DU BREVET AU BAC

Prépabac, examen2017 · Lun Fév 01, 2016 2:33 pm

Lecture analytique : Incipit de l’Etranger, Albert Camus, 1942
En quoi cet incipit est-il déroutant ?

I/ Un personnage principal étrange

1.1 . Un personnage indifférent
Premièrement, le narrateur, qui est aussi le personnage principal, est vide, sans émotion même après la mort de sa mère. Le narrateur de ce récit étant interne, le lecteur s’attend à des sentiments de sa part et une intériorité qui sont absents. « Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut être hier, je ne sais pas » (l. 1) après l’annonce de la mort de sa mère. Il qualifie même cette mort d’une « excuse pareille » (l.6) pour ne pas aller travailler.
1.2. Un personnage s’apparentant plus à automate qu’à une personne
Ensuite, il fait preuve d’une organisation et d’une planification extrêmement méthodique, telle qu’elle ne parait pas possible pour un homme surtout qui lui qui vient de perdre sa mère. Directement après l’annonce de sa mort, il fait des projets. On remarque en effet une utilisation de verbes au futur comme « j’arriverai » « je pourrai » « il le fera » « il me verra » « ce sera » ainsi que des phrases courtes qui s’enchainent comme des ordres à effectuer et sans liaison : c’est une asyndète. « Mais il n’avait pas l’air content. Je lui ai même dit ‘ce n’est pas de ma faute’. Il n’a pas répondu. » (l.7- Cool

Cet enchainement d’actions s’apparente à un télégramme, qui a pour caractéristique d’être sans émotion, cette connexion s’accentue avec le télégramme qu’il reçoit en ligne 2.
1.3. Un personnage qui ne ressent que des sensations
Enfin, ce personnage a des sensations, qui pourraient le rendre plus humain mais qui en réalité déroutent car elles paraissent décalées. En effet, l’absence de tristesse ou d’un quelconque sentiment a la mort de sa mère ébranlé le lecteur d’autant plus qu’elle est suivie d’un ressenti de la chaleur qui parait totalement décalé. « il faisait très chaud » (l. 12)

II/ Un style particulier

2.1. Une entrée brusque dans le récit
Tout d’abord, l’entrée dans le récit surprend le lecteur. C’est une entrée au cœur de l’action, « in medias res ». Mais elle est d’autant plus étonnante qu’elle débute par « Aujourd’hui, maman est morte. » (l.1) Cette annonce ressemble à un élément perturbateur et le récit ne parait pas débuter sur une situation initiale comme cela devrait être le cas. L’apparition des personnages sans présentation aucune, comme s’ils sortaient de nulle part est également très perturbante.
2.2 Des temps de récit particulier
Ensuite, dans un récit écrit au passe les temps sont en règle générale à l’imparfait et au passé simple, ici, le narrateur se différencie par une utilisation de l’imparfait et de passé composé. Cela s’apparente donc plus à un discours oral, ou un journal intime sans aucune convention. « j’ai pris » (l.12) « j’ai couru » (l17) « j’ai pensé » (l.7)
2.3 Un cadre spatio-temporel vraisemblable contrastant
De plus, avec un tel personnage impersonnel, très étrange et ayant un caractère très particulier, on s’attend à un cadre spatio-temporel lui aussi étrange et différent de la réalité. Mais au contraire, il est très réaliste comme on le remarque avec la précision des lieux et la description de l’ambiance : « Marengo, à quatre-vingt kilomètres d’Alger » (l.4)
2.4 Un thème omniprésent : la mort
Pour finir, on remarque que dès la première ligne, la mort est impliquée. Elle va surement être un thème central du roman. On peut le deviner grâce au champ lexical du trépas. « maman est morte » (l.1) « décédée. Enterrement » (l.2) « asile » (l.4) « condoléances » (l.9) « deuil » (l.9) « morte » (l.10) « enterrement » (l.10) « cravate noire et un brassard » (l.15) « a perdu » (l.11) Cette particularité met d’entrée le lecteur mal à l’aise car il n’est pas du tout ménagé.
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Mentionbienaubacfrançais · Age: 25 Inscrit le: 09 Aoû 2015 Messages: 36

Merci beaucoup Bounce