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 DU BREVET AU BAC :: BAC DE PHILOSOPHIE 2014 :: Etre libre est-ce faire ce qui nous plaît?corrigé techno

Etre libre est-ce faire ce qui nous plaît?corrigé techno

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prepabac,philo 2018
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MessageSujet: Etre libre est-ce faire ce qui nous plaît?corrigé techno  Posté leVen Avr 04, 2014 4:05 pm Répondre en citant







2ème sujet : Correction de la dissertation
•Etre libre est-ce faire ce qui nous plaît?

Entraînez-vous avec les sujets de Pondichéry afin de travailler les plans pour le jour J

Si vous choisissez ce sujet : sujet Pondichéry, séries technologiques




Les consignes pour l’introduction :

Il vous faut partir d’une constations générale, définir les termes afin de les comprendre. Quels sont les concepts? Quelle est la signification du sujet?


Posez la problématique et vous pouvez reformuler le sujet : A quelle question faut-il répondre? Quel est le problème?


Mettre le paradoxe en évidence car le sujet est en lui-même porteur d’une certaine contradiction


Dans quelle mesure puis-je poser cette question? Y a t’-il des présupposés?


Quels sont les enjeux?


A quels domaines ce sujet s’applique t’-il? Faut-il restreindre ma réflexion à la morale? La politique?


Annoncez le plan


 

Être libre, c'est faire ce qui nous plait?



"liberté" : latin "liber" qui signifie libre, par opposition à "servus" (esclave).

Dans l’antiquité un homme libre est un homme qui n’est pas esclave, c’est-à-dire soumis à un autre, il doit cependant se plier aux règles et lois de la cité.

Paradoxe : Conception de la liberté très paradoxale si l’on se réfère aux citoyens grecs pour qui être libre = obéir aux lois de la cité. Paradoxe car celui qui est soumis aux lois n’est pas libre par définition de faire « ce qui lui plait ».

Pour poser cette question, il nous faut donc admettre pouvoir répondre négativement à la question.

Les domaines de réflexion : la morale, l'éthique

Plan possible :

I - La liberté = faire ce qui nous plait


II - Liberté « éclairée » par la réflexion


III - Etre libre c’est obéir aux lois




1) Liberté = faire ce qui nous plait


- Etre libre de faire ce qui nous plait, ce que l’on veut = Je suis physiquement et matériellement libre de me mouvoir comme je veux, quand je veux, où je veux de sorte qu’un prisonnier n’est pas libre, il n’a pas la faculté de circuler librement

- Etre libre = pouvoir disposer de ma vie selon mes convictions morales, intellectuelles, culturelles…, je décide pour moi afin de construire ma vie et d’en disposer. Je suis privé de ma liberté lorsqu’on décide pour moi. Ex, le sort des femmes dans certains pays qui n’ont pas la liberté de choisir leur futur époux.

- Etre libre c’est aussi et surtout avoir une totale liberté de penser. Dans la mesure où l’on censure et dirige mon esprit je suis privé de toute liberté : ex 1984, Orwell. Ex d’une société dans laquelle les hommes sont privés de toute liberté de penser par eux -mêmes, ils doivent épouser les idéologies d’un monde totalitaire auquel aucun homme ne peut échapper. Les esprits sont conditionnés, la liberté d’expression n’existe pas, les pensées dissidentes sont censurées.

2) Liberté = ne pas faire ce qui nous plait : « liberté éclairée » par la raison

- Nous sommes soumis à nos passions les plus violentes, ex : l’alcoolique subit au quotidien son addiction croyant être libre sans pouvoir rationnellement mesurer la gravité et la conséquence de son alcoolisation chronique, excessive et pathologique. Il ignore même les motifs qui le poussent à agir et vit de manière inconsciente sa dépendance à l’alcool.

- Descartes : liberté d’indifférence et liberté éclairée

Selon le penseur, la liberté suppose le bon usage de notre volonté

"Il n'y a rien qui soit véritablement en notre pouvoir que notre volonté."

- Le déterminisme annihile toute liberté, nous sommes inconscients des raisons qui nous font agir de telle ou telle façon : Ex : André Gide, les Caves du Vatican

3) être libre, c'est obéir aux lois.

- La liberté suppose le respect des uns et des autres. Ma liberté n’est pas exclusive, elle passe par le respect de la liberté des autres. Ainsi le tyran domestique ou politique n’est pas libre.

- Contrat social Rousseau : Une société où chacun ferait seulement ce qui lui plait serait conflictuelle. Elle serait en faveur des plus forts contre les plus faibles or la force ne doit pas prendre le dessus sur la justice et détruire ainsi la liberté de tous. Il faut donc des lois que les hommes devront respecter et seules ces dernières garantiront la liberté.

- La liberté est donc un concept relatif car en fait la liberté des uns commence là où s’arrête celle des autres. La liberté doit donc faire l’objet d’une certaine réflexion

Ex : il vaut mieux changer l’ordre de ses désirs plutôt que l’ordre du monde

Conclusion :

Un homme libre = un homme libéré de ses addictions, de ses passions trop violentes, de ses désirs excessifs pour se tourner vers une liberté plus éclairée par sa réflexion et sa volonté

 
_________________
Intervenant en philosophie
Lycée, séries générales et technologiques
http://www.dubrevetaubac.fr/




Dernière édition par prepabac,philo 2018 le Ven Avr 25, 2014 6:41 pm; édité 2 fois

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Brigitte, terminalephilo





Inscrit le: 21 Jan 2012
Messages: 123

MessageSujet: La liberté est-ce faire ce qui me plait Fiche,problématisat°  Posté leVen Avr 04, 2014 10:41 pm Répondre en citant

Bonsoir

Merci pour la correction, très bon exercice pour le jour du bac qui approche :

j'ai une fiche à soumettre sur le sujet, une problématisation déjà bien orientée vers la discussion que le sujet suppose


Bonne lecture à tous Lol




Définitions, concepts


La liberté s’oppose d’abord à tout ce qui est de l’ordre de la contrainte. Champ conceptuel : être libre c’est ne pas être contraint à, ne pas être forcé de, ne pas dépendre de quelque chose d’extérieur. Cf. rapports maître/ esclave (à l’origine, être libre, c’est ne pas être l’eslave de).


Conséquence concernant la définition de la liberté : la liberté est le pouvoir d’agir indépendamment de toute contrainte. Etre libre c’est faire ce que je veux, c’est faire ce que je décide seul, etc.


Par suite, être libre c’est avoir le pouvoir de décider ou de choisir sans que personne ni rien ne me pousse à le faire (liberté de l’esprit, plus que liberté du corps). C’est ce qu’on entend communément par libre-arbitre. Se dit, plus que de l’esprit, de la volonté (faculté de l’esprit). La volonté est dite libre quand rien ne la pousse à vouloir ceci plutôt que cela.


La liberté s’oppose, non seulement à la contrainte, mais encore, à la nécessité (définition : ne pas pouvoir être autrement), et plus précisément, à la nécessité naturelle (définition : lois de la nature, réseau ou enchaînement de causes et d’effets), donc, à la nature. En effet, ce qui est nécessaire en ce sens, comme par exemple, manger pour survivre, je ne le décide pas, cela m’est imposé de l’extérieur. La liberté se pense donc comme dégagement de la nécessité naturelle, comme arrachement au règne des lois naturelles. Ici, on peut dire que le summum de la liberté, c’est donc de pouvoir faire ce qui n’est nullement nécessaire (boire du vin et non pas de l’eau, porter de beaux vêtements,… mais aussi, lire, cultiver son esprit).



Problèmes philosophiques


1) Quel contenu donner à la contrainte ?



La nécessité naturelle ? Les autres ? Les lois ? La présence des autres, et les lois, sont en effet des empêchements pour moi : ils m’empêchent de faire tout ce que je veux. Mais ici, il faut montrer que faire ce que nous « voulons » est une notion ambiguë : en effet, on doit faire une distinction entre faire ce que nous désirons, ce qui nous « plaît », et faire ce que nous voulons vraiment, ce qui est bien pour nous. Cela ne coïncide pas toujours. D’autant plus si nous nous laissons aller à agir augré de nos passions, de nos désirs, de nos instincts : il y a de fortes chances pour que je ne fasse pas toujours ce qui est bien pour moi (cf. abus d’alcool, gourmandise, etc.). Je suis alors non libre, car assujetti à mes instincts, à mes pulsions, mes passions. Et cela n’est pas digne d’un homme : nous avons besoin de discipline, de réflexion, donc, des lois, nécessitées par le fait que je ne vis pas seul, afin d’être véritablement libre. On dira qu’être libre c’est se dégager des pulsions naturelles (cf . nécessité naturelle) et advenir à l’humanité. Ce n’est pas à proprement parler faire ce qu’on veut, mais « vouloir comme il faut ». Cf. Platon, Gorgias


Les lois, ou la discipline en général, ne sont donc pas des contraintes mais des obligations… La seule contrainte qui vraiment s’oppose à ma liberté, c’est l’usage illégitime de la force contre moi (exemple : « la bourse ou la vie ») ou bien une loi injuste, qui m’empêche d’accéder à l’humanité (cf. lois racistes). Cf. Rousseau, CS, I, 8 ; cf. aussi problématique hobbesienne


Reste encore la nécessité naturelle (lois de la nature) : elle s’oppose à ma liberté ! Je ne peux faire, par exemple, qu’il devienne inutile de manger pour survivre ! Mais on peut dire qu’il ne dépend que de nous d’avoir une attitude appropriée face à la nécessité naturelle : cf. les stoïciens ou Spinoza (acceptation de ce qui arrive, ne pas vouloir l’impossible, etc.)


3) Liberté, libre arbitre, délibération



Libre arbitre : pouvoir de choix entre deux contraires, sans être déterminé par rien à ce choix (cf. « j’aurais pu agir autrement »). Le libre arbitre peut être entendu a) négativement, comme liberté d’indifférence, ou bien b) positivement.


a) Dans sa première acception, il est synonyme de l’acte gratuit : on prend à la lettre la définition de l’acte libre comme étant l’acte fait sans qu’on soit déterminé par rien du tout = au bout du compte, ça donne un acte accompli sans aucune raison (puisque cette « raison » serait une cause, ou une détermination, de l’action). Tout « parce que », qu’il renvoie à une cause ou à un motif, est à bannir. Ici, moins on a de raisons pour faire ce qu’on fait, plus on est libre. Cf. Gide, Les caves du vatican.


b) Cette acception du libre-arbitre correspond en fait au « plus bas degré de la liberté » -dixit Descartes dans une lettre à Mesland- ou bien même à une non-liberté. En effet, quand vous agissez sans raison aucune, vous ne savez pas pourquoi vous faites ce que vous faites. Vous êtes alors semblable à un animal, vous obéissez peut-être à vos instincts, etc. Toute vraie liberté est éclairée, motivée. C’est qu’il ne faut pas confondre « cause » et « raison » ou bien encore, « mobile » et « motif » : si la cause ou le mobile sont extérieurs à vous et vous déterminent donc à votre insu (déterminisme naturel, inconscient, passions, contrainte, etc.), la raison ou le motif viennent de vous (obligation, décision longuement mûrie, raison, etc.). Ici, vous n’êtes pas semblable à un animal, vous réfléchissez…


Cette acception est donc compatible avec la délibération (alors que la première ne l’est pas : pour elle, la liberté résiderait dans la spontanéité, et toute réflexion, tout motif, est déterminant). Etre libre c’est agir en connaissance de cause, c’est réfléchir sur les moyens pour arriver à une fin, c’est savoir pourquoi on agit ainsi et pas autrement, c’est avoir une raison de le faire (même si on admet bien sûr toujours qu’on aurait pu faire autrement). Ici, plus on a de raisons de faire ce qu’on fait, plus on est libre.


Définition réelle de la liberté : capacité de choix réfléchi, rationnel, non déterminé par des penchants = acte accompagné de délibération, i.e., d’une réflexion sur les moyens et motifs nous permettant d’atteindre une certaine fin posée préalablement.



Grands textes


Hobbes, Léviathan, l’état de nature comme liberté illimitée (droit de faire tout ce qu’on veut)… mais contradictoire (liberté de mourir à chaque instant, donc, menacée !)


Platon, Gorgias : être libre c’est faire ce qui est bien pour nous, ce qui nous rend dignes de l’humanité, et non satisfaire tous ses désirs… c’est donc maîtriser ses instincts, pulsions, passions


Rousseau, Contrat social, I, 8 : « l’impulsion du seul appétit est esclavage et l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté » (loi autonome, et non hétéronome : qui vient de nous, et non d’une volonté extérieure)



Stoïciens : être libre, c’est accepter que ce qui arrive, et ce qui ne dépend pas de nous, arrive (attitude de l’esprit devant la nécessité) ; celui qui se lamente sera traîné par la nécessité, il subira les événements ; celui qu les accepte, comprend qu’on ne peut rien y faire, et est heureux… Cf. Manuel d’Epictète.


Développement sur les stoïciens :


Chez les stoïciens, l’éthique est indissociable d’une théorie de la connaissance et d’une philo de la nature. Le monde est pour eux un cosmos, un ordre. Et être sage, c’est savoir qu’il y a ordre et savoir quel il est, autant que possible. Une fois l’ordre connu, on aperçoit alors que tout ce qui arrive, arrive selon un ordre nécessaire. Il est donc vain et irrationnel de le refuser. Les désirs nous transportent dans l’irréel. La raison, elle, nous conduit à vouloir les choses comme elles sont, et donc à changer nos désirs plutôt que l’ordre du monde.


On pourrait objecter qu’on ne connaît pas l’ordre du monde, et que nous ne pouvons par conséquent pas nous y soumettre. La solution est d’accepter les événements tels qu’ils arrivent. La seule chose qui dépende entièrement de nous, ce sont les représentations que nous nous faisons des choses :


“il y a ce qui dépend de nous, et ce qui ne dépend pas de nous. Dépendent de nous l’opinion, la tendance, le désir, l’aversion, en un mot, toutes nos œuvres propres; ne dépendent de nous le corps, les hautes charges, en un mot, toutes les choses qui ne sont pas nos œuvres propres. Les choses qui dépendent de nous sont naturellement libres, sans empêchement, sans entrave; celles qui ne dépendent pas de nous sont fragiles, serves, facilement empêchées, propres à autrui” (Epictète, Manuel, I, 1).


Les représentations ne sont pas dans les événements eux-mêmes. Elles viennent de moi. L’illusion est de croire que ce qui vient de moi vient de l’événement. Il n’y a que des événements heureux ou tristes. Donc, comme le dit Epictète, ce ne sont pas les événements qui troublent les hommes, mais les jugements qu’ils portent sur les événements.


Par exemple, je tombe malade. En soi, ce n’est ni heureux, ni malheureux. Je ne suis malheureux que si je juge que je ne devrais pas être malade. Il suffit donc de changer ce jugement pour ne plus être malheureux.


Dans le même esprit, pour éviter d’être déçu par ce qui arrive, il suffit de ne rien attendre de ce qui peut arriver.


User de ces représentations consiste à délimiter le moment présent, et à s’y tenir. La bonne attitude devant l’événement consiste, après avoir dépouillé notre jugement de tout ce qui venait de nos désirs et de nos délires, à ajouter à sa nécessité la liberté de notre consentement.


Il y a pour les stoïciens deux styles de vie :


1- celui des insensés qui se laissent gouverner par leurs affects, et par conséquent par les événements qui sont causes de ces affects.



2- Celui des sages ou de ceux sui sont en voie de devenir sages. Ils ne sont pas insensibles, mais ils conçoivent leur rapport aux événements sous la forme du jeu. Dans certaines circonstances, ils joueront à être malheureux, mais ils ne le seront pas vraiment.


“Souviens-toi que tu es comme un acteur dans le rôle que l’auteur dramatique a voulu te donner... Il dépend de toi de bien jouer le personnage qui t’es donné, mais le choisir appartient à un autre”.



La liberté consiste donc essentiellement dans cette capacité à bien user de nos représentations. Dans la mesure où seul l’exercice de la pensée dépend de moi, être libre, ce sera toujours conserver libre notre pensée.

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Elisabeth terminaleSTG




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MessageSujet: Etre libre est-ce faire ce qui nous plaît?corrigé techno  Posté leSam Avr 05, 2014 8:45 am Répondre en citant

Merci pour les corrigés.

Je vais essayer de refaire le sujet après lecture de vos corrigés mais de manière personnelle pour m'entrainer.

Pas si évident le sujet malgré son apparente simplicité


Bonne lecture aux membres et visiteurs du forum King Queen
_________________
Bac français, 1ère STG

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