DU BREVET AU BAC

schihiro · Inscrit le: 20 Mar 2013 Messages: 16777204

Bonjour ! :)

Je prépare un texte pour l'oral du bac français qui est [u]l'éducation sentimentale [/u]de Gustave Flaubert

J'ai rédigé ce que je devais dire pour que ce soit plus clair dans ma tête et que je sois plus à l'aise à l'oral (qui n'est pas mon point fort)
Pourriez me dire si c'est correcte ?

[u]Extrait : [/u]

Ce fut comme une apparition.

Elle était assise, au milieu du banc, toute seule; ou du moins il ne distingua personne, dans l'éblouissement que lui envoyèrent ses yeux. En même temps qu'il passait, elle leva la tête; il fléchit involontairement les épaules; et, quand il se fut mis plus loin, du même côté, il la regarda.

Elle avait un large chapeau de paille, avec des rubans roses qui palpitaient au vent derrière elle. Ses bandeaux noirs, contournant la pointe de ses grands sourcils, descendaient très bas et semblaient presser amoureusement l'ovale de sa figure. Sa robe de mousseline claire, tachetée de petits pois, se répandait à plis nombreux. Elle était en train de broder quelque chose; et son nez droit, son menton, toute sa personne se découpait sur le fond de l'air bleu.

Comme elle gardait la même attitude, il fit plusieurs tours de droite et de gauche pour dissimuler sa manœuvre; puis il se planta tout près de son ombrelle, posée contre le banc, et il affectait d'observer une chaloupe sur la rivière.

Jamais il n'avait vu cette splendeur de sa peau brune, la séduction de sa taille, ni cette finesse des doigts que la lumière traversait. Il considérait son panier à ouvrage avec ébahissement, comme une chose extraordinaire. Quels étaient son nom, sa demeure, sa vie, son passé? Il souhaitait connaître les meubles de sa chambre, toutes les robes qu'elle avait portées, les gens qu'elle fréquentait; et le désir de la possession physique même disparaissait sous une envie plus profonde, dans une curiosité douloureuse qui n'avait pas de limites.

Une négresse, coiffée d'un foulard, se présenta, en tenant par la main une petite fille, déjà grande. L'enfant, dont les yeux roulaient des larmes, venait de s'éveiller. Elle la prit sur ses genoux. "Mademoiselle n'était pas sage, quoiqu'elle eût sept ans bientôt; sa mère ne l'aimerait plus; on lui pardonnait trop ses caprices." Et Frédéric se réjouissait d'entendre ces choses, comme s'il eût fait une découverte, une acquisition.

Il la supposait d'origine andalouse, créole peut-être; elle avait ramené des îles cette négresse avec elle?

Cependant, un long châle à bandes violettes était placé derrière son dos, sur le bordage de cuivre. Elle avait dû, bien des fois, au milieu de la mer, durant les soirs humides, en envelopper sa taille, s'en couvrir les pieds, dormir dedans! Mais, entraîné par les franges, il glissait peu à peu, il allait tomber dans l'eau; Frédéric fit un bond et le rattrapa. Elle lui dit: — "Je vous remercie, monsieur."

Leurs yeux se rencontrèrent.

— "Ma femme, es-tu prête ?" cria le sieur Arnoux, apparaissant dans le capot de l'escalier.

[u]Voilà le commentaire que j'ai fait :[/u] ( à l'aide de mon cours )

Gustave Flaubert est un romancier réaliste du XIXe siècle, connu pour son chef d'œuvre Madame Bovary publié en 1857. Né en 1821, sa jeunesse sera influencée par le romantisme dont il se détournera vite. L'éducation sentimentale décrit les désillusions d'un jeune homme naïf. L'intrigue de ce roman est autobiographique car adolescent, Flaubert a lui aussi rencontré une jeune femme dont il tombera passionnément amoureux. Le passage que nous allons étudier est situé au début du roman. Frédéric Moreau, jeune bachelier, prend le bateau pour aller faire ses études à Paris. Sur le pont, il rencontre une femme, madame Arnoux pour qui il aura un coup de foudre.
Dans quelle mesure ce récit met il en scène un coup de foudre réel ?
Dans une première partie, nous nous intéresserons à la mise en scène de la rencontre amoureuse, puis dans une seconde partie, nous verrons que le réalisme est distancié.

Dans cette première partie, nous allons étudier le récit d 'un coup de foudre.
Tout d'abord, la mise en scène de la rencontre est conforme au topos romanesque. Le coup de foudre est soudain. On le voit à la ligne 1 lorsqu'il parle d'une apparition. Il parle également d'éblouissement à la ligne 3. L'utilisation du passé simple marque des actions brèves comme à la ligne 1 avec « Ce fut » ou à la ligne 2 « il ne distingua » ou encore à la ligne 3 « elle leva la tête ».
De plus, on voit que pour Frédéric, Madame Arnoux est unique, il ne voit qu'elle. A la ligne 1, il dit « Elle était assise, au milieu du banc, toute seule ; ou du moins il ne distingua personne dans l'éblouissement que lui envoyèrent ses yeux ». Le regard est aussi important. On retrouve le champ lexical de la vue avec « ses yeux » (l. 2), « il la regarda » (l.5) et « leur yeux se rencontrèrent » (l. 32).
D'autre part, le point de vue est interne. On connaît donc les pensées de Frédéric. On retrouve des verbes de vue et de pensées comme à la ligne 1 « distingua », à la ligne 5 « regarda », à la ligne 13 « il affectait d'observer ».
Par ailleurs, il y a un portrait détaillé de madame Arnoux. Elle est d'abord décrite physiquement de haut en bas : « ses grands sourcils » (l. 7), « l'ovale de sa figure » (l. 8), « son nez droit » (l. 10), « sa peau brune » (l. 14), « cette finesse des doigts » (l. 15). On a aussi quelques précisions sur sa tenue vestimentaire : « large chapeau de paille » (l. 6), « sa robe de mousseline claire, tachetée de petits pois » (l. 8-9), « un long châle à bandes violettes » (l. 27). On peut aussi relever la présence de quelques éléments sociaux. On sait qu'elle est mariée, a une domestique et une fille d'environ 7 ans : « Une négresse, coiffée d'un foulard, se présenta, en tenant par la main une petite fille » (l. 20), « Mademoiselle n'était pas sage, quoiqu'elle eu 7 ans bientôt » (l. 20), « Ma femme, es tu prête ? » (l. 33)
De plus, Frédéric fait l'éloge de madame Arnoux. On retrouve le champs lexical de la beauté : « éblouissement » (l. 3), « splendeur » (l. 4), « finesse » et « séduction » (l. 14). On remarque aussi la présence d'hyperboles comme à la ligne 16 « comme une chose extraordinaire », « avec ébahissement » (l. 15), « qui n'avait pas de limites » (l. 19)
Cette scène de rencontre est conventionnelle. L'homme fait un portrait élogieux de la femme.

Dans cette deuxième partie, nous allons voir que le réalisme est distancié.
Tout d'abord, le récit est raconté de manière réaliste puisque l'on retrouve des détails réalistes tels que « une chaloupe sur la rivière » (l. 13), « elle était en train de broder quelque chose » (l. 9 ), « il glissait peu à peu » (l. 29). Le discours est direct comme à la ligne 31 « Je vous remercie monsieur » ou à la ligne 33 « ma femme, es-tu prête ? ». Le narrateur ne donne aucunes indications. C'est au lecteur de se faire sa propre idée comme s'il était témoin de la scène.
D'autre part, le point de vue est omniscient. Le narrateur en sait d'avantage que les personnages. Le point de vue est surplombant, comme par exemple à la ligne 11 : « Comme elle gardait la même attitude, il fit plusieurs tours de droite et de gauche pour dissimuler sa manœuvre » ou a la ligne 4 : « quand il se fut mis plus loin, du même coté, il la regarda »
Cependant, on peut remarquer que ce portrait est un peu trop pictural et n'est par conséquent pas si réaliste que çela. L'imagination de Frédéric, qui est un jeune homme très romantique, rajoute des choses. On retrouve le lexique de la peinture avec à la ligne 10 : « toute sa personne se découpait sur le fond de l'air bleu ». Il y a aussi un certain nombre d 'adjectifs de couleurs : (l. 10) « bleu », (l. 27) « violettes ». On retrouve aussi quelques détails picturaux comme tacheté ou ovale à la ligne 8. Ce récit peut nous faire penser à un tableau de Monet qui est un peintre du XIXe siècle, contemporain de Flaubert. Le portrait de madame Arnoux est embelli par Frédéric. Mais le narrateur prend de la distance par rapport à ce que voit le personnage. On le voit par exemple à la ligne 2 « ou du moins ». Frédéric ne voit donc pas les choses telles qu'elles sont vraiment.
Par ailleurs, de la ligne 14 à la ligne 19, ce sont les pensées de Frédéric qui sont rapportées au discours indirect libre. Le discours indirect libre fait état des rêveries d'un personnage qui s'oppose au réalisme de la situation. A la fin de l'extrait l'arrivée de monsieur Arnoux brise les rêves et détruit les illusions de Frédéric.

En conclusion, on peut dire que c'est un récit à double détente. En effet, il nous présente une jeune femme telle que la voit le jeune homme amoureux qui apparaît rêveur et influencé par l'art. Frédéric est atteint de bovarisme.

Qu'en pensez vous ? Est ce correcte ? Est ce assez complet ?

Merci par avance ! :)

Prof de français lycée, · Jeu Mar 21, 2013 10:56 am

Bonjour

Commentaire intéressant. Travail sérieux
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Prépabac, examen2017 · Jeu Mar 21, 2013 11:01 am

Bonjour

L'as-tu fait seul? Lol

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Maryline, bac L · Inscrit le: 24 Déc 2012 Messages: 157

Merci pour la lecture. Hello

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schihiro · Inscrit le: 20 Mar 2013 Messages: 16777204

Bonjour,

Je vous remercie pour vos réponses Smile

Sinon oui je l'ai fait seul. En faite c'est un texte que l'on a travaillé en classe et pour rédiger le commentaire je me suis appuyée sur mon cours. Donc c'était plus un travail de rédaction et de mise en forme qu'autre chose pour me permettre de m'exprimer clairement le jour de l'oral et donc être plus à l'aise et sûr de moi. (l'oral n'est vraiment pas mon point fort...)
Je voulais que vous le corrigiez pour être savoir si mon raisonnement était logique et s'il n'y avait pas d'absurdités ou de contresens ( dans le cas où j'aurais mal compris ce qu'a dit mon prof)
Sinon je voulais savoir si ma conclusion n'est pas trop rapide ? car je ne savais pas trop comment la formuler. Embarassed

Prépabac, examen2017 · Jeu Mar 21, 2013 6:55 pm

Un peu courte peut-être Lol

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schihiro · Inscrit le: 20 Mar 2013 Messages: 16777204

C'est bien ce qui me semblait Lol

Je vais la retravailler alors^^

schihiro · Inscrit le: 20 Mar 2013 Messages: 16777204

Prépabac, examen2017 · Jeu Mar 21, 2013 10:43 pm

C'est beaucoup mieux Lol

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