DU BREVET AU BAC

Prépabac, examen2017 · Mer Avr 22, 2015 7:07 pm

antihéros , nom masculin

Sens 1

Personnage de fiction qui ne possède pas les caractéristiques habituelles du héros.

Typologie des Anti Heros

On peut considérer quatre types principaux d’antihéros:
•le personnage « sans qualités », l’être ordinaire vivant une vie ordinaire dans un cadre ordinaire
•le héros négatif, porteur de valeurs anti-héroïques et en général antisociales, mais sans qualités « héroïques » (en ce sens, Fantomas par exemple est un héros négatif mais non un antihéros car il est porteur de qualités héroïques, mais au service du mal)

•le héros déceptif, un personnage ayant potentiellement des qualités héroïques mais qui n’en fait pas usage ou les utilise mal ou à mauvais escient, ou qui tend à perdre ces qualités, ou enfin qui se trouve dans un cadre où ces qualités ne sont plus appréciées ou admises

•le héros « décalé », un personnage ordinaire, sans qualités, qui par les circonstances se trouve plongé dans une situation extraordinaire.

Meursault
•le personnage « sans qualités », l’être ordinaire vivant une vie ordinaire dans un cadre ordinaire

Meursault, un antihéros

Meursault, protagoniste et notre antihéros du roman L’étranger, incarne le rôle d’un personnage indifférent à tout, sans aucuns sentiments, et étranger du monde. Dans ce livre, nous le voyons aussi bien indifférent au décès de sa mère, qu’à la femme qui l’aime.

Albert Camus nous décrit ici un personnage faisant aussi preuve de naïveté, et ayant des réactions que l’on pourrait caractériser d’absurdes. Il vit pour lui-même, et son comportement nous éloigne d’un antihéros pathétique. Par ailleurs, cette thématique de l’absurde nous renvoie au discours de l’homme sans dieu, évoqué par Pascal dans ses Pensées, montrant alors son impuissance face à la mort. Une impuissance que l’on retrouve au début du roman, face à la mort de Mme Meursault ou le protagoniste semble aussi totalement impassible devant cet événement. Mais cette ignorance envers sa mère commence dès la première phrase du roman, phrase surprenante d’ailleurs ! : « Aujourd’hui, maman est morte », d’une part : par sa taille, une phrase courte, et quasi officielle. Il s’agit ici d’un constat et ici déjà aucune émotion ne se dégage. D’ailleurs après avoir lu ce télégramme, le personnage ne se soucie pas du décès, il est plus préoccupé par le temps que ça lui prendra pour aller voir la mère.

Pourtant, nous sommes dans un contexte intime avec le mot « maman ».De plus, il fumera (après une courte réflexion) devant le cercueil de sa mère comme si cela paraissait normal, or pour le lecteur cet acte peut être vu comme choquant (peut-être moins de nos jours) et il pourrait être désigné de « fils indigne ».
Il semble tout de même éviter cette image plutôt désagréable, en disant que pour le moment « c’est comme si elle n’était pas morte » mais cette pitié sonne faux car il ajoute ensuite qu’il sera soulagé une fois l’enterrement finit : « Après l’enterrement, au contraire tout sera classé », par ses mots on retrouve un Meursault indifférent, sans émotion ne pensant qu’à lui. On retrouve cette idée d’impuissance face à la mort à la fin du roman quand il est condamné à mourir. Condamné d’ailleurs parce qu’il n’aurait pas pleuré à la mort de sa mère. Lors de son jugement, on peut penser qu’il prend conscience de l’absurde vécu par les hommes. Il refusera d’être sauvé et sera d’ailleurs violent avec un prêtre qui lui a dit « je prierai pour vous », énervé par le comportement Meursault se mit alors a l’insulté et même à le prendre par le colle de sa soutane en lui disant que sa mort justifie sa conception de sa vie. Sa mort est donc une mort souhaitée, et heureuse ce qui dénigre le fait d’avoir encore un registre pathétique. Par cette ‘’ignorance’’ on peut voir en ce personnage ce rejet du pathétique. La vérité indiquée dans ce roman est négative, l’absurdité ici est représentée par un état de conscience individuelle.

Viens ensuite la présence du « Je », elle permet au lecteur de s’identifier au protagoniste, c’est-à-dire : à Meursault. De cette manière, nous devenons ce personnage insensible et sommes touchés par ses actions, et ses choix et devenons un étranger. Le choix de la première personne du singulier permet de comparer cette époque du XXe avec notre époque, et cela crée un paradoxe, mais aussi une séparation entre nous et notre vie, créant alors un sentiment d’absurdité. Camus nous invite donc à une réflexion sur l’humanité d’où le côté philosophique du livre. Comme le disait Camus, je cite :
« L’étranger décrit la nudité de l’homme en face de l’Absurde. » (Carnet, I).
Décalé des conventions, Meursault se présente comme un homme différent. Contrairement aux personnages vus précédemment, cet antihéros n’est pas pathétique. Avec son côté psychologique le livre nous emmène sur une réflexion de l’homme. Avec une réflexion sur les personnes âgées par rapport au personnage de Mme Meursault, sur l’homme du XXème avec Meursault, et ainsi de suite, sur chaque personnage du texte. Cela nous amène à voir que Meursault est un personnage en marge de la société. Pourquoi ces antihéros sont-ils des personnages en marge de la société ?
En savoir plus sur
http://rcm-antihero.e-monsite.com/pages/le-pathetique-l-etranger.html#XhXPztdwiMuzrKVV.99
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