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 DU BREVET AU BAC :: SUJETS - CORRIGES DE BREVET :: Sujet corrigé de français, brevet 2013

Sujet corrigé de français, brevet 2013

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vanessa Tle ES





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MessageSujet: Sujet corrigé de français, brevet 2013  Posté leMer Avr 22, 2015 9:30 pm Répondre en citant

Brevet des collèges 2013 : sujet et corrigé de l'épreuve de français

Un texte tiré du Soleil des Scorta de Laurent Gaudé.



DNB Série générale– Épreuve de français

Dans le sud de l’Italie, une vieille femme évoque son enfance, au cours de laquelle sa famille a tenté de fuir le pays pour s’installer à New-York. Elle s’adresse à un personnage nommé don Salvatore. L’action se déroule dans la première moitié du XX e siècle.

Don Giorgio nous a menés jusqu’au port et nous avons embarqué sur un de ces paquebots construits pour emmener les crève-la-faim d’un point à un autre du globe, dans de grands soupirs de fioul

. Nous avons pris place sur le pont au milieu de nos semblables. Miséreux d’Europe au regard affamé. Familles entières ou gamins esseulés. Comme tous les autres, nous nous sommes tenus par la main pour ne pas nous perdre dans la foule. Comme tous les autres, la première nuit, nous n’avons pu trouver le sommeil, craignant que des mains vicieuses

ne nous dérobent la couverture que nous nous partagions. Comme tous les autres, nous avons pleuré lorsque l’immense bateau a quitté la baie de Naples.« La vie commence », a murmuré Domenico. L’Italie disparaissait à vue d’œil. Comme tous les autres, nous nous sommes tournés vers l’Amérique, attendant le jour où les côtes seraient en vue, espérant, dans des rêves étranges, que tout là-bas soit différent, les couleurs, les odeurs, les lois, les hommes. Tout. Plus grand. Plus doux. Durant la traversée, nous restions agrippés des heures au parapet, rêvant à ce que pouvait bien être ce continent où les crasseux comme nous étaient les bienvenus. Les jours étaient longs, mais cela importait peu, car les rêves que nous faisions avaient besoin d’heures entières pour se développer dans nos esprits. Les jours étaient longs mais nous les avons laissés couler avec bonheur puisque le monde commençait. Un jour enfin, nous sommes entrés dans la baie de New York. Le paquebot se dirigeait lentement vers la petite île d’Ellis Island. La joie de ce jour, don Salvatore, je ne l’oublierai jamais. Nous dansions et criions. Une agitation frénétique avait pris possession du pont. Tout le monde voulait voir la terre nouvelle. Nous acclamions chaque chalutier de pêcheur que nous dépassions. Tous montraient du doigt les immeubles de Manhattan. Nous dévorions des yeux chaque détail de la côte. Lorsque enfin le bateau fut à quai, nous descendîmes dans un brouhaha de joie et d’impatience. La foule emplit le grand hall de la petite île. Le monde entier était là. Nous entendions parler des langues que nous prîmes d’abord pour du milanais ou du romain
,mais nous dûmes ensuite convenir que ce qui se passait ici était bien plus vaste. Le monde entier nous entourait. Nous aurions pu nous sentir perdus. Nous étions étrangers. Nous ne comprenions rien. Mais un sentiment étrange nous envahit, don Salvatore. Nous avions la conviction que nous étions ici à notre place

Laurent Gaudé,

Le Soleil des Scorta

, 2004.



1

« fioul » : carburant, dérivé du pétrole, qu’utilisent les bateaux.

2

« mains vicieuses » : mains de voleur.

3

« parapet » : barrière placée sur le bord du pont pour empêcher les passagers de tomber à l’eau.

4

« du milanais ou du romain » : dialectes italiens.




Le texte et les questions (15 points) :



Avec 15 points sur les questions, 4 sur la réécriture, 6 sur la dictée et 15 sur la rédaction, les élèves bénéficiaient de nombreuses possibilités pour montrer l'étendue de leurs connaissances. Le sujet proposé ne comportait pas de difficultés particulières.



Une réécriture assez simple : des changements de personnes uniquement (4 points)


« Comme tous les autres, nous nous sommes tenus par la main pour ne pas nous perdre dans la foule. Comme tous les autres, la première nuit, nous n'avons pu trouver le sommeil, craignant que des mains vicieuses ne nous dérobent la couverture que nous nous partagions. »



Réécrivez les phrases suivantes, en remplaçant les pronoms de la première personne du pluriel (nous) par la troisième personne du pluriel (ils). Vous ferez toutes les modifications nécessaires.



Une dictée axée sur les accords : (6 points)


Tous les émigrants n'étaient pas obligés de passer par Ellis Island. Ceux qui avaient suffisamment d'argent pour voyageur en première ou en deuxième classe étaient rapidement inspectés à bord par un médecin et un officier d'état civil et débarquaient sans problèmes. Le gouvernement fédéral estimait que ces émigrants auraient de quoi subvenir à leurs besoins et ne risqueraient pas d'être à la charge de l'Etat. Les émigrants qui devaient passer par Ellis étaient ceux qui voyageaient en troisième classe [...] dans de grands dortoirs non seulement sans fenêtres mais pratiquement sans aération et sans lumière, où deux mille passagers s'entassaient sur des paillasses superposées.



Georges PEREC, Ellis Island, 1980.





Sujets de rédaction : entre dialogue, description et argumentation (15 points)



C'est là la grande nouveauté du brevet des collèges version 2013 : deux sujets sont désormais proposés au choix des élèves, un premier souvent narratif et un second plus argumentatif.



SUJET N°1 :

Imaginez la suite de ce texte, dans laquelle la narratrice raconte les premiers jours des personnages à New-York.

Votre texte fera au moins deux pages (soit une cinquantaine de lignes).



SUJET N°2 :

Le monde d'aujourd'hui laisse-t-il place, selon vous, à un ailleurs qui fasse rêver ?

Vous donnerez votre réponse dans un développement argumenté et organisé.

Votre texte fera au moins deux pages (soit une cinquantaine de lignes).





ELEMENTS DE CORRECTION CONCERNANT LES QUESTIONS ET LA REECRITURE



QUESTIONS (15 points)


1. « […] ce continent où les crasseux comme nous étaient les bienvenus. »

(ligne 13-14)

a) De quel continent s'agit-il ?

Il s'agit du continent américain.



b) Qui est désigné par l'expression « les crasseux » ? Que pensez-vous de cette formulation ?

L'expression « les crasseux » désigne les « miséreux d'Europe » (l. 4), c'est-à-dire les émigrants pauvres venus d'Europe en espérant réussir à mieux gagner leur vie en Amérique. La formulation « les crasseux » est volontiers dépréciative. Elle dénote une forme d'autodérision de la part de la narratrice.



2. En vous appuyant précisément sur le texte, expliquez ce que les personnages attendent de ce nouveau pays.

Les personnages, pauvres en Europe, espèrent, en débarquant en Amérique, commencer une nouvelle vie. Ils souhaitent repartir à zéro dans un lieu où tout sera « différent, les couleurs, les odeurs, les lois, les hommes. » (l.11-12) C'est bien sûr le rêve américain qu'ils ont tous à l'esprit et déjà, sur le bateau, ils ne font que s'adonner au rêve.



3. a) Par quels sentiments successifs passent les personnages aux différentes étapes du voyage ? Illustrez votre réponse par des éléments précis du texte.



Les personnages passent d'abord, durant le voyage, par des sentiments de crainte et de douleur : ils pleurent même lorsque « l'immense bateau a quitté la baie de Naples » (l. Cool. Puis, c'est l'espoir face au continent américain : « la joie » (l. 19) les envahit, avec aussi un sentiment « d'impatience » (l. 25).



b) Pourquoi le « sentiment » évoqué à la ligne 29 est-il qualifié d' « étrange » ?



Ce sentiment peut paraître étrange car il s'inscrit en opposition avec le cadre et les circonstances dans lesquelles arrivent les passagers. Tout devrait leur indiquer qu'ils sont étrangers et pourtant, ils se sentent déjà adoptés : « nous étions ici à notre place. »



4. « Le paquebot se dirigeait lentement vers la petite île d'Ellis Island. La joie de ce jour, don Salvatore, je ne l'oublierai jamais. Nous dansions et criions. » (lignes 18 à 20) : identifiez les deux temps utilisés et justifiez l'emploi de chacun.



On retrouve dans ce passage l'emploi majoritaire de l'imparfait de l'indicatif, avec « se dirigeait », ou « dansions » mais également, de façon isolée, un verbe au futur simple de l'indicatif, « oublierai ». Ce dernier est employé par la narratrice en référence au moment de l'énonciation de ses souvenirs. Cela appartient au présent de la narratrice. A contrario, l'imparfait correspond au passé, aux souvenirs qu'évoque la vieille femme en s'adressant à don Salvatore.



5. « Miséreux d'Europe au regard affamé. Familles entières ou gamins esseulés. » (ligne 4) :

a) Quelles remarques grammaticale pouvez-vous faire sur la construction de ces deux phrases ?



Ces deux phrases sont non-verbales, elles ne sont constituées que de groupes nominaux.



b) Quel effet produisent-elles sur le lecteur ?



Ces deux phrases nominales descriptives contribuent à brosser un portrait très dur des êtres qui sont sur le départ. Cela peut susciter chez le lecteur un sentiment de compassion face à la misère ainsi décrite brutalement, sans marques d'émotion. L'ensemble donne l'impression d'une masse d'individus qui se trouvent à la dérive.



6. Pensez-vous que Domonico a raison en murmurant « La vie commence. » (ligne 9) ? Développez votre réponse en quelques lignes. Vous prendrez appui sur le texte et éventuellement votre culture personnelle.



En murmurant « La vie commence », Domenico fait, avec raison, résolument le choix de se tourner vers l'avenir qui les attend, avec beaucoup d'espoir. Les Etats-Unis se sont, depuis leurs origines, construits sur l'immigration. Ce processus continua, tout au long du XXème siècle, à offrir une possible réussite à ceux qui vivaient misérablement en Europe. Ce « rêve américain » fut cependant mis à mal par la crise de 1929 mais redevint réalité à l'issue de la Seconde guerre mondiale.



REECRITURE (4 points) :



« Comme tous les autres, nous nous sommes tenus par la main pour ne pas nous perdre dans la foule. Comme tous les autres, la première nuit, nous n'avons pu trouver le sommeil, craignant que des mains vicieuses ne nous dérobent la couverture que nous nous partagions. »



Réécrivez les phrases suivantes, en remplaçant les pronoms de la première personne du pluriel (nous) par la troisième personne du pluriel (ils). Vous ferez toutes les modifications nécessaires.



Correction de la réécriture :



« Comme tous les autres, ils se sont tenus par la main pour ne pas se perdre dans la foule. Comme tous les autres, la premère nuit, ils n'ont pu trouver le sommeil, craignant que des mains vicieuses ne leur dérobent la couverture qu'ils se partageaient.»

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