DU BREVET AU BAC Préparation au brevet et au bac de français, philosophie et HLP
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Prof de français lycée, Intervenant enseignant en français, 1ères S et ES
Age: 64 Inscrit le: 07 Fév 2011 Messages: 1583
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Sujet: Quelle image la mère a t'-elle dans les romans du 20è? Ven Juin 28, 2013 11:44 pm |
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Modèle de correction pour la question du corpus
*** Question corpus, français 2013, ES. S
Quelle image la mère a t’-elle dans les romans du Xxème siècle?
la mère donne l’image d’une mère généreuse et nourricière ainsi que le suggère l‘idée d‘abondance et de générosité, « abondamment grand-mère » -Gionot-
L’image de la figure maternelle est valorisée mais toujours dans le domaine du quotidien et des tâches qui s’y rapportent. Le portrait de cette mère est élogieux donc à connotation morale, implicitement, c’est une bonne mère, très proche de sa progéniture, attentionnée, présente et soucieuse du bien-être.
texte de Colette, « Elle revenait chez nous lourde de chocolat en barre, de denréesexotiques «
La mère apparaît comme le symbole de l’autorité familiale : « Elle semblait connaître, accepter, accueillir avec joie son rôle de citadelle de sa famille, de refuge inexpugnable «
grande et humble position dans la famille
Elle est l’autorité et le modèle à suivre pour la famille, place de chef, donc indispensable car elle Est-ce sur qui tout repose, l’équilibre et la force de toute la famille
Elle est tour à tour la mère, le pilier, la force, la guérisseuse
« Guérisseuse, ses mains avaient acquis la sûreté », l’arbitre « arbitre, elle était devenue aussi distante, aussi infaillible qu'une déesse »
La mère est assimilée à la force mentale, morale, le physique habituellement mis en avant pour souligner le symbole de féminité est pas valorisé. Sa beauté est froide, peu évocatrice. L’intérêt de cette mère est tout entier tourné vers le quotidien, sacrifice de sa personne pour les enfants.
= Eloge d’une mère courageuse au détriment de la femme
SESSION 2013FRANÇAISEPREUVE ANTICIPEE
SERIES ES-S
Durée de l’épreuve :
4 heures Coefficient : 2
Objet d’étude
:Le personnage de roman, du XVII ème siècle à nos jours
Le sujet comprend :
Texte A : Colette, Sido
, 1930Texte B : John Steinbeck,
Les Raisins de la colère , 1939 (traduit de l’anglais par M. Duhamel et M.- E. Coindreau)
Texte C : Jean Giono, Un Roi sans divertissement , 1947
Texte A
- Colette,
Sido , 1930
La narratrice, dont la famille habite en province, évoque le souvenir de sa mère, revenant
de l’un de ses séjours à Paris.
Elle revenait chez nous lourde de chocolat en barre, de denréesexotiques et d'étoffes en coupons, mais surtout de programmes de spectacleset d'essence à la violette, et elle commençait de nous peindre Paris dont tousles attraits étaient à sa mesure, puisqu'elle ne dédaignait rien.En une semaine elle avait visité la momie exhumée, le musée agrandi,le nouveau magasin, entendu le ténor et la conférence sur
La Musiquebirmane
. Elle rapportait un manteau modeste, des bas d'usage, des gants trèschers. Surtout elle nous rapportait son regard gris voltigeant, son teint vermeilque la fatigue rougissait, elle revenait ailes battantes, inquiète de tout ce qui,privé d'elle, perdait la chaleur et le goût de vivre. Elle n'a jamais su qu'àchaque retour l'odeur de sa pelisse en ventre-de-gris
, pénétrée d'un parfumchâtain clair, féminin, chaste, éloigné des basses séductions axillaires
,m'ôtait la parole et jusqu'à l'effusion.
D’un geste, d’un regard elle repren
ait tout. Quelle promptitude demain ! Elle coupait des bolducs
roses, déchaînait des comestibles coloniaux,repliait avec soin les papiers noirs goudronnés qui sentaient le calfatage
.Elle parlait, appelait la chatte, observait à la dérobée mon père amaigri,
touchait et flairait mes longues tresses pour s’assurer que j’avais brossé mes cheveux
… Une fois qu’elle dénouait un cordon d’or sifflant, elle
s’aperçut qu’au géranium prisonnier contre la vitre d’une des fenêtres, sousle rideau de tulle, un rameau pendait, rompu, vivant encore. La ficelle d’or àpeine déroulée s’enroula vingt fois autour du rameau rebouté, étayé d’unepetite éclisse
de carton… Je frissonnai, et crus frémir de jalousie, alors qu’ils’agissait seulement d’une résonance poétique, éveillée par la magie du secours efficace scellé d’or…
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1 Pelisse en ventre-de-gris : manteau en fo
urrure de ventre d’écureuil.
2 Axillaire : qui vient des aisselles. Colette évoque les odeurs de sueur.
3 Bolduc : ruban.
4 Calfatage : traitement des coques des navires avec du goudron pour les rendre étanches.
5 Rebouté : réparé.
6 Éclisse : plaque servant à étayer, c’est -à-dire à soutenir, un membre fracturé.
Texte B
John Steinbeck,
Les Raisins de la colère
, 1939
Tom Joad est de retour chez lui. Il retrouve sa famille, son père, le vieux Tom, ses grands
parents, ses frères et sœurs plus jeunes ainsi que sa mère, Man, décrite dans l’extrait
suivant.
Elle regardait dans le soleil. Nulle mollesse dans sa figure pleine, mais de lafermeté et de la bonté. Ses yeux noisette semblaient avoir connu toutes lestragédies possibles et avoir gravi, comme autant de marches, la peine et lasouffrance jusqu'aux régions élevées de la compréhension surhumaine. Ellesemblait connaître, accepter, accueillir avec joie son rôle de citadelle de safamille, de refuge inexpugnable
. Et comme le vieux Tom et les enfants nepouvaient connaître la souffrance ou la peur que si elle-même admettaitcette souffrance et cette peur, elle s'était accoutumée à refuser de lesadmettre. Et comme, lorsqu'il arrivait quelque chose d'heureux ils laregardaient pour voir si la joie entrait en elle, elle avait pris l'habitude de riremême sans motifs suffisants. Mais, préférable à la joie, était le calme.Le sang-froid est chose sur laquelle on peut compter. Et de sa grande ethumble position dans la famille, elle avait pris de la dignité et une beautépure et calme. Guérisseuse, ses mains avaient acquis la sûreté, la fraîcheur et la tranquillité ; arbitre, elle était devenue aussi distante, aussi infailliblequ'une déesse. Elle semblait avoir conscience que si elle vacillait, la familleentière tremblerait, et que si un jour elle défaillait ou désespéraitsérieusement, toute la famille s'écroulerait, toute sa volonté de fonctionner disparaîtrait.
1 Inexpugnable : qu’on ne peut pas prendre par la force.
Texte C
Jean Giono,
Un Roi sans divertissement
, 1947
Mme Tim est la femme du châtelain de Sain
t Baudille. Autour d’elle s’organisent des fêtes
familiales dont le narrateur garde le souvenir.
[…]
Mme Tim était abondamment grand-mère. Les filles occupaientaussi des situations dans les plaines, en bas autour. A chaque instant, sur les chemins qui descendaient de Saint-Baudilleon voyait partir le messager et, sur les chemins qui montaient àSaint-Baudille, on voyait monter ensuite des cargaisons de nourrices et
d’enfants. L’aînée à elle seule en avait six. Le messager de Mme Tim avaittoujours l’ordre de faire le tour des trois ménages et de tout ramasser.
C’étaient, alors, des fêtes à n’en plus finir : des goûters dans lelabyrinthe de buis
; des promenades à dos de mulets dans le parc ; des jeux sur les terrasses et, en cas de pluie, pour calmer le fourmillement de jambes de tout ce petit monde, des sortes de bamboulas
dans les grandscombles du château dont les planchers grondaient alors de courses et desauts, comme un lointain tonnerre.
Quand l’occasion s’en présentait, soit qu’on revienne de Mens(dont la route passe en bordure d’un coin de parc)
, soit que ce fût pendant
une journée d’automne, au retour d’une petite partie de chasse au lièvre,c’est
-à-dire quand on était sur les crêtes qui dominent le labyrinthe de buis etles terrasses, on ne manquait pas de regarder tous ces amusements.
D’autant
que Mme Tim était toujours la tambour-major
.Elle était vêtue à
l’opulente d’une robe de bure
, avec des fonds
énormes qui se plissaient et se déplissaient autour d’elle à chaque pas, lelong de son corps de statue. Elle avait du corsage et elle l’a
grémentait de jabots de linon
. A la voir au milieu de cette cuve d’enfants dont elle tenait
une grappe dans chaque main, pendant que les autres giclaient autour
d’elle, on l’aurait toute voulue. Derrière elle, les nourrice
s portaient encoreles derniers-nés dans des cocons blancs. Ou bien, en se relevant sur lapointe des pieds et en passant la tête par-dessus la haie, on la surprenait au
milieu d’un en
-cas champêtre, distribuant des parts de gâteaux et des verres
de sirop, encadrée, à droite, d’un laquais (qu
i était le fils Onésiphore de
Prébois) vêtu de bleu, portant le tonnelet d’orangeade et, à gauche, d’une
domestique femme (qui était la petite fille de la vieille Nanette
d’Avers),
vêtue de zinzolins et de linge blanc, portant le panier à pâtisserie. C’ét
ait àvoir !
1 Buis : arbuste.
2 Bamboula : fête.
3 Combles : espaces compris entre le dernier étage de la demeure et le toit.
4 Tambour-major : grade militaire (sous-
officier qui commande les tambours et les clairons d’un
régiment) donné ici, de façon plaisante, à Mme Tim qui commande tout.
5 Bure : étoffe de laine brune.
6 Jabots de linon :ornements de tissu qui s’étalent sur la poitrine.
7 Zinzolins :tissus d’un violet rougeâtre.
ÉCRITURE
I - Vous répondrez d’abord à la question suivante (4 points)
: Quelles sont les caractéristiques des figures maternelles dans les textes du corpus ?
II -Vous traiterez ensuite, au choix, l’un des trois sujets suivants (16 points)
:1. Commentaire :
Vous commenterez l’extrait de Jean Giono (texte C).
2. Dissertation :
Le romancier doit-il nécessairement faire de ses personnages des êtresextraordinaires ?Vous répondrez à la question en vous fondant sur les textes du corpus ainsi que sur
les textes et œuvres que vous avez étudiés et lus.
3. Invention :
Le regard que porte la narratrice du texte A sur sa mère fait de cette dernière unpersonnage fascinant. Comme Colette et en vous inspirant des autres textes du
corpus, vous proposerez le portrait d’un être ordinaire qui, sous votre regard,prendra une dimension extraordinaire. _________________ Professeur de français, lycée
Intervenant, professeur de français
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