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 DU BREVET AU BAC :: PASSER L'ORAL DE FRANCAIS SUR SKYPE : COURS EN LIGNE :: Demande de cours sur skype, Phèdre, IV, 2, oral bac

Demande de cours sur skype, Phèdre, IV, 2, oral bac

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Prof de français lycée,
Intervenant enseignant en français, 1ères S et ES



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MessageSujet: Demande de cours sur skype, Phèdre, IV, 2, oral bac  Posté leLun Mar 03, 2014 4:19 pm Répondre en citant







Questionnaire sur le passage à présenter à l'oral



Phèdre : Acte 4 scène 2


Oral EAF


Racine






Ah ! Le voici. Grands dieux ! à ce noble maintien

Quelœil ne serait pas trompé comme le mien ?

Faut-il que sur le front d’un profane adultère

Brille de la vertu le sacré caractère !

Et ne devrait-on pas à des signes certains

Reconnaître le cœur des perfides humains !

HIPPOLYTE

Puis-je vous demander quel funeste nuage,

Seigneur, a pu troubler votre auguste visage ?

N’osez-vous confier ce secret à ma foi ?

THÉSÉE

Perfide, oses-tu bien te montrer devant moi ?

Monstre, qu’a trop longtemps épargné le tonnerre,

Reste impur des brigands dont j’ai purgé la terre,

Après que le transport d’un amour plein d’horreur

Jusqu’au lit de ton père a porté ta fureur,

Tu m’oses présenter une tête ennemie !

Tu parais dans des lieux pleins de ton infamie !

Et ne vas pas chercher, sous un ciel inconnu,

Des pays où mon nom ne soit point parvenu ?

Fuis, traître. Ne viens point braver ici ma haine,

Et tenter un courroux que je retiens à peine :

C’est bien assez pour moi de l’opprobre éternel

D’avoir pu mettre au jour un fils si criminel,

Sans que ta mort encor, honteuse à ma mémoire,

De mes nobles travaux vienne souiller la gloire.

Fuis : et si tu ne veux qu’un châtiment soudain

T’ajoute aux scélérats qu’a punis cette main,

Prends garde que jamais l’astre qui nous éclaire

Ne te voie en ces lieux mettre un pied téméraire.

Fuis, dis-je ; et sans retour précipitant tes pas,

De ton horrible aspect purge tous mes États.

Et toi, Neptune, et toi, si jadis mon courage

D’infâmes assassins nettoya ton rivage,

Souviens-toi que, pour prix de mes efforts heureux,

Tu promis d’exaucer le premier de mes vœux.

Dans les longues rigueurs d’une prison cruelle

Je n’ai point imploré ta puissance immortelle ;

Avare du secours que j’attends de tes soins,

Mes vœux t’ont réservé pour de plus grands besoins :

Je t’implore aujourd’hui. Venge un malheureux père ;

J’abandonne ce traître à toute ta colère ;

Étouffe dans son sang ses désirs effrontés :

Thésée à tes fureurs connaîtra tes bontés.

HIPPOLYTE

D’un amour criminel Phèdre accuse Hippolyte !

Un tel excès d’horreur rend mon âme interdite ;

Tant de coups imprévus m’accablent à la fois,

Qu’ils m’ôtent la parole, et m’étouffent la voix.

THÉSÉE

Traître, tu prétendais qu’en un lâche silence

Phèdre ensevelirait ta brutale insolence :

Il fallait, en fuyant, ne pas abandonner

Le fer qui dans ses mains aide à te condamner ;

Ou plutôt il fallait, comblant ta perfidie,

Lui ravir tout d’un coup la parole et la vie.

HIPPOLYTE

D’un mensonge si noir justement irrité,

Je devrais faire ici parler la vérité,

Seigneur ; mais je supprime un secret qui vous touche.

Approuvez le respect qui me ferme la bouche,

Et sans vouloir vous-même augmenter vos ennuis,

Examinez ma vie, et songez qui je suis.

Quelques crimes toujours précèdent les grands crimes ;

Quiconque a pu franchir les bornes légitimes

Peut violer enfin les droits les plus sacrés :

Ainsi que la vertu, le crime a ses degrés ;

Et jamais on n’a vu la timide innocence

Passer subitement à l’extrême licence.

Un jour seul ne fait point d’un mortel vertueux

Un perfide assassin, un lâche incestueux.

Élevé dans le sein d’une chaste héroïne,

Je n’ai point de son sang démenti l’origine.

Pitthée, estimé sage entre tous les humains,

Daigna m’instruire encore au sortir de ses mains.

Je ne veux point me peindre avec trop d’avantage ;

Mais si quelque vertu m’est tombée en partage,

Seigneur, je crois surtout avoir fait éclater

La haine des forfaits qu’on ose m’imputer.

C’est par là qu’Hippolyte est connu dans la Grèce.

J’ai poussé la vertu jusques à la rudesse :

On sait de mes chagrins l’inflexible rigueur.

Le jour n’est pas plus pur que le fond de mon cœur.

Et l’on veut qu’Hippolyte, épris d’un feu profane…

THÉSÉE

Oui, c’est ce même orgueil, lâche ! qui te condamne.

Je vois de tes froideurs le principe odieux :

Phèdre seule charmait tes impudiques yeux ;

Et pour tout autre objet ton âme indifférente

Dédaignait de brûler d’une flamme innocente.

HIPPOLYTE

Non, mon père, ce cœur, c’est trop vous le celer,

N’a point d’un chaste amour dédaigné de brûler.

Je confesse à vos pieds ma véritable offense :

J’aime, j’aime, il est vrai, malgré votre défense.

Aricie à ses lois tient mes vœux asservis ;

La fille de Pallante a vaincu votre fils :

Je l’adore ; et mon âme, à vos ordres rebelle,

Ne peut ni soupirer, ni brûler que pour elle.

THÉSÉE

Tu l’aimes ! ciel ! Mais non, l’artifice est grossier :

Tu te feins criminel pour te justifier.

HIPPOLYTE

Seigneur, depuis six mois je l’évite et je l’aime ;

Je venais, en tremblant, vous le dire à vous-même.

Eh quoi ! de votre erreur rien ne vous peut tirer !

Par quel affreux serment faut-il vous rassurer ?

Que la terre, le ciel, que toute la nature…

THÉSÉE

Toujours les scélérats ont recours au parjure.

Cesse, cesse, et m’épargne un importun discours,

Si ta fausse vertu n’a point d’autre secours.

HIPPOLYTE

Elle vous paraît fausse et pleine d’artifice :

Phèdre au fond de son cœur me rend plus de justice.

THÉSÉE

Ah, que ton impudence excite mon courroux !

HIPPOLYTE

Quel temps à mon exil, quel lieu prescrivez-vous ?

THÉSÉE

Fusses-tu par-delà les colonnes d’Alcide,

Je me croirais encor trop voisin d’un perfide.

HIPPOLYTE

Chargé du crime affreux dont vous me soupçonnez,

Quels amis me plaindront, quand vous m’abandonnez ?

THÉSÉE

Va chercher des amis dont l’estime funeste

Honore l’adultère, applaudisse à l’inceste ;

Des traîtres, des ingrats, sans honneur et sans loi,

Dignes de protéger un méchant tel que toi.

HIPPOLYTE

Vous me parlez toujours d’inceste et d’adultère :

Je me tais. Cependant Phèdre sort d’une mère,

Phèdre est d’un sang, seigneur, vous le savez trop bien,

De toutes ces horreurs plus rempli que le mien.

THÉSÉE

Quoi ! ta rage à mes yeux perd toute retenue ?

Pour la dernière fois, ôte-toi de ma vue ;

Sors, traître : n’attends pas qu’un père furieux

Te fasse avec opprobre arracher de ces lieux.
_________________
Professeur de français, lycée
Intervenant, professeur de français


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