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 DU BREVET AU BAC :: LECTURES ANALYTIQUES ET COMMENTAIRES :: Le confiteor de l'artiste de Baudelaire

Le confiteor de l'artiste de Baudelaire

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Capucine




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MessageSujet: Le confiteor de l'artiste de Baudelaire  Posté leVen Juin 24, 2011 11:10 pm Répondre en citant

Première partie : Le confiteor de l’artiste, Baudelaire




BAUDELAIRE








LECTURE ANALYTIQUE N ° 3

- Support : « Le confiteor de l’artiste » de Baudelaire

- Problématique : Comment Baudelaire explique-t-il le Beau ?

Le Confiteor de l’artiste (= confessions de l’artiste) est un texte en prose qui a une consonance poétique grâce aux sonorités, son rythme, son écriture imagée et aérée. Baudelaire détail son point de vue de l’esthétique où il dénonce que le Beau ne peut être représenté. Il est dans un mal être, qui est le Spleen.

I ) Extérieur / intérieur

- Le texte est divisé en 4 paragraphes : les 2 premiers représentent l’idéal (pensées positives) alors que les 2 derniers représentent le spleen (pensées négatives).

Nous constatons dans les 2 premiers paragraphes qu’une sensation et un moment sont rattachés (l. 1) alors que dans les deux autres sont mis en relation le lieu et le plaisir (l. 5). La sensibilité humaine perçoit les temps et les lieux qui deviennent une source d’inspiration.

- Le registre lyrique est ici représenté : sont mis en évidence les profonds sentiments du Moi face à la nature. Par les « fins de journées d’automne », Baudelaire donne une connotation de la mort.

- Le « ciel » et la « mer » accentuent la notion d’extérieur afin de faire ressortir l’hyper sensibilité du poète.

- La synesthésie (sensations, perceptions et sentiments) décrit l’intérieur. Mais nous sommes face à des sentiments contradictoires puisque « grand délice » s’oppose au champ lexical de la souffrance : « douleur », « sensation », « isolement », « délice ».

- Le poète ne peut être en osmose avec le monde, que si sa pensée est harmonieuse : énumérations négatives « sans arguties, sans syllogisme, sans déduction ». Le monde lui offre des sensations qui lui permettent de comprendre la synesthésie.

II ) La progression de la réflexion

- Le présent de l’indicatif dans les premières strophes évoque un présent immédiat qui nous donne l’image du poète devant la nature : avec l’assonance en « i » et allitération en « s » on est dans le registre lyrique de l’auteur.

- Il choisit de longs mots « délicieuses, « incomparables » qu’il renforce par un champ lexical de la démesure : « intensité », « infini », « immensité »…

- Il juxtapose des noms communs abstraits qui évoque la souffrance : « solitude », « silence »…

- « Toutefois » indique une modification des sensations

- Il y a une progression (de l’intérieur) en 3 étapes :
- « deviennent bientôt trop intenses »
- « malaise et souffrance »
- « vibrations criardes et douloureuses »
Souffrance extrême au contact du monde extérieur

- Dans la dernière strophe, « et » indique une continuité et une intensification de la douleur ; nous retrouvons aussi les éléments de la 1er strophe repris de façon négative.

- « Maintenant » introduit la situation d’énonciation sans que le moment présent soit identifié avec certitude.

III ) Un dilemme

- La nature occupe une place importante dans la 1ère strophe alors que dans la dernière, elle apparait comme la source d’inspiration du poète qui lui est hostile.

- Des termes négatifs sont présents dans ce texte : « me révolte », « frayeur ». On passe d’une communication entre le poète et la nature à un refus. Il y a un retournement de situation. L’auteur est face à un dilemme : « renoncer au beau ou entrer dans des souffrances éternelles ? » (question de rhétorique)

- Baudelaire ne peut pas être en harmonie avec l’intérieur et l’extérieur. Cependant l’intensité de l’extérieur prendra toujours le dessus puisque la nature est insensible à la douleur qu’elle provoque.

- Confiteor de l’artiste est un poème où le poète avoue son erreur (= ambition démesurées) d’avoir cru pouvoir déchiffré la nature aisément. Le Beau se défile est insaisissable.

- Conclusion : Dans ce poème, Baudelaire est déchiré entre son désir du Beau et sa souffrance de ne pouvoir l’atteindre. Son travail intellectuel et son raisonnement sont exprimés dans ce texte par un rythme particulier donné par les structures des phrases, les paragraphes, les procédés… L’écriture dans ce cas ne pourrait elle pas être une réponse possible à la souffrance du poète ?

TEXTE :

Que les fins de journées d’automne sont pénétrantes ! Ah ! pénétrantes jusqu’à la douleur ! car il est de certaines sensations délicieuses dont le vague n’exclut pas l’intensité ; et il n’est pas de pointe plus acérée que celle de l’Infini.
Grand délice que celui de noyer son regard dans l’immensité du ciel et de la mer ! Solitude, silence, incomparable chasteté de l’azur ! une petite voile frissonnante à l’horizon, et qui par sa petitesse et son isolement imite mon irrémédiable existence, mélodie monotone de la houle, toutes ces choses pensent par moi, ou je pense par elles (car dans la grandeur de la rêverie, le moi se perd vite !) ; elles pensent, dis-je, mais musicalement et pittoresquement, sans arguties, sans syllogismes, sans déductions.
Toutefois, ces pensées, qu’elles sortent de moi ou s’élancent des choses, deviennent bientôt trop intenses. L’énergie dans la volupté crée un malaise et une souffrance positive. Mes nerfs trop tendus ne donnent plus que des vibrations criardes et douloureuses.
Et maintenant la profondeur du ciel me consterne ; sa limpidité m’exaspère. L’insensibilité de la mer, l’immuabilité du spectacle, me révoltent… Ah ! faut-il éternellement souffrir, ou fuir éternellement le beau ? Nature, enchanteresse sans pitié, rivale toujours victorieuse, laisse-moi ! Cesse de tenter mes désirs et mon orgueil ! L’étude du beau est un duel où l’artiste crie de frayeur avant d’être vaincu.

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