DU BREVET AU BAC Préparation au brevet et au bac de français, philosophie et HLP
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Prépabac, examen2017 Administrateur
Age: 59 Inscrit le: 07 Déc 2009 Messages: 6069 Localisation: versailles
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Sujet: Orwell, la ferme des animaux, détournement de la fable Ven Jan 14, 2011 11:48 pm |
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La corne et le sabot, symbole de la Ferme des animaux parodiant la faucille et le marteau.
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Auteur George Orwell
Genre Roman allégorique / Fable animalière
Orwell,
La Ferme des animaux
Dans Pourquoi j’écris, Orwell commente le projet
qui a été le sien en écrivant son apologue : « Animal
Farm est le premier livre dans lequel j’ai essayé, en ayant
pleinement conscience de ce que je faisais, de fusionner
le but artistique et le but politique. »
Un coup de théâtre
La scène revêt l’allure d’un coup de théâtre par la
dramatisation : soudaineté de l’événement (« surpris »,
l. 2, « abasourdis », l. 16, « choc », l. 1, lexique
hyperbolique de la peur (« hennissement d’épouvante »,
« terrifiés », l. 16, « se serraient les uns contre les
autres », l. 16-17, « frayeur », l. 19), immobilisation des
animaux glacés d’effroi (« firent halte », l. 2, « silence
de mort », l. 16). Le narrateur retarde la révélation, la
scène est décrite à travers le regard effaré des animaux
(« ils virent ce que Douce avait vu », l. 4). L’apparition
est mise en valeur par la disposition typographique de
la ligne 5.
Comme dans tout bon coup de théâtre, il s’agit
d’un retournement (au sens propre) de situation : les
cochons ont choisi d’adopter la posture humaine de
la bipédie. D’où la formule d’Orwell, « c’était comme
le monde à l’envers ». Après s’être révoltés contre les
hommes, les cochons miment désormais leurs anciens
maîtres. C’est un retour en arrière, la fin de la révolution
qui avait vu les animaux prendre en main leur destin
et chasser leurs oppresseurs humains. L’inversion de
la nature à laquelle procèdent les cochons reflète la
dénaturation de l’utopie. Ce premier coup de théâtre
se double d’un second : la découverte de la disparition
des commandements qui fixaient la constitution de la
ferme utopique et leur remplacement par un seul.
Le choix des animaux
Les cochons incarnent les nouveaux maîtres qui font
régner la terreur, le choix de l’animal, avec ses connotations
péjoratives, a bien sûr une portée satirique. Parmi les
cochons, il y a une hiérarchie au sommet de laquelle on
trouve Brille-Babil au nom suggestif, c’est l’intellectuel,
le démagogue éloquent ; et Napoléon, le tyran, armé
de son fouet, incarnation de Staline. Les cochons, qui
représentent les membres du parti, la nomenklatura des
privilégiés du régime, ont leur cour : le petit coq noir (on
notera la couleur dépréciative) et les chiens, animaux
domestiques qui aboient au passage de leurs maîtres,
chiens de garde qui sèment la terreur (l. 19) et constituent
la milice au service du pouvoir. Ils sont une allusion claire
à la police secrète stalinienne. Les moutons, animaux
réputés grégaires symbolisent ceux qui se soumettent sans
protester. L’âne Benjamin et la jument Douce tranchent
par leur attitude, ils sont les témoins désabusés de la
trahison de leur idéal de justice : le premier observe un
silence désapprobateur à l’égard du nouveau régime, la
seconde en raison de son âge est la mémoire de la ferme et
des débuts prometteurs de l’utopie. Ils figurent l’ancienne
garde révolutionnaire écartée du pouvoir et restée fidèle
à ses idéaux de jeunesse.
Les éléments caractéristiques
de la fable
Il s’agit de :
– l’animalisation qui permet de représenter des types et
des comportements humains parfaitement identifiables
sous des traits animaux ;
– le choix d’animaux aux connotations stéréotypées à
forte charge polémique ;
– des noms qui reflètent la personnalité des animaux
(Napoléon est un dictateur, la jument Douce mérite
bien son nom, Brille-Babil est l’idéologue de service
prêt à tout justifier) ;
– une situation politique (un putsch installant un
régime de terreur) présentée sous une forme allégorique
dont la signification est transparente au lecteur ;
– une morale implicite reflétant le pessimisme de
l’auteur et que le lecteur est invité à tirer et méditer ;
– une visée polémique.
« La bonne prose est comme une vitre », écrivait
Orwell.
Une tonalité polémique
Orwell se livre à un réquisitoire qui reprend les
caractéristiques de la satire : il tourne en ridicule la posture
physique des cochons qui constitue une inversion de la
nature (« un peu gauchement », l. 6, « peu accoutumé »,
l. 6, « à pas comptés », l. 8, « un peu chancelants », l. 10),
la multiplication de « un peu » souligne la gêne, la
gaucherie de la démarche. Le terme « cortège » (l. 17) et
l’adjectif « majestueux » qualifiant Napoléon contrastent
avec la scène. Le mélange des traits humains et animaux
introduit le grotesque caractéristique de la satire : les
cochons (l. 41 et suivantes), non contents de marcher sur
deux pattes, endossent – comble du grotesque – les habits
humains. Le passage s’achève en outre sur l’apparition
de la « truie favorite » de Napoléon en « robe de soie
moirée ».
La satire, politique, vise une double cible. Tout
d’abord, les cochons staliniens qui trahissent les idéaux
révolutionnaires et reproduisent les comportements de
leurs anciens maîtres humains, symboles du capitalisme ;
ensuite, l’attitude des moutons qui consentent à ce coup
de force et se soumettent au lieu de se révolter.
Le peuple s’habitue très vite (dès le « lendemain »,
l. 40) à l’inacceptable (anaphore de « il ne parut pas
étrange » dans le dernier paragraphe). Le pessimisme
d’Orwell se nourrit de son expérience de militant déçu :
l’habitude, la crainte et la lâcheté conduisent à accepter
un ordre tyrannique.
Une dénonciation du totalitarisme
On relèvera l’absurdité de la deuxième proposition
présentée sous la forme d’une restrictive introduisant
une inégalité de fait, démentant l’affirmation initiale.
L’unique commandement (on rappellera la connotation
biblique attachée à ce terme, singulièrement déplacé dans
ce contexte utopique et révolutionnaire) revêt l’allure
d’une sorte de syllogisme incomplet auquel manquerait
la conclusion (« donc tous ne sont pas égaux »). À travers
l’absurdité de la phrase, Orwell dénonce la perversion de
l’idéal d’égalité et de justice à l’origine de la révolution
communiste. Le passage, qui se situe à un moment-clé
du récit, reflète la visée de l’apologue : dénonciation du
totalitarisme stalinien, au-delà, critique des utopies qui
prétendent faire le bonheur de l’homme et se muent en
esclavage. À la fin du récit, les hommes reconnaîtront
que les cochons exploitent davantage qu’eux les autres
animaux, ils se réconcilieront avec eux au cours
d’un repas où la distinction entre les cochons et les
hommes s’estompera. « Dehors, les yeux des animaux
(qui observent la scène à travers une fenêtre) allaient
du cochon à l’homme et de l’homme au cochon, et
de nouveau du cochon à l’homme ; mais déjà il était
impossible de distinguer l’un de l’autre. »
Séquence et analyse du site :
http://lpblanc.blog.espresso.repubblica.it/files/argumentation-fable-cf.-pages-3-5-sur-la-fontaine.pdf
Analyse du livre
La Ferme des animaux (Animal Farm) est un roman de George Orwell publié en 1945 (en 1947 pour la traduction en français), décrivant une ferme dans laquelle les animaux se révoltent puis prennent le pouvoir et chassent les hommes, à la suite de la négligence de ceux-ci à leur encontre. Il s'agit d'une fable animalière par laquelle Orwell propose une satire de la Révolution russe et une critique du stalinisme
Résumé :
Un soir, tous les animaux de la ferme du Manoir sont convoqués dans la grange par Sage l'Ancien, le plus vieux cochon de la ferme. Celui-ci leur fait part d'un rêve qu'il a fait la veille, dans lequel lui était apparu un monde débarrassé de la race humaine. Cela lui a laissé entrevoir les nombreux avantages dont les animaux pourraient alors profiter (travailler dignement et non plus en esclaves, avoir des loisirs, vivre plus longtemps, etc.). Sage l'Ancien exhorte donc tous les animaux à se soulever contre le fermier, M. Jones, l'unique source de tous leurs problèmes. Il leur apprend ensuite un chant révolutionnaire intitulé Bêtes d'Angleterre, qu'il s'était rappelé dans son rêve. Trois jours plus tard Sage l'Ancien meurt dans son sommeil.
Par chance, la révolution a lieu plus tôt et plus facilement qu'espéré. Un soir, après une journée où ils ne sont pas une seule fois nourris, les animaux entrent dans une profonde colère et attaquent M. Jones et ses ouvriers agricoles puis les chassent de la ferme, qui leur appartient désormais entièrement et qu'ils renomment Ferme des animaux. Les nouveaux dirigeants sont vite désignés en regard de leur intelligence supérieure : les cochons Napoléon et Boule de neige, tous deux secondés par Brille-Babil, un goret bien en chair excellent dans l'art du discours. Tous trois mettent en place un système philosophique qui régira désormais la vie de la ferme : l'Animalisme. Peu après ils réunissent les animaux dans la grange et écrivent sur le mur les sept grands principes de ce système :
Tout deuxpattes est un ennemi.
Tout quatrepattes ou tout volatile est un ami.
Nul animal ne portera de vêtements.
Nul animal ne dormira dans un lit.
Nul animal ne boira d'alcool.
Nul animal ne tuera un autre animal.
Tous les animaux sont égaux.
Les cochons avaient en effet appris à écrire à partir d'un vieil abécédaire des enfants Jones. Tous apprennent ensuite à lire quelques lettres, quelques mots ou couramment selon leur capacité. Les animaux entament peu après la fenaison. Boule de neige se montre très actif, répartissant les animaux en commissions. Napoléon, en revanche ne fait pas grand chose, si ce n'est d'enlever des chiots à leurs mères pour les éduquer.
Un jour, M. Jones, accompagné d'autres fermiers, tente de reprendre la ferme, mais les animaux, en particulier Boule de neige et le cheval Malabar, se battent avec courage et les repoussent. Tous deux sont décorés pour leur vaillance dans cet affrontement, que l'on nomme bataille de l'étable.
Quelques semaines plus tard, Boule de neige a l'idée de créer un moulin à vent sur la colline pour générer de l'électricité et alléger le travail des animaux. Napoléon est formellement contre ce projet qu'il trouve inutile et tente d'en convaincre les animaux lors d'un débat qui a pour slogan "Votez pour Napoléon et la mangeoire pleine !". Mais le charisme de Boule de neige fait merveilleuse impression sur l'auditoire. Napoléon envoie alors sur Boule de neige les chiens qu'il avait élevés en cachette, devenus de solides molosses, et le chasse de la ferme.
Napoléon annonce que Boule de neige n'était rien d'autre qu'un espion des fermes alentours qui tentait par tous les moyens de les mener à leur perte, puis déclare qu'on construira bel et bien le moulin, qui était en fait sa propre idée. Napoléon annule ensuite les réunions et les débats et fait savoir que désormais toute question sera débattue par un comité de cochons. Une dictature se met peu à peu en place, mais se heurte aux sept commandements de l'Animalisme. Les cochons y opèrent de subtiles modifications et convainquent les autres animaux que leur mémoire leur joue des tours (ainsi, le principe Nul animal ne tuera un autre animal devient Nul animal ne tuera un autre animal sans raison valable ; Nul animal ne boira d'alcool devient Nul animal ne boira d'alcool à l'excès ; Nul animal ne dormira dans un lit devient Nul animal ne dormira dans un lit avec des draps). Napoléon fait également savoir que chanter Bêtes d'Angleterre est désormais interdit.
Le moulin est détruit par deux fois, une fois par le vent et une autre fois par les humains (lors de la bataille du Moulin à vent). À chaque fois, Boule de neige en est tenu responsable. Brille-Babil certifie d'ailleurs accumuler des documents secrets qui confirment que Boule de neige était bien l'agent de Jones depuis le début. Pendant ce temps, la vie des autres animaux ne s'améliore pas, tandis que les cochons jouissent de nombreux privilèges (ils ont de plus grandes rations, le droit de se lever plus tard, ne participent pas aux corvées, etc.). Un jour, le courageux cheval Malabar, épuisé par la construction des deux moulins, tombe gravement malade. Brille-Babil vient s'enquérir de son sort puis déclare aux animaux que, sur ordre spécial du camarade Napoléon, Malabar va immédiatement être conduit à un hôpital où il pourra être soigné. En réalité Malabar est envoyé à l'abattoir, ce qui procurera aux cochons l'argent pour s'acheter une caisse de whisky.
Les cochons se mettent peu après à marcher sur leurs pattes de derrière, à porter les vêtements des Jones et à superviser les tâches un fouet à la patte. Ils renomment également la ferme sous le titre de Ferme du Manoir, son appellation d'origine. Un soir, ils invitent les fermiers des alentours et se réconcilient avec eux, promettant d'entretenir dorénavant des relations amicales et coopératives. Et les humains félicitent les cochons pour leur réussite : les bêtes de la Ferme des Animaux arrivent à produire plus de travail que les leurs, sans rechigner, avec pourtant des rations alimentaires des plus réduites. Et quand la jument Douce demande à l'âne Benjamin de lui lire les commandements inscrits sur le mur, il lui dit qu'il n'en reste plus qu'un seul :
Tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d'autres.
Les personnages :
Les événements et les personnages de La Ferme des animaux sont inspirés de l'histoire de l'Union soviétique. Orwell l'écrit de façon explicite au sujet de Napoléon qu'il associe à Staline dans une de ses lettres[réf. nécessaire]. Les autres personnages représentent souvent des concepts génériques et l'association avec un personnage historique n'est donnée qu'à titre indicatif.
Animaux
Les cochons en général:
Ils représentent les révolutionnaires bolcheviques, qui deviennent les apparatchiks du PCUS.
Sage l'Ancien
C'est un vieux cochon qui, suite à un rêve, est l'initiateur des idées révolutionnaires. Il meurt peu après avoir exposé ses idées, qui seront mises en pratique par d'autres jusqu'à un certain point. Tel le mausolée de Lénine, son crâne est vénéré comme une idole dans les jeunes années de la révolution, jusqu'à ce qu'il tombe dans l'oubli et soit finalement enterré. Sage l'Ancien est inspiré de Lénine et de Karl Marx. Il symbolise également l'idéal communiste. Il se nomme Old Major dans la version originale.
Napoléon (César dans les premières traductions françaises)
Un cochon corrompu qui devient le dirigeant de la ferme et instaure peu à peu un régime totalitaire. Il élève en cachette neuf chiots et, une fois ceux-ci devenus d'impressionnants molosses, en fait sa garde personnelle avec laquelle il expulsera Boule de neige de la ferme. Napoléon est inspiré de Staline. Il porte le même nom en anglais.
Boule de neige
Un cochon à l'esprit inventif qui s'oppose aux idées de Napoléon. Contrairement à ce dernier (donc à Staline) et pareillement à Trotsky, il veut exporter la révolution.
Après avoir été chassé de la ferme par Napoléon, Boule de neige sera considéré comme un traître à la solde des fermiers et deviendra le bouc émissaire de tous les malheurs qui frapperont par après la vie des animaux (destruction du moulin et saccages en tous genres, disparition de clés, ...).
Bien que Boule de neige se fût toujours montré loyal avant son expulsion, tous les animaux le dénigreront et il tombera finalement dans l'oubli. Ce cochon est inspiré de Trotsky. Son nom en anglais est Snowball.
Brille-Babil
Un goret de petite taille, bien en chair, excellent orateur. Maître de la propagande, il justifie les actions de Napoléon en allant constamment parler aux animaux de la ferme. Lorsqu'il n'arrive plus à convaincre, il n'hésite pas à utiliser la menace voilée et l'intimidation. Pour cela il est escorté de deux ou trois chiens du cochon Napoléon.
Au fur et à mesure de l'avancement de l'histoire et de l'asservissement des animaux, Brille-Babil modifie subtilement pendant la nuit les Sept Commandements pour les rendre conformes aux décisions parfois arbitraires et contestables des cochons.
De même, il influence la mémoire des animaux au sujet de la bataille de l'étable. Avec tact, persuasion voire menace, il parvient à leur faire comprendre comment Boule de neige (Trotsky), héros de la révolution et décoré après ce combat, avait en fait tenté de les mener à leur perte au moyen d'un stratagème bien calculé.
Brille-Babil symbolise la Pravda ou plus généralement tout l'organe de propagande. En anglais son nom est Squealer.
Malabar
C'est un cheval de trait, le plus loyal des travailleurs de la ferme et d'une vénération sans borne pour Napoléon. Ses deux devises sont Je vais travailler plus dur et Napoléon ne se trompe jamais. Malabar est encensé par Napoléon, mais celui-ci le vendra secrètement à un équarrisseur pour toucher une récompense. Malabar incarne le stakhanovisme et toute cette génération de Russes qui ont cru sincèrement et loyalement au régime soviétique. En anglais son nom est Boxer.
Douce
C'est une jument,superbe matrone entre deux âges. Elle se nomme Clover en anglais.
Moïse
Un corbeau à la solde de M. Jones, puis de Napoléon. Il tente de convaincre les animaux de l'existence de la Montagne de Sucrecandi, le paradis des animaux, où ils vivraient après la mort. Il représente l'Église orthodoxe, et la religion en général, « opium du peuple » selon Marx. Son nom original est Moses.
Lubie
C'est une jument qui aime les rubans et autres colifichets (représentant le luxe), et qui aime être choyée par les humains. Elle préfère les flatteries et les sucreries à la « liberté » apportée par la révolution, et s'enfuira au service d'autres humains. Lubie représente les gens qui ont fui l'URSS après la révolution, tels les intellectuels qui émigrèrent en Europe au début des années 1920. Elle se nomme Mollie dans la version originale.
Benjamin
Un vieil âne sceptique concernant la révolution, car visionnaire : avant même que les cochons ne prennent le pouvoir, il savait que cela se terminerait mal. Ce dernier incarne George Orwell, c'est-à-dire l'auteur même du roman, qui était un cynique et s'opposait vivement au stalinisme. En s'incarnant dans un des personnages de son propre livre, l'auteur pouvait critiquer à sa guise le régime de l'URSS. Il porte le même nom dans la version originale.
Les moutons
Ne comprenant rien, se ralliant au plus fort et ayant l'opinion de celui qui parle en dernier, ils sont habilement encadrés et manipulés par les cochons pour étouffer sous leur nombre et leur bêtise toute velléité protestataire.
Ainsi, sur ordre des cochons, ils acclament systématiquement ces derniers et entonnent le refrain révolutionnaire Quatrepattes, oui ! Deuxpattes, non ! pour empêcher les contestataires de s'exprimer et ainsi clore les débats à l'avantage des cochons.
Plus tard, sur ordre de Brille-Babil, ce refrain deviendra Quatrepattes, bon ! Deuxpattes, mieux !. Les moutons représentent la fraction de la population la plus endoctrinée.
Les chiens
Ce sont neuf molosses constituant la garde personnelle de Napoléon, permettant à ce dernier d'instaurer un régime de terreur. Les chiens symbolisent les services et polices secrètes soviétiques (Tchéka, GPU, OGPU et NKVD).
Les poules
Les poules sont les bêtes les plus exploitées de la ferme. George Orwell fait référence aux fermes de l'URSS à l'époque de Staline.
Humains
M. Jones
C'est le propriétaire initial de la ferme du Manoir, négligeant avec ses animaux qu'il oublie un jour de nourrir, provoquant ainsi une rébellion. Il est inspiré du Tsar Nicolas II.
M. Whymper
Un humain engagé par Napoléon pour servir d'intermédiaire dans les relations commerciales entre la ferme des animaux et les humains. Il incarne les États-Unis. Whimper signifie pleurnichard en anglais.
M. Frederick
Le propriétaire de la ferme de Pinchfield. Il représente Hitler et Pinchfield, l'Allemagne nazie.
M. Pilkington
Le propriétaire de la ferme de Foxwood. Il représente Churchill et Foxwood, l'Angleterre.
Le parallèle avec l'URSS
Avant 1917
La Russie donne l’image d’une puissance en retard. Le pays est surtout rural et les riches terriens et le tsar Nicolas II sont presque les seuls qui vivent dans des conditions satisfaisantes. Les autres sont le plus souvent exploités (exploitation des animaux par M. Jones).
Cependant, un vent révolutionnaire souffle sur la Russie avec notamment les idées communistes de Karl Marx ou Lénine (songe de Sage l’Ancien).
1917-1921
La révolte peut finalement s’organiser plus vite à cause de la prise de sévères mesures : c’est le soulèvement de 1917 (oubli par M. Jones de nourrir les animaux et soulèvement de ces derniers)
Un nouveau régime s’installe avec des mesures draconiennes (les sept commandements) parfois mal acceptées, d’où de nombreuses fuites (Lubie qui préfère le luxe, Moïse). Puis, aidés par leurs anciens alliés (la France et l’Angleterre), les tsaristes tentent de récupérer leur pays (bataille de l’étable). C’est une défaite.
Après cette bataille, Boule de Neige crée le drapeau de la ferme qui comporte un sabot superposé d'une corne, le tout sur un fond vert symbolisant les prairies. Ce drapeau est comparable à celui de l'URSS, composé d'un marteau et d'une faucille.
1921-1927
Lénine meurt, Staline et Trotski s’opposent pour prendre le commandement du régime (désaccords entre Napoléon et Boule de neige lors des débats). Trotski est pour la révolution permanente (Boule de neige veut exporter la révolution dans les autres fermes) et l'industrie (Boule de neige préconise la construction d'un moulin à vent). Staline persécute alors Trotski jusqu’à son exil (Boule de neige mis en fuite par les chiens de Napoléon).
1927-1939
Staline prend alors le pouvoir qui tourne vite à la terreur (exécution de présumés traîtres rappelant les procès de Moscou, les rations diminuées, le travail épuisant, la liberté supprimée au fur et à mesure par la modification des commandements). De plus, Staline instaure les plans quinquennaux que l'on peut comparer aux directives pour la semaine prises par Napoléon, chaque dimanche. Ce dernier donne également la priorité à la modernisation (construction du moulin à vent), comme le faisait Staline avec l'industrie lourde.
1939
À l’arrivée de la guerre, Staline ne s’allie pas avec un camp précis : tantôt l’Allemagne, tantôt l’Angleterre (à qui vendre les planches de bois ? À Frederick ou à Pilkington ?). Il finit par signer le pacte de non-agression avec l'Allemagne (Frédérick a le bois) Puis l’Allemagne envahit la Russie: l'accord germano-soviétique est violé (faux billets, attaque de M. Frederick : bataille du Moulin à vent). Après quelques défaites (plusieurs animaux tués, moulin détruit), les russes finissent par repousser l’envahisseur (victoire des animaux).
Après la guerre
Le totalitarisme de Staline continue (Malabar vendu à un boucher car trop faible, retraites supprimées, rations encore diminuées).
Finalement, l’URSS se pérennise, Staline s’enrichit (tableau d’une ferme plus riche à la fin malgré des animaux esclaves) et discute d’égal à égal avec les dirigeants des autres pays (les cochons, devenus humains, reçoivent des fermiers pour jouer aux cartes et discuter affaires).
Préface
À l'origine, George Orwell avait écrit une préface dans laquelle il se plaignait de la censure de son livre par le gouvernement britannique et comment celui-ci supprimait les critiques contre l'Union soviétique, son allié pendant la Seconde Guerre mondiale. « Ce qu'il y a de plus inquiétant dans la censure des écrits en Angleterre, c'est qu'elle est pour une bonne part volontaire. ... Quiconque a vécu quelque temps dans un pays étranger a pu constater comment certaines informations, qui normalement auraient dû faire les gros titres, étaient ignorées par la presse anglaise, non à la suite d'une intervention du gouvernement, mais parce qu'il y avait eu un accord tacite pour considérer qu'il « ne fallait pas » publier de tels faits. » Ironiquement, la préface fut elle-même censurée[2] et n'est pas publiée dans la plupart des éditions du livre
Divers
Orwell a écrit ce livre après diverses expériences qu'il a vécues, dont celles durant la guerre d'Espagne. À la fin du récit, l'accord conclu par les animaux dominants avec les autres fermiers lors d'un festin en fait pour certains un livre prophétique, eu égard au comportement à la fin du XXe siècle de la nomenklatura russe et des « démocraties populaires » asiatiques. Néanmoins, il existait depuis le début de la révolution russe des relations de Staline, Lénine ou Trotsky avec les puissances dites « bourgeoises » : Lénine et Trotsky avec les gouvernements de la Triple Alliance lors du traité de Brest-Litovsk en 1918, ou bien Staline avec les démocraties européennes lors de la guerre d'Espagne de 1936, ou encore le pacte germano-soviétique conclu entre Staline et Adolf Hitler en 1939, pour finalement s'assoir à la table des alliés à la Conférence de Yalta en février 1945.
En 1954 est sortie une adaptation de La Ferme des animaux sous forme de dessin animé.
La Ferme des animaux a inspiré l'album Animals du groupe Pink Floyd (1977).
Le livre est d'abord paru en français sous le titre Les Animaux partout ! (1947), puis La République des animaux (1964), et enfin en 1981 sous la traduction littérale La Ferme des animaux (chez Champ libre).
Articles cités, wikipédia
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Ferme_des_animaux
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