DU BREVET AU BAC Préparation au brevet et au bac de français, philosophie et HLP
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Prof de français lycée, Intervenant enseignant en français, 1ères S et ES
Age: 64 Inscrit le: 07 Fév 2011 Messages: 1583
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Sujet: Introduction au classicisme, histoire littéraire Ven Déc 27, 2013 2:57 pm |
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LE CLASSICISME
Introduction aux séquences bac
-sections techniques et générales-
Molière, la Fontaine, Racine sont bien différents, la postérité les a rassemblés sous le terme commun de « Classiques » . Une parenté de goût et d’inspiration, l’illustration d’un même idéal. Une conception de l’art et un idéal humain.
I- Un idéal esthétique
1) L’imitation des Anciens
Les références à l’antiquité abondent dans l’art classique. Les emprunts et même l’imitation ne sont pas considérés comme une preuve de faiblesse ou de pauvreté d’inspiration. La Fontaine ne se cache pas d’avoir imité Esope. Cette imitation est une garantie de perfection. Car l’Antiquité est un modèle. Cette capacité à durer est, aux yeux des Classiques, la marque d’excellence. Il faut donc suivre les Anciens. La langue française produit des chefs-d’œuvre dignes de la grande tradition antique. Le classicisme doit viser l’éternel et l’universel.
2) Le souci de l’universel
La société du XVII ème siècle fait triompher l’ordre et croit à l’existence d’une vérité et de valeurs permanentes. Plus que l’individu, c’est la nature humaine qui intéresse les classiques. Ce désir de l’universel domine, le style classique rejette le particulier. Le terme abstrait est toujours préféré au détail pittoresque. On recherche ce qui est exemplaire plutôt que ce qui est original. Pour atteindre cette universalité, l’art classique suit la voie de la conformité à la raison.
3) l’autorité de la raison
La raison étant une faculté commune à tous les hommes, on doit se fier scrupuleusement à elle dans le domaine esthétique. Le mot raison signifie le bon sens. L’ordre est un des impératifs fondamentaux de la raison. Boileau l’impose grâce à son Art poétique.
La raison impose aussi que l’on suive des principes qui ont déjà fait leurs preuves. Les règles sont la forme strictement codifiée de ces principes. Elles s’imposent dans le théâtre: une action simple dans un lieu unique et en temps limité s’accorde logiquement aux conditions de la représentation théâtrale.
4) La vraisemblance
L’art consiste à représenter non pas ce qui existe réellement, mais ce que la plupart des hommes admettent comme conforme à la vérité. La vraisemblance montre les choses comme elles doivent être, c’est-à-dire selon l’idée que l’on se fait du vrai. La bienséance désigne ce qui est bien adapté aux personnages, aux circonstances. Le classicisme rejette l’excès, le « monstrueux » qui plaisait au Baroque. Mais la bienséance est aussi la décence le bon goût. L’écriture classique manifeste ce même souci de la clarté et du bon ton. L’écrivain classique réprouve les mots « bas ». La préciosité, les métaphores obscures des mauvais poètes ou le « jargon » des faux savants, l’emphase et l’outrance. Le classicisme est un art de la mesure
II- un idéal humain
Le classicisme s’incarne dans un type humain, l’honnête homme, un homme du monde à un homme de cour.
1) L’honnête homme
On donne ce nom à celui qui sait faire preuve de mesure et de retenue se montre tolérant. C’est un modéré, partisan du « milieu ». L’honnête homme est ouvert, curieux d’esprit, savant parfois mais sans faire étalage de ses connaissances. Dans son comportement social, il est agréable, poli, raffiné dans ses manières, capable de se dominer. Il pratique l’art de la conversation avec délicatesse.
2) l’art de plaire
Plaire impose que l’on sache être profond tout en divertissant. La Fontaine par exemple instruit ses lecteurs mais sa morale passe par l’agrément de la fable. Il faut surtout éviter d’être ennuyeux. En matière d’art et de goût, plaire est le vrai critère. Si une pièce a plu, c’est qu ’elle est bonne. La principale règle est de plaire et de toucher. Les qualités humaines et la morale sociale rejoignent les ambitions artistiques. Le classicisme dépasse ces limites historiques et renvoie à une valeur beaucoup plus générale. Est classique ce qui est « digne d’être enseigné dans les classes ». Le mot sert à qualifier un idéal d’ordre, de rigueur, de clarté et de sobriété, et des œuvres capables de survivre aux variations des modes.
LE BAROQUE ET LE CLASSICISME ( XVIème et XVIIème siècles)
Le baroque est un mouvement culturel européen qui parait dans la deuxième moitié du XVIème siècle, se traduit par une prise de conscience de l’instabilité du monde, de la fragilité de l’homme. Le monde est vu à la fois comme beau et effrayant, tourmenté, violent et trompeur, où l’illusion règne. Il donne une vision brouillée du monde. En privilégiant les ressources de l’excès. En littérature, on retrouve ce goût pour les excès dans l’usage abondant de figures de rhétorique: métaphore, oxymore, allégorie, personnification, hyperbole, antithèse… dans les salons aristocratiques se développe la préciosité, cet art de vivre fait de raffinement excessif jusque dans le langage où l’on recherche toutes sortes de subtilités à l’aide des figures de rhétorique.
C’est en réaction aux excès du baroque que naîtra, en France, le classicisme. Ce mouvement va donc défendre l’équilibre, la mesure, la clarté, l’harmonie, la recherche de la perfection formelle. Cela donnera naissance, dans le domaine théâtral, à un certain nombre de règles très strictes.
La pièce classique doit obéir aux principes des trois unités:
- l’unité d’action
- l’unité du temps
-l’unité de lieu
Il faut ajouter l’unité de ton, qui est interdit de mêler tragédie et comédie. Le théâtre classique est donc marqué par ce principe de bienséance qui exclut de la scène tout ce qui va contre la morale établie.
_________________ Professeur de français, lycée
Intervenant, professeur de français
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