DU BREVET AU BAC

faustes · Age: 27 Inscrit le: 28 Avr 2013 Messages: 10

Bonjour, je souhaiterais une préparation pour ce poème, et des avis sur mon commentaire aussi Wink

L'albatros

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
À peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
— Charles Baudelaire

commentaire :
L'albatros
La poésie se caractérise par la musicalité et la sonorité, mais aussi par la profusion des images, et enfin par la puissance d'évocation du texte.
Les fleurs du mal de BAUDELAIRE paraissent pour la première fois en 1857. Mais 6 poèmes de cette première édition sont supprimés pour délit d'outrage à la morale publique. Ces 6 poèmes sont remplacés par 18 autres dans la 2eme édition des fleurs du mal en 1861. Cette seconde édition est divisée en 6 sections : "spleen et idéal", "tableaux parisiens", "le vin", "fleurs du mal", "révolte", et enfin "la mort". Baudelaire a d'ailleurs dit : "le seul éloge que je sollicite pour ce livre est qu'on reconnaisse qu'il n'est pas un pur album, et qu'il a un commencement et une fin". L’albatros est le poème n°3 des fleurs du mal et se situe entre "bénédiction" et "élévation". C'est un des poèmes le plus célèbre des fleurs du mal car il est emblématique du poète. Les trois premiers quatrains n'évoquent que l'albatros, et le dernier quatrain établit le rapprochement entre le poète et l'albatros. En quoi ce poème est-il une réflexion sur la place du poète ? Nous verrons tout d'abord que e poème est une parabole, puis nous étudierons les caractéristiques du poète, et enfin nous analyserons la chute ou la réussite du poète.

Tout d'abord, ce poème est une parabole dont l'objet premier du discours et l'albatros. En effet, l'apostrophe "L' " le pose comme un archétype. Nous pouvons noter que l'auteur parle d'abord "des albatros" au pluriel jusqu'au vers 8, puis à partir du vers 9 il parle de l'albatros au singulier. Ensuite, le poète fait une description de l'oiseau, et plus particulièrement de ses ailes sur le mode de la syllepse, en opposant sa majesté dans les airs et son ridicule sur terre.
Ensuite, le sens réel du poème apparait avec une comparaison majeure au vers 13 : "le poète est semblable au prince des nuées" qui établit le rapprochement entre l'albatros et le poète.
Enfin, cette comparaison force le lecteur à réinterpréter le poète. Tout d'abord l'albatros est personnifié et agit symboliquement comme le poète. Il apparait comme un roi, tout d'abord à travers les deux périphrases hyperboliques :"ces rois de l'azur" et "prince des nuées", et à travers l'hyperbole v16 : "ses ailes de géants". Mais l'albatros apparait en fait comme un roi déchu : en effet il est caractérisé par la cacophonie : "comique et laid", ou encore "gauche et veule". De plus, il est ridiculisé par les marins :"l'un agace son bec avec un brûle gueule", ou bien "l'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait" dont le rythme évoque le déhanchement de l'oiseau. Et enfin, les "hommes d'équipages" sont représentatifs de la société, et le "navire" et les "planches" représentent la vie en société où le poète albatros n'est pas libre. Le lecteur doit donc voir ce poème comme une parabole, c'est à dire un récit écran duquel ressort une moralité.

nous avons donc démontré que le poète utilise une parabole pour établir cette réflexion sur la place du poète, qui a tout d'abord pour objet premier de discours l'albatros, puis qui fait le rapprochement entre le poète et l'albatros, et enfin que le poète nous expose un réseau de métaphores secondaires. Nous allons désormais analyser les caractéristiques du poète.

Tout d'abord, le poète albatros est capable d'élévation. L’auteur insiste sur cette capacité d'élévation principalement à travers la description des ailes de l'albatros : "grandes ailles", "voyageur ailé", ou encore "vastes oiseaux des mers" qui est un hypallage. Le poète se compare à l'albatros car c'est l'oiseau le plus apte à s'élever dans le ciel. Les principaux éléments descriptifs de l'oiseau ne cessent donc de mettre en valeur sa capacité à s'élever, à dominer le monde.
Ensuite, la verticalité de l'albatros s'oppose à la médiocre horizontalité du monde, du commun des mortels qui est incapable de la même élévation d'esprit. Le vers 4 : "le navire glissant sur les gouffres amers" exprime cette idée à travers l'allitération en [f], en [v] et en [s].
Puis, l'albatros joue le rôle de la victime, du souffre-douleur. En effet, il n'est pas respecté par les marins : "souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipages", "l'un agace son bec avec un brûle gueule", ou encore "exilé au milieu des huées". Tous ces éléments mettent en place une narration pathétique.
Enfin, l'auteur emploie de fortes oppositions dans le poème, comme par exemple les deux antithèses v9 et 10 : "ce voyageur ailé, qu'il est gauche et veule" et "lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid". De plus le poète emploie aussi un oxymore au v12 "l'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait". Le poète albatros et donc contraint de rester sur terre et ne peut s'élever vers la verticalité. Une comparaison majeure traduit cette idée v8 : "comme des avirons" qui est une comparaison négative car elle reprend le vocabulaire maritime qui a une connotation négative dans le texte.

Nous avons donc démontré que Baudelaire nous décrit tout d'abord le poète comme capable d'élévation, puis il oppose sa verticalité à l'horizontalité du monde, ensuite qu'il joue le rôle de souffre-douleur, et enfin que Baudelaire emploie de fortes oppositions. Nous allons désormais étudier la chute ou la réussite du poète.

La chute est tout d'abord exposée par des images symboliques. En effet, sur les "planches" qui est une synecdoque du navire, l'albatros est dominé, grotesque, il n'y a pas sa place. Tout comme l'albatros, la place du poète est dans l'élévation, et non sur terre. Enfin, toute la distorsion dans la vie du poète est exprimée dans l'anacoluthe des deux derniers vers : "exilé au milieu des huées, ses ailes de géants l'empêchent de marcher". Cette anacoluthe symbolise la souffrance du poète.
Ensuite, le poète est forcé de rester sur terre au milieu d'un public vulgaire, il ne peut donc s'élever et doit s'exiler pour élever son esprit. En effet ses ailes, c'est à dire son génie le gênent et son tournés en ridicule. Les rimes "prince des nuées" et "au milieu des huées" insistent sur cette incompréhension des hommes. Enfin, l'auteur ne sous-entend aucune excuse pour l’attitude des marins, il condamne donc l'attitude de la société.

Puis, la réussite du poème n'est possible que dans l'exil. Le poète doit donc s'éloigner des hommes, les dominer de haut. De plus, dans les airs il n'a peur de rien comme le montre le v14 : "qui hante la tempête et se rit de l'archer". Tout comme l'albatros qui ne peut être atteint par les flèches, le poète ne peut être atteint par les critiques.

nous avons donc démontré que ce poème est une réflexion sur la place du poète, tout d'abord car Baudelaire utilise une parabole ayant pour objet premier de discours l'albatros, mais établissant ensuite un rapprochement entre l'albatros et le poète, et enfin en exposant au lecteur un réseau secondaire de métaphores ; ensuite à travers les caractéristiques du poète qui est décrit comme capable d'élévation et de verticalité, mais aussi décrit comme une victime; et enfin à travers la chute du poète qui est exposée par des images symboliques, par la cruauté des hommes, et enfin par la réussite du poète qui se trouve dans l'exil. Le thème du poète maudit est un thème cher aux poètes du 19e siècle, et Baudelaire suscite dans ce texte la compassion du lecteur. ce poème pourrait être relié au poème suivant des fleurs du mal, "élévation" qui exprime aussi la capacité d'élévation d'esprit du poète et dans lequel on retrouve l'idée de verticalité.

Merci ! Smile

Anne-Jeanne,L · Inscrit le: 23 Déc 2012 Messages: 215

Tu as beaucoup d'oraux déjà préparés sur le site prépabac et autres documents Very Happy

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Elève Bac L
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