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 DU BREVET AU BAC :: LECTURES ANALYTIQUES ET COMMENTAIRES :: La peste, Camus, texte 5

La peste, Camus, texte 5

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clarisse78




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Inscrit le: 12 Mar 2011
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MessageSujet: La peste, Camus, texte 5  Posté leVen Juin 17, 2011 1:45 pm Répondre en citant

Texte 5, La Peste Camus




le texte:

Du port obscur montèrent les premières fusées des
réjouissances officielles. La ville les salua par une longue et
sourde exclamation. Cottard, Tarrou, ceux et celle que
Rieux avait aimés et perdus, tous, morts ou coupables,
étaient oubliés. Le vieux avait raison, les hommes étaient
toujours les mêmes. Mais c'était leur force et leur innocence
et c'est ici que, par-dessus toute douleur, Rieux
sentait qu'il les rejoignait. Au milieu des cris qui redoublaient
de force et de durée, qui se répercutaient longuement
jusqu'au pied de la terrasse, à mesure que les gerbes
multicolores s'élevaient plus nombreuses dans le ciel, le
docteur Rieux décida alors de rédiger le récit qui s'achève
ici, pour ne pas être de ceux qui se taisent, pour témoigner
en faveur de ces pestiférés, pour laisser du moins un
souvenir de l'injustice et de la violence qui leur avaient été
faites, et pour dire simplement ce qu'on apprend au milieu
des fléaux, qu'il y a dans les hommes plus de choses, à
admirer que de choses à mépriser.
Mais il savait cependant que cette chronique ne pouvait
pas être celle de la victoire définitive. Elle ne pouvait être
que le témoignage de ce qu'il avait fallu accomplir et que,
sans doute, devraient accomplir encore, contre la terreur
et son arme inlassable, malgré leurs déchirements personnels,
tous les hommes qui, ne pouvant être des saints et
refusant d'admettre les fléaux, s'efforcent cependant d'être
des médecins.
Écoutant, en effet, les cris d'allégresse qui montaient de
la ville, Rieux se souvenait que cette allégresse était
toujours menacée. Car il savait ce que cette foule en joie
ignorait, et qu'on peut lire dans les livres, que le bacille de
la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, qu'il peut rester
pendant des dizaines d'années endormi dans les meubles et
le linge, qu'il attend patiemment dans les chambres, les
caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses, et que,
peut-être, le jour viendrait où, pour le malheur et l'enseignement
des hommes, la peste réveillerait ses rats et les
enverrait mourir dans une cité heureuse

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