DU BREVET AU BAC Préparation au brevet et au bac de français, philosophie et HLP
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Bac 2012 Invité
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Sujet: Dom Juan, I,1 - Tirade de Sganarelle,étude et entretien Dim Mai 09, 2010 12:28 pm |
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Dom Juan - L’éloge du tabac
Dom Juan - Molière
ACTE I, scène 1 - L'éloge du tabac
*** Document à télécharger
Etude de l'acte I, 1 et entretien préparé
En quoi l'éloge du tabac est-il une tirade d'exposition et une réflexion sur le théâtre? Commentaire et entretien de 12 questions avec réponses et une introduction à la séquence "théâtre".
Descriptif de la première partie de l'entretien :
Le commentaire est d'un niveau satisfaisant. Il comprend, la lecture de la scène 1, acte I, une problématique d'étude, une introduction avec une annonce du plan, un plan en trois axes avec plusieurs arguments et des citations de l'extrait à présenter à l'oral afin d'appuyer et de justifier les idées développées, des transitions, une conclusion.
Plan :
•1. L’éloge du tabac : une parade parodique entre deux valets de comédie.
•2. Une tirade d’exposition.
•3. La tirade de Sganarelle est une réflexion sur le théâtre
Descriptif de la seconde partie de l'entretien :
Une préparation à l'oral est proposée dans le cadre de cette étude. Elle comprend un lexique sur le vocabulaire du théâtre et une introduction à la séquence, 5 questions sur la séquence "le théâtre" avec les développements nécessaires pour répondre, des questions sur l'extrait en fonction de la problématique d'étude et des trois axes du commentaire joint. Un exposé sur les éléments classiques, baroques et le libertinage complète le document sur Dom Juan de Molière.
Les questions et réponses en commentaire en fonction des axes se présentent ainsi :
•1. L’éloge du tabac : une parade parodique entre deux valets de comédie. 6 questions
•2. Une tirade d’exposition. 2 questions
•3. La tirade de Sganarelle est une réflexion sur le théâtre. 3 questions
Accéder au document : commentaire et entretien :
http://corrigesdubacfrancais.blogspot.com/2011/11/commentaire-et-entretien-sur-dom-juan.html
texte
Dom Juan - Molière
ACTE I
SCÈNE PREMIERE - SGANARELLE, GUSMAN.
SGANARELLE tenant une Tabatiere.
Quoy que puisse dire Aristote, et toute la Philosophie, il n'est rien d'égal au Tabac, c'est la passion des honnestes gens ; et qui vit sans Tabac, n'est pas digne de vivre ; non seulement il réjoüit, et purge les cerveaux humains ; mais encore il instruit les ames à la vertu, et l'on apprend avec luy à devenir honneste homme. Ne voyez-vous pas bien dés qu'on en prend, de quelle maniere obligeante on en use avec tout le monde, et comme on est ravy d'en donner, à droit et à gauche, par tout où l'on se trouve ? On n'attend pas mesme qu'on en demande, et l'on court au devant du soûhait des gens : tant il est vray, que le Tabac inspire des sentimens d'honneur, et de vertu, à tous ceux qui en prennent. Mais c'est assez de cette matiere, reprenons un peu nostre discours. Si bien donc, cher Gusman, que Done Elvire ta Maistresse, surprise de nostre départ, s'est mise en Campagne aprés nous ; et son coeur, que mon Maistre a su toucher trop fortement, n'a pû vivre, dis-tu, sans le venir chercher icy ? veux-tu qu'entre-nous je te dise ma pensée ; j'ay peur qu'elle ne soit mal payée de son amour, que son voyage en cette Ville produise peu de fruit, et que vous eussiez autant gagné à ne bouger de là.
GUSMAN.
Et la raison encore, dy moy, je te prie, Sganarelle, qui peut t'inspirer une peur d'un si mauvais augure ? ton maistre t'a-t-il ouvert son coeur là-dessus, et t'a t'il dit qu'il eust pour nous quelque froideur qui l'ait obligé à partir ?
SGANARELLE.
Non pas, mais, à veuë de païs, je connois à peu prés le train des choses, et sans qu'il m'ait encore rien dit, je gagerois presque que l'affaire va-là. Je pourrois peut-estre me tromper, mais enfin, sur de tels sujets, l'experience m'a pû donner quelques lumieres.
GUSMAN.
Quoy, ce départ si peu préveu, seroit une infidelité de D. Juan ? il pourroit faire cette injure aux chastes feux de D. Elvire ?
SGANARELLE.
Non, c'est qu'il est jeune encore, et qu'il n'a pas le courage.
GUSMAN.
Un homme de sa qualité feroit une action si lâche ?
SGANARELLE.
Eh oüy ; sa qualité ! la raison en est belle, et c'est par là qu'il s'empescheroit des choses.
GUSMAN.
Mais les saints noeuds du mariage le tiennent engagé.
SGANARELLE.
Eh ! mon pauvre Gusman, mon amy, tu ne sçais pas encore, croy moy, quel homme est D. Juan.
GUSMAN.
Je ne sçay pas de vray quel homme il peut estre, s'il faut qu'il nous ait fait cette perfidie ; et je ne comprends point, comme aprés tant d'amour, et tant d'impatience témoignée, tant d'hommages pressants, de voeux, de soûpirs, et de larmes ; tant de lettres passionnées, de protestations ardentes, et de sermens reïterez ; tant de transports, enfin, et tant d'emportemens qu'il a fait paroître, jusqu'à forcer dans sa passion l'obstacle sacré d'un Convent, pour mettre D. Elvire en sa puissance ; je ne comprends pas, dis-je, comme aprés tout cela il auroit le coeur de pouvoir manquer à sa parole.
SGANARELLE.
Je n'ay pas grande peine à le comprendre moy, et si tu connoissois le pelerin, tu trouverois la chose assez facile pour luy. Je ne dis pas qu'il ait changé de sentimens pour D. Elvire, je n'en ay point de certitude encore ; tu sçais que par son ordre je partis avant luy, et depuis son arrivée il ne m'a point entretenu, mais par precaution, je t'apprens (inter nos) que tu vois en D. Juan mon Maistre, le plus grand scelerat que la terre ait jamais porté, un enragé, un chien, un Diable, un Turc, un Heretique, qui ne croit ny Ciel, ny Enfer, ny loup-garou, qui passe cette vie en veritable beste-brute, un pourceau d'Epicure, un vray Sardanapale, qui ferme l'oreille à toutes les remontrances [chrestiennes] qu'on luy peut faire, et traite de billevezées tout ce que nous croyons. Tu me dis qu'il a épousé ta Maîtresse, croy qu'il auroit plus fait pour sa passion, et qu'avec elle il auroit encore épousé toy, son chien, et son chat. Un Mariage ne luy coûte rien à contracter, il ne se sert point d'autres pieges pour attraper les belles, et c'est un épouseur à toutes mains, Dame, Demoiselle, Bourgeoise, Païsane, il ne trouve rien de trop chaud, ny de trop froid pour luy ; et si je te disois le nom de toutes celles qu'il a épousées en divers lieux, ce seroit un chapitre à durer jusques au soir. Tu demeures surpris, et changes de couleur à ce discours ; ce n'est-là qu'une ébauche du personnage, et pour en achever le portrait, il faudroit bien d'autres coups de pinceau, suffit qu'il faut que le courroux du Ciel l'accable quelque jour : qu'il me faudroit bien mieux d'estre au diable, que d'estre à luy, et qu'il me fait voir tant d'horreurs, que je souhaiterois qu'il fust déja je ne sçay où ; mais un grand Seigneur méchant homme est une terrible chose ; il faut que je luy sois fidele en dépit que j'en aye, la crainte en moy fait l'office du zele, bride mes sentimens, et me reduit d'applaudir bien souvent à ce que mon ame deteste. Le voila qui vient se promener dans ce Palais, separons-nous ; écoute, au moins, je t'ay fait cette confidence avec franchise, et cela m'est sorty un peu bien viste de la bouche ; mais s'il faloit qu'il en vinst quelque chose à ses oreilles, je dirois hautement que tu aurois menty. |
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