DU BREVET AU BAC Préparation au brevet et au bac de français, philosophie et HLP
|
|
|
|
Auteur |
Message |
Prépabac, examen2017 Administrateur
Age: 59 Inscrit le: 07 Déc 2009 Messages: 6069 Localisation: versailles
|
Sujet: Le Lac LAMARTINE commentaire niveau 2sde Jeu Mar 28, 2013 7:14 pm |
|
|
Le Lac (2nde partie), d’Alphonse de LAMARTINE (in Méditations poétiques, 1820).
Temps jaloux, se peut-il que ces moments d’ivresse
Où l’amour à longs flots nous verse le bonheur
S’envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?
Eh quoi ! n’en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ? quoi ! tout entiers perdus ?
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus ?
Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?
Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !
Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l’aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux !
Qu’il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l’astre au front d’argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés !
Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu’on entend, l’on voit ou l’on respire,
Tout dise : « Ils ont aimé ! »
Devoir de Pauline dV. :
Le Romantisme est le mouvement poétique dominant durant la première moitié du XIXème siècle. Il s’esquisse par la revendication de la singularité de chaque individu et par la volonté des poètes de faire connaître leurs expériences personnelles. Alphonse de Lamartine est généralement considéré comme le chef de file de ce mouvement, principalement connu pour son recueil Méditations poétiques d’où émane le texte proposé. « Le Lac » est un poème composé de seize quatrains dont seuls les sept derniers sont à commenter, rédigés en alexandrins et en hexasyllabes qui fait référence à Julie Charles, femme aimée de Lamartine. Il est axé sur un lyrisme malheureux projeté sur la nature et dû à la fuite inexorable du temps.
Tout d’abord, Lamartine projette des sentiments intenses et contraires sur un cadre exclusivement naturel. Julie Charles est l’absente omniprésente. En effet, elle n’est physiquement pas là mais elle occupe une place centrale dans l’esprit du poète qui utilise systématiquement le pronom « nous » (v.2, 3, 5, 8…) pour s’exprimer. L’intensité de l’amour qu’il lui porte est indéniable. L’anaphore de l’exclamation « quoi ! » aux vers 5 et 6, placée aux places stratégiques que sont l’attaque et l’hémistiche, renforcée par l’interjection « Eh » (v.5) traduisent stylistiquement la force de ses sentiments. Par ailleurs, deux champs lexicaux métaphoriques des deux époques (le passé et le présent) se superposent : celui du bonheur avec les substantifs « ivresse » (v.1), « bonheur » (v.2), l’hyperbole « extases » (v.11) ; ainsi que celui de la souffrance avec les groupes nominaux « les jours de malheur » (v.4), « les sombres abîmes » (v.9) ou encore les verbes « gémit » (v.25), « soupire » (v.25). Cette antithèse frappante n’est que le reflet de l’état d’esprit du poète qui se souvient d’une époque heureuse mais perdue. La souffrance qu’il éprouve est également retranscrite par une ponctuation forte qui donne un rythme saccadé brisant la lenteur, l’harmonie normalement par l’alexandrin avec de nombreux points d’exclamation (v.5, 6, 14, 16) et d’interrogation (v.5, 6, 8…). Les questions rhétoriques présentes dans les trois premières strophes montrent une certaine résignation du poète qui est impuissant face au temps qui s’enfuit. Tous ces sentiments sont l’illustration du lyrisme qui imprègne ce texte.
En outre, la nature est ici le cadre spatio-temporel du poème, sur lequel Lamartine projette ses sentiments. On peut, en premier lieu, identifier le champ lexical de la nature, particulièrement abondant avec par exemple « lac » (v.1, « sapins » (v.19), « rocs » (v.19), « coteaux » (v.1. Celle-ci peut, à la manière de Lamartine, alterner entre aspects calme et déchaîné, clarté et obscurité. En effet, les « noirs sapins » s’opposent à la surface blanchie par « l’astre au fond d’argent » (v.23), périphrase désignant la lune tandis que le « beau lac » (v.1 côtoie les « rocs sauvages » (v.19). Ce paysage très contrasté rappelle le conflit intérieur qui habite Lamartine. Cette contradiction prend une dimension supérieure avec l’oxymore « molles clartés » (v.24). La nature est de surcroît personnifiée : des caractéristiques humaines lui sont attribuées. L’invocation « Ô lac » (v.13) lui donne une dimension divine, l’adjectif « riants » (v.1 fait penser à la parole et au rire proprement humains. Enfin, le « souvenir » (v.16), désigne explicitement la mémoire. Le lac peut aussi passer du « repos » (v.17) à « l’orage » (v.17) de même que l’auteur est déchiré entre bonheur et douleur. Les rimes croisées sont un indice supplémentaire de la bipolarité qui caractérise le poème dans sa totalité. La nature est donc à l’image de Lamartine, partagée entre calme et colère, entre bonheur et désespoir.
Si le lyrisme permet de projeter sur le lac des sentiments contraires, c’est qu’entre l’harmonie amoureuse de 1816 et le désespoir de 1817, du temps s’est écoulé. On trouve dans le texte le champ lexical de l’eau comme l’attestent les « longs flots » (v.2), « le lac » (v.1, « les eaux » (v.20) combiné à celui du temps formé des noms communs « temps » (v.1), « moments » (v.1), « jours » (v.4 et 10), « éternité » (v.9). Cette association forme une métaphore filée qui compare le temps et l’eau : à sa manière, il nous file entre les doigts et est irréversible comme l’eau qui ne revient jamais à sa source. On peut de surcroît repérer une allitération en [l] dans la première strophe (« l’amour », « long flots », « s’envolent », « loin », «la », «les », « malheurs ») mimétique de l’eau qui s’écoule, elle-même métaphorique du temps qui passe. Le registre élégiaque est ainsi très présent : le poète regrette le passé. Comme le vent (« zéphyr » (v.21)), le temps emporte tout sur son passage, faisant des ravages, créant même le « néant » (v.9), image hyperbolique extrêmement péjorative. On remarque aussi une accélération du rythme au sein des strophes avec le quatrième vers de chaque quatrain long de seulement six syllabes après trois alexandrins, qui imite l’accélération du temps. La présence de verbes au passé simple (« donna » (v.7)) et au présent de l’indicatif (« verse » (v.2), « s’envolent » (v.3)…) permet également de créer une dialectique entre passé et présent qui, en s’opposant les deux époques, évoque la fuite inéluctable du temps.
Néanmoins, Lamartine paraît vouloir s’opposer au temps, résister à son effet dévastateur, destructeur en ordonnant aux éléments naturels de se souvenir de l’amour qu’il portait à Julie Charles. Il utilise pour cela le mode verbal impératif avec « Gardez » (v.15) ainsi que la tournure impérative « que » suivi du subjonctif principalement dans le dernier quatrain (« que […] tout dise » (v.24 à 2). Il veut de cette façon imposer des limites au temps qui s’écoule trop rapidement en employant une anaphore, celle du nom commun « bord » au vers 22. Le rythme ternaire « Que tout ce que l’on entend, l’on voit ou l’on respire » (v.27) montre une volonté d’universalité et de pérennité : « tout » (pronom indéfini (v.27)) doit se rappeler son amour aussi longtemps que la nature vivra. Le verbe « rendr[e] » (v., conjugué au futur de l’indicatif, pourrait ouvrir une petite fenêtre d’espoir mais il est immédiatement disqualifié par la négation « ne […] plus » (v.. Bien que Lamartine veuille résister, il semble voué à l’échec car le passage du temps est inévitable.
Pour finir, on ressent en lisant le poème une dimension mortifère du temps. Julie Charles s’exprimait dans la première partie du texte mais n’est plus présente dans la seconde. De plus, la lune qui blanchit la surface du lac (v.23) n’est peut-être pas une image positive : la blancheur, la pâleur ne sont généralement pas signe de bonne santé. Epicure, philosophe latin du l’Antiquité exprimait déjà à son époque le caractère éphémère de la jeunesse et du bonheur avec sa célèbre formule « carpe diem » (cueillir le jour). Cette doctrine philosophique revient au goût du jour au XVIème siècle avec l’Humanisme et le poète Ronsard puis avec le Romantisme dont une des thématiques favorites est l’élégie (plainte mélancolique due à la duite du temps).
En conclusion, Alphonse de Lamartine reprend dans son poème « Le Lac », les thématiques récurrentes du Romantisme, à savoir le lyrisme, la nature et l’élégie. Les symbolistes se serviront plus tard des mêmes thèmes tout en recherchant un langage inédit, en modernisant l’écriture à l’aide d’analogies, de correspondances, de synesthésies pour Baudelaire, rendant la poésie plus hermétique, moins accessible mais surtout plus riche.
Pauline dV., 2nde section internationale, mars 2012.
Devoir d'Enzo B. :
Le Romantisme est un mouvement littéraire qui était présent durant la deuxième moitié du XIXème siècle. Ce mouvement incarne la liberté. Cherchant l’évasion dans le rêve et l’exotisme, il exalte l’expression du Moi et le souvenir. Alphonse de Lamartine est généralement considéré comme l’un des plus grands poètes romantiques. Il est notamment célèbre par son recueil Méditations poétiques publié en 1820 d’où est extrait la seconde partie du poème étudié. « Le Lac » (seconde partie) narre l’amour brisé entre le poète et Julie Charles (qui mourra quelque mois plus tard), ce poème est composé au total de seize quatrains. Le poème est axé sur la fuite du inexorable du temps en relation avec le lyrisme amoureux proche de la nature où les deux personnes avaient l’habitude de se voir.
Tout d’abord, ce poème explicite formidablement la fuite du temps que rien ni personne ne peut ralentir. D’une part, le champ lexical du temps est omniprésent tout au long du poème, comme le prouvent les noms communs « temps » (v.1), « vitesse » (v.3), « jours » (v.4), « éternité » (v.9), « passé » (v.9), « nuit » (v.15) et « souvenir » (v.16). En effet, l’omniprésence du temps est accentuée par le fait que le premier mot du poème (seconde partie) n’est autre que le nom commun « Temps » (v.1). En plus du champ lexical du temps, l’allitération en [s] dans la première strophe composée par les mots « se » (v.1), « ces » (v.1), « ivresse » (v.1), « verse » (v.2), « S’envolent » (v.3) et « vitesse » (v.3) peuvent représenter le passage du temps à travers cette sonorité évoquant la fuite, la régularité et la vitesse (synonymes du temps). Ce rapprochement de sens à travers un rapprochement de sons est d’autant plus marquant qu’une autre allitération en [s] apparaît à la troisième strophe composée par les mots « passé » (v.9), « sombres » (v.9), « engloutissez » (v.10), « ces » (v.11), « sublimes » (v.11) et « ravissez » (v.12). Ces deux mêmes allitérations font référence à l’écoulement du temps à travers les évocations que peut procurer cette sonorité. L’hyperbole « engloutissez » (v.10) insiste sur cette perception du temps qui engloutit tout. De plus, l’anaphore présente dans le balancement binaire du vers 7 : « Ce [temps qui les donna, ce temps qui les efface » renforce l’obsession du poète à propos du temps qui fuit. Ce balancement binaire pourrait évoquer un pendule (symbole du temps). Par ailleurs, le poète s’adresse au temps comme l’illustre l’anaphore du pronom sujet « vous » au vers 10, 11 et 12 ainsi que les nombreuses questions du poète s’adressent directement au temps telles que : « n’en pourrions-nous fixer au moins la trace ? » (v.5). En outre, la forme du poème pourrait être une représentation du temps qui passe puisque chaque strophe est construite sur trois alexandrins suivis par un hexasyllabe. Cette structure particulière pourrait faire penser à l’accélération du temps à travers l’accélération du rythme du poème (trois vers longs suivis d’un vers court).
D’autre part, cette fuite du temps a entraîné l’élégie amoureuse du poète. L’anaphore « au moins » aux vers 5 et 16 montrent que le poète implore l’aide du temps pour lui redonner ce qu’il a perdu. De plus, la coexistence du passé et du présent dans le poème montre le regret d’une époque passée. Le rythme ternaire : « les donna […] les efface […] les rendra » (v.7- représente l’interconnexion des trois temps (passé, présent, futur) qui semblent faire écho au passé heureux du poète, à son présent malheureux ainsi qu’à l’espoir qu’il pour son avenir. L’antithèse comprenant deux noms communs de sens contraire : « bonheur » (v.2) et « malheur » (v.4) renforce cette séparation entre le passé et le présent. En outre, les deux derniers mots du texte sont révélateurs de l’intense sentiment élégiaque qui imprègne ce poème : « ont aimé » (v.2. De plus, les métaphores « Eternité, néant » (v.9) et « passé, sombres abîmes » (v.9) traduit le regret d’une époque passée du poète et ses sentiments de tristesse pour aborder le futur en cette heure de souffrance. En plus de cette important métaphore, deux hyperboles apparaissent aux mêmes vers : « Eternité » et « abîmes » qui viennent renforcer l’intensité du sentiment du poète. Enfin, le poète utilise le mode impératif comme s’il ordonnait au temps de lui rendre son amour envolé : « Parlez » (v.11), ainsi que les nombreux points d’interrogation qui renforce la plainte du poète en rapport avec l’élégie de celui-ci propices à la fuite du temps et aux sentiments nostalgiques ressentis par le poète.
Cependant, cette nostalgie due à la fuite du temps se retrouve dans le lyrisme amoureux ainsi que dans la nature environnementale dont se souvient le poète. En premier lieu, les sentiments intenses du poète sont illustrés par le champ lexical du bonheur : « l’amour » (v.2), « le bonheur » (v.2), « extases sublimes » (v.11), « ravissez » (v.12), « aimé » (v.2, « ces moments d’ivresse » (v.1). L’hyperbole « extases sublimes » (v.11) renforce cette sensation de bonheur intense. L’anaphore du pronom personnel « les » (v.7- représentant les moments d’ivresse passés insiste sur l’obsession du poète qui ne peut s’empêcher d’y penser. De plus, l’anaphore du pronom personnel « nous » aux vers 5, 11 et 12 ainsi que le pronom sujet « Ils » (v.2 participent à la mise en relief de l’omniprésence de Julie dans l’esprit du poète même si, contrairement à la première partie du poème, Julie ne prend pas la parole, la totalité de l’œuvre étudiée se réfère à elle implicitement. Par ailleurs, l’anaphore du mot « quoi ! » (v.5-6) traduit l’intensité du lyrisme qui imprègne ce poème. A cela s’ajoute la ponctuation forte (points d’exclamation et d’interrogation) présente tout au long du poème qui contribue à l’expression des sentiments du poète. Enfin, l’anaphore du pronom personnel « il » (v.17) semble faire écho à la souffrance du poète comme s’il ne parvenait pas à exprimer explicitement ce souvenir amoureux qui est ancré dans le lyrisme amoureux que ressent le poète.
En second lieu, le mode impératif qui est aussi une anaphore « Gardez […] gardez » (v.15) insiste sur l’importance du souvenir aux yeux du poète. En outre, il s’adresse à la nature dans la deuxième partie du poème. Cette nature est personnifiée à de nombreuses reprises : « ton repos » (v.17), « tes orages » (v.17), « tes riants coteaux » (v.1. Cette personnification pourrait être interprétée comme une volonté du poète de comparer la nature à la personne de Julie. De plus, le poète s’exprime au lac comme si celui-ci était un humain. A cela s’ajoute l’invocation « Ô » (v.13) qui crée un aspect divin au lac. Le verbe « rajeunir » (v.14) renforce cette impression de nature surnaturelle car personnifiée. De nombreuses expressions décrivant des caractères propres aux humains sont utilisés pour représenter la nature : « zéphyr qui frémit » (v.21), « front d’argent » (v.23), « vent qui gémit » (v.25), « roseau qui soupire » (v.25) et « dise » (v.2. A travers différents moyens stylistiques le poète permet à la nature d’être assimiler à un humain.
Enfin, la personnification de la nature est en relation avec la métaphore filée entre la nature et l’amour envolé du poète. Par exemple, « l’amour à longs flots » (v.2) et « verse le bonheur » (v.2) sont la métaphore de l’eau comparée à l’amour. De plus, les groupes nominaux « rochers muets » (v.13), « grotte » (v.13), « forêt obscure » (v.13) sont autant d’éléments qui semblent être la métaphore de la mort de Julie illustrée par l’allitération en [r] composée par ces mots qui évoque la souffrance et les râles qui la caractérisent. Par ailleurs, le groupe nominal « belle nature » représente la beauté de Julie au travers d’une beauté naturelle. Les verbes « gémit » (v.25) et « soupire » (v.25) attribués à la nature font penser à Julie gémissant et soupirant. Enfin, le poète est comme jaloux envers la nature qu’il envie : « Vous que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir » (v.14). Ce vers montre que le lac et la nature sont éternels contrairement à la vie humaine qui est courte. C’est pourquoi en même temps d’être jaloux le poète souhaiterait ancrer son souvenir dans la pérennité de la nature puisqu’elle est éternelle. La personnification de la nature et la métaphore filée sont deux figures de style utilisées par le poète pour exprimer à travers la proximité entre la nature et son amour envolé son lyrisme amoureux.
« Le Lac » reprend les deux principales caractéristiques du Romantisme qui sont la nature et le lyrisme ainsi que la fuite du temps. D’autres poètes tels que Victor Hugo ou Gérard de Nerval utiliseront l’amour de la nature et le passage du temps pour exprimer un lyrisme heureux ou malheureux.
Enzo B., 2nde section internationale, mars 2012.
http://www.ac-nice.fr/lettres/civ/articles.php?lng=fr&pg=222
Licence libre
Paternité - Partage des Conditions Initiales à l'Identique 3.0 Unported (CC BY-SA 3.0)
http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr
_________________ _________________ Du BREVET AU BAC |
|
|
|
caro1412
Age: 24 Inscrit le: 17 Avr 2017 Messages: 46 Localisation: -
|
Sujet: Re: Le Lac LAMARTINE commentaire niveau 2sde Sam Aoû 05, 2017 1:04 am |
|
|
Prépabac, examen2017 a écrit: | Le Lac (2nde partie), d’Alphonse de LAMARTINE (in Méditations poétiques, 1820).
Temps jaloux, se peut-il que ces moments d’ivresse
Où l’amour à longs flots nous verse le bonheur
S’envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?
Eh quoi ! n’en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ? quoi ! tout entiers perdus ?
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus ?
Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?
Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !
Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l’aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux !
Qu’il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l’astre au front d’argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés !
Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu’on entend, l’on voit ou l’on respire,
Tout dise : « Ils ont aimé ! »
Devoir de Pauline dV. :
Le Romantisme est le mouvement poétique dominant durant la première moitié du XIXème siècle. Il s’esquisse par la revendication de la singularité de chaque individu et par la volonté des poètes de faire connaître leurs expériences personnelles. Alphonse de Lamartine est généralement considéré comme le chef de file de ce mouvement, principalement connu pour son recueil Méditations poétiques d’où émane le texte proposé. « Le Lac » est un poème composé de seize quatrains dont seuls les sept derniers sont à commenter, rédigés en alexandrins et en hexasyllabes qui fait référence à Julie Charles, femme aimée de Lamartine. Il est axé sur un lyrisme malheureux projeté sur la nature et dû à la fuite inexorable du temps.
Tout d’abord, Lamartine projette des sentiments intenses et contraires sur un cadre exclusivement naturel. Julie Charles est l’absente omniprésente. En effet, elle n’est physiquement pas là mais elle occupe une place centrale dans l’esprit du poète qui utilise systématiquement le pronom « nous » (v.2, 3, 5, 8…) pour s’exprimer. L’intensité de l’amour qu’il lui porte est indéniable. L’anaphore de l’exclamation « quoi ! » aux vers 5 et 6, placée aux places stratégiques que sont l’attaque et l’hémistiche, renforcée par l’interjection « Eh » (v.5) traduisent stylistiquement la force de ses sentiments. Par ailleurs, deux champs lexicaux métaphoriques des deux époques (le passé et le présent) se superposent : celui du bonheur avec les substantifs « ivresse » (v.1), « bonheur » (v.2), l’hyperbole « extases » (v.11) ; ainsi que celui de la souffrance avec les groupes nominaux « les jours de malheur » (v.4), « les sombres abîmes » (v.9) ou encore les verbes « gémit » (v.25), « soupire » (v.25). Cette antithèse frappante n’est que le reflet de l’état d’esprit du poète qui se souvient d’une époque heureuse mais perdue. La souffrance qu’il éprouve est également retranscrite par une ponctuation forte qui donne un rythme saccadé brisant la lenteur, l’harmonie normalement par l’alexandrin avec de nombreux points d’exclamation (v.5, 6, 14, 16) et d’interrogation (v.5, 6, 8…). Les questions rhétoriques présentes dans les trois premières strophes montrent une certaine résignation du poète qui est impuissant face au temps qui s’enfuit. Tous ces sentiments sont l’illustration du lyrisme qui imprègne ce texte.
En outre, la nature est ici le cadre spatio-temporel du poème, sur lequel Lamartine projette ses sentiments. On peut, en premier lieu, identifier le champ lexical de la nature, particulièrement abondant avec par exemple « lac » (v.1, « sapins » (v.19), « rocs » (v.19), « coteaux » (v.1. Celle-ci peut, à la manière de Lamartine, alterner entre aspects calme et déchaîné, clarté et obscurité. En effet, les « noirs sapins » s’opposent à la surface blanchie par « l’astre au fond d’argent » (v.23), périphrase désignant la lune tandis que le « beau lac » (v.1 côtoie les « rocs sauvages » (v.19). Ce paysage très contrasté rappelle le conflit intérieur qui habite Lamartine. Cette contradiction prend une dimension supérieure avec l’oxymore « molles clartés » (v.24). La nature est de surcroît personnifiée : des caractéristiques humaines lui sont attribuées. L’invocation « Ô lac » (v.13) lui donne une dimension divine, l’adjectif « riants » (v.1 fait penser à la parole et au rire proprement humains. Enfin, le « souvenir » (v.16), désigne explicitement la mémoire. Le lac peut aussi passer du « repos » (v.17) à « l’orage » (v.17) de même que l’auteur est déchiré entre bonheur et douleur. Les rimes croisées sont un indice supplémentaire de la bipolarité qui caractérise le poème dans sa totalité. La nature est donc à l’image de Lamartine, partagée entre calme et colère, entre bonheur et désespoir.
Si le lyrisme permet de projeter sur le lac des sentiments contraires, c’est qu’entre l’harmonie amoureuse de 1816 et le désespoir de 1817, du temps s’est écoulé. On trouve dans le texte le champ lexical de l’eau comme l’attestent les « longs flots » (v.2), « le lac » (v.1, « les eaux » (v.20) combiné à celui du temps formé des noms communs « temps » (v.1), « moments » (v.1), « jours » (v.4 et 10), « éternité » (v.9). Cette association forme une métaphore filée qui compare le temps et l’eau : à sa manière, il nous file entre les doigts et est irréversible comme l’eau qui ne revient jamais à sa source. On peut de surcroît repérer une allitération en [l] dans la première strophe (« l’amour », « long flots », « s’envolent », « loin », «la », «les », « malheurs ») mimétique de l’eau qui s’écoule, elle-même métaphorique du temps qui passe. Le registre élégiaque est ainsi très présent : le poète regrette le passé. Comme le vent (« zéphyr » (v.21)), le temps emporte tout sur son passage, faisant des ravages, créant même le « néant » (v.9), image hyperbolique extrêmement péjorative. On remarque aussi une accélération du rythme au sein des strophes avec le quatrième vers de chaque quatrain long de seulement six syllabes après trois alexandrins, qui imite l’accélération du temps. La présence de verbes au passé simple (« donna » (v.7)) et au présent de l’indicatif (« verse » (v.2), « s’envolent » (v.3)…) permet également de créer une dialectique entre passé et présent qui, en s’opposant les deux époques, évoque la fuite inéluctable du temps.
Néanmoins, Lamartine paraît vouloir s’opposer au temps, résister à son effet dévastateur, destructeur en ordonnant aux éléments naturels de se souvenir de l’amour qu’il portait à Julie Charles. Il utilise pour cela le mode verbal impératif avec « Gardez » (v.15) ainsi que la tournure impérative « que » suivi du subjonctif principalement dans le dernier quatrain (« que […] tout dise » (v.24 à 2). Il veut de cette façon imposer des limites au temps qui s’écoule trop rapidement en employant une anaphore, celle du nom commun « bord » au vers 22. Le rythme ternaire « Que tout ce que l’on entend, l’on voit ou l’on respire » (v.27) montre une volonté d’universalité et de pérennité : « tout » (pronom indéfini (v.27)) doit se rappeler son amour aussi longtemps que la nature vivra. Le verbe « rendr[e] » (v., conjugué au futur de l’indicatif, pourrait ouvrir une petite fenêtre d’espoir mais il est immédiatement disqualifié par la négation « ne […] plus » (v.. Bien que Lamartine veuille résister, il semble voué à l’échec car le passage du temps est inévitable.
Pour finir, on ressent en lisant le poème une dimension mortifère du temps. Julie Charles s’exprimait dans la première partie du texte mais n’est plus présente dans la seconde. De plus, la lune qui blanchit la surface du lac (v.23) n’est peut-être pas une image positive : la blancheur, la pâleur ne sont généralement pas signe de bonne santé. Epicure, philosophe latin du l’Antiquité exprimait déjà à son époque le caractère éphémère de la jeunesse et du bonheur avec sa célèbre formule « carpe diem » (cueillir le jour). Cette doctrine philosophique revient au goût du jour au XVIème siècle avec l’Humanisme et le poète Ronsard puis avec le Romantisme dont une des thématiques favorites est l’élégie (plainte mélancolique due à la duite du temps).
En conclusion, Alphonse de Lamartine reprend dans son poème « Le Lac », les thématiques récurrentes du Romantisme, à savoir le lyrisme, la nature et l’élégie. Les symbolistes se serviront plus tard des mêmes thèmes tout en recherchant un langage inédit, en modernisant l’écriture à l’aide d’analogies, de correspondances, de synesthésies pour Baudelaire, rendant la poésie plus hermétique, moins accessible mais surtout plus riche.
Pauline dV., 2nde section internationale, mars 2012.
Devoir d'Enzo B. :
Le Romantisme est un mouvement littéraire qui était présent durant la deuxième moitié du XIXème siècle. Ce mouvement incarne la liberté. Cherchant l’évasion dans le rêve et l’exotisme, il exalte l’expression du Moi et le souvenir. Alphonse de Lamartine est généralement considéré comme l’un des plus grands poètes romantiques. Il est notamment célèbre par son recueil Méditations poétiques publié en 1820 d’où est extrait la seconde partie du poème étudié. « Le Lac » (seconde partie) narre l’amour brisé entre le poète et Julie Charles (qui mourra quelque mois plus tard), ce poème est composé au total de seize quatrains. Le poème est axé sur la fuite du inexorable du temps en relation avec le lyrisme amoureux proche de la nature où les deux personnes avaient l’habitude de se voir.
Tout d’abord, ce poème explicite formidablement la fuite du temps que rien ni personne ne peut ralentir. D’une part, le champ lexical du temps est omniprésent tout au long du poème, comme le prouvent les noms communs « temps » (v.1), « vitesse » (v.3), « jours » (v.4), « éternité » (v.9), « passé » (v.9), « nuit » (v.15) et « souvenir » (v.16). En effet, l’omniprésence du temps est accentuée par le fait que le premier mot du poème (seconde partie) n’est autre que le nom commun « Temps » (v.1). En plus du champ lexical du temps, l’allitération en [s] dans la première strophe composée par les mots « se » (v.1), « ces » (v.1), « ivresse » (v.1), « verse » (v.2), « S’envolent » (v.3) et « vitesse » (v.3) peuvent représenter le passage du temps à travers cette sonorité évoquant la fuite, la régularité et la vitesse (synonymes du temps). Ce rapprochement de sens à travers un rapprochement de sons est d’autant plus marquant qu’une autre allitération en [s] apparaît à la troisième strophe composée par les mots « passé » (v.9), « sombres » (v.9), « engloutissez » (v.10), « ces » (v.11), « sublimes » (v.11) et « ravissez » (v.12). Ces deux mêmes allitérations font référence à l’écoulement du temps à travers les évocations que peut procurer cette sonorité. L’hyperbole « engloutissez » (v.10) insiste sur cette perception du temps qui engloutit tout. De plus, l’anaphore présente dans le balancement binaire du vers 7 : « Ce [temps qui les donna, ce temps qui les efface » renforce l’obsession du poète à propos du temps qui fuit. Ce balancement binaire pourrait évoquer un pendule (symbole du temps). Par ailleurs, le poète s’adresse au temps comme l’illustre l’anaphore du pronom sujet « vous » au vers 10, 11 et 12 ainsi que les nombreuses questions du poète s’adressent directement au temps telles que : « n’en pourrions-nous fixer au moins la trace ? » (v.5). En outre, la forme du poème pourrait être une représentation du temps qui passe puisque chaque strophe est construite sur trois alexandrins suivis par un hexasyllabe. Cette structure particulière pourrait faire penser à l’accélération du temps à travers l’accélération du rythme du poème (trois vers longs suivis d’un vers court).
D’autre part, cette fuite du temps a entraîné l’élégie amoureuse du poète. L’anaphore « au moins » aux vers 5 et 16 montrent que le poète implore l’aide du temps pour lui redonner ce qu’il a perdu. De plus, la coexistence du passé et du présent dans le poème montre le regret d’une époque passée. Le rythme ternaire : « les donna […] les efface […] les rendra » (v.7- représente l’interconnexion des trois temps (passé, présent, futur) qui semblent faire écho au passé heureux du poète, à son présent malheureux ainsi qu’à l’espoir qu’il pour son avenir. L’antithèse comprenant deux noms communs de sens contraire : « bonheur » (v.2) et « malheur » (v.4) renforce cette séparation entre le passé et le présent. En outre, les deux derniers mots du texte sont révélateurs de l’intense sentiment élégiaque qui imprègne ce poème : « ont aimé » (v.2. De plus, les métaphores « Eternité, néant » (v.9) et « passé, sombres abîmes » (v.9) traduit le regret d’une époque passée du poète et ses sentiments de tristesse pour aborder le futur en cette heure de souffrance. En plus de cette important métaphore, deux hyperboles apparaissent aux mêmes vers : « Eternité » et « abîmes » qui viennent renforcer l’intensité du sentiment du poète. Enfin, le poète utilise le mode impératif comme s’il ordonnait au temps de lui rendre son amour envolé : « Parlez » (v.11), ainsi que les nombreux points d’interrogation qui renforce la plainte du poète en rapport avec l’élégie de celui-ci propices à la fuite du temps et aux sentiments nostalgiques ressentis par le poète.
Cependant, cette nostalgie due à la fuite du temps se retrouve dans le lyrisme amoureux ainsi que dans la nature environnementale dont se souvient le poète. En premier lieu, les sentiments intenses du poète sont illustrés par le champ lexical du bonheur : « l’amour » (v.2), « le bonheur » (v.2), « extases sublimes » (v.11), « ravissez » (v.12), « aimé » (v.2, « ces moments d’ivresse » (v.1). L’hyperbole « extases sublimes » (v.11) renforce cette sensation de bonheur intense. L’anaphore du pronom personnel « les » (v.7- représentant les moments d’ivresse passés insiste sur l’obsession du poète qui ne peut s’empêcher d’y penser. De plus, l’anaphore du pronom personnel « nous » aux vers 5, 11 et 12 ainsi que le pronom sujet « Ils » (v.2 participent à la mise en relief de l’omniprésence de Julie dans l’esprit du poète même si, contrairement à la première partie du poème, Julie ne prend pas la parole, la totalité de l’œuvre étudiée se réfère à elle implicitement. Par ailleurs, l’anaphore du mot « quoi ! » (v.5-6) traduit l’intensité du lyrisme qui imprègne ce poème. A cela s’ajoute la ponctuation forte (points d’exclamation et d’interrogation) présente tout au long du poème qui contribue à l’expression des sentiments du poète. Enfin, l’anaphore du pronom personnel « il » (v.17) semble faire écho à la souffrance du poète comme s’il ne parvenait pas à exprimer explicitement ce souvenir amoureux qui est ancré dans le lyrisme amoureux que ressent le poète.
En second lieu, le mode impératif qui est aussi une anaphore « Gardez […] gardez » (v.15) insiste sur l’importance du souvenir aux yeux du poète. En outre, il s’adresse à la nature dans la deuxième partie du poème. Cette nature est personnifiée à de nombreuses reprises : « ton repos » (v.17), « tes orages » (v.17), « tes riants coteaux » (v.1. Cette personnification pourrait être interprétée comme une volonté du poète de comparer la nature à la personne de Julie. De plus, le poète s’exprime au lac comme si celui-ci était un humain. A cela s’ajoute l’invocation « Ô » (v.13) qui crée un aspect divin au lac. Le verbe « rajeunir » (v.14) renforce cette impression de nature surnaturelle car personnifiée. De nombreuses expressions décrivant des caractères propres aux humains sont utilisés pour représenter la nature : « zéphyr qui frémit » (v.21), « front d’argent » (v.23), « vent qui gémit » (v.25), « roseau qui soupire » (v.25) et « dise » (v.2. A travers différents moyens stylistiques le poète permet à la nature d’être assimiler à un humain.
Enfin, la personnification de la nature est en relation avec la métaphore filée entre la nature et l’amour envolé du poète. Par exemple, « l’amour à longs flots » (v.2) et « verse le bonheur » (v.2) sont la métaphore de l’eau comparée à l’amour. De plus, les groupes nominaux « rochers muets » (v.13), « grotte » (v.13), « forêt obscure » (v.13) sont autant d’éléments qui semblent être la métaphore de la mort de Julie illustrée par l’allitération en [r] composée par ces mots qui évoque la souffrance et les râles qui la caractérisent. Par ailleurs, le groupe nominal « belle nature » représente la beauté de Julie au travers d’une beauté naturelle. Les verbes « gémit » (v.25) et « soupire » (v.25) attribués à la nature font penser à Julie gémissant et soupirant. Enfin, le poète est comme jaloux envers la nature qu’il envie : « Vous que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir » (v.14). Ce vers montre que le lac et la nature sont éternels contrairement à la vie humaine qui est courte. C’est pourquoi en même temps d’être jaloux le poète souhaiterait ancrer son souvenir dans la pérennité de la nature puisqu’elle est éternelle. La personnification de la nature et la métaphore filée sont deux figures de style utilisées par le poète pour exprimer à travers la proximité entre la nature et son amour envolé son lyrisme amoureux.
« Le Lac » reprend les deux principales caractéristiques du Romantisme qui sont la nature et le lyrisme ainsi que la fuite du temps. D’autres poètes tels que Victor Hugo ou Gérard de Nerval utiliseront l’amour de la nature et le passage du temps pour exprimer un lyrisme heureux ou malheureux.
Enzo B., 2nde section internationale, mars 2012.
http://www.ac-nice.fr/lettres/civ/articles.php?lng=fr&pg=222
Licence libre
Paternité - Partage des Conditions Initiales à l'Identique 3.0 Unported (CC BY-SA 3.0)
http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr
_________________ |
|
|
|
|
|
|
Page 1 sur 1 |
|
Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
| |
|
|