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 DU BREVET AU BAC :: LA REPUBLIQUE : PLATON :: L'Allégorie de la Caverne et la question du savoir

L'Allégorie de la Caverne et la question du savoir

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MessageSujet: L'Allégorie de la Caverne et la question du savoir  Posté leVen Jan 21, 2011 12:00 pm Répondre en citant

Platon






L'Allégorie de la Caverne: L'origine de la faiblesse de notre savoir



Exposé du site : revue phares
L'Allégorie de la Caverne: L'origine de la faiblesse de notre savoir
Paul-Émile Boulet et Nicolas Matte

Volume 2, automne 2011
http://www.ulaval.ca/phares/vol2-automne01/texte06.html


Une des composantes essentielles de la vie philosophique est le pont que nous devons sans cesse jeter entre notre expérience personnelle et les différentes philosophies qui nous sont présentées. Puisque la philosophie s'efforce d'expliquer la vie humaine dans son ensemble, ne pas nous pencher sur notre propre expérience de la vie au cours de notre cheminement intellectuel semble absurde. Pour renchérir, il est impossible de comprendre véritablement un concept avant d'en faire l'expérience. Comment établir la véracité d'une chose sans l'avoir de nos yeux vue ? Nous savons tous, par expérience, que le ouï-dire est souvent trompeur, et qu'il ne donne par ailleurs jamais l'expérience d'avoir vu.

Par conséquent, il est essentiel, lorsque nous abordons un texte philosophique, que nous l'examinions à la lumière de notre expérience et que nous examinions notre expérience à la lumière de ce texte, c'est-à-dire que nos expériences et nos lectures soient en constant dialogue, faute de quoi nous ne digérons et n'incorporons rien, tous les enseignements que renferment ces textes demeurant à l'extérieur de nous, nous parant au lieu de nous amender[1].

Après avoir convenu cela, quelle lecture faisons-nous de l'Allégorie de la Caverne ? Nous contentons-nous d'affirmer à la suite de Platon que, par nature, l'homme est si profondément enraciné, pour ne pas dire enchaîné, dans les coutumes et les opinions courantes que la majorité du genre humain ne s'en libère jamais, sans nous observer nous-mêmes pour tenter d'y retrouver quelque symptôme d'un emprisonnement ? Quelle différence entre ce comportement et celui d'un perroquet, alors ? Serons-nous à ce point aveugles pour ne pas voir en l'Allégorie un portrait terrible de notre propre condition, ou à ce point présomptueux pour nous croire déjà libérés ? Pourtant, c'est ce que l'animal bizarre que nous sommes a tendance à faire, comme le montre le faible nombre de gens dont la vie est transformée par cette Allégorie. Nous avouons pour notre part qu'ayant acquiescé à Platon dès notre première lecture, ce texte a mis néanmoins quelques années à percer la carapace de notre double ignorance et nous révéler sa véritable puissance.

Quelle serait la Caverne dans laquelle vit notre société occidentale ? Quelles seraient les ombres que nous prenons pour des réalités, étant accoutumés à leur présence depuis notre naissance ? Quelles sont ces opinions partagées par tous et dont l'opinion contraire n'est pas tolérée ? Nous serions tentés de répondre avec fierté qu'il n'y en a plus à notre époque, car justement, à l'encontre des sociétés ethnocentristes du passé, nous tolérons aujourd'hui la diversité des opinions et des modes de vie. Pourtant, et c'est justement là où apparaît le côté insidieux de la Caverne d'aujourd'hui sur lequel nous reviendrons plus loin, il subsiste bel et bien au moins une opinion que notre société ne tolère aucunement : celle qui ne tolère pas la diversité des opinions.

En effet, il fait partie de l'expérience de chaque personne qui a tenté de discuter un peu avec son entourage que bien des gens aujourd'hui sentent rarement le besoin de justifier de manière exhaustive les actes qu'ils posent ou les opinions qu'ils ont. Souvent, « c'est mon choix » et « c'est mon opinion » suffisent, puisqu'une des conséquences découlant de la vie dans un pays « libre » est qu'il nous faut respecter la « liberté » d'autrui, dans la mesure où celle-ci n'empiète pas sur la « liberté » des autres. À la moindre insinuation que nous refusons de nous satisfaire d'une diversité des opinions et que nous demandons davantage que ces justifications incomplètes, nous sommes qualifiés d'insensés. Nous nous faisons rapidement dire que le monde n'est pas blanc ou noir, qu'il n'y a pas qu'une seule vérité, que nous sommes fermés d'esprit, etc. Notre thèse serait qu'un tel réflexe est davantage induit par la coutume (c'est-à-dire par les habitudes et les opinions courantes) que découvert à l'aide d'une véritable réflexion et d'une profonde remise en question.

La tolérance à la diversité des opinions, l'idée que la vérité est relative, voilà la grande opinion courante dont chacun a été nourri avant même qu'il ne commence à réfléchir, voilà cette coutume qui après des années de fréquentation incessante de notre part semble si évidente que nous ferions n'importe quoi pour la défendre. Cependant, croire que cette idée reçue est la seule ombre tapissant le mur de notre Caverne est faux. Il y en a certainement d'autres, et très certainement davantage que les auteurs de ce texte ne le soupçonnent. À titre d'exemple, mentionnons seulement les évidences que la justice consiste en un traitement égal de chacun et que la liberté consiste en la possibilité de faire ce que l'on veut sans empiéter sur la liberté du voisin. Nous n'aborderons toutefois pas ces autres opinions courantes, faute de les avoir suffisamment examinées.

Pour revenir à la grande idée reçue de notre société, un excellent moyen de mettre en lumière la faiblesse de cette opinion sur les opinions est de l'explorer afin d'y trouver certaines anomalies ou certaines contradictions. Tout d'abord, il peut être constaté que nos propres opinions restent à peu près toujours dans le sillage de la pensée du moment et que par conséquent, restant dans l'air de notre temps et de notre lieu, nous nous remettons très rarement totalement en question[2]. Il est facile de nous convaincre de ceci en observant qu'à chaque époque et en chaque lieu a régné une opinion courante, une coutume, de laquelle n'ont dérogé que quelques personnes. Pensons seulement aux sociétés pour lesquelles il est évident que l'aristocratie était, ou est encore, le meilleur régime, ou que l'homme se réincarne lorsqu'il meurt, ou que les mariages doivent être décidés par les parents. Chaque personne, dès son enfance et avant de commencer à réfléchir, absorbe comme une éponge la coutume de son milieu ; et si nous étions nés ailleurs, il y a fort à parier que nous aurions entamé notre vie de réflexion en prêtant foi à des opinions bien différentes. D'ailleurs, nous disons bien que les parents transmettent (comme dans transvider) leurs valeurs à leurs enfants. Face à ce constat, nous sommes bien obligés d'admettre que sont rares, sinon inexistantes, les personnes qui se sont examinées jusqu'au fond, la force de la coutume étant telle qu'elle en rend notre détachement ardu. La première anomalie que nous soulignons dans la coutume actuelle est donc qu'elle tolère, au point d'approuver d'avance, toute opinion irréfléchie. Nous ne voyons aucun problème, aucune contradiction, à ce qu'un individu d'une autre ethnie ou d'une autre religion que la nôtre ait des habitudes et des opinions totalement différentes des nôtres. Nous le laissons tranquille en autant qu'il nous laisse tranquille. « Ce sont ses valeurs, il a droit à son opinion. » disons-nous. Oui, mais d'où viennent nos valeurs et nos opinions, réellement ? N'est-ce pas de cette coutume dont nous venons de voir la force ? Nul ne voit de problème à ne plus se remettre en question, car chacun croit avoir déjà, en gros, effectué ce travail et détenir à présent une vision juste de la réalité et de comment vivre une vie humaine heureuse[3]. Pourtant, ceux qui ont entamé cet examen de soi savent à quel point il s'agit d'un travail ardu d'une longueur insoupçonnée. En effet, un regard soucieux constatera que l'écrasante majorité des opinions que nous tenons pour nôtres n'ont été que transvasées en nous. Nous avons littéralement été enchaînés à toutes nos opinions.

Habituellement, notre difficulté à nous libérer de la coutume sera due à notre manque de lucidité et d'humilité. La lucidité est nécessaire afin de pouvoir repérer, lorsqu'elles sont visibles, certaines subtiles contradictions ou anomalies dans la coutume dans laquelle nous baignons, tandis que l'humilité servira à conserver un doute sur notre manière de penser, afin d'être plus attentifs à certaines bizarreries de notre coutume que nous ne voyons pas encore. Nous serons alors plus ouverts à la réfutation et à la remise en question. Mais puisque la force de la coutume est si grande que, comme Montaigne le disait avec raison, elle endort notre jugement[4] (ce qui arrive par exemple à ceux qui sont si habitués à considérer les femmes et les hommes comme des égaux qu'ils ne voient plus certaines différences fondamentales entre eux) et qu'elle nous fait aussi croire invraisemblable ce qui n'est qu'inusité[5] (tout comme il a paru invraisemblable que la terre puisse être ronde aux premiers qui ont eu vent de cette théorie, et tout comme il paraît aujourd'hui complètement invraisemblable pour nous que celle-ci soit autre chose que ronde[6]), tout ceci rend incroyablement difficile un regard le moindrement objectif sur les choses.

Par conséquent, n'est-il pas absurde d'accepter que chaque personne se satisfasse de sa propre opinion, après avoir vu que nos opinions sont à peu près toujours le reflet de notre milieu et qu'il nous est très difficile de les remettre en question ? En valorisant la diversité des opinions, en encourageant la population à croire qu'ils ont le droit de croire ce qu'ils veulent, ne décourageons-nous pas la remise en question de chaque individu et n'encourageons-nous pas l'illusion et l'ignorance double ? Y a-t-il une devise plus paresseuse que « Je respecte ton opinion en autant que tu respectes la mienne », pourtant on ne peut plus populaire aujourd'hui ?

Mais avant que ce texte soit taxé de dogmatisme et d'intolérance extrême face à la diversité des opinions[7], il serait utile d'introduire une distinction entre deux formes d'ouverture à la diversité, entre deux formes d'ouverture d'esprit. La première, la fausse ouverture d'esprit, celle qui est attaquée ici, est celle qui tolère mollement la diversité des opinions et ne voit même pas l'utilité d'une recherche véritablement profonde à leur sujet. La seconde, la véritable ouverture d'esprit, celle qui est défendue ici, est celle qui considère la diversité des opinions comme une invitation à se questionner sur les causes de celle-ci, comme le début d'une discussion probablement interminable ayant pour but d'ordonner un peu toutes les contradictions, apparentes ou non, au sein des différentes opinions existantes. Cela dit, nous devons en effet être ouverts d'esprit, mais non pas en abolissant toute hiérarchie entre les opinions et les modes de vie, nous assurant de cette manière d'un statu quo des plus nuisibles à notre quête de la vérité. Il nous faut plutôt adopter l'ouverture d'esprit dans le cadre d'une recherche incessante de la vérité qui considère toutes les opinions afin de remettre la nôtre en question et aussi, espérons-le, de la faire progresser.

Cependant, l'ouverture d'esprit actuelle est tout à rebours de celle-là. Ayant à l'esprit la hantise de certains temps passés où une monstrueuse fermeture d'esprit régnait et où la non-adhésion à l'opinion courante pouvait être passible de châtiments horribles, notre société a une peur exagérée d'imposer ou de défendre la moindre opinion. Par conséquent, elle affiche une tolérance absolue à la diversité des opinions, c'est-à-dire à la diversité des aveuglements. Qui plus est, la société actuelle présente cette situation comme un progrès indéniable. Mais en réalité, notre société pourrait n'avoir fait que changer de Caverne, quittant un dogmatisme clair pour se plonger dans un relativisme dogmatique. Et les caractéristiques de cette autre et plus récente Caverne nous incitent à la croire quelque peu insidieuse, c'est-à-dire qu'elle nous semble présenter certains pièges rendant les nœuds de nos liens de prisonniers plus subtils.

Le problème réside dans le fait que, bizarrement, l'opinion courante propre à notre époque possède l'apparence d'une profonde remise en question. En effet, un discours dénonçant nos préjugés, un aveu d'un conditionnement par la culture, une exhortation à être ouvert d'esprit n'est pas sans profondeur. Elle donne l'impression, séduisante mais trompeuse, de sortir d'une Caverne. Cependant, ces beaux discours ne renferment aucun examen sérieux. Leur allégeance aveugle à une vision relativiste du monde où presque rien n'est pesé, comparé, ou hiérarchisé démontre bien que nous sommes toujours au fond d'une Caverne. Prenons l'exemple d'un Occidental qui serait si fermé d'esprit qu'il discréditerait dès la première écoute une musique tribale africaine. Les discours actuels condamneraient un tel comportement, mais seulement au nom du préjugé que toutes les sociétés se valent. Ces discours remettent certaines choses en question, mais non les fondements mêmes de la coutume actuelle ; ces fondements semblent évidents à tous. Ces discours combattent des préjugés, mais seulement au nom d'un plus grand préjugé, et ils ne décrivent les effets du conditionnement par la culture que pour défendre ce que leur culture a conditionné à croire. Ils n'appliquent aucunement les leçons que l'on devrait normalement retirer de l'expérience de l'erreur et de l'ignorance. En effet, la première expérience de l'ignorance double devrait, en nous montrant à quel point il est ridiculement aisé pour ce type d'ignorance de passer inaperçu, nous faire redoubler de vigilance afin de ne plus simplement nous fier à des apparences, si vraisemblables soient-elles. Notre vigilance, par exemple, pourrait se porter sur le droit de vote : quelles sont les caractéristiques d'une personne apte à voter ? Ces caractéristiques se retrouvent-elles en chacun de ceux qui votent ? Se retrouvent-elles en nous ? Ainsi, contrairement à ce que nous entendons depuis que nous sommes nés, le droit de vote ne devrait peut-être pas être accordé à tous les majeurs sans exception. Les premiers aperçus de notre ignorance double devraient alors nous inviter à examiner d'autres opinions que nous tenons pour vraies afin de voir si elles sont justifiées ou si nous étions à nouveau dans l'ignorance double en leur prêtant foi, et c'est à ce moment que nous verrons à quel point une remise en question complète est d'une longueur insoupçonnée.

La Caverne d'aujourd'hui est donc insidieuse puisqu'elle met dans la bouche des prisonniers des idées et des mots dignes de celui qui se serait déjà examiné. Les discours des deux partis ont la même résonance mais pas la même efficacité. Les premiers ont leurs pensées limitées au sillage d'une certaine coutume, les seconds ont pu s'en extirper. Comme il a déjà été dit, les uns comme les autres parlent du danger des préjugés, de la présence d'un filtre sournois créé par la culture, et de l'importance d'être ouvert d'esprit. Cependant, ces discours se ressemblent autant que des homonymes ont le même sens ! Tout comme l'ouverture d'esprit peut être de deux types, les tenants des deux discours entendent deux choses différentes en parlant de préjugés et de culture. Les uns utilisent ce vocabulaire dans cet esprit de tolérance universelle dont nous avons déjà parlé, tandis que les autres n'utilisent ces mots que comme autant de variations du mot « opinion » et, à travers leur tentative de connaître ce qu'est une opinion, redoublent d'ardeur dans leur poursuite du savoir. Pour renchérir, tandis que les uns, pour marquer leur allégeance à la diversité des opinions, ponctuent d'un « je crois » les phrases où ils expriment leur opinion (comme dans « Ceci est beau, je crois »), les autres n'utilisent ces mots que pour signifier la présence d'un doute dans leur affirmation. Ils examinent... En d'autres termes, en prononçant les mots « je crois », les uns insistent sur le mot « je », tandis que les autres insistent sur le mot « crois » : un ferme la porte à ce que l'autre ouvre grand. Mais le fait demeure que les deux ponctuent leurs phrases d'un « je crois » et qu'ils peuvent être confondus, l'un pour l'autre et l'autre pour l'un.

Pour dépasser l'apparente similitude de ces deux façons de penser et peut-être ainsi savoir se reconnaître à travers l'une ou l'autre, il est nécessaire d'examiner notre Caverne et l'Allégorie elle-même sous une autre perspective. Autrement dit, puisque l'homme qui ignore connaîtra lorsqu'il aura de ses yeux vu, sa vue a besoin d'être dirigée et non teintée par celui qui se propose de l'aider à connaître. C'est donc vers cette nouvelle perspective de l'ignorance, celle de l'apprentissage, que nous nous tournons.

Platon décrit les marionnettistes comme ceux qui projettent les ombres, les opinions si chères aux prisonniers. S'ils sont la cause de ce que le prisonnier croit être vrai, on peut penser qu'il en va de même pour le prisonnier d'aujourd'hui, celui qui « nous ressemble[8] ». De plus, il semble juste de supposer que les marionnettistes soient plus lucides que les prisonniers. D'une certaine façon, ils savent que les ombres ne sont pas les choses mêmes. En nous rapportant à notre condition, ceux qui nous font percevoir les ombres de notre Caverne devraient être plus savants que nous. Dans l'examen qui se poursuit, nous tenterons donc de cerner le chemin par lequel les marionnettistes d'aujourd'hui arrivent à voir plus clair que nous. Ce chemin pourrait s'avérer plus éclairant que l'ombre qu'ils nous projettent. De fait, de même que la connaissance des raisons et des moyens menant à poser une action est un critère pertinent pour juger de cette action ; de même, un examen attentif de ce qui amène les marionnettistes à nous projeter une ombre aidera sans doute à saisir toute la lucidité de leur enseignement. En projetant les ombres en lesquelles notre société croit, ils soutiennent lucidement que l'homme est complètement déterminé par la coutume ou qu'il ne peut jamais s'extirper totalement de l'opinion. En questionnant le type de « je crois » ponctuant leurs phrases, nous essaierons de comprendre ce qui les rend plus lucides que les prisonniers peints dans la première partie de ce texte. Nous avons soulevé la subtilité des chaînes du prisonnier, maintenant, en suivant les pas de nos marionnettistes, c'est l'origine de cette subtilité que nous examinerons.

C'est en raison des marionnettistes de la Caverne d'aujourd'hui que l'opinion courante actuelle affirme qu'il est inutile de juger des autres cultures ou des autres opinions, notre jugement étant inévitablement biaisé ou corrompu par notre propre culture ou notre propre opinion. Ceux-ci sont convaincus que nous ne pouvons pas sortir de la Caverne, car l'opinion est pour tout homme la limite de la connaissance. Tout n'est qu'ombre. Et cette opinion que tout n'est qu'ombre se veut encore une ombre. Puisque l'homme est voué à demeurer dans l'opinion, il serait de fait absurde de valoriser celui qui entreprend de questionner ce que tous savent déjà. Ainsi, nous comprenons mieux pourquoi un scientifique qui trouverait le gène du tueur en série serait plus valorisé aujourd'hui qu'un homme remettant en cause la méthode scientifique elle-même : l'un fait progresser[9], l'autre questionne l'idée même du progrès. Dans cet exemple, il est important de souligner que c'est le marionnettiste d'aujourd'hui qui incite à honorer le premier homme plutôt que le second. On peut ainsi dire que celui qui sait le plus et donc le mieux est celui qui innove davantage dans le sens de cette même opinion.

Pourtant, et bizarrement, ceux qui savent le mieux pensent souvent eux-mêmes s'être libérés de l'influence de l'opinion ambiante. Autrement dit, lorsque nos marionnettistes affirment que l'homme est circonscrit à ce que la coutume lui permet, ils pensent s'en être quelque peu libérés en l'affirmant. Nous remarquons sur ce point qu'il n'est pas rare qu'un homme se considère plus lucide lorsqu'il prend conscience de son aveuglement. Pour s'en laisser convaincre, nous n'avons qu'à penser au nombre de fois où nous avons cru avoir compris quelque chose de nouveau, pensant à ce même moment dire plus vrai qu'auparavant. De même, nous pourrions affirmer que presque tous les philosophes[10], en écrivant, ont cru dire quelque chose de plus vrai sur le monde dans lequel ils vivaient. Ceux qui nous suivent et l'affirment, constateront que la lucidité et la démarche de nos marionnettistes obligent donc à considérer qu'ils pensaient nous révéler quelque chose de plus vrai en proclamant que tout n'est qu'opinion et que nous sommes limités par la coutume.

Prenons le cas de Durkheim, le père de la sociologie. Pensa-t-il être à l'abri de l'influence de sa société en créant cette nouvelle science ? Il savait, comme sa science le stipule, que ses découvertes étaient le produit de l'influence de la société sur lui. Très lucide, à l'image de ceux qui soutiennent que l'homme est limité par la coutume, il justifiait sa science comme un effet de sa société. Continuant dans cette même voie, ne devons-nous pas dire que l'homme qui soutient rationnellement être sous le joug de la coutume doit soutenir que c'est encore la coutume qui lui permet de faire ce même constat ? Or, nos marionnettistes, qui tiennent un tel discours au sujet de l'impossibilité de se libérer de la coutume, semblent être de deux types : le maître, qui en ferait lui-même l'expérience et les élèves qui le croient par autorité[11]. C'est ainsi qu'en philosophie on peut distinguer les grands philosophes qui marquent leur époque et les penseurs qui s'en inspirent. Cette différence est cruciale. Pour bien la saisir, il faut revenir à la distinction des deux façons de dire « je crois ».

En voulant replacer le marionnettiste dans un des deux partis[12], on se bute d'abord à une difficulté : le marionnettiste est celui qui influence un homme à dire « je crois » en insistant sur le « je ». Autrement dit, c'est parce qu'il y a des hommes qui ont réfléchi pour dire que tout n'est qu'opinion que d'autres, les prisonniers, peuvent le penser sans y avoir réfléchi[13]. Or, qui s'est assez examiné pour être véritablement de ces marionnettistes qui savent plus que le simple prisonnier ? La distinction du maître et de l'élève est importante ici justement parce qu'elle permet de différencier les marionnettistes puissants de ceux qui projettent une ombre sous leur autorité. Pour ne pas nous confondre avec le sens coutumier des mots « élèves » et « maîtres »[14], gardons toujours à l'esprit que le maître jette les bases sur lesquelles l'élève ne fait que construire[15] puisqu'il a confiance en son autorité. Cette relation maître-élève est-elle la même que la relation éducateur-prisonnier de l'Allégorie ? Pour y répondre, il faut mieux la peindre en suivant les pas du maître.

La différence entre le maître et l'élève se situe au niveau de la profondeur de leur examen, c'est-à-dire au niveau de la lucidité. Pour mieux le voir, donnons deux exemples de relation maître-élève. Nous observons premièrement que l'auteur moderne qui, d'un examen réel de ses expériences et de celles du passé, suggéra le premier que l'homme est libre de par la faculté qu'il a de s'adapter, eut une influence considérable sur notre conception de la liberté et de l'égalité. De fait, on entend communément que plusieurs révolutionnaires français en 1789 se sont inspirés de Rousseau dans leurs revendications ; avec pour résultat qu'aujourd'hui, les hommes démocratiques croient que tout un chacun mérite de conserver une bonne part d'indépendance personnelle et qu'en ce sens, chacun est digne d'être libre. Deuxièmement, pour renchérir sur ce constat, un philosophe contemporain a pu soutenir que l'homme était sans nature, qu'il n'était que le produit d'une tradition qui parle en lui et par laquelle il s'affirme et se choisit constamment. Si chacun attribue la valeur aux choses selon sa volonté, si un artiste s'affirme dans son œuvre et offre de nouveaux critères du beau, on se rapproche alors considérablement de l'opinion du relativisme qui est projetée sur le mur de notre Caverne. Pour mieux voir l'influence qu'a pu avoir de telles affirmations de ce philosophe sur l'élève d'aujourd'hui, prenons un exemple tiré de la peinture. Lorsqu'un profane regarde une toile toute blanche dans un musée, il lui faut parler longtemps avec l'artiste[16] qui l'a peinte, la situer dans son époque et dans son courant artistique pour comprendre en quoi elle révèle quelque chose d'autre que sa couleur blanche. La toile devient intéressante comme création, comme pure expression du « Je crois ». L'art aujourd'hui est avant tout considéré comme « création » et la vérité humaine est avant tout affirmation de ses opinions[17]. Ainsi, comme pour Durkheim, si Rousseau et Nietzsche proposaient quelque chose de nouveau à l'humanité, ils savaient ou croyaient pourtant s'être libérés de l'opinion ambiante et des coutumes de leur époque en le faisant ; ce qui n'est évidemment pas la prétention de l'homme démocratique ou de l'artiste qui vivent conformément aux coutumes de leur époque. Autrement dit, affirmer à la manière du maître que nous sommes contraints par le filtre qu'impose la coutume à nos yeux, c'est voir plus que de simplement dire sous son autorité. Voir notre filtre, c'est voir plus que de voir par lui. De sorte que le maître, qu'il soit Rousseau, Nietzsche, Durkheim ou Descartes, voit plus qu'un homme, un élève, qui ne ferait que voir par ce filtre nouvellement révélé.

Malgré tout, et avec raison, l'élève, celui qui brode autour du même constat que le maître, pourrait vouloir corriger nos propos sur le maître en démontrant l'impossibilité pour quiconque de voir ce par quoi il voit. Selon l'élève, le maître a justement bouclé la boucle de la connaissance humaine, il n'a fait que le tour du cercle, il n'est jamais sorti de l'opinion. Comment l'homme peut-il être limité à l'opinion si le maître doit en sortir pour l'affirmer ? Comment dire que tout n'est qu'opinion sans le proposer comme vérité ? En plus de cette impossibilité logique, l'élève aura constaté comment un homme est influencé par la coutume sous l'enseignement du maître. Il voit que la plupart des hommes considèrent la démocratie comme le meilleur régime, qu'ils tiennent le respect comme une valeur première seulement parce que l'opinion commune la valorise. Se fiant par contre à ce qu'il voit, notre élève pourra même ajouter que son maître demeure dans l'opinion en révélant que tout n'est qu'opinion. D'ailleurs, beaucoup soutiennent que tout n'est qu'opinion après avoir constaté l'emprise de la coutume et la faiblesse de la raison. L'élève surpasserait-il ainsi son maître ?

L'argument soutenant qu'on ne peut connaître et que nous sommes limités à ce que notre culture nous enseigne est certes séduisant, mais problématique. Car comment peut-on accuser la raison d'être faible et limitée à l'opinion alors que ce simple constat en appelle à une force certaine de la raison ? Le marionnettiste qui veut justifier son opinion doit nécessairement donner une valeur à ce que lui permet sa raison. En ce sens, le maître et l'élève s'entendent sur les raisons d'une telle opinion sur la coutume ou sur l'opinion comme limite de la connaissance humaine. Pourtant, et c'est là qu'il se distingue, l'élève n'a pas fait l'expérience de la faiblesse de sa raison de la même façon que le maître : l'élève la croit faible, tandis que le maître, c'est en la croyant forte qu'il a pu voir sa faiblesse. L'élève doit de manière très incertaine à son ignorance double ce que l'expérience de l'ignorance simple semble avoir appris au maître. Autrement dit, le maître voit quelque chose de nouveau par l'activité de sa raison (elle est faible) tandis que l'élève croit qu'elle est faible sous l'autorité du maître. Cette ultime différence repose sur le fait que l'élève oublie trop souvent que le maître a longuement fréquenté les livres et observé ses expériences avant de mieux comprendre les choses. L'amour, l'amitié, la jalousie, la colère, ce qui est considéré comme injuste, bien ou vrai furent des expériences vécues bien avant de « savoir » qu'elles ne sont que des opinions ou des réalités auxquelles seule notre singularité peut donner une valeur. L'élève oublie donc que les philosophes qui influencent l'opinion dans laquelle nous baignons sont ceux qui ont eux-mêmes réagi par étude et examen à celle de leur temps. Or, comment l'élève pourrait-il être lucide par l'enseignement de son maître si ce dernier ne valorise justement pas la démarche qui lui a permis de devenir lucide ? Si le maître était un véritable éducateur, ne devrait-il pas au contraire valoriser l'examen qui lui a permis de saisir que tout n'est qu'opinion ?

Si certains philosophes n'évoquent plus le passé ou ne le font que dans le but de montrer ses erreurs, c'est peut-être parce qu'eux-mêmes n'ont pas compris son importance. Leurs élèves se croient rationnellement limités à l'opinion parce qu'eux-mêmes ne s'en sortent pas consciemment. Autrement dit, si le maître dit quelque chose de plus vrai que l'élève, le maître ne comprend pas tout à fait pourquoi. De sorte qu'un tel maître n'est pas encore à l'image de l'éducateur que nous présente Platon. Il n'est pas un bon éducateur car il ne fait que montrer l'inutilité du mouvement de la sortie et du retour dans la Caverne présenté dans l'Allégorie. On se l'imagine très bien dire aux élèves : « Restez là où vous êtes, tout n'est qu'opinion. Vous voyez, le chemin que j'ai parcouru, l'examen que j'ai fait, me ramène ici. » On se le figure très bien disant par la suite aux plus intéressés d'entre eux : « Vous voyez, ce n'est qu'une opinion ! En voilà une autre et une autre encore, vous voyez ! » Cette démarche va à l'encontre de la relation entre l'éducateur et le prisonnier qui eux, marchent dans les mêmes pas tout au long de la montée[18].

Cette contradiction dans l'enseignement du maître témoigne surtout de l'ignorance de son savoir. S'il ignore pourquoi il sait plus que l'élève, c'est avant tout parce qu'il manque d'humilité dans sa relation avec celui-ci. Descartes invite à partir des nouveaux fondements que donne sa méthode scientifique sans remettre en cause ses principes d'évidence, de clarté et d'utilité parce qu'il voit bien, comme nos maîtres d'aujourd'hui, que les hommes se posent les mêmes questions depuis l'Antiquité. Son exemple montre efficacement comment l'on peut manquer d'humilité devant nos découvertes. À son image, les marionnettistes de notre Caverne manquent d'humilité parce qu'ils ignorent ce qu'ils ont su voir. Les maîtres ne savent pas pourquoi la statuette qu'ils brandissent est plus vraie que son ombre, pourquoi leur opinion est plus vraie que celle de l'élève. C'est cette méprise qui forme notre Caverne. C'est elle qui produit l'ignorance de nos prisonniers et noue subtilement leurs chaînes. De sorte que le prisonnier, pour être libéré de notre Caverne, ne commencera à gravir la pente ardue qu'une fois l'influence de nos marionnettistes dépassée. C'est dire qu'il faut avant tout que l'élève se détourne de l'enseignement de son maître afin d'entamer la montée que propose l'Allégorie.

Il est bon de répéter que nous avons suggéré que le marionnettiste de notre propre Caverne oublie ou n'a jamais su les raisons véritables qui le font penser être sorti de sa Caverne. Ce manque de lucidité nous faisait croire que nous étions bel et bien dans une Caverne, que le marionnettiste sortait de la Caverne de son temps pour en créer immédiatement une autre, celle d'aujourd'hui, la nôtre. Ces hommes auraient refusé de retourner dans leur première Caverne à la manière du prisonnier libéré de l'Allégorie, parce qu'ils croient pouvoir briser nos chaînes en nous révélant le terme d'une réflexion qu'eux seuls auront entamée. Cette façon d'enseigner de nos marionnettistes (de nos maîtres) est contradictoire et forge notre coutume. Or, se demander comment ce nouveau regard est rendu possible revient à se demander comment un prisonnier peut prendre conscience de ses chaînes, comment l'élève peut se détourner de ses maîtres.

L'homme voit naturellement l'opposition entre le même et l'autre parce qu'il peut justement discuter du même avec l'autre, de l'autre avec lui-même. Notre culture encourage à voir que d'autres avant nous voyaient différemment. Nous comprenons que ce regard sur le passé peut être bienfaisant et nécessaire à celui qui veut connaître[19]. En empruntant le chemin de Platon, en discutant ensemble de l'Allégorie, de sa signification pour nous, nous sommes arrivés, non pas sans effort, à peindre un portrait de notre Caverne, d'une des anomalies qu'elle recèle et à voir la subtilité de nos chaînes. De même, en suivant le cheminement de nos marionnettistes, nous n'avons pu que constater leur méprise : l'origine de cette subtilité. En ce sens, l'Allégorie est bien une apologie de la philosophie parce qu'elle nous invite à connaître et à nous connaître ; elle nous amène à discuter avec nos maîtres comme ils ont su le faire eux-mêmes. La meilleure Caverne est celle peinte par Platon le marionnettiste parce qu'en nous faisant réaliser notre condition, elle nous montre la voie difficile de notre libération. L'éducateur de l'Allégorie, sous la plume de Platon, permet donc à l'élève ce que nos maîtres nous empêchent. Finalement, l'élève qui veut savoir, le prisonnier, a véritablement besoin d'un tel maître, d'un tel éducateur pour y parvenir[20].

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1 Cf. Michel de Montaigne, Essais, I,26, « De l'institution des enfants ».

2 Bien entendu, nous parlons ici d'une remise en question beaucoup plus profonde que celle qui fait de nous des ennemis de la discrimination, des partisans du respect, et des tenants d'autres positions actuellement à la mode.

3 En effet, l'adoption de principes relativistes, en début d'adolescence, loin d'être une remise en question, est plutôt une assimilation de l'opinion ambiante que nous n'étions pas en mesure de comprendre auparavant. L'apparence trompeuse de cette « remise en question » sera traitée plus loin.

4 Cf. Ibid., I,23, « De la coutume et de ne changer aisément une loi reçue ».

5 Cf. Ibid., I,27, « C'est folie de rapporter le vrai et le faux à notre suffisance ».

6 En effet, pour l'observateur attentif, cette invraisemblance sera davantage due à notre accoutumance à ce ouï-dire qu'à ce que nous aurons vu par nous-mêmes.

7 Il serait d'ailleurs possible d'expliquer cette sensibilité comme étant exacerbée par les discours actuels de nivellement.

8 Platon, République, 515a.

9 Aujourd'hui, la majorité des hommes pense que le progrès scientifique est quelque chose de bon. Puisque tous savent que le progrès est bon, l'idée de progrès fait partie de l'opinion commune et il serait stupide de le questionner. Dans la première partie, nous avions donné plusieurs autres exemples de ces évidences.

10 Nous sommes conscients que notre propos mériterait certainement un développement plus attentionné. Or, si nous le laissons de côté, c'est qu'il nous éloignerait et viendrait compromettre le mouvement et le propos de ce texte ; l'important n'est pas tant le nom associé à l'exemple mais la tendance naturelle qui anime toute personne qui croit savoir à l'égard de ceux qui ignorent. Sur ce point, le philosophe est semblable à tous les hommes.

11 Tout comme l'homme peut croire la terre ronde parce qu'il l'a lui-même constaté ou parce qu'il s'est fié au constat d'autrui, des sociologues ont pu s'inspirer du père de la sociologie de l'une de ces deux manières.

12 Comme nous l'avions évoqué précédemment, ceux qui insistent sur le « je », ponctuant d'un « je crois » les phrases où ils expriment leur opinion, constituent le premier parti. Les autres qui insistent sur le « crois », employant le « je crois » pour signifier la présence d'un doute dans leur affirmation, forment le second.

13 En ce sens, le marionnettiste, lorsqu'il a suffisamment réfléchi, est d'un troisième type parce qu'il dit maintenant « je crois » en insistant sur le « je » à la lumière d'un examen semblable à celui qui insiste sur le « crois ». En sorte qu'il donne plus lucidement le même sens à ce « je » que l'élève ou le prisonnier qui s'en inspirera.

14 Ces termes renvoient communément à la relation entre un professeur et son élève. Prise en ce sens, la distinction faite ici pourrait sembler éphémère parce qu'un élève devient souvent professeur. Il est crucial de prendre une certaine distance avec ces considérations factuelles, sans pour autant les oublier complètement, pour bien comprendre le sens réel de la différence entre le maître et l'élève.

15 Nous voulons bien faire sentir le caractère cartésien de cette démarche du maître envers l'élève. Descartes nous invite tous dans la sixième partie du Discours de la méthode à bâtir sur les bases de sa méthode. Il parle d'ailleurs en ces mots : « Et en un mot, s'il y a au monde quelque ouvrage qui ne puisse être si bien achevé par aucun autre que par le même qui l'a commencé, c'est celui auquel je travaille. Il est vrai que, pour ce qui est des expériences qui peuvent y servir, un homme seul ne saurait suffire à les faire toutes ; mais il n'y saurait aussi employer utilement d'autres mains que les siennes, sinon celles des artisans ou telles gens qu'il pourrait payer et à qui l'espérance du gain, qui est un moyen très efficace, ferait faire exactement toutes les choses qu'il leur prescrirait. » Ainsi, comme Descartes amène les hommes à voir par les yeux de sa méthode claire et évidente, le maître invite à voir le monde à partir de ce qu'il y découvre.

16 L'artiste n'est-il pas l'élève par excellence de notre Caverne ?

17 Nous pensons par exemple à la liberté d'expression qui évoque assez bien le statut de la connaissance comme affirmation de soi. Dans notre Caverne, l'homme connaît dans la mesure où il exprime ses opinions, ses valeurs.

18 Platon, op. cit., 515e : « Et si, de là, repris-je, quelqu'un le traînait de force le long de la montée rude et escarpée et ne le relâchait pas avant de l'avoir entraîné à l'extérieur, à la lumière du soleil... »

19 Il s'agit de la véritable ouverture d'esprit évoquée plus tôt.

20 Le point d'arrivée pourrait être quasiment le même que le point de départ sans pour autant que l'examen ait été vain. Nous semblons toujours partir et retourner à l'opinion ; est-ce dans ce mouvement lui-même que nous savons ? Si c'est le cas, il faut avoir doublement le courage de lui donner la valeur qu'il mérite



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