DU BREVET AU BAC Préparation au brevet et au bac de français, philosophie et HLP
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smamou2
Inscrit le: 30 Juin 2014 Messages: 3
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Sujet: ORAUX BLANCS SUR BAUDELAIRE, 7 POEMES Sam Déc 27, 2014 8:37 pm |
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Bonjour à tous
J 'ai un oral blanc le 25 Janvier avec 8 textes.
L'albatros, A une passante, spleen, le joujou du pauvre, l'horloge, la beauté
st exupery la derniere page de terre des hommes mozart assassiné et la mort des amants de baudelaire...
Que pensez vous de ce cocktail??? Avez vous des problematiques svp??
Exemple : La mise en scene du desepoir dans Spleen
1) la representation symbolique du spleen
a)le paysage du spleen b)le paysage interieur c)une progression par étapes
2) mise en scene d'une défaite annoncée
a)glissement vers le fantastique et la folie b)le triomphe du spleen c) la chute |
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vanessa Tle ES
Inscrit le: 18 Aoû 2014 Messages: 96
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Sujet: ORAUX BLANCS SUR BAUDELAIRE, 7 POEMES Sam Déc 27, 2014 10:16 pm |
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salut
l'oral en ligne est le 4 janvier. Tu dois poster dans ta rubrique, L, ES, S, Techno.
Un texte à la fois ou une question à la fois ce serait mieux.
Une problématique ce n'est pas un plan
c'est une problématique ou un plan??????, |
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vanessa Tle ES
Inscrit le: 18 Aoû 2014 Messages: 96
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Sujet: ORAUX BLANCS SUR BAUDELAIRE, 7 POEMES Sam Déc 27, 2014 10:19 pm |
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st exupery la derniere page de terre des hommes
Pour ce passage qui n'est pas une poésie, il faut mettre ton texte et le commentaire peut-être si tu veux une problématique
Tu dois donc reposter correctement ton message si tu veux qu'il soit pris en compte par les profs le jour J |
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vanessa Tle ES
Inscrit le: 18 Aoû 2014 Messages: 96
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Sujet: ORAUX BLANCS SUR BAUDELAIRE, 7 POEMES Sam Déc 27, 2014 10:23 pm |
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C'est ce texte?
Il y a quelques années, au cours d’un long voyage en chemin de fer, j’ai voulu visiter la patrie en marche où je m’enfermais pour trois jours, prisonnier pour trois jours de ce bruit de galets roulés par la mer, et je me suis levé. J’ai traversé vers une heure du matin le train dans toute sa longueur. Les sleepings étaient vides. Les voitures de premières étaient vides.
Mais les voitures de troisième abritaient des centaines d’ouvriers polonais congédiés de France et qui regagnaient leur Pologne. Et je remontais les couloirs en enjambant des corps. Je m’arrêtai pour regarder. Debout sous les veilleuses, j’apercevais dans ce wagon sans divisions et qui ressemblait à une chambrée, qui sentait la caserne ou le commissariat, toute une population confuse et barattée par les mouvements du rapide. Tout un peuple enfoncé dans les mauvais songes et qui regagnait sa misère. De grosses têtes rasées roulaient sur le bois des banquettes. Hommes, femmes, enfants, tous se retournaient de droite à gauche, comme attaqués par tous ces bruits, toutes ces secousses qui les menaçaient dans leur oubli. Ils n’avaient point trouvé l’hospitalité d’un bon sommeil.
Et voici qu’ils me semblaient avoir à demi perdu qualité humaine, ballotté d’un bout de l’Europe à l’autre par les courants économiques, arrachés à la petite maison du Nord, au minuscule jardin, aux trois pots de géranium que j’avais remarqués autrefois à la fenêtre des mineurs polonais. Ils n’avaient rassemblé que les ustensiles de cuisine, les couvertures et les rideaux, dans des paquets mal ficelés et crevés de hernies. Mais tout ce qu’ils avaient caressé ou charmé, tout ce qu’ils avaient réussi à apprivoiser en quatre ou cinq années de séjour en France, le chat, le chien et le géranium, ils avaient dû le sacrifier et ils n’emportaient avec eux que ces batteries de cuisine. Un enfant tétait une mère si lasse qu’elle paraissait endormie. La vie se transmettait dans l’absurde et le désordre de ce voyage. Je regardai le père. Un crâne pesant et nu comme une pierre. Le corps plié dans l’inconfortable sommeil, emprisonné dans les vêtements de travail, fait de bosses et de creux. L’homme était pareil à un tas de glaise. Ainsi, la nuit, des épaves qui n’ont plus de forme, pèsent sur les bancs des halles. Et je pensai : le problème ne réside point dans cette misère, dans cette saleté, ni dans cette laideur. Mais ce même homme et cette même femme se sont connus un jour et l’homme a souri sans doute à la femme : il lui a, sans doute, après le travail, apporté des fleurs. Timide et gauche, il tremblait peut-être de se voir dédaigné. Mais la femme, par coquetterie naturelle, la femme sûre de sa grâce, se plaisait peut-être à l’inquiéter. Et l’autre, qui n’est plus aujourd’hui qu’une machine à piocher ou à cogner, éprouvait ainsi dans son cœur l’angoisse délicieuse. Le mystère, c’est qu’ils soient devenus ces paquets de glaise. Dans quel moule terrible ont-ils passé, marqués par lui comme par une machine à emboutir ? Un animal vieilli conserve sa grâce. Pourquoi cette belle argile humaine est-elle abîmée ?
Et je poursuivis mon voyage parmi ce peuple dont le sommeil était trouble comme un mauvais lieu. Il flottait un bruit vague fait de ronflements rauques, de plaintes obscures, du raclement des godillots de ceux qui, brisés d’un côté, essayaient l’autre. Et toujours en sourdine cet intarissable accompagnement de galets retournés par la mer. Je m’assis en face d’un couple. Entre l’homme et la femme, l’enfant, tant bien que mal, avait fait son creux, et il dormait. Mais il se retourna dans le sommeil, et son visage m’apparut sous la veilleuse. Ah ! quel adorable visage ! Il était né de ce couple-là une sorte de fruit doré. Il était né de ces lourdes hardes cette réussite de charme et de grâce. Je me penchai sur ce front lisse, sur cette douce moue des lèvres, et je me dis : voici un visage de musicien, voici Mozart enfant, voici une belle promesse de vie. Les petits princes des légendes n’étaient point différents de lui : protégé, entouré, cultivé, que ne saurait-il devenir ! Quand il naît par mutation dans les jardins une rose nouvelle, voilà tous les jardiniers qui s’émeuvent. On isole la rose, on cultive la rose, on la favorise. Mais il n’est point de jardinier pour les hommes. Mozart enfant sera marqué comme les autres par la machine à emboutir. Mozart fera ses plus hautes joies de musique pourrie, dans la puanteur des cafés-concerts. Mozart est condamné. Et je regagnai mon wagon. Je me disais : ces gens ne souffrent guère de leur sort. Et ce n’est point la charité ici qui me tourmente. Il ne s’agit point de s’attendrir sur une plaie éternellement rouverte. Ceux qui la portent ne la sentent pas. C’est quelque chose comme l’espèce humaine et non l’individu qui est blessé ici, qui est lésé. Je ne crois guère à la pitié. Ce qui me tourmente, c’est le point de vue du jardinier. Ce qui me tourmente, ce n’est point cette misère, dans laquelle, après tout, on s’installe aussi bien que dans la paresse. Des générations d’Orientaux vivent dans la crasse et s’y plaisent. Ce qui me tourmente, les soupes populaires ne le guérissent point. Ce qui me tourmente, ce ne sont ni ces creux, ni ces bosses, ni cette laideur. C’est un peu, dans chacun de ces hommes, Mozart assassiné. |
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smamou2
Inscrit le: 30 Juin 2014 Messages: 3
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Sujet: ORAUX BLANCS SUR BAUDELAIRE, 7 POEMES Sam Déc 27, 2014 11:01 pm |
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MERCI BEAUCOUP. OUI C'EST CE TEXTE DE ST EX....
POUR LE SPLEEN la problematique est : Comment Baudelaine met il en scene le desespoir??? ET J'AI FAIT MON PLAN
EST CE QUE C'EST SUR CE FORUM QU ON AURA LES REPONSES POUR LE 4 JANVIER?? MERCI SALOME? |
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jeanne bac ES
Inscrit le: 21 Aoû 2014 Messages: 73
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Sujet: ORAUX BLANCS SUR BAUDELAIRE, 7 POEMES Dim Déc 28, 2014 8:57 am |
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smamou2 a écrit: | MERCI BEAUCOUP. OUI C'EST CE TEXTE DE ST EX....
POUR LE SPLEEN la problematique est : Comment Baudelaine met il en scene le desespoir??? ET J'AI FAIT MON PLAN
EST CE QUE C'EST SUR CE FORUM QU ON AURA LES REPONSES POUR LE 4 JANVIER?? MERCI SALOME? |
tu dois poster ton message dans la bonne rubrique. oui c'est le 4
mets le plan de ton commentaire de st Exupéry stp _________________
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Prof de français lycée, Intervenant enseignant en français, 1ères S et ES
Age: 64 Inscrit le: 07 Fév 2011 Messages: 1583
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Sujet: Re: ORAUX BLANCS SUR BAUDELAIRE, 7 POEMES Dim Jan 04, 2015 3:15 pm |
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smamou2 a écrit: | Bonjour à tous
J 'ai un oral blanc le 25 Janvier avec 8 textes.
L'albatros, A une passante, spleen, le joujou du pauvre, l'horloge, la beauté
st exupery la derniere page de terre des hommes mozart assassiné et la mort des amants de baudelaire...
Que pensez vous de ce cocktail??? Avez vous des problematiques svp??
Exemple : La mise en scene du desepoir dans Spleen
1) la representation symbolique du spleen
a)le paysage du spleen b)le paysage interieur c)une progression par étapes
2) mise en scene d'une défaite annoncée
a)glissement vers le fantastique et la folie b)le triomphe du spleen c) la chute |
Les problématiques possibles à l'oral sur les poèmes des Fleurs du mal de Baudelaire
L'albatros
Problématiques possibles :
En quoi cette poésie traduit-elle la fonction du poète?
Montrez en quoi ce poème exprime la condition marginale du poète
I - Un récit cruel
1 - repères spatio-temporels
2 - le temps des verbes
Transition
II - Une scène d'oppositions
Transition
III - La fonction du poète
1 - métaphore filée
2 - une condition de marginal
Autre plan possible
I Un récit cruel
1 - repères spatio temporels
2 - le temps des verbes
3 - une scène cruelle
II - Une scène d'oppositions
III - La fonction du poète
1 - la métaphore filée
2 - la position du poète dans la société
3 - une condition de marginal
Questions susceptibles de tomber à l'entretien : oral du bac
I -
1 - quels sont les adverbes de tems qui reflètent la répétition d'une coutume?
quel rapport y a t'il avec le vers 5?
comment sont présentés les albatros?
comme s'ouvre le poème?
2 - a quel temps le récit est il?
quelle est la nature du présent?
par qui l'action est elle décrite?
à quelle personne le narrateur parle t'il?
3 - que marque le verbe prendre?
quel est la condition de l'albatros?
comment les hommes le traite t'il?
II - Etudiez les oppositions du poème
A quoi les ailes de l'albatros sont elles comparées?
Expliquez la progression des strophes 1 à 3
Qu'illustre cette série d'oppositions relativement à l'albatros et aux hommes?
III -
1 -expliquez la métaphore filée
que peut on dire du dernier quatrain?
fait il figure de conclusion? Pourquoi?
Donne t'il son sens à la poésie?
2 - comment le poète est il perçu?
que connote la métaphore du ciel?
quelles images cette métaphore nous renvoie t'elle?
que nous apprend le vers 14?
3 - quelle image du poète cette poésie nous retrouner t'elle?
que connotent les "gouffres amers"?
en quels sens peut on dire que le poète est en proie à l'incompréhension du vulgaire?
relevez les accents lyriques proches de l'élégie et qui affirment l'identification du poète à l'oiseau malmené
*** Pouvoir cathartique de l'écriture poétique : se libérer des maux par les mots
•- Une condition de marginal
Cette poésie nous retourne l’image du poète maudit. Le poète peut s’élever plus haut et descendre plus bas que les autres hommes. Les « gouffres amers » connotent la personnification des états d’âme de Baudelaire. Le poète est tel un exilé, il n’est pas à l’aise avec les hommes, il est la risée des autres hommes. Il est en proie à l’incompréhension du vulgaire. Il n’est pas fait pour être avec le peuple. Nous pouvons relever des accents lyriques qui sont proches de l’élégie et qui exprime également l’identification du poète à l’oiseau malmené.
•Conclusion
Cette poésie est un poème de jeunesse qui donne dans la deuxième édition du livre en 1861, le programme poétique de Baudelaire, une élévation constante vers l’idéal mais toujours avec la possibilité de tomber, la déchéance possible de l’artiste dans une réalité qui le fait souffrir. Ce poème comporte plusieurs aspects romantiques qui présentent l’artiste comme maudit, révolté contre la société.
A une passante :
Problématique possible
En quoi ce poème est-il une allégorie?
Plan suggéré :
I) Une vision idéaliste de la femme
II) Une écriture dominée par le Spleen
Autre plan possible
I - le sonnet, ses mouvements
II - Les personnages
1 - le locuteur
2 - la passante
III - L'allégorie
Questions à l'entretien :
I - quels sont les deux moments essentiels de la rencontre?
Quelle est la fonction du premier hémistiche du vers 9?
Etudiez la ponctuation
A quelle idée, le thème de la rencontre est il associé?
Comment et en quoi l'apparition de la rencontre peut elle être qualifiée d'éblouissante?
Etudiez la métonymie, "la majesté"
Analysez l'aspect éphémère de l'apparition
Qu'en est il de l'idéal de l'amour?
Qu'est ce qui le rend irréversible?
II - 1 - Comment le locuteur est il nommé?
Relevez les pronoms personnels
Décrivez l'environnement de la scène
Comment le premier quatrain reflète t'il la vision de la passante?
Comment la femme existe t'elle?
Pourquoi peut on dire que la femme entre en opposition avec le locuteur?
Que nous apprend le dernier tercet?
Quel est le constat?
2 - Relevez les vers qui nous revoient à la description de la passante
Etudiez les figures de rhétorique qui mettent la femme en avant
Quel est le rythme?
En quoi peut on dire que la femme est sacralisée?
Citez un autre poème où l'on retrouve la même importance accordée au regard
III - La passante est elle féérique?
En quoi incane t'elle l'allégorie de la beauté?
En quoi retrouvons nous le paradoxe du spleen et de l'idéal?
Relevez deux termes antithétiques
Proposition de corrigé :
I) Une vision idéaliste de la femme
1) Une rencontre fugitive et éblouissante
-Moment essentiel de la rencontre : associé a un éblouissement dans les quatrains "un éclair", "fugitive beauté"
-Connotation de la renaissance "m'a fais soudainement renaître"
-Passé simple : il renforce l'apparition au sens d'un moment éphémère "Passa"
-La passante est féerique, elle incarne l'allégorie de la beauté, Baudelaire idéalise et sublime le personnage qui devient la représentation de la beauté elle même.
2) Une quête de l'idéal : L'idéal de la beauté : l'allégorie de la femme
-Femme sacralisée telle une déesse : Qualifiée par la métonymie "La majesté" terne mélioratif qui la grandit et les perceptions dominent et à travers elles, la scène est décrite dans son environnement immédiat. Le 1er quatrain insiste sur "la jambe de statue" : la femme n'existe que par le regard du poète. La passante éblouissante et majestueuse, en mouvement entre en opposition avec le locuteur présenté comme un personnage immobile et crispé et les figures de rhétorique : l'énumération du vers 2 : Harmonie/Equilibre/Perfection : Le rythme saccadé traduit le ton du poète qui s'enflamme.
Transition : L'idéal de la femme est insaisissable. La femme n'est autre que l'allégorie de la beauté que le poète idéalise et sublime en vain car le Spleen domine dans le 2ème mouvement du Sonnet.
II) Une écriture dominée par le spleen
1) Idéal de la beauté dans un rapport de confrontation avec la disparition de la passante
-La disparition (2ème moment) symbolisée par le nom "nuit" qui un connotation négative. Coincide avec la disparition de l'espoir.
Le Champ lexical n'est plus le même ainsi que le suggère le vocabulaire de la fuite "fuis", "bien loin d'ici". La passante n'est plus présente ni visible dans le cadre spatio-temporel. Elle est réduite à une fugitive apparition déjà lointaine.
2) Postulat d'un être déchiré bilan de la rencontre : Spleen et Idéal
L'idéal domine dans les quatrains, il renvoie au temps de la rencontre et laisse place au spleen car l'idéal de l'amour à atteindre s'est évanoui avec la disparition de la belle. L'adverbe "Jamais" rend le spleen irréversible et l'apparition magique de cette magnifique femme à la jambe de statue se substitue au regret : le constat est négatif. L'idéal de la beauté se traduit dans un support de confrontation avec le spleen on retrouve le paradoxe du spleen et de l'idéal, toujours tendre vers l'idéal mais ne jamais y accéder.
Les jeux d'antithèses permettent à Baudelaire de traduire les paradoxes et les inquiétudes relatives au Spleen grandissant. On peut constater deux termes antithétiques "L'éclair" et "nuit" renforcés par les oppositions "regards", "renaître", "ne te verrais-je plus que dans l'éternité".
L'opposition se retrouve dans les temps traduisant le passage de l'idéal au spleen, le désespoir et la fatalité de la rupture. La rencontre s'achève donc, la nostalgie prend place et le Spleen s'installe.
On retrouve dans ce sonnet l'éternel opposition des Fleurs du mal entre la réalité et l'idéal le Spleen et l'idéal qui reflète la complexité du personnage confronté à l'impossible et à l'irréversible.
Spleen LXXVIII
quels sont les enjeux et les particularités de ce poème ?
Ce poème est extrait des Fleurs du mal publié en 1857. Vers la fin de la section "Spleen et idéal", quatre poèmes portent tous le même titre. Chacun présente un visage différent qui accable le poème. Le spleen se présente comme un malaise existentiel, ce poème mélange donc les conditions de celle-ci sur le physique et les sens.
Afin de répondre a la problématique "Nous pouvons nous demander quels sont les enjeux et les particularités de ce poème ?" Nous étudierons dans un premier temps Le récit d'un combat, puis des Précisions sur la nature du Spleen
Nous verrons, comment, en racontant ce combat entre l'espérance et l'angoisse, Baudelaire nous propose ici une description du Spleen.
I) Le récit d'un combat
1) Construction du poème
Le texte est composé de cinq quatrains, il n'y a aucune possibilité de symétrie. Le poème est reparti en deux phrases, une de quatre quatrains, l'autre d'un seul, cela signale un changement. Les trois premières strophes sont reliées par l'anaphore "Quand" le rythme est languissant. Le poète décrit une situation de crise qui allie trois éléments : L'air, la terre et l'eau. On peut remarquer l'absence du feu car le décor présenté ici est terne et envahi par la grisaille. La 4e strophe est le premier changement du rythme "Quand" est remplacé par "Tout a coup" et au vers 13 on a une idée de mouvement avec les cloches qui s'agitent au mouvement s'ajoute le bruit comme les "Hurlements". La 5e strophe est le constat de défaite, l'espoir est vaincu alors que l'angoisse triomphe "Drapeau de la victoire".
2) Double postulation
Il y a dans tout homme, deux postulations simultanées l'une vers Dieu, l'autre vers Satan. L'invocation à Dieu est un désir d'être bon, celle de Satan est une joie de se rapprocher de l'Enfer. Il y a ici un combat entre l'espérance et l'Angoisse tout au long de cette strophe, on rencontre la métaphore de la guerre où deux puissances s'opposent. La défaite de l'espoir est visible avec la rime finale puisque le poème fait rimer "Espoir" et "Noir".
II) Précisions sur la nature du Spleen
1) Les symptômes : Enfermement et Etouffement
Un symptôme : Signe d'une maladie quelconque. Dans la mesure où Baudelaire considère le Spleen comme une maladie, il y aura donc deux symptômes :
-L'enfermement : Avec le champ lexical de l'enfermement avec les mots "Couvercle", "Cachots", "Mur", "Plafond", "Prison", "Barreaux", "Plats".
-L'étouffement est exprimé par un bestiaire effrayant, "Chauve souris", symbolique car elle est aveugle, et ne fait pas la distinction entre le jour et la nuit, ce qui accentue l'idée d'enfermement et d'étouffement.
La monstruosité des araignées est accentuée par le pluriel, et les araignées sont des prédateurs. Les adjectifs qualificatifs les différencient.
La chauve souris est timide, sa faiblesse se manifeste aussi par le singulier, tandis que les araignées sont infâmes et en force.
Jour noir : C'est l'oxymore (deux termes opposés à côté) qui est repris au vers final par le drapeau noir.
2) Un combat intérieur
Tout indique que cette bataille est mentale, qu'elle se déroule à l'intérieur de l'esprit du poète (Exemple : Vers 2 "Esprit", vers 12 "Au fond de nos cerveaux", Vers 20 "Sur mon crâne".)
Le combat est purement intellectuel comme nous montre la rime "Barreaux" et "Cerveaux" au fur et à mesure du poème, on passe de la généralisation (Nous verse, Nos cerveaux) à une personnalisation, celle du poète qui va parler a la première personne du singulier (Mon âme, Mon crâne). La défaite est bien celle du poète qui est désormais régi par l'angoisse victorieuse qui est l'esclave du Spleen comme le montre l'image sinistre de l'enterrement à la fin (corbillards). On peut remarquer que, comme toujours chez Baudelaire, les fausses notes dominent. Il ne s'agit pas d'une musique funèbre mais de hurlements.
Conclusion : Ce poème nous montre une sorte de crise du Spleen avec deux forces qui s'opposent dans chaque individu. En fait, sous la généralisation, le poète cache sa propre défaite, il est soumis à l'angoisse. Les quatre poèmes descriptifs et explicatifs du Spleen s'achèvent sur un constat de défaite et le poète devient définitivement mélancolique. L'opposition radicale entre le Spleen et l'Ideal ou autrement dit entre Dieu et Satan domine tout au long de cette poésie. L'opposition est radicale et n'est jamais dépassée.
Ouverture : Le double postulat d'un être déchiré entre Spleen et Idéal domine. Cette dualité est le lieu de tout le drame Baudelairien.
Le Spleen connote le temps qui passe : Le temps étudie le malaise : Point commun avec les autres poèmes "Spleen" : "J'ai plus de souvenirs que si j'avais 1000 ans." : Traduction du malaise existentiel Baudelairien.
Définitions :
*Spleen : Malaise existentiel : Un état d'âme synonyme d'ennui, d'enlisement = Le mal baudelairien
*L'idéal : L'anti-monde du Spleen :
Le spleen se rapporte au temps.
L'idéal se rapporte à l'instant.
Le joujou du pauvre
Problématique
En quoi cette poésie est-elle un apologue?
Comment Baudelaire illustre t'-il la différence sociale entre les deux enfants?
Plan possible
I - Un apologue
II -une morale implicite
L'Horloge
Problématique
•Comment ce poème représente t'-il le temps qui passe?
L'horloge est le symbole du temps. Nous avons les différentes unités de temps : jour, nuit, heures, minutes, secondes, "l'instant". "Horloge", l'horloge est apostrophée comme un défi lancé contre elle même. Elle représente le temps qui est toujours vainqueur et l'homme qui est vaincu, impuissant face au temps qui passe. Le message est universel : le temps est le symbole du drame dont l'homme est le théâtre.
L'horloge
•Domination du temps
Le mal existentiel baudelairien se confond avec le tragique du temps. La fatalité est irréversiblement en marche. Le temps accroît le malaise du spleen. Ce dernier se caractérise par les sensations d’oppression et d’étouffement, voire d’enlisement de l’esprit dans une impuissance chronique. Plus profondément c’est le sentiment affligeant d’un usure de toutes les forces physiques et morales, d’une dévitalisation de l’être réduit à n’être plus rien que matière inorganique. On peut qualifier le spleen de malaise existentiel avec ses plus explicites manifestations et son cortège de fantasmes terrifiants.
•Conclusion
Le poème est fondé sur la dualité du spleen et de l’idéal, temps spleenétique et temps de l’idéal. Le premier est supplice d’abondance néfaste, l’autre est par essence périssable donc torture de privation et de frustration. Baudelaire subit le flux porteur d’instants extatiques et de séquences morbides entre spleen et idéal parce que l’un relève du temps, l’autre de l’instant, la dualité est radicale. Nous retrouvons ce drame existentiel baudelairien dans « l’horloge ».
La Beauté
Problématiques possibles :
En quoi ce poème est-il une allégorie?
Expliquez le titre
Quelles sont les caractéristiques de la beauté dans ce poème?
Plan possible
I - Une allégorie de la beauté
Une personnification
Une beauté fière et méprisante
II - Un idéal à atteindre pour le poète
De la souffrance
A l'éternité
La mort des amants
Lecture du poème :
•Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères,
•Des divans profonds comme des tombeaux,
•Et d'étranges fleurs sur des étagères,
•Ecloses pour nous sous des cieux plus beaux.
•Usant à l'envi leurs chaleurs dernières,
•Nos deux coeurs seront deux vastes flambeaux,
•Qui réfléchiront leurs doubles lumières
• Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.
•Un soir fait de rose et de bleu mystique,
• Nous échangerons un éclair unique,
•Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux ;
•Et plus tard un Ange, entrouvrant les portes,
•Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
•Les miroirs ternis et les flammes mortes.
Charles Baudelaire, poète français de la seconde partie du 19eme siècle, considéré comme précurseur du mouvement symboliste, est en réalité nourri de romantisme, tourné vers le classicisme, à la croisée entre le Parnasse et le Symbolisme, chantre de la « modernité », il occupe ainsi une place qui lui est propre dans l'histoire littéraire du XIXe siècle. Au fil de ses voyages et de sa vie de dandy parisien, il écrit en 1857 Les Fleurs du Mal, œuvre majeur et unique recueil en vers du poète alors âgé de 36 ans. Ce Recueil lui valu le scandale d’un procès ainsi que la censure de 6 poèmes retirés pour cause « d’immoralité ». Malgré une seconde édition, Baudelaire se sent incompris par le public et rejeté par la société. Il faudra attendre la mort du poète, en 1867, pour que le livre rencontre le succès et soit reconnu comme un véritable chef d’œuvre. Les Fleurs du Mal, tendent à exprimer la tension entre l’expérience amère et mélancolique du Spleen et l’exaltation du rêve et de la beauté incarnée par l’Idéal. Dans ce même recueil, Baudelaire nous offre une vision personnelle, exotique, de la « Mort des amants » dont il imagine le trépas sans douleur. Il semble en effet que leur disparition commune soit un moyen exceptionnel de parvenir à un bonheur infini.
Problématique :
Nous nous demanderons, à cet effet, par quels moyens l’auteur sublime l’amour par la mort ?
Âpres avoir montré que l'amour est idéalisé, nous verrons que ce poème cherche à dépeindre l’image d’une passion spirituelle avant de terminer en remarquant que le sentiment amoureux outrepasse les limites de la mortalité et attend par ce biais l'idéal recherché par Baudelaire.
I. Idéalisation de l’amour.
a- Le Mythe de l’âme sœur.
- Le couple présenté est idéal, parfait : le pronom « nous » ou les possessifs de 1ere personne du pluriel structure le poème. - L’être aimé est représenté comme un miroir, un double « réfléchiront leurs doubles lumières » - L’auteur va même jusqu’à suggérer une réelle gémellité du couple « Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux »
- Par ailleurs, le deuxième quatrain est fondé sur la répétition martelée du chiffre symbolique « deux » présentant deux êtres qui fonctionnent en paire et qui ne sont désignés que par deux synecdoques évocatrices, révélatrices de leur accord total à savoir « cœurs »/ « esprits ». - Cette synecdoque lie relation amoureuse et passion platonique, accord sentimental et complémentarité des esprits. Baudelaire retrouve ici le célèbre mythe de l’âme sœur.
b- Contraste entre la profonde unité du couple et l’évocation de leur dualité.
- L’auteur pourrait aussi s’appuyer sur le mythe de l’androgyne : en quête de l’unité originelle, les deux amants sont réunis dans une unité remarquable dans les tercets - Le poète utilise l’opposition habituelle entre quatrains et tercets dans le sonnet : à la dualité jumelle des deux premières strophes succède l’unité, marquée par le lexique « un soir », « un éclair unique », « un long sanglot » - Les deux amoureux connaîtront alors un sort identique « ranimés » par le même Ange
c- Une liaison intime entre l’amour et la mort.
- «Les divans » sont « profonds », évoquant tout autant la volupté que l’ensevelissement -Les « fleurs » sont « étranges » issues de «cieux plus beaux », évoquant tout autant l’exotisme des voyages d’Orient à la mode au 19eme siècle que les chrysanthèmes, venus également d’Orient, et portés sur les tombes. -Les « chaleurs dernières » suggèrent à la fois les emportements amoureux et l’agonie …
Transition : Les deux amants, unis dans le degré suprême de leur passion, connaissent une fusion totale, se perdent dans leur sentiment réciproque, mourant à eux-mêmes pour renaître dans l’autre, disparaissant de la terre pour revivre dans les cieux. Amour et mort se confondent.
II. Image d’un amour spirituel.
a- De la passion charnelle a l’amour spirituel.
- Le passage progressif de l’amour sensuel a la passion spirituelle est fait par un jeu de synesthésies, les jeux d’amoureux évoqués par le décor traditionnel « lit », « divan », « chaleur » disparaissent et sont remplacés par l’insistance sur l’union des « deux cœurs » et la fusion des « deux esprits » (v 6- La flamme amoureuse est dépassée par la présentation des « flambeaux » et des « lumières ». - Les deux seules couleurs évoquées sont celle des expériences mystiques : le « rose » et le « bleu » (v9) - L’adjectif « mystique » est a un endroit stratégique et évocateur : il commence la 2eme partie du poème, permet le passage de l’amour a la mort, de la flamme amoureuse a la passion sacrée. - Ce que la dernière strophe confirme puisqu’ ‘elle fait apparaître les thématiques religieuses, L’ange, « fidèle et joyeux », le retour a la vie, la résurrection des âmes.
b- L’amour une porte vers l’infini.
- L’amour permet de passer de la vie a la mort, du terrestre au céleste ; a ce titre, l’emploi de l’indicatif, mode de l’action certaine, est révélateur.
- Le motif est explicitement présenté au vers 12 : l’Ange, « entrouvrant les portes », offre aux amants l’occasion de trépasser, au sens propre, d’entrer dans une éternité de bonheur ( ce que rappelle sa joie) d’échapper a toute les corruptions ou les destructions qu’évoquent les adjectifs « ternis », « mortes » du dernier vers. - Les deux derniers vers donnent la clef du sonnet : au-delà de la mort se trouvent la joie, la fidélité éternelle, les esprits et les sentiments sont « ranimés » c'est-à-dire retrouvent un souffle, une vie.
Transition : Ainsi, Baudelaire nous propose une vision double de l’amour parfait : il n’atteint d’abord sa perfection que dans la mort libérée des contraintes et des corruptions variées, il atteint ensuite l’éternité lorsqu’il est fixé par le décès des amants.
III. L’amour outrepasse les limites de la mortalité.
a- Entre rêve et réalité
- Le temps employé rappelle, au vers 1 et 6, qu’il s’agit d’un « a venir » peut être d’un rêve, certainement de l’expression d’un désir. - La fiction ainsi mise en place permet au poète de proposer un univers imaginaire : le temps est indéterminé « un soir » (v9), la résurrection est elle aussi située dans une période indéterminée « plus tard » laissant au poète et au lecteur une capacité d’interprétation totale. - La mort ainsi envisagée se situe dans un espace temporel vague, indéterminée, mais souhaitée.
b- La mort, unique passage vers l’idéal à atteindre.
- Les deux amants semblent à la fois souffrir puisqu’ils exhalent un « long sanglot » s’éloignait «en échange(ant) » des « adieux » (v11) mais sans en pâtir beaucoup : les sonorités sont douces appuyées par des nasales ou des liquides. - Ils semblent à la fois tristes et heureux de s’embarquer pour ce voyage, l’amour ne pouvant que les transporter. - La mort semble être la seule manière d’échapper aux contraintes qu’imposent la vie et la fuite du temps. - Si, dans ce poème lyrique, le poète s’adresse à celle qu’il aime, incluse dans le « nous », il peut aussi être le porte-parole de tous les amants épris d’amour absolu. - La mort est pour Baudelaire le moyen de s’affranchir du mal, physique ou moral, de rejoindre le ciel et de trouver ainsi la perfection.
« La Mort des amants » n’est donc pas tragique en elle-même. Elle conduit, en revanche, les deux amoureux vers un bonheur infini, vers une résurrection qui les unit a jamais dans un océan de joie. Le poème est assez exceptionnel dans l’itinéraire baudelairien ; momentanément affranchi du « spleen », enfin éloigné du désespoir, le poète semble envisager un avenir radieux Cependant, cet amour ne peut devenir idéal que s’il est sanctifié par la mort, et l’on retrouve ici le goût troublant de l’auteur de « A une passante » qui ne semble pouvoir trouver d’épanouissement qu’à proximité du trépas … _________________ Professeur de français, lycée
Intervenant, professeur de français
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Sujet: ORAUX BLANCS SUR BAUDELAIRE, 7 POEMES Dim Jan 04, 2015 3:16 pm |
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Waouh !! trop bien ça
Il y en a qui vont être content d'avoir tous ces renseignements sans même les avoir demandé
C'est génial. Super doc |
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