DU BREVET AU BAC Préparation au brevet et au bac de français, philosophie et HLP
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Dominique Tle techno
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Sujet: La cigale et la fourmi La Fontaine analyse de la fable Mer Fév 17, 2016 6:15 pm |
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La cigale et la fourmi La Fontaine
*** Faire une biographie de La Fontaine
Une petite analyse de la fable
Dégager la morale
Cette fable est la première en place dans le premier livre de La Fontaine. Mais il est fort probable qu’elle ait été écrite après bien d’autres. C’est La Fontaine lui même qui lui a assigné cette situation. Aucune autre fable n’a suscité autant de commentaires que celle-ci, d’abord parce qu’elle est la première, ensuite parce qu’il s’agit d’un « classique » connu par tout le monde. Ne citons que deux exemples extrêmes. Ainsi, Rousseau l’a donnée en exemple de ce qu’il convenait de ne pas faire lire aux enfants car il craignait que ceux-ci ne prennent la cigale pour exemple. Taine voit dans cette fable l’homme du sud (la cigale) opposé à l’homme du nord. Ces deux analyses sont évidemment totalement exagérées. Notons aussi que Fabre (cf. infra, note 2) s’est efforcé de trouver toutes les erreurs contenues dans cette fable. Cela n’a jamais, heureusement, empêché quiconque de trouver énormément de plaisir à lire et étudier « La Cigale et la Fourmi ». La source de cet apologue est à chercher chez Esope « La Cigale et la Fourmi, la Fourmi et l’Escarbot (*)». Le rhéteur du IIIe siècle, Aphtonius la reprendra et en fera un exercice littéraire. La Fontaine a eu connaissance de la version d’Esope comme du travail d’Aphtonius. (*) Escarbot est le nom donné à divers coléoptères parmi lesquels figure le hanneton ; certains ont d’ailleurs traduit le titre d’Esope par « La Fourmi et le Hanneton ».
La cigale , ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau
Elle alla crier famine
Chez la fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle
«Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'oût , foi d'animal,
Intérêt et principal .»
La fourmi n'est pas prêteuse ;
C'est là son moindre défaut.
«Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
- Vous chantiez ? j'en suis fort aise.
Eh bien : dansez maintenant.»
C’est ici la seule apparition de la cigale dans les fables (nous pouvons cependant la retrouver brièvement dans « La Vie d’Esope le Phrygien »). Cet insecte, dans l’Antiquité, symbolisait le poète dans toute son insouciance (« Je suis l’insecte aimé du poète et des dieux », écrira bien plus tard Jean Aicard, dans « Poèmes de la Provence »). Chevalier et Gheerbrant notent la cigale « est devenue l’attribut des mauvais poètes, dont l’inspiration est intermittente. Elle est prise pour l’ image de la négligence et de l’imprévoyance (La Fontaine) » (« Dictionnaire des symboles », Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Editions Robert Laffont, 1982, p. 198. Pour Jean Baudoin, la cigale évoque Homère. Pour la fine bouche, citons Jean Lautret qui écrivait en 1619 « J’ai imité donc les cigales / Qui se dupaient sans intervalles, / Voyant travailler les formis. / Ha ! qu’il n’y a telle finesse / Que d’acquérir pour sa vieillesse / Un peu de bien et des amis. » (cité dans « La Fontaine - Œuvres complètes, tome I ; Fables, contes et nouvelles » édition établie, présentée et annotée par Jean-Pierre Collinet ; NRF Gallimard ; Bibliothèque de La Pléiade ; 1991, p. 1060).
De mouche ou de vermisseau: Jean-Henri Fabre (1823-1915) dans ses « Souvenirs entomologiques » relève les erreurs de L.F. concernant la cigale elle ne dispose pour s’ alimenter que d’un suçoir et n’a rien à faire de mouches ou de vermisseaux. Il y a d’autres fantaisies la cigale meurt à la fin de l’été et ne peut donc crier famine quand la bise souffle. La fourmi, qui dort en hiver dans sa fourmilière ne peut l’entendre ; d’autre part, elle est carnivore et n’ amasse pas le grain... ». La Fontaine est un naturaliste plein de fantaisie, sans souci de la vérité [...]. Mais [...], c’est un peintre animalier de grande valeur. » (René Bray Les « Fables » de La Fontaine). (Note reprise de Thérèse).
L’août est la « moisson qui se fait durant le mois d’août » (Richelet). « Aoust... signifie aussi la récolte, la moisson des blés. » (Furetière, cité dans « La Fontaine - Fables » ; Le Livre de Poche ; Classiques modernes ; La Pochothèque ; édition de Marc Fumaroli ; 1997, p. 818). L’orthographe utilisée ici par La Fontaine n’est pas conforme à l’étymologie (du latin augustum ») mais seulement en accord avec la prononciation.
Le principal :le capital.
Son moindre défaut: Il ne faut pas comprendre ce vers en son sens premier mais au contraire la fourmi peut être habillée de bien des défauts mais pas de celui qui consiste à prêter inconsidérément.
Emprunteuse: Le féminin d’emprunteur n’est utilisé que de manière burlesque.
La Cigale et la Fourmi
Lecture analytique de La Cigale et la Fourmi
Introduction :
Cette fable est la première du livre I des Fables de Jean de La Fontaine, écrivain classique du 17ème siècle, né en 1621 à Château-Thierry et mort à Paris en 1695. La Fontaine appartient au courant littéraire du classicisme comme Boileau, Molière, Racine, Perrault. Dans la Querelle des Anciens et des Modernes, il se range du côté des Anciens, défendant ainsi l’Antiquité et ses auteurs qu’il admirait. D’ailleurs, ses fables sont inspirées de celles d’Esope, fabuliste grec (VIIe siècle av. J.-C. - VIe siècle av. J.-C.), et de Phèdre, fabuliste latin (né en 15 av. J.-C. et mort en 50 ap. J.-C).
La Cigale et la Fourmi est avec Le Corbeau et le Renard l’une des fables les plus célèbres de l’auteur. C’est un apologue qui dénonce les travers de la société. On peut ainsi la considérer comme une allégorie du travail et de la paresse.
Une fable
I- Récit simple et attrayant
a) Un récit
Cf passé simple, temps du récit ds le passé v 2 7
3ème pers du récit v 7 18
Repères spatiaux et temporels qui situent le récit chez la fourmi 8 tt l’été 2
b) Un récit simple
Voc simple/ ph simples , courtes / voc courant
Histoire simple
2 pers seulement, qui plus est banals, des insectes
c) Récit attrayant
Poème, cf. vers et rimes suivies puis croisées = changement
Vers courts = 7 syllabes = heptasyllabes, et trisyllabes
Verts courts = plus vif , légèreté = 1 fable
Changement de vers= moins monotone
Alternance récit, dd direct aves phrases courtes= rythme varié
Apparition du présent car dialogue , + vivant ; ddirect qui allège le récit
d) Le merveilleux
Animaux personnifiés, typique de la fable, qui parlent … cf. dd
Cigale qui ne vit pas l’hiver ds la nature, meurt, C et F qui ne communiquent pas
Cigale ne mange pas de mouches , de vermisseaux, mais sève des arbres
Pas d’ancrage ds la réalité ; indice spatiaux et temporels vagues , époque indéterminée, lieu indéterminé
II- Un récit didactique, à visée morale
Les animaux cachent des humains, (lion= roi/..), ici symbolisent des défauts ou qualités = allégorie
1) Signification apparente de la fable : condamnation d el’ imprévoyance ? cf Cigale
a) La Cigale = artiste insouciant
Cf. caté chantait chantiez danser, voc de l’art / champ lex de l’art
C’est sa seule activité cf. indices de temps tout l’été (mise en valeur car seul ds un vers), nuit et jour (mais persévérance)
*Un insecte qui vit au jour le jour, non prévoyant/ insouciant
Fort dépourvue (mise en valeur car à la rime) + fort= intensif
Pas un seul= mise en valeur car début de vers + négation pas un
Pas un seul petit = de nvx insistance = redondance
Dépourvu / famine/ subsister= voc lié au manque , à la pauvreté, à la faim
• Un pers qui demande de l’aide, qui compte sur les autres
Priant de prêter
Position d’infériorité
b) La fourmi = pers modèle ?
*Car prévoyante, notions associées à la fourmi : travail, persévérance, les fourmis mettent de coté ; elle vit de son travail et met de côté ds la fable
Elle ne demande rien à pers ds la fable
Sa prévoyance est connue puisque la Cigale se précipite chez elle chez la fourmi sa voisine
• En position de force ds la fable ?
Que faisiez vous= fausse question, elle connaît la réponse, mais veut faire « avouer » la cigale
Aveu : je chantais
Vs chantiez, et bien dansez maintenant : réponse brève qui ne prêt e pas à discussion, cf. impératif, la fourmi a le dernier mot, ses paroles terminent la fable
Elle aurait raison ?
La moralité serait donc : il faut être prévoyant au lieu de se laisser vivre?
2) autre signification possible, en allant plus loin
a) La cigale, un pers si négatif que cela ?
La priant de = politesse
Prêter (et pas donner), donc honnête
Je vs paierai = idem n de plus futur de l’indicatif= certitude
Intérêt et principal : ne cherche pas à voler la fourmi, au contraire
Qqs grains= insistance sur la petite quantité
Subsister= modeste ; elle ne veut pas ‘empiffrer
Foi de … donne sa parole , e,gage son honneur
Avant l’aout= indice de temps, fixe elle mm une date limite au prêt
Prend des engagements, déterminée à rembourser
b) La fourmi
N’est pas prêteuse= négation qui insiste sur son égoïsme= une règle, pas une exception cf présent de vérité générale
Moindre défaut= elle en a d’ autres ? Des pires ? La Fontaine intervient, il juge, il est t le narrateur omniscient qui intervient et donne son avis donc critique de la fourmi
Réponse finale de la fourmi, qui se fait attendre ( suspense ? ) : r, méprisante, cherche à « coincer » la cigale, ton dur, triomphant cf !, impératif, phrase courte, a le sens de la répartie, veut donner une leçon cruelle à la F cf Dansez maintenant
+ Ironie : j’en suis fort aise, ne le pense pas + césure
Deux vers, ne laisse pas de place à la discussion, on peut imaginer qu’elle lui claque la porte au nez
c)
En fait Cigale= artiste
Comme La Fontaine
il serait étrange que La Fontaine condamne l’artiste car il en est un lui mm, tt comme la cigale il ne fait rien de productif
Condamner la cigale et condamner l’art au profit de la vie pratique aurait été se condamner lui mm
Contrairement à aujourd’hui, l’artiste vit du mécénat, comme la cigale
La Fontaine serait donc plutôt du coté la Cigale ?
En fait moralité implicite ; au lecteur d’interpréter
La moralité pourrait alors être :
1-Condamnation de l’imprévoyance de la C ; les artistes se consacrent avant tt à leur art et ont du mal à se projeter ds l’avenir
Ou
2-Condamnation de l’égoïsme, du manque de pitié de la F ? les gens qui ont de l’argent méprisent les autres et sont indifférents à leur malheur
La Fontaine ne prend pas explicitement parti car
• dans la société du 17ème siècle, les artistes ne sont pas toujours bien perçus, contrairement aux gens prévoyants qui ont de l’argent de côté : il ne peut donc condamner la fourmi
• Au lecteur de voir vers quel animal va son cœur et à qui il souhaite s’identifier
• A travers ce choix, le lecteur en apprendra bien plus sur lui-même car il se positionnera dans la société et dans une idéologie.
Conclusion :
Nous venons donc de voir que cette fable si connue des enfants n’est pas si simple à comprendre car il est bien difficile de cerner avec certitude les intentions de l’auteur. Critique-t-il la Cigale ? Ou critique-t-il la fourmi ? Jean-Jacques Rousseau, fervent adversaire des fables de La Fontaine enseignées aux enfants, aurait beau jeu de crier que cette fable est bien trop difficile pour un enfant et trop invraisemblable et qu’il ne peut la comprendre. Cependant, cette fable est bien un apologue et une argumentation indirecte qui s’efforce de convaincre et de persuader. Qui s’efforce aussi de faire réfléchir le lecteur et de lui enseigner la vie. |
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