Sujet: La Fontaine, Le Loup et l'AgneauSam Mai 14, 2011 12:50 am
Spoiler:
La Fontaine, Le Loup et l’Agneau
Introduction : La Fable est un récit argumentatifsuivi d’une morale
Problématique : Comment La Fontaine construit-il sa critique de la justice de son temps pour qu’elle soit plaisante et que le lecteur y adhère ?
I. Inégalité loup/agneau, marquée par l’inégalité physique
1) Supériorité physique du Loup
- V23 -> agneau 4 syllabes : « Je n’en ai point » et loup 6 syllabes : « C’est donc quelqu’un des tiers »
- « au fond des forêts » V27 : loup le mange au fond de la forêt -> il est lâche
!
2) Un agneau faible et innocent
- appelle le loup « Votre Majesté » V10 -> infériorité
- « Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage » V7 = agression verbale -> domination
3) Inégalité dénonçant l’injustice de son temps
- inégalité annoncée dès le début par la maxime « La raison du plus fort est toujours la meilleure » V1
- allégories du loup et de l’agneau : représentent une classe sociale de la société de Louis XIV
II. Inégalité dans l’argumentation
1) Médiocrité des arguments du Loup
- « Et je sais que de moi tu médis l’an passé » V19 : affirme sans preuves « et je sais que » : pas de source
- « Tu la troubles, reprit cette bête cruelle » V18 -> mauvaise foi du loup
- « On me l’a dit, il faut que je me venge » V26 : « on » -> rumeur, faux témoignage, toujours sans aucune source, aucune preuve
2) Le discours de l’Agneau, un discours argumenté
-
- utilise des arguments rationnels : il se désaltère « plus de vingt pas au-dessous d’Elle » V15 donc ne peut troubler son breuvage -> preuve
+ « tu médis l’an passé. | Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né » V20 -> question rhétorique, réfute l’argument du loup par un fait rationnel
- et insiste sur sa jeunesse « je tête encore ma mère » V21 -> encore une preuve de son innocence
3) L’échec de l’argumentation
- échec annoncé dès le premier vers « la raison du plus fort est toujours la meilleure » V1 -> le plus fort, le loup, va remporter
- L’agneau cherche à convaincre, à persuader et délibère :
Et pourtant, rien n’y fait, le loup est de mauvaise foi : « tu la troubles » V18
- « Je n’en ai point » V23 -> réponse courte, sans argument : l’agneau sait qu’il ne peut plus rien faire
- L’Agneau a beau argumenter, rien n’y fait, il abandonne au vers 23, l’argumentation a échoué
III. Un récit vivant pour plaire en instruisant
1) Instruire par une morale
- maxime au début illustrée à travers tout le texte : « La raison du plus fort est toujours la meilleure » V1 : Polysémie de « fort » -> intelligence ? force physique ? -> réponse aux vers 28-29 : « Le loup
2) Des allégories pour faciliter la compréhension
- allégories durant tout le texte : celle du Loup et celle de L’Agneau
- + donner des exemples, des images plus simples qui restent en tête et permettent d’expliquer les phénomènes de société assez simplement
- les images allégoriques du Loup et de L’Agneau permettent de plaire tout en faisant passer une leçon ou une critique
3) Structure de la fable
- inégalité de la taille des vers : octosyllabes : « Ne se mette pas en colère » V11, décasyllabes : « Et que la faim en ces lieux attirait » V6, alexandrins : « Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? » V7 -> créé une inégalité : rend le texte vivant donc plaisant à lire
- alternance morale : au début et à la fin | récit -> instruire et plaire : « placere et docere »
Conclusion : Dans cette fable du « Loup et l’Agneau », de son recueil des Fables, Jean de La Fontaine construit sa critique de l’injustice en se servant de deux personnages allégoriques, un Loup affamé, cruel et puissant, et un Agneau jeune et frêle, qui entrent en conflit.