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 DU BREVET AU BAC :: REFLEXIONS, PLANS, ET DISSERTATIONS EN PHILOSOPHIE :: Pondichéry 2015 dissertation corrigée, série ES, sq Raison

Pondichéry 2015 dissertation corrigée, série ES, sq Raison

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prepabac,philo 2018
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MessageSujet: Pondichéry 2015 dissertation corrigée, série ES, sq Raison  Posté leMar Avr 14, 2015 5:58 pm Répondre en citant


N'y a t'-il de connaissance que scientifique ?
Sujet 2 : série ES




*** Sujet corrigé 2015, Pondichéry
Correction proposée par Gyslaine, membre du forum





Introduction


La connaissance est une interprétation du monde et la science n’est pas la seule approche possible. Cependant, la cohérence d’une théorie ne suffit pas à la qualifier de connaissance.





Première partie

On peut connaître l’homme et le monde sans le secours de la science.




La connaissance est une construction élaborée par l’intelligence à partir de la perception. L’interprétation scientifique n’est pas la seule connaissance possible. L’«homme d’expérience» en fait la preuve.



La science n’est pas le tout de la connaissance. Il faut opérer une distinction entre connaissance et science. Dans une culture où règne le discours mythique* il peut y avoir des connaissances ( sur la nature, les hommes, les effets bénéfiques ou maléfiques des plantes, etc.) et pourtant il n’y a pas de science au sens que nous donnons aujourd’hui à ce terme.



L’expérience peut donner une connaissance qui n’est pas scientifique. L’homme d’expérience, le sage que l’on consulte parce qu’il sait ce qu’il convient de faire n’a pas une connaissance de type scientifique. Et pourtant, il connait l’homme et n’ignore rien des mécanismes qui le régissent. Mais, pour connaître l’homme, il n’est pas indispensable d’être un spécialiste des sciences humaines.



La perception est connaissance. Pour David Hume comme pour d’autres philosophes, la perception constitue la forme la plus intense, la plus directe et la plus authentique du rapport à l’objet. Les concepts scientifiques à l’aide desquels on prétend connaître le réel ne sont que des conventions arbitraires. «Je ne sais si l’établissement de l’art d’estimer les vérisimilitudes * ne serait plus utile qu’une bonne partie de nos sciences démonstratives.» (Gottfried Wilhelm Leibniz - Nouveaux Essais )



« L’ opinion, fondée dans le vraissemblable, mérite peut -être aussi le nom de connaissance.» ( Gottfried Wilhem Leibniz - Nouveaux essais sur l’entendement humain )



La science n’est pas tout. A côté d’elle l’homme vit, souffre, aime et rêve et l’on peut connaître cet homme autrement que par la science. Il y a une connaissance sensible qui n’est pas scientifique.




Deuxième partie


Savoir, c’est incontestablement connaître scientifiquement.



Nous ne pouvons pas connaître les choses en soi, nous ne pouvons connaître que les phénomènes dans la mesure où ceux-ci sont mesurables. Or la mesure, c’est la science.



Seule la science permet d’accéder au savoir. On ne doit reconnaître comme vrai que ce que l’on connaît évidemment être tel nous dit Descartes. Or, il n’y a que la science qui puisse nous donner des certitudes car elle seule démontre et prouve. Les autres formes de «savoirs» (qui prétendent trouver ailleurs leur fondement) risquent toujours de n’être qu’illusion.



Seule la science est universelle. N’est savoir que ce qui est reconnu comme tel par l’ensemble des hommes et seule la connaissance scientifique peut prétendre à cette universalité de droit. C’est pourquoi Althusser propose de dire qu’une thèse philosophique, par exemple, peut être juste mais que seule la science est vraie parce qu’il n’y a de connaissance que scientifique.



Tout savoir est scientifique. Tout discours qui prétendrait accéder à la connaissance sans passer par la démonstration scientifique serait un faux savoir. «Connaître, disait déjà Aristote, c’est connaître par les causes». Il n’y a que la science qui peut nous apprendre que les phénomènes obéissent à des lois et que, pour cette raison, on peut calculer et prévoir.



«Une connaissance objective immédiate, du fait même qu’elle est qualitative, est nécessairement fautive.» (Gaston Bachelard - La formation de l’esprit scientifique )



Il n’y a de connaissance que la connaissance scientifique. Pour mériter le nom de connaissance, un savoir doit être vérifiable. Or, le domaine de la vérification et de l’expérimentation, c’est le domaine de la science.




Conclusion

Nous sommes tentés de tenir pour essentiel ce qui s’impose à nous dans ce que nous appelons l’évidence. Cependant ce n’est pas ce chemin là qui conduit à la connaissance parce que la connaissance exige que les apparences soient dépassées. Ce qui est immédiatement valorisé par l’observation naïve est généralement accessoire. L’avènement de la connaissance, c’est l’avènement de la mesure qui remplace le qualitatif de la subjectivité par le quantitatif de l’objectivité. Je ne connais rien lorsque je dis savoir que l’eau est fraîche ou qu’elle est chaude. Je ne connais que lorsque je sais que la température de l’eau est de tant de degrés sur telle échelle de mesure. «La connaissance devient objective dans la mesure où elle devient instrumentale». (Bachelard) Certes, il peut y avoir des «vérités» ailleurs que dans la science. Pascal, tout scientifique qu’il était, le reconnaissait: «le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point», Saint Augustin l’affirmait: «crede ut intelligas» (crois afin de comprendre). Mais, s’il y a des «vérités» non scientifiques, il n’y a pas d’autre connaissance que la connaissance scientifique.



«Une marche vers l’objet n’est pas initialement objective. Il faut donc accepter une véritable rupture entre la connaissance sensible et la connaissance scientifique.» (Gaston Bachelard - La formation de l’esprit scientifique )





Notes et commentaires



Discours mythique

Récit raconté de façon rituelle et qui prétend expliquer le monde de façon magico-religieuse.



Vérisimilitude

Terme inventé par Leibniz pour désigner ce qui est vraissemblable.
_________________
Intervenant en philosophie
Lycée, séries générales et technologiques
http://www.dubrevetaubac.fr/


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