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 DU BREVET AU BAC :: LE ROMAN :: Voyage au bout de la nuit, Céline. Analyse de l'œuvre

Voyage au bout de la nuit, Céline. Analyse de l'œuvre

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MessageSujet: Voyage au bout de la nuit, Céline. Analyse de l'œuvre  Posté leVen Juin 15, 2012 12:11 pm Répondre en citant


Voyage au bout de la nuit : Analyse de l'œuvre




La vision du monde de Voyage au bout de la nuit




Voyage au bout de la nuit est le premier roman de Céline, publié en 1932. Ce livre manqua de très peu le prix Goncourt (de deux voix seulement), mais obtint néanmoins le prix Renaudot.

Le roman est surtout connu pour son style imité de la langue parlée et influencé par l'argot et qui a largement influencé la littérature française contemporaine. Il s'inspire principalement de l'expérience personnelle de Céline au travers de son personnage principal Ferdinand Bardamu : Louis-Ferdinand Destouches a participé à la Première Guerre mondiale en 1914 et celle-ci lui a révélé l'absurdité du monde. Il ira même jusqu'à la qualifier « d'abattoir international en folie ». Il expose ainsi ce qui est pour lui la seule façon raisonnable de résister à une telle folie : la lâcheté. Il est hostile à toute forme d'héroïsme, celui-là même qui va de pair avec la guerre. Pour lui, la guerre ne fait que présenter le monde sous la forme d'un gant, mais un gant que l'on aurait retourné, et dont on verrait l'intérieur, ce qui amène à la trame fondamentale du livre : la pourriture et sa mise en évidence.





Ce roman peut être qualifié par quelques adjectifs :


Antinationaliste : Le patriotisme est, selon Céline, l'une des nombreuses fausses valeurs dans lesquelles l'homme s'égare. Cette notion est visible notamment dans la partie consacrée à la Première Guerre mondiale, au front, puis à l'arrière, où Céline s'est fait hospitaliser.
Anticolonialiste : Ceci est surtout visible lors du voyage de Bardamu en Afrique. C'est le deuxième aspect idéologique de cette œuvre, et pas le moindre. Il qualifie le colonialisme de « mal de la même sorte que la Guerre » ; il en condamne donc le principe, l'exploitation sur place des colons, dresse un portrait extrêmement caricatural des occidentaux là-bas.
Anticapitaliste : Ceci se repère naturellement dans la partie consacrée aux États-Unis, lors de son voyage à New York, puis à Détroit, principalement au siège des usines automobiles Ford. Il condamne bien évidemment le taylorisme, ce système qui « broie les individus, les réduit à la misère, et nie même leur humanité » reprenant sur ce point quelques éléments de Scènes de la vie future (1930) de George Duhamel qu'il a lu au moment de l'écriture du Voyage3. Le regard qu'il porte sur le capitalisme est étroitement lié à celui qu'il porte au colonialisme.
Anarchiste : À plusieurs reprises, l'absurdité d'un système hiérarchique est mise en évidence. À la guerre bien sûr, aux colonies, à l'asile psychiatrique... L'obéissance est décrite comme une forme de refus de vivre, d'assumer les risques de la vie. Lorsque Céline, ou plutôt Ferdinand, défend son envie de déserter, face à l'humanité entière, résolument décidée à approuver la boucherie collective, Céline affirme la primauté de son choix devant toute autorité, même morale.

Ce roman se distingue également par son refus total de l'idéalisme : l'idéal et les sentiments, « ça n'est que du mensonge ». La question de Bardamu, et par là même, celle de Céline, est de découvrir ce qu'il appelle : la vérité. Celle qui est biologique, physiologique : celle qui dit que tous les hommes sont mortels, et que l'avenir les conduit vers la décomposition, l'homme n'est considéré que comme de la « pourriture en suspens ». C'est pourquoi cette œuvre peut apparaître totalement désespérée.


Style


Ce livre est une source de scandale pour les hommes de son époque, car il est entièrement écrit en langage parlé, voire en argot. L'idée de Céline étant que la langue classique, la langue académique, celle des dictionnaires, est une langue morte. C'est l'un des tout premiers auteurs à agir de la sorte, avec une certaine violence, et ce, dans la totalité de l'œuvre. Par ailleurs le langage parlé présent dans ce roman côtoie le plus-que-parfait dans une langue extrêmement précise : l'utilisation du langage parlé n'est en rien un relâchement de la langue, mais une apparence de relâchement. Le narrateur est en effet plongé dans le monde qu'il décrit, d'où la symbiose apparente de son style avec celui des personnages, appartenant presque tous aux populations des faubourgs parlant argot. Mais en tant que descripteur de l'absurdité du monde, son langage parlé doit aussi être d'une grande précision. Si l'argot, les dislocations et autres thématisations gagnent une noblesse chez Céline, le plus-que-parfait ou le lexique soutenu n'en perdent pas en revanche. Ils se côtoient parfois dans la même phrase.



Les thématiques abordées dans le roman sont les suivantes.



Voyage au bout de la nuit est d'abord un roman initiatique : l'errance est au cœur du roman. Il s'agit bien sûr d'une errance à la fois physique et métaphysique. Le roman se rattache à la veine picaresque par bien des aspects : un pauvre bougre entraîné malgré lui dans des aventures qui le font mûrir en même temps qu'elles lui font perdre ses illusions (« on est puceau de tout, même de l'horreur »). La passivité du personnage est flagrante, il subit les événements sans vraiment y contribuer. Dès l'ouverture le ton est donné: « Moi, j'avais jamais rien dit. Rien. C'est Arthur Ganate qui m'a fait parler. » Engagé volontaire pour braver son ami, le héros va faire l'expérience de la guerre, de l'horreur et surtout du grotesque de l'existence. « Je ne me réjouis que dans le grotesque aux confins de la mort » (lettre à G. Gallimard.) Le nom même du personnage exprime cette idée : Bardamu ou littéralement mû par son barda, c'est-à-dire en perpétuelle errance sans l'avoir vraiment choisi.
Le thème de la ville est omniprésent dans le roman que ce soit Paris, New-York, Detroit, « Rancy », Toulouse, la ville est l'élément central du décor. On peut rattacher le roman à ceux, contemporains, de Dos Passos (Manhattan Transfer) ou de Döblin (Berlin Alexanderplatz).
La pourriture : l'individu est inéluctablement voué au pourrissement, naturel (la mort naturelle ou du fait d'une maladie) ou provoqué (la guerre, le meurtre). Outre le passage consacré à la guerre, la seconde partie de l'ouvrage presque entièrement dédiée à l'expérience médicale du narrateur dans les milieux misérables qu'il est amené à fréquenter fait ressortir les aspects de décomposition et de pourrissement de l'individu qui doit affronter les maladies, sa propre dégénérescence, les odeurs, la putréfaction, etc.
La lâcheté : l'individu est lâche par essence et, s'il ne l'est pas, il ne pourra échapper aux multiples menaces, guerrières, ouvrières et sociétales de notre civilisation. Céline véhicule à maintes reprises une vision particulièrement nihiliste de la société humaine. La lâcheté permet à Bardamu de s'assumer en qualité de déserteur dans l'épisode de la guerre, de fuir ses responsabilités aux colonies, de quitter son emploi chez Ford et de réclamer de l'argent à ses connaissances établies aux États-Unis, de fermer les yeux sur sa connaissance de multiples (voire de pratiquer des) avortements, de feindre d'ignorer la tentative de meurtre de la grand-mère, cependant il n'est pas lâche au point de mettre un terme à sa vie et à toute cette mascarade, ni pour se retenir de dire leur quatre vérités à des personnes en plein désarroi de manière très directe et avec beaucoup de délectation.



Influence de Freud

La première chose que Céline va retenir de Freud est la notion d'inconscient, qu'il fera apparaître à l'intérieur du roman, en particulier quand il écrit : « Il y a toujours quelque chose qui échappe, et qu'on ne peut pas identifier », ou encore : « On s'ennuie, paraît-il, dans le conscient ».




exposé Wikipédia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Voyage_au_bout_de_la_nuit

Paternité - Partage des Conditions Initiales à l'Identique 3.0 Unported (CC BY-SA 3.0)
http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr

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