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 DU BREVET AU BAC :: ECRITURES D'INVENTION :: réécriture d'un texte de Dumas fils, parodie

réécriture d'un texte de Dumas fils, parodie

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MessageSujet: réécriture d'un texte de Dumas fils, parodie  Posté leDim Jan 09, 2011 12:07 am Répondre en citant

La Dame aux camélias

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Auteur Dumas fils
Genre Roman
Pays d'origine France
Lieu de parution Bruxelles
Éditeur A. Lebègue
Date de parution 1848
Couverture par Albert Lynch

La Dame aux camélias est un roman d’Alexandre Dumas fils publié en 1848, inspiré par son amour pour la courtisane Marie Duplessis.



Série littéraire
Objet d'étude : les réécritures
La dame aux camélias, Dumas fils



TEXTES
A. Alexandre Dumas-fils, La Dame aux camélias (1852), drame, extrait de l’Acte I, scènes 9 et 10, Editions Garnier-Flammarion, 2000.
B. René de Ceccatty, « Le temps du rêve », avertissement de l’auteur à sa version théâtrale modernisée de La Dame aux camélias (2000).
C. René de Ceccatty, La Dame aux camélias (2000), adaptation théâtrale modernisée du texte d’Alexandre Dumas-fils, extrait du tableau VI,
Editions du Seuil, 2000.

[Marguerite Gautier est une courtisane, c’est-à-dire une prostituée de luxe, souffrant de la tuberculose
et menant une vie frénétique et festive. Le jeune Armand Duval, amoureux d’elle, la rejoint dans une
chambre où elle s’est réfugiée au milieu d’une fête, prise d’un nouvel accès de sa maladie.]

Texte A - Alexandre Dumas-fils, La Dame aux camélias.
Scène IX
Marguerite, seule, essayant de reprendre sa respiration.
Ah !… (Elle se regarde dans la glace.) Comme je suis pâle ! … Ah !…
Elle met sa tête dans ses mains et appuie ses coudes sur la cheminée.
Scène X
Marguerite, Armand
Armand, rentrant : - Eh bien, comment allez-vous, madame ?
Marguerite : - Vous, monsieur Armand ! Merci, je vais mieux… D’ailleurs, je suis accoutumée…
Armand : - Vous vous tuez ! Je voudrais être votre ami, votre parent, pour vous empêcher de vous
faire mal ainsi.
Marguerite : - Ah ! vous êtes bien bon ! Regardez les autres, s’ils s’occupent de moi.
Armand : - Les autres ne vous aiment pas comme je vous aime.
Marguerite : C’est juste ; j’avais oublié ce grand amour.
Armand : - Vous en riez ?
Marguerite : - Dieu m’en garde ! j’entends tous les jours la même chose ; je n’en ris plus.
Armand : - Soit ; mais cet amour vaut bien une promesse de votre part.
Marguerite : - Laquelle ?
Armand : - Celle de vous soigner.
Marguerite : - Me soigner ! Est-ce possible ?
Armand : - Pourquoi pas ?
Marguerite : - Mais, si je me soignais, je mourrais, mon cher. Ce qui me soutient, c’est la vie fiévreuse
que je mène. Puis, se soigner, c’est bon pour les femmes du monde qui ont une famille et des amis ;
mais, nous, dès que nous ne pouvons plus servir au plaisir ou à la vanité de personne, on nous
abandonne, et les longues soirées succèdent aux longs jours ; je le sais bien, allez ; j’ai été deux mois
dans mon lit : au bout de trois semaines, personne ne venait plus me voir.
Armand : - Il est vrai que je ne vous suis rien, mais, si vous le vouliez, Marguerite, je vous soignerais
comme un frère, je ne vous quitterais pas et je vous guérirais. Alors, quand vous en auriez la force,
vous reprendriez la vie que vous menez, si bon vous semble ; mais, j’en suis sûr, vous aimeriez mieux
alors une existence tranquille.
Marguerite : - Vous avez le vin triste.
Armand : - Vous n’avez donc pas de coeur, Marguerite ?
Marguerite : - Le coeur ! C’est la seule chose qui fasse faire naufrage dans la traversée que je fais.
(Un temps) C’est donc sérieux ?
Armand : - Très sérieux.
Marguerite : Prudence ne m’a pas trompée, alors, quand elle m’a dit que vous étiez sentimental.
Ainsi, vous me soigneriez ?
Armand : - Oui !
Marguerite : - Vous resteriez tous les jours auprès de moi ?
Armand : - Tout le temps que je ne vous ennuierais pas.
Marguerite : - Et vous appelez cela ?
Armand : - Du dévouement.
Marguerite : - Et d’où vient ce dévouement ?
Armand : D’une sympathie irrésistible que j’ai pour vous.
Marguerite : - Depuis ?
Armand : - Depuis deux ans, depuis un jour où je vous ai vue passer devant moi, belle, fière,
souriante . Depuis ce jour, j’ai suivi de loin et silencieusement votre existence .
Marguerite : Comment se fait-il que vous me disiez cela aujourd’hui ?
Armand : Je ne vous connaissais pas, Marguerite.
Marguerite : - Il fallait faire connaissance. Pourquoi, lorsque j’ai été malade et que vous êtes si
assidûment venu savoir de mes nouvelles, n’avez-vous pas monté ici ?
Armand : - De quel droit aurais-je monté chez vous ?
Marguerite : - Est-ce qu’on se gêne avec une femme comme moi ?
Armand : - On se gêne toujours avec une femme… Et puis…
Marguerite : - Et puis ?
Armand : - J’avais peur de l’influence que vous pouviez prendre sur ma vie.
Marguerite : - Ainsi vous êtes amoureux de moi !
Armand, la regardant et la voyant rire. : Si je dois vous le dire, ce n’est pas aujourd’hui.
Marguerite : - Ne le dites jamais.

Texte B - Daniel de Ceccaty, "Le temps du rêve"

Si on lit la pièce de Dumas, on peut percevoir tout ce qui fait l’artifice du théâtre de la seconde moitié
du XIXème siècle. […]
L’expression des sentiments, la mise en place des personnages, l’évolution dramatique n’ont rien de
réaliste, mais usent d’un langage naturaliste et emphatique, même si, au jugement de tous, la pièce
paraissait communiquer une émotion immédiate.
Alexandre Dumas-fils était embarrassé pour représenter sur scène des situations qui pouvaient
passer pour scabreuses, puisqu’il y était question de la vénalité, de la double vie des notables, de la
respectabilité et de la déchéance. Il avait donc pris un certain nombre de précautions oratoires qui se
manifestaient dans des discours puritains. […]
Le théâtre n’est plus reçu comme il l’était au XIXème siècle. Nous avons désormais d’innombrables
points de comparaison. La narration peut y être moins rigide, le rythme plus fluide, les ellipses y sont
admises. Il y a, dans mon adaptation, une influence du temps cinématographique. Mais c’est surtout
le temps de la remémoration, le temps intérieur, le temps du rêve que j’ai voulu retrouver et que la
mise en scène peut permettre aux comédiens d’incarner.

Texte C - Daniel de Ceccaty, La Dame aux camélias

Marguerite : Je suis fatiguée. Je ne sais pas. Je ne veux pas savoir. Ne prenez pas cette mine
dramatique. Je ne suis pas morte. Restez. Je suis rassurée de vous savoir près de moi. Je suis seule
sans l’être en vous sachant là. Vous êtes pâle. Avez-vous la même maladie que moi ?
Armand : Je voudrais être malade à votre place. Est-ce que vous souffrez ?
Marguerite : Très peu. J’y suis habituée.
Armand : A mener cette vie, vous vous tuez.
Marguerite (se voyant dans un miroir) : Comme je suis pâle ! Vous avez raison. Je me tue. Et alors ?
(Il reste muet). Vous êtes un enfant. Ecoutez, je ne dors pas. Il faut bien que je me distraie.
Armand : Mais avec un … Rodolphe de Nevers… avec un Duc de Bassano….
Marguerite : Avec le premier je m’ennuie et le second me poursuit de sa jalousie.
Armand : C’est donc une piètre distraction.
Marguerite : Aussi n’est-ce pas avec eux que j’entends me divertir.
Armand : Etes-vous sûre d’avoir besoin de divertissement ?
Marguerite : De quoi d’autre ? D’amour ? J’en connais l’apparence, ce n’est déjà pas si mal.
Armand : L’apparence ? C’est-à-dire ?
Marguerite : Séduire, changer.
Armand : Jouir ?
Marguerite : Vous me posez la question sur un ton qui condamne le mot. Comme vous êtes chaste.
Armand : Qui vous l’assure ?
Marguerite : Votre regard. Votre voix. Votre sérieux. Vous avez une maîtresse ? Laissez-moi
deviner . J’imagine une petite bourgeoise fort tendre et fort sentimentale. Qui serait bien malheureuse
de vous voir ici, près de moi, à cette heure. Qui vous attend peut-être.
Armand : J’avais pour maîtresse une femme comme vous la décrivez.
Marguerite : Et après ? Car je comprends qu’il y a un après, puisqu’il y a un avant.
Armand : Ses lettres mélancoliques me faisaient sourire.
Marguerite : Vous ? Vous êtes capable de cette dureté ? La dureté qui fait sourire de l’amour qu’on
suscite ?
Armand : Je comprends le mal que je lui ai fait, par celui que j’éprouve, quand…
Marguerite : Quand ? Vous ne voulez pas poursuivre ? Il vaut mieux me laisser maintenant. Ne vous
occupez pas de moi. Cela ne vaut pas la peine. Voyez si les autres se soucient de moi. Ils savent bien
qu’il n’y a rien à faire. (Il reste muet, immobile). Vous ne partez pas ? Une fille comme moi, vous
savez, une de plus ou de moins…
Armand : Que disent les médecins ?
Marguerite : Que le sang que je crache n’est pas bon.
Armand : Soignez-vous.
Marguerite : Pourquoi ? Pour qui ? On se soigne quand on a des amis à qui l’on veut épargner la
douleur de sa perte.

Invention

Sujet :

Vous proposerez à votre tour une réécriture du texte d’Alexandre Dumas-fils (texte A). Au lieu de prétendre restituer le pouvoir d’émotion de ce
texte à des spectateurs modernes, vous insisterez sur ses possibles défauts, dans une perspective parodique rendant la scène ridicule.


La parodie constitue un exercice d’écriture d’invention pertinent en ce qu’il suppose des
compétences de lecture autant que d’écriture. Il faut préciser cependant qu’il ne s’agit pas, dans
le cadre de la classe comme de l’examen, d’en faire un idéal : il serait dommageable d’imposer
à des adolescents d’ironiser sur ce qu’ils peuvent aussi admirer. Ici, le travail proposé paraît
échapper à ce problème : il est directement lié à la problématique du corpus ; il prend appui sur
un texte dont il peut être intéressant de faire ressentir les possibles limites.
La réalisation d’une parodie suppose ici le repérage précis de procédés textuels et
dramaturgiques (exclamation, monologue, registre pathétique) et de certains thèmes (maladie,
mort, amour, solitude) qu’il s’agit de reprendre et d’outrer. Les élèves peuvent, entre autres
sources d’inspiration, renchérir sur le monologue de Marguerite, faire de l’entrée en scène
d’Armand un coup de théâtre, suraccentuer les exclamations ou les passages de déploration.
L’évaluation peut donc retenir, outre ceux valables pour toutes les écritures d’invention, les
critères suivants :
- le respect de la forme théâtrale ;
- le maintien de la situation ;
- l’affichage d’un registre pathétique ;
- l’outrance de procédés textuels et dramaturgiques.
On sanctionnera en conséquence les incohérences par rapport à l’intrigue, le basculement
dans une autre histoire, les réécritures confondant la parodie avec le seul changement de
registre de langue. On valorisera en revanche la finesse avec laquelle la réécriture peut
parvenir à inscrire de l’ironie sans utiliser des effets trop grossiers.

Ministère de l’éducation nationale – Direction de l’enseignement scolaire – EAF 2002 – Annales zéro : commentaires et éléments de corrigés – page 44
http://media.eduscol.education.fr/file/Lycee/73/5/11_sujet11_110735.pdf

Séquence les réécritures
Dumas fils, la dame aux camélias
bac blanc intégralement corrigé


Questions sur corpus
Question
Vous répondrez d’abord à la question suivante :
A partir de deux exemples précis confrontant les textes A et C, et en vous appuyant sur le texte B, vous expliquerez dans quelle perspective
René de Ceccatty a choisi d’infléchir l’oeuvre d’Alexandre Dumas-fils.
http://docremuneres.forumparfait.com/la-dame-aux-camelias-dumas-questions-sur-textes-vt2254.html
Ecriture d'invention
Sujet :
Vous proposerez à votre tour une réécriture du texte d’Alexandre Dumas-fils (texte A). Au lieu de prétendre restituer le pouvoir d’émotion de ce
texte à des spectateurs modernes, vous insisterez sur ses possibles défauts, dans une perspective parodique rendant la scène ridicule.
http://docremuneres.forumparfait.com/reecriture-d-un-texte-de-dumas-fils-parodie-vt2257.html
Commentaire
COMMENTAIRE
Vous commenterez l'adaptation de René de Ceccaty de La Dame aux camélias (texte C).
http://docremuneres.forumparfait.com/commentaire-de-la-dame-aux-camelias-vt2255.html
Dissertation
Sujet :
Comprenez-vous qu’un écrivain puisse choisir de réécrire ce que lui ou d’autres ont déjà écrit ? Vous répondrez à cette question en un
développement composé, prenant appui sur les textes proposés, ceux que vous avez étudiés en classe et vos propres lectures.
http://docremuneres.forumparfait.com/un-ecrivain-peut-il-reecrire-ce-que-lui-ou-d-autres-vt2256.html
Annales, séquence les réécritures
Annales 2002, les réécritures, sujet La dame aux camélias
http://docremuneres.forumparfait.com/annales-2002-les-reecritures-sujet-la-dame-aux-camelias-vt2258.html
Bac blanc intégralement corrigé
sérieL, réécriture, la dame aux camélias, Dumas fils
http://docremuneres.forumparfait.com/seriel-reecriture-la-dame-aux-camelias-dumas-fils-vt2259.html
Biographie de Dumas fils
http://docremuneres.forumparfait.com/petite-biographie-de-dumas-fils-vt2252.html
Présentation de l'oeuvre, la Dame aux camélias, résumé, analyse, biographie, oeuvre autobiographiques, livre audio, vidéos, citations de Dumas
Exposé de la Dame aux camélias
http://docremuneres.forumparfait.com/la-dame-aux-camelias-dumas-presentation-de-l-oeuvre-vt2251.html
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