BREVET AU BAC :: COPIES D'ELEVES EN SECONDE :: Giono, Solitude de la pitié

Giono, Solitude de la pitié

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Prof de français lycée,
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MessageSujet: Giono, Solitude de la pitié  Posté leMer Mar 27, 2013 9:06 pm Répondre en citant

Dans le cadre de l'objet d'étude consacré au genre narratif, l'étude de la nouvelle Solitude de la pitié de Jean GIONO était proposée à la classe, en oeuvre intégrale. L'un des parcours de l'oeuvre a été rédigé sous forme de devoir surveillé par les élèves. Il s'agissait de la thématique suivante : L'espace et ce qu'il symbolise.




Devoir de Léa R. (18/20) :




L’espace et ce qu’il symbolise




1°/Le contraste intérieur-extérieur



Quand il entre dans la nouvelle, le lecteur a d’abord un aperçu de l’extérieur. « Ils étaient assis contre le portillon de la gare », puis « route et « champs ». Les deux personnages se trouvent dehors, n’ayant aucun domicile, errant comme des vagabonds. Cependant, ils ont tout de même un espoir : « pour la ville ». C’est leur destination, et ils fondent en ce lieu toutes leurs espérances. En effet, la ville contient des habitations, et elle représente le confort, l’argent, la nourriture et le sécurité, ce qu’ils n’ont pas. Ils s’obstinent à penser que là-bas, ils se feront accueillir et trouveront du confort et un peu d’argent. Leur première vue de cette ville est cependant décevante : « petite », « dartres », « jalouses et aigres ». Ces adjectifs sont comme un présage de l’état d’esprit de ses habitants, le curé plus particulièrement.

Le lecteur se trouve soudain emporté vers l’intérieur, dans la cure et son confort, lieu où les deux hommes souhaitaient tant être. A l’intérieur, tout n’est que chaleur, confort, nourriture et gras : « Il mit la pipe chaude à l’étui », « fressure de porc », « bardes de lard » ou encore « près du poêle dans le grésillement de la friture ».

Ces deux mondes, qui semblent si loin l’un de l’autre, se rejoignent quand le curé va ouvrir la porte, au travers d’un élément, « le couloir ».

Le mot « entrez » vient pour les deux compagnons comme un soulagement, l’accomplissement de leurs rêves. Enfin, ils vont être au confort et gagner des sous. Cet espoir est de courte durée car ils ressortent presque aussitôt dans « une cour carrée », qui est leur destination finale, car le curé leur dit « attendez-moi là ». Il y a d’ailleurs une répétition du mot « cour » , comme une ironie moqueuse de la naïveté des deux hommes. « Venait après une cour carrée, dans cette cour, les escaliers s’appuyaient puis montaient à grands élans carrés comme la cour. » Le gros persiste malgré tout à sourire, persuadé qu’ils sont tirés d’affaire. Malheureusement, les deux hommes restent dehors, sous « une pluie tenace et froide »,et de l’intérieur ils n’auront vu en tout et pour tout que le couloir, avant de se retrouver jetés à l’extérieur comme de la vulgaire poussière. Cet aperçu de l’intérieur ne les a rendu que plus miséreux, ils prennent conscience d’une chose qu’ils ne pourront sûrement jamais avoir.




2°/ L’opposition haut-bas




Cette opposition survient dès l’arrivée à la cure. Les deux amis se trouvent en bas, dans le froid et l’inconfort, alors que le curé et Marthe sont en haut, au chaud. Le gros se retrouve même encore plus bas, dans le puits, tandis que le maigre regarde en haut. Tous deux sont consignés à rester en bas, à regarder le curé monter puis redescendre. Le champ lexical de la hauteur est omniprésent dans ce passage : « diminua », « là-haut », « au premier étage », « en bas », «là-haut » de nouveau, et aussi « du premier ». Giono parle du « premier étage », alors que les deux personnages doivent se contenter de la cour et du puits. Même la nuit semble participer. « La nuit coulait dans la cour comme le fil d’une fontaine ; bientôt, on ne vit plus les fleurs ; la nuit montait jusqu’au deuxième étage ». L’arrivée de « Monsieur René » est aussi un élément. Lui, riche et soigné, peut monter, et même la musique produit des notes « montantes ». Cette fois-ci, le lien entre les deux univers est l’escalier, que les hommes ne peuvent que contempler.




Conclusion :


En définitive, l’espace dans Solitude de la Pitié est omniprésent. Comme la nouvelle est très courte, il symbolise un grand nombre de choses, et surtout le contraste entre richesse et pauvreté. Giono change souvent d’espace, passe de l’extérieur à l’intérieur puis de nouveau à l’extérieur, et de bas en haut puis à nouveau en bas. Cela amplifie l’opposition entre le monde du curé et celui des deux hommes, sales et misérables, qui se voient fermer la porte au nez : « enclencha durement le loquet, poussa le verrou, mit la barre ». Cette fermeture symbolise la frontière infranchissable entre ces deux mondes, que rien ne pourra réunir. Les deux personnages se retrouvent avec pour seule compagnie ce réverbère, qui, malgré son apparence anodine, semble lui aussi dominer les deux hommes.





Léa R., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, novembre 2007.





Devoir de Jenny P. (15/20) :





Parcours n°4 : L’espace et ce qu’il symbolise

- Énumération de lieux


Le début de la nouvelle commence avec une description de la gare et se termine sous un réverbère.
Au cours de la nouvelle, il y a deux grandes énumérations de lieux. La première, c’est ce que voient les deux hommes en arrivant à la gare : « Le portillon de la gare » ; « la patache » ; « la route huilée de pluie. »
La seconde énumération est la description de la ville. Les deux hommes sont dans la patache et aperçoivent enfin la ville de leur destination : « (…) La petite ville accueillait l’avenue de la gare avec ses deux bras de maison pleins de dartres. Elle présentait d’un côté un ‘Hôtel du Commerce et des jardins’, de l’autre, trois épiceries jalouses et aigres. »
Bien que Solitude de la Pitié soit une nouvelle, le narrateur fait très peu de descriptions, mais elles sont assez précises. Cette concision rend la nouvelle plus intense aux yeux du lecteur. Giono n’hésite pas à utiliser des personnifications comme dans la seconde énumération de lieux.

- Opposition entre l’intérieur et l’extérieur

Dans cette nouvelle, une opposition entre les espaces clos et les espaces ouverts se fait ressentir.
À l’extérieur, l’air est froid et humide : « La respiration du puits fumait dans l’air froid de la cour » ; « Il tombait une pluie tenace et froide. »
En opposition, l’intérieur de la maison du curé est chaud, confortable et accueillant : « Monsieur le Curé lisait près du poêle dans le grésillement de la friture. »
Alors que les deux hommes sont contraints de rester dehors pour faire leur travail car ils n’ont pas accès à cet espace intérieur, le Curé reste bien au chaud à l’intérieur de sa maison. La raison de cette injustice est notamment due à la pauvreté des deux hommes en comparaison avec l'aisance du Curé.

- Opposition entre le haut et le bas

La maison du Curé est divisée en deux parties bien distinctes. Le bas de la maison est sale et boueux tandis que les deux étages de la maison sont propres et confortables.
Marthe ne veut pas faire monter les deux hommes de peur qu’ils ne salissent :
« Si c’est peu de chose, vous le réglerez en bas. Avec ce temps, ceux qui monte me salisse partout. »
Les deux hommes n’étant pas dignes de monter, ils doivent rester en bas :
« Attendez-moi là, se souvint de dire le Curé en regardant les pieds boueux. »
En revanche, Monsieur René, un garçon de bonne famille, a accès aux étages du dessus pour avoir sa leçon de piano. « Montez, monsieur René. »
L’opposition entre le haut et le bas est d’autant plus forte que le gros homme doit descendre dans le puits. Quinze, vingt mètres plus bas, la situation est encore pire que celle du rez-de-chaussée. Le puits est vieux et en mauvais état et il fait encore plus froid une fois à l’intérieur.
De plus, lorsque le soleil se couche, ce sont d’abord les deux hommes qui se retrouvent dans la pénombre, puis le premier étage et enfin le deuxième étage : « la nuit coulait dans la cour comme le fil d’une fontaine ; bientôt, on ne vit plus les fleurs ; la nuit montait jusqu’au deuxième étage. »


Dans cette nouvelle, Giono utilise l’espace pour contraster l’opposition qu’il y a entre le Curé et les deux hommes qui sont dans la misère.
Les descriptions des lieux sont brèves mais détaillées. La nouvelle peut donc être qualifiée de sobre et paraît plus intense au lecteur.



Jenny P., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, novembre 2007.



http://www.ac-nice.fr/lettres/civ/articles.php?lng=fr&pg=47
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