DU BREVET AU BAC Préparation au brevet et au bac de français, philosophie et HLP
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Bacfrançais, prof 1ère Administrateur
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Sujet: A Jeanne (Victor Hugo), Les chansons des rues et des bois Jeu Mar 28, 2013 3:43 pm |
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A Jeanne (Victor Hugo), recueil Les chansons des rues et des bois, 1866.
Ces lieux sont purs ; tu les complètes.
Ce bois, loin des sentiers battus,
Semble avoir fait des violettes,
Jeanne, avec toutes tes vertus.
L'aurore ressemble à ton âge ;
Jeanne, il existe sous les cieux
On ne sait quel doux voisinage
Des bons coeurs avec les beaux lieux.
Tout ce vallon est une fête
Qui t'offre son humble bonheur ;
C'est un nimbe autour de ta tête ;
C'est un éden en ton honneur.
Tout ce qui t'approche désire
Se faire regarder par toi,
Sachant que ta chanson, ton rire,
Et ton front, sont de bonne foi.
Ô Jeanne, ta douceur est telle
Qu'en errant dans ces bois bénis,
Elle fait dresser devant elle
Les petites têtes des nids.
Commentaire d'Adrien C. :
Le romantisme est le mouvement littéraire prédominant du XIXeme siècle. Il est caractérisé par l’utilisation de l’expression du « je » et du « moi » à travers l’écrit et de certains thèmes tels que la fuite du temps, le lyrisme, la nature ou encore l’exotisme. Victor Hugo,considéré comme le chef de file du romantisme,a écrit en 1866 Les chansons des rues et des bois, recueil duquel est tiré « A Jeanne », le poème à commenter. « A Jeanne » est un poème que Victor Hugo dédie à une jeune femme, Jeanne, et dans lequel il exprime ses sentiments pour la jeune fille. Le texte est axé sur un lyrisme heureux et amoureux et sur la nature.
En premier lieu, nous pouvons observer un lyrisme heureux tout au long du poème. Le poème exprime des sentiments de bonheur intense, notamment au sujet de Jeanne. En effet, elle semble être une femme parfaite, comme le prouvent « tes vertus » (v.4), « ta douceur » (v.17). Il semblerait même que « tout ce qui [l’] approche désire/se faire regarder par [elle] » (v.13-14). De plus, cette image de femme parfaite est accentuée grâce à l’hyperbole « c’est un éden en ton honneur » (v.12). L’éden est le paradis, c’est-à-dire le plus beau lieu qui soit, et le fait qu’on lui dédie un éden renforce cette image de femme parfaite, de déesse. L’invocation que Victor Hugo utilise au vers 17 avec « Ô Jeanne » exprime un haut degré d’admiration de Jeanne de la part de ce dernier, Jeanne est telle une déesse. Tout ce contexte amoureux est donc propice à l’expression d’un lyrisme heureux et amoureux.
De plus, on retrouve plusieurs adjectifs à connotation positive, tels que « purs « (v.1), « vertus » (v.4 », « bonheur » (v.10), « éden » ou encore « bénis » (v.1, qui expriment bien le bonheur et la joie. On peut également observer que le poème est composé d’octosyllabes, qui expriment bien les pulsions de Victor Hugo, son désir pressant d’amour. Dans ce même état d’esprit, on peut remarquer les rimes croisées, qui sont la traduction stylistique de la réciprocité de l’amour entre Jeanne et Victor Hugo. On remarquera aussi l’utilisation de « bons cœurs » (v. qui est l’organe symbolique de l’amour. Tous ces éléments prouvent donc bien la présence d’un lyrisme heureux et amoureux.
Le lyrisme est certes omniprésent dans le poème mais également proche de la nature, avec parfois des projections sur cette dernière, il y a donc également une omniprésence de la nature dans le poème.
Tout d’abord, nous pouvons observe un champ lexical de la nature omniprésent, comme le montrent « bois » (v.2 et 1, « violettes » (v.3),, « aurore » (v.5), « cieux » (v.6), « vallon » (v.9) ou encore « nids » (v.20). On remarquera également l’allitération en [s], comme le prouvent « ces » (v.1), « sont » (v.1), « ce » (v.2), « sentier » (v.2), « semble » (v.3), « ressemble » (v.5), ou encore « cieux » au vers 6. Cette allitération est une allitération sifflante, qui peut évoquer le sifflement du vent dans les arbres. La nature est donc bien présente dans le poème.
En outre, on peut également observer plusieurs procédés stylistiques au service de la nature. On pourra, par exemple, remarquer la comparaison « L’aurore ressemble à ton âge » au vers 5, qui frappe le lecteur, et insiste sur la nature. De plus, elle se met ici au service de l’amour d’Hugo. Il est possible de repérer ici plusieurs projections des sentiments d’Hugo sur la nature environnante. En effet, Hugo exprime des sentiments, heureux et joyeux, et on voit que la nature est en fête aussi, « Ce vallon est une fête » (v.9), « bois bénis » (v.1, « ces lieux sont purs » (v.1), « [ta douceur] fait dresser […]/ les petites têtes des nids » (v.19-20) l’illustrent parfaitement. On observe ici que les sentiments heureux se répercutent sur la nature qui est « [en] fête » (v.9), elle « dress[e] […]/ [ses] petites têtes » au passage de l’objet de la convoitise de Victor Hugo. La nature est donc présente et liée au lyrisme.
« A Jeanne » est donc un poème romantique car il reprend des thématiques majeures du romantisme, tel le lyrisme ou encore la nature. D’autres auteurs romantiques, tels Lamartine ou Gérard de Nerval, utiliseront dan leurs œuvres des rencontres amoureuses, au dénouement heureux ou malheureux, avec toujours l’expression de leurs sentiments et de la nature.
Adrien C., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, mars 2010.
Commentaire de Guillaume S. :
Le romantisme est le mouvement littéraire dominant du XIXème siècle. Il s’esquisse par la revendication des poètes qui souhaitent faire connaître leurs expériences personnelles à travers l’écriture. Les thématiques du lyrisme, de la fuite du temps, de la nature et de l’exotisme le caractérise. Victor Hugo écrivit en 1866 le recueil Les chansons des rues et des bois, duquel est extrait le poème à commenter. Hugo est considéré comme l’un des plus importants écrivains romantiques de la littérature française. « À Jeanne » est un poème versifié composé de cinq quatrains que le poète à composé pour un être qui lui est cher, Jeanne. Dans ce texte on remarque un lyrisme exalté omniprésent en harmonie avec un cadre naturel hyperbolique.
Tout d’abord, en lisant le poème, notre attention est portée sur l’intensité avec laquelle l’auteur crée un lyrisme omniprésent. On le remarque dès le premier quatrain à l’aide des mots « purs » (v.1) et « vertus » (v.1) qui nous amènent à penser que Hugo va nous présenter une jeune fille avec de nombreuses qualités dans un lieu sain hyperbolique. Cette intensité du propos est traduite par l’invocation : « Ô Jeanne » (v.17) qui témoigne de la splendeur de l’être aimé. De plus, les hyperboles « Tout ce qui t’approche désire / Se faire regarder par toi » (v.13 et 14) et « Elle fait dresser devant elle / Les petites têtes des nids » (v.19 et 20) montrent que rien ne résiste à la « douceur » (v.17) de Jeanne ; même pas les oisillons sortant de leur œuf. Ici, l’exagération de la beauté de Jeanne faite par le poète est typique du lyrisme romantique.
En outre, Victor Hugo sollicite de nombreux sens afin d’intensifier les « vertus » de Jeanne. D’une part, le verbe « regarder » (v.14) sollicite le sens visuel. D’une autre part, les noms « chanson » (v.15) et « rire » (v.15) témoignent de la présence du sens auditif. Le terme « douceur » (v.17), quant à lui, montre la présence incontestable du toucher. L’utilisation abondante de ces sens permet d’embellir les faits et gestes de Jeanne et d’obtenir une image magnifiée de la jeune fille.
Enfin, Hugo crée une harmonie entre Jeanne et la nature ; comme l’illustrent les expressions : « Ces lieux sont purs ; tu les complètes » (v.1), « Semble avoir fait des violettes, / Jeanne avec toutes tes vertus » (v.3 et 4), « Des bons cœurs avec les beaux lieux » (v., « Qui t’offre son humble bonheur » (v.10), « C’est une nimbe autour de ta tête » (v.11) et « C’est un éden en ton honneur » (v.12). Ici, l’harmonie créée par l’auteur entre Jeanne et la nature lui permet de façonner un lyrisme omniprésent tout au long du poème. Il est parfaitement exploité par Victor Hugo qui montre qu’il est un des maîtres du romantisme.
Après avoir mis en évidence la présence s’un lyrisme exalté omniprésent, il est pertinent de montrer l’impact de ce lyrisme sur la nature environnante. D’une part, la nature, également présente tout au long du texte comme en témoignent les mots : « bois » (v.2), « sentiers battus » (v.2), « violettes » (v.3), « lieux » (v. et « vallon » (v.9), fait l’objet d’un cadre spatial propice à l’expansion du lyrisme amoureux. L’image de la nature est également magnifiée. Le poète la décrit comme un paradis. C’est la raison pour laquelle le champ lexical du paradis est présent dans le texte : « lieux […] purs » (v.1), « cieux » (v.6), « beaux lieux » (v., « nimbe » (v.11), « éden » (v.12), « bois bénis » (v.1. De plus, la métaphore : « Ce bois, loin des sentiers battus » (v.2) fait référence au fait que ce paradis est « loin », très loin de la Terre. Ainsi, ce lieu hyperbolique est idéal pour conserver l’harmonie entre Jeanne et la nature et étendre le lyrisme du poème.
D’une autre part, comme le montrent les expressions : « Ce bois, loin des sentiers battus, / Semble avoir fait des violettes » (v.2 et 3), « L’aurore ressemble à ton âge » (v.5), « Tout ce vallon est une fête / Qui t’offre son humble bonheur » (v.10) et « Tout ce qui t’approche désire / Se faire regarder de toi » (v.13 et 14) la nature environnante est personnifiée. Cela montre la volonté de l’auteur à en faire un personnage à part entière qui admire Jeanne.
Enfin, l’allitération en [s] présente tout au long du poème qu’on repère à l’aide des mots : « ces » (v.1), « sont » (v.1), « ce » (v.2), « sentiers » (v.2), « semble » (v.3), « sous » (v.6), « cieux » (v.6), « sachant » (v.15), « chanson » (v.15), « dresser » (v.19) ajoute à la nature un effet de « douceur » (v.17), et de tendresse. Ainsi, bien que déjà splendide au départ, la nature est embellie par la présence de Jeanne, l’être aimé par le poète ; et le lyrisme devient omniprésent.
Tout au long du poème, Victor Hugo a magnifiquement exploité les thèmes du lyrisme et de la nature, typiques du romantisme, en créant une harmonie entre ses deux thématiques. Dès le début du XIXème siècle, avec Balzac, un nouveau mouvement littéraire fera son apparition afin de répondre au romantisme qui exprime une vision naïve du monde. Ce mouvement littéraire appelé le réalisme aura pour but de dépeindre la réalité telle qu’elle est sans artifices. Il s’imposera à partir de la deuxième moitié du XIXème siècle.
Guillaume S., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, avril 2010.
http://www.ac-nice.fr/lettres/civ/articles.php?lng=fr&pg=129
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