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 DU BREVET AU BAC :: COPIES D'ELEVES EN SECONDE :: Rédigez un incipit, écriture d'invention niveau seconde

Rédigez un incipit, écriture d'invention niveau seconde

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Prof de français lycée,
Intervenant enseignant en français, 1ères S et ES



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MessageSujet: Rédigez un incipit, écriture d'invention niveau seconde  Posté leMer Mar 27, 2013 8:44 pm Répondre en citant

Les débuts de roman), vous rédigerez à votre tour un incipit régi par les consignes suivantes :




votre production sera de registre réaliste.


Elle mêlera types narratif et descriptif (vous veillerez à utiliser les outils stylistiques propres à ces deux types de texte).


Votre incipit respectera les codes romanesques traditionnels (fonctions informative et "apéritive").


Toute référence culturelle pertinente est valorisée.


Vous expliciterez la focalisation que vous aurez choisie (focalisation zéro, focalisation interne, ou alternance des deux).







Devoir de Jenny P. (focalisation zéro) (16/20) :




L’ESPRIT ouvert





À quelques rues du cours Mirabeau, les cafés se remplissaient en abondance et à la tombée de la nuit, la ville se trouvait submergée des rires des étudiants ambitieux et amoureux. Cependant, ce soir-là, Sacha n’y était pas. Quelques personnes de son cours d’économie le cherchaient vaguement du regard en bas de son immeuble mais ce n’était pas la première fois que Sacha disparaissait sans prévenir et ses amis savaient qu’il finissait toujours par réapparaître.



Dans son studio mal rangé, Sacha était seul. Il attendait la venue d’Emy. Cette pièce qui lui servait à la fois de cuisine, de salle à manger et de chambre s’obscurcissait au fur et à mesure que le temps s’écoulait, et seule une lumière insipide provenant des lampadaires de la ville subsistait encore. Sacha restait là, allongé sur son lit défait, pensif. Il se sentait captivé par les sons mélangés de la rue qui accompagnaient le souffle du vent d’automne.

Le jeune homme se leva enfin, s’approcha de la fenêtre et souleva le rideau poussiéreux afin de mettre un visage sur ces voix qui brisaient le silence de sa solitude. En bas, les rues grouillaient de monde. Quelques voitures essayaient de se frayer un chemin entre deux tables de restaurant et Sacha ne pouvait ignorer l’effervescence de cette vie qui se déroulait sous ses yeux.

Il leva légèrement la tête et regarda la vitre avec insistance. Les traits fins et réguliers de son visage se reflètaient sur la paroi de verre et une mèche de cheveux noirs lui caressait les cils. Le regard perdu, Sacha se surprit à murmurer les paroles du dernier succès du célèbre groupe Téléphone : " Un autre monde ". En effet, c’était bien de cela qu’il s’agissait. Curieux de tout, Sacha possédait cette envie d’aller toujours plus loin et de franchir les barrières de l’interdit. Aujourd’hui épris de liberté, il se sentait enfermé et rêvait de partir découvrir un autre monde. La lecture de " L’Attrape Cœur " de J.D. Salinger avait été une véritable révélation pour Sacha. Ce livre était désormais devenu une référence pour lui. Il voyait en Holden Caulfield le reflet exact de sa personnalité car, comme lui, Sacha n’était pas de ceux qui se contentaient de vivre leur vie comme elle s’offrait à eux. Il était désespérément à la recherche de lui-même et en quête de bonheur.



Alors que Sacha continuait à regarder au-dehors, une évidence s’imposa à lui. A seulement vingt-et-un ans, il allait changer de vie, parcourir des chemins de traverses et explorer ce monde qui lui promettait d’infinis horizons.

On entendit sonner. Sacha s’approcha de la porte, eut une légère hésitation avant de tourner enfin la poignée résolument et de découvrir un visage couvert de larmes. C’était celui d’Emy.





Jenny P., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, novembre 2007.




Devoir de Léa R. (18/20)



Louise De Clévy était assise sur son lit, une cigarette à la main, comme à son habitude. Elle contemplait d’un regard vague son appartement. Ses yeux vagabondèrent un instant sur sa commode, importée d’Italie, imposante et fabriquée en ébène. Sa cheminée de marbre noir contrastait avec la pâleur des murs dégarnis, à l’exception du portrait, qu’elle trouvait morose, d’un empereur dont elle avait oublié le nom. Ses yeux se posèrent ensuite sur sa coiffeuse aux pieds élégants et surmontée d’un miroir ovale qui étincelait de mille feux. Malgré tout ce luxe, elle se sentait malheureuse. Elle aurait voulu s’évader dans un autre monde. Cette pièce lui semblait monotone, morne et étouffante. Prise d’une soudaine bouffée de chaleur, elle se leva et se dirigea vers la fenêtre, qu’elle ouvrit en grand.

On était à l' hiver de l’année 1848, et le froid était saisissant. Il pénétrait dans chaque maison, infiltrait chaque foyer. Louise, respirant à pleins poumons la bise glacée, fut parcourue d’un sourire furtif, et, dans toute la candeur de sa jeunesse, ne prêtait pas attention aux souffrances du peuple qui s’étendait devant ses yeux, à la longue plainte glacée qui emplissait les campagnes, et que le vent avait apportée jusqu’à la capitale, aux ouvriers au teint crayeux que le froid et la colère faisaient grimacer, rentrant chez eux le dos courbé par le travail et le cœur rempli d’un sentiment de révolte meurtrière. Louise lâcha sa cigarette et la regarda se faire emporter par le vent, voleter puis atterrir dans la neige, où elle se fit presque immédiatement écraser par le sabot d’un cheval fougueux. Prise d’un soudain malaise, comme si l’air extérieur faisait entrer toute la misère du monde, Louise battit en retraite et se hâta de fermer la fenêtre d’un geste vif.

D’un pas chancelant, elle se rendit à sa coiffeuse, s’assit et fixa le miroir qui se trouvait en face d’elle. Ses beaux yeux la dévisageaient, et ses sourcils étaient légèrement froncés. Le froid avait faire rosir ses joues rondes et son nez retroussé était presque rouge.

Constatant que le vent avait ébouriffé ses longs cheveux châtains, elle sortit une brosse et commençait à se coiffer quand elle interrompit brusquement son geste.

On frappait à la porte.







Devoir de Célia R. (15,5/20)





Il est quatre heures passées de six minutes , Lisa est en retard. Nous avions rendez-voussous le porche du cinéma de ma rue, pour ensuite nous diriger ensemble dans le cinquième arrondissement de la capitale.

Je la vis arriver, quel soulagement ! Elle portait cette étoile jaune cousue sur son manteau noir. Elle était munie d’un petit baluchon.

Je lui pris la main et lui souris, mais elle ne me rendit qu’un petit éclat, les traits de son visage faisaient paraître une peur omniprésente.

Elle était belle, Lisa, ses yeux étaient d’un bleu si profond que je ne pouvais m’empêcher de la regarder encore et encore…

Son visage semblait pâle mais ses joues étaient rosées à cause du froid. Elle portait un petit collier qui habillait son cou (elle l’avait certainement hérité de sa mère).

Dans la pénombre de la nuit, je vis une lumière au loin, nous dûmes alors nous hâter pour ne prendre aucun risque.



Nous prîmes le boulevard de l’hôpital pour arriver à la gare d’Austerlitz.

Le lieu de rencontre était le quai numéro onze (de l’autre coté de la gare), à quatre heures et demie.

Nous étions une petite quinzaine à attendre, il y avait de nombreux enfants et le peu d’adultes pouvaient se compter sur les doigts d’une main.

La locomotive à vapeur entra en gare dans la plus grande discrétion. D’habitude, ce train transportait du bétail, venu des campagnes provinciales.

Nous entrâmes dans le wagon qui était vide, où seul le foin trônait.

Le conducteur entra et nous demanda l’argent qui était convenu pour le voyage. Lisa lui tendit notre enveloppe qui était commune.

Je songeais à l’aide financière que Lisa m’avait prêtée pour pouvoir payer le déplacement, car je travaillais dans un petit commerce près de l’appartement de mes parents. Je devais financer mes courtes études ainsi qu’aider au bon fonctionnement de l’économie familiale. Il me manquais alors quelques fonds pour compléter le prix excessif du billet.

Elle avait peur, Lisa, et elle serrait ma main de toute ses forces. Nous étions livrés à nous-mêmes du haut de nos dix-sept ans.

Ses parents étaient comme les miens, envoyés dans des endroits tenus secrets. Nous ignorions leurs activités, leur état de santé…

Ma grande sœur, Sarah, actrice en Suisse, aidait la famille pour les biens vitaux, mais elle cessa les mandats à cause des censures qui auraient pu lui coûter la vie…

La voix du conducteur me fit revenir à mes esprits.

Il jeta un bref coup d’œil dans le wagon et descendit du train.

La personne qui comptait à présent le plus pour moi, me glissa quelques mots à l’oreille : « Samuel, si on meurt avant d’arriver dans ce fameux Sud, cette zone libre, je tiens à te dire que,… que je t’aime ».

Ces mots résonnaient et résonnaient dans ma tète et j’oubliais la situation dans laquelle je me trouvais, elle m’aimait, elle m’aimait du plus profond de son cœur.

Je la serrai alors contre moi, et nous nous échangâmes un baiser tendrement.

Mais le bruit du train qui commençait à entamer son long voyage nous rappela à la réalité, et je sentis mon cœur battre de plus en plus fort dans ma poitrine.

Personne ne parlait, un silence de mort régnait dans le wagon et l’on entendit que le grincement régulier des rails. J’avais de l’espoir beaucoup d’espoir.
Nous devions arriver à destination, nous devions, nous devions, nous devions,…




Célia R., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, novembre 2007.




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