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 DU BREVET AU BAC :: DISSERTATIONS :: Le genre de la fable a t'il perdu sa vocation originelle?

Le genre de la fable a t'il perdu sa vocation originelle?

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MessageSujet: Le genre de la fable a t'il perdu sa vocation originelle?  Posté leSam Jan 15, 2011 7:16 pm Répondre en citant

séquence l'argumentation :


Sujet :
Le genre de la fable a t'il perdu sa vocation originelle?


Vous trouverez ci-dessous une proposition de plan.

Introduction :
le genre de la fable semble avoir perdu
depuis longtemps sa vocation initiale. Il ne serait plus
aujourd’hui que prétexte à spectacle et à délectation
poétique. C’est déjà beaucoup ! Mais est-il bien sûr
que le genre ait perdu de sa fonction originelle ?
I. Vertus de la fable en tant qu’apologue.
II. L’intérêt de la fable c’est son histoire
III. Liens entre littérature et morale

I. Les fables sont des petites histoires aptes à
développer sagesse et vertu.


1. Des raisons liées à la nature même de l’apologue,
qui est fait pour être l’association d’un récit et d’une
moralité (le plus souvent explicite, quelquefois
implicite) : « L’apologue est composé de deux parties,
dont on peut appeler l’une le corps et l’autre l’âme. Le
corps est la fable ; l’âme ; la moralité » (La Fontaine,
préface de 1668).

2. Des raisons historiques : dans l’Antiquité (Phèdre,
Ésope), l’apologue revêt clairement une dimension
didactique. La Fontaine lui-même écrit pour l’instruction
morale et politique du Dauphin. Bien plus tard, la fable
sera le véhicule privilégié de la morale dans les écoles
de la République. On notera en outre que la fable est
étymologiquement « parole » : c’est dire tout le pouvoir
de convaincre et persuader qu’elle suppose.

3. Des raisons d’universalité : les leçons de l’apologue
sont des leçons transversales ; chaque âge, chaque
époque, chaque culture peut s’y reconnaître : l’histoire
de l’apologue nous fait connaître les chemins qu’il a
parcourus de la Grèce antique à la France des Lumières,
en passant par l’Inde (Pilpay) ou la Cour de Louis XIV. Les
morales sont simples, les travers sont fondamentaux
et donc universels. Le recours à l’allégorie animale
permet cette reconnaissance transculturelle.

II . La fable prend par la main les enfants que nous
sommes.


« Les fables ne sont pas ce qu’elles semblent être ;
Le plus simple animal nous y tient lieu de maître.
Une morale nue apporte l’ennui :
Le conte fait passer le précepte avec lui »
(La Fontaine, « Le Pâtre et le Lion » VI-1)

1. Des raisons référentielles : l’apologue, par la
familiarité et la proximité des thèmes de ses histoires
touche davantage le lecteur que ne le feraient des
objets extra-ordinaires : les gens du petit peuple, les
animaux familiers, la vie des campagnes, le quotidien
de Pérette, voilà les personnages et les situations
que La Fontaine va convoquer pour illustrer son
enseignement ; et non les héros et les princes glorieux
de l’Histoire sans doute admirables mais bien loin des
Hommes (La Fontaine parle d’un « exemple conforme
et moins disproportionné à la petitesse de l’esprit des
enfants », préface de 1668).

2. Des raisons structurelles : la brièveté ordinaire de
l’apologue en fait un objet immédiatement « efficace »
et il apparaît comme une sorte de diamant brut tout
entier taillé pour que chacun de ses éclats frappe celui
qui le regarde.

3. Des raisons liées à sa faculté d’évocation : la fable
a su survivre à la disparition du modèle originel. Sa
permanence dans le cinéma d’animation ou dans les
arts du spectacle le prouve.

4. Des raisons poétiques : l’apologue est un objet
« joli et charmant » (La Fontaine), et il va frapper
par son étrangeté ou son côté plaisant : un bref
apologue de Voltaire aura la séduction et l’efficacité
de son exotisme, le monde des animaux parlants de La
Fontaine ravira les enfants comme les adultes, l’esprit
d’un Fontenelle captera la bienveillance de son lecteur
le moins bien disposé.
b. L’art de la mise en scène : les fables sont d’authentiques
petites pièces de théâtre : spectacle, décor et
construction en actes et scènes.
c. Le charme de l’intrigue : dramatique, féeriques,
comiques, les intrigues accrochent l’intérêt du lecteur.
d. Des personnages et non des types : caractérisés,
rendus sensibles aux yeux (l’art de la description), aux
oreilles (les paroles rapportées), au coeur (les différents
registres), les personnages sont nos voisins, nos amis
ou nos ennemis.
e. Des univers merveilleux : le monde des animaux,
celui d’une nature brossée en quelques traits, l’orient
des palais…

III . La littérature et la morale : une incompatibilité
d’humeur ?


1. Il peut arriver au demeurant que l’inverse se produise
et que l’apologue ne soit plus que morale : lisons les
traductions des fables de Phèdre ou d’Ésope : quel
ennui et quelle platitude ! ç’en est fini de l’efficacité
en question.

2. Drôle de morale, d’ailleurs, chez La Fontaine : rapport
de force, inégalités, injustices, mensonges et hypocrisie,
sont souvent chez lui les valeurs mises en scène- sinon
acceptées avec fatalisme. Sans parler des nombreuses
fois où d’une fable à l’autre les morales se contredisent.
Rousseau n’a peut-être pas complètement tort.

3. Une morale, une moralité n’ont jamais remplacé la
morale. La réflexion proposée est parfois bien maigre :
on peut lui préférer la littérature d’idées : celle des
théologies, celle des moralistes, celle des philosophes
ou celle des historiens. Bossuet, Montesquieu, Sartre ou
Camus apportent une nourriture plus substantielle à qui
souhaite « faire réfléchir les hommes et faire changer
leurs comportements ». D’un autre côté, toute littérature,
même lorsqu’elle n’est pas littérature d’idées, n’est-elle
pas, au fond, conçue pour porter une leçon (de Racine
à Flaubert et à Giono), et n’est-ce pas un penchant (un
travers ?) de la critique moderne que de tout privilégier
dans l’oeuvre, sauf cette leçon ? La vocation morale
des tragédies de Racine ne nous intéresse plus guère,
pas plus que nous ne lisons vraiment Madame Bovary
comme un brûlot anti-romantique.

Plan proposé par le site :
http://lpblanc.blog.espresso.repubblica.it/files/argumentation-fable-cf.-pages-3-5-sur-la-fontaine.pdf
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