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 DU BREVET AU BAC :: SUJETS EAF, PHILOSOPHIE A L'ETRANGER, 2015 :: Bac de philosophie 2015, série ES, sujet de Pondichéry

Bac de philosophie 2015, série ES, sujet de Pondichéry

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prepabac,philo 2018
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MessageSujet: Bac de philosophie 2015, série ES, sujet de Pondichéry  Posté leDim Mar 22, 2015 9:12 pm Répondre en citant







Les sujets tombés au baccalauréat de philosophie : Pondichéry, bac 2015


Sujets de la série ES




Terminale ES :






PHILOSOPHIE

SÉRIE ES


Durée de l’épreuve : 4 heures Coefficient : 4

L’usage des calculatrices est interdit



Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants :

1er 1 sujet


La culture nous protège-t-elle contre la violence ?

sujet 2

N’y a-t-il de connaissance que scientifique ?

sujet 3

Expliquer le texte suivant:


Quand toutes les prérogatives de naissance et de fortune sont détruites, que toutes les professions sont ouvertes à tous, et qu’on peut parvenir de soi-même au sommet de chacune d’elles, une carrière immense et aisée semble s’ouvrir devant l’ambition des hommes, et ils se figurent volontiers qu’ils sont appelés à de grandes destinées. Mais c’est là une vue erronée que l’expérience corrige tous les jours. Cette même égalité qui permet à chaque citoyen de concevoir de vastes espérances rend tous les citoyens individuellement faibles. Elle limite de tous côtés leurs forces, en même temps qu’elle permet à leurs désirs de s’étendre. Non seulement ils sont impuissants par eux-mêmes, mais ils trouvent à chaque pas d’immenses obstacles qu’ils n’avaient point aperçus d’abord. Ils ont détruit les privilèges gênant de quelques-uns de leurs semblables ; ils rencontrent la concurrence de tous. La borne a changé de forme plutôt que de place. Lorsque les hommes sont à peu près semblables et suivent une même route, il est bien difficile qu’aucun d’entre eux marche vite et perce à travers la foule uniforme qui l’environne et le presse. Cette opposition constante qui règne entre les instincts que fait naître l’égalité et les moyens qu’elle fournit pour les satisfaire tourmente et fatigue les âmes.

TOCQUEVILLE,De la Démocratie en Amérique,1835. La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question.
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Dernière édition par prepabac,philo 2018 le Mar Avr 14, 2015 5:40 pm; édité 1 fois

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Gyslaine, terminaletechno




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MessageSujet: Dissert ES, n'y a t'-il de connaissance que scientifique?  Posté leMar Avr 14, 2015 12:28 pm Répondre en citant


N'y a t'-il de connaissance que scientifique ?
Sujet 2 : série ES






Introduction


La connaissance est une interprétation du monde et la science n’est pas la seule approche possible. Cependant, la cohérence d’une théorie ne suffit pas à la qualifier de connaissance.





Première partie

On peut connaître l’homme et le monde sans le secours de la science.




La connaissance est une construction élaborée par l’intelligence à partir de la perception. L’interprétation scientifique n’est pas la seule connaissance possible. L’«homme d’expérience» en fait la preuve.



La science n’est pas le tout de la connaissance. Il faut opérer une distinction entre connaissance et science. Dans une culture où règne le discours mythique* il peut y avoir des connaissances ( sur la nature, les hommes, les effets bénéfiques ou maléfiques des plantes, etc.) et pourtant il n’y a pas de science au sens que nous donnons aujourd’hui à ce terme.



L’expérience peut donner une connaissance qui n’est pas scientifique. L’homme d’expérience, le sage que l’on consulte parce qu’il sait ce qu’il convient de faire n’a pas une connaissance de type scientifique. Et pourtant, il connait l’homme et n’ignore rien des mécanismes qui le régissent. Mais, pour connaître l’homme, il n’est pas indispensable d’être un spécialiste des sciences humaines.



La perception est connaissance. Pour David Hume comme pour d’autres philosophes, la perception constitue la forme la plus intense, la plus directe et la plus authentique du rapport à l’objet. Les concepts scientifiques à l’aide desquels on prétend connaître le réel ne sont que des conventions arbitraires. «Je ne sais si l’établissement de l’art d’estimer les vérisimilitudes * ne serait plus utile qu’une bonne partie de nos sciences démonstratives.» (Gottfried Wilhelm Leibniz - Nouveaux Essais )



« L’ opinion, fondée dans le vraissemblable, mérite peut -être aussi le nom de connaissance.» ( Gottfried Wilhem Leibniz - Nouveaux essais sur l’entendement humain )



La science n’est pas tout. A côté d’elle l’homme vit, souffre, aime et rêve et l’on peut connaître cet homme autrement que par la science. Il y a une connaissance sensible qui n’est pas scientifique.




Deuxième partie


Savoir, c’est incontestablement connaître scientifiquement.



Nous ne pouvons pas connaître les choses en soi, nous ne pouvons connaître que les phénomènes dans la mesure où ceux-ci sont mesurables. Or la mesure, c’est la science.



Seule la science permet d’accéder au savoir. On ne doit reconnaître comme vrai que ce que l’on connaît évidemment être tel nous dit Descartes. Or, il n’y a que la science qui puisse nous donner des certitudes car elle seule démontre et prouve. Les autres formes de «savoirs» (qui prétendent trouver ailleurs leur fondement) risquent toujours de n’être qu’illusion.



Seule la science est universelle. N’est savoir que ce qui est reconnu comme tel par l’ensemble des hommes et seule la connaissance scientifique peut prétendre à cette universalité de droit. C’est pourquoi Althusser propose de dire qu’une thèse philosophique, par exemple, peut être juste mais que seule la science est vraie parce qu’il n’y a de connaissance que scientifique.



Tout savoir est scientifique. Tout discours qui prétendrait accéder à la connaissance sans passer par la démonstration scientifique serait un faux savoir. «Connaître, disait déjà Aristote, c’est connaître par les causes». Il n’y a que la science qui peut nous apprendre que les phénomènes obéissent à des lois et que, pour cette raison, on peut calculer et prévoir.



«Une connaissance objective immédiate, du fait même qu’elle est qualitative, est nécessairement fautive.» (Gaston Bachelard - La formation de l’esprit scientifique )



Il n’y a de connaissance que la connaissance scientifique. Pour mériter le nom de connaissance, un savoir doit être vérifiable. Or, le domaine de la vérification et de l’expérimentation, c’est le domaine de la science.




Conclusion

Nous sommes tentés de tenir pour essentiel ce qui s’impose à nous dans ce que nous appelons l’évidence. Cependant ce n’est pas ce chemin là qui conduit à la connaissance parce que la connaissance exige que les apparences soient dépassées. Ce qui est immédiatement valorisé par l’observation naïve est généralement accessoire. L’avènement de la connaissance, c’est l’avènement de la mesure qui remplace le qualitatif de la subjectivité par le quantitatif de l’objectivité. Je ne connais rien lorsque je dis savoir que l’eau est fraîche ou qu’elle est chaude. Je ne connais que lorsque je sais que la température de l’eau est de tant de degrés sur telle échelle de mesure. «La connaissance devient objective dans la mesure où elle devient instrumentale». (Bachelard) Certes, il peut y avoir des «vérités» ailleurs que dans la science. Pascal, tout scientifique qu’il était, le reconnaissait: «le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point», Saint Augustin l’affirmait: «crede ut intelligas» (crois afin de comprendre). Mais, s’il y a des «vérités» non scientifiques, il n’y a pas d’autre connaissance que la connaissance scientifique.



«Une marche vers l’objet n’est pas initialement objective. Il faut donc accepter une véritable rupture entre la connaissance sensible et la connaissance scientifique.» (Gaston Bachelard - La formation de l’esprit scientifique )





Notes et commentaires



Discours mythique

Récit raconté de façon rituelle et qui prétend expliquer le monde de façon magico-religieuse.



Vérisimilitude

Terme inventé par Leibniz pour désigner ce qui est vraissemblable.

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prepabac,philo 2018
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MessageSujet: Bac de philosophie 2015, série ES, sujet de Pondichéry  Posté leMar Avr 14, 2015 12:50 pm Répondre en citant

Merci à Gyslaine pour sa proposition de corrigé
La lecture est intéressante et permet d'orienter une bonne réflexion sans craindre le hors-sujet.
Bravo à toi Gyslaine
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