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 DU BREVET AU BAC :: INITIATION A LA PHILOSOPHIE :: Savoir utiliser les lectures du bac français pour la philo

Savoir utiliser les lectures du bac français pour la philo

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fabrice philo bac ES 2016





Inscrit le: 02 Aoû 2014
Messages: 50

MessageSujet: Savoir utiliser les lectures du bac français pour la philo  Posté leSam Aoû 02, 2014 11:04 pm Répondre en citant

Lectures diverses, littérature : vos lectures en français peuvent être exploitées en philosophie : il faut savoir se servir de nos connaissances et les réutiliser en philo


Romans à portée philosophique



VERCORS : Les animaux dénaturés : Roman d'amour et d'aventure où l'on découvre d'étranges êtres, mi-hommes mi-singes, et où la question se pose de savoir comment définir l'être humain (et si c'est possible) Facile à lire, intrigue intéressante, queques pages sur la géo-paléontologie intéressantes ou barbantes..

Jostein GAARDER : Le monde de Sophie : roman très médiatisé à raison, lors de sa parution, où une jeune fille découvre la philosophie (sous forme d'histoire de la philo) par l'intermédiaire de lettres venant d'un inconnu. Histoire sympathique, voyage agréable à travers les philosophes.

Bernard WERBER : Les fourmis / Le jour des fourmis / La révolution des fourmis : deux histoires parallèles (qui se recoupent aussi) l'une concernant des fourmis, l'autre des hommes ; parsemé de réflexions et interrogation philosophiques. Roman tout public, excellent, très prenant.Les Thanatonautes / l'empire des anges : les « voyageurs de la mort », deux amis, partent à l'exploration de la mort et de ses stades et de ce qui se trouve après... Roman tout public, prenant, beaucoup d'humour, et riche en références à des textes et croyances tirés de toutes les religions humaines.

Michel TOURNIER : Vendredi ou les Limbes du Pacifique : Roman-essai. Reprend l'histoire de Robinson Crusoé avec une réflexion très intéressante sur la solitude et le rôle d'autrui (sur la conscience, la perception du monde, le langage...)

G. ORWELL : 1984 . Un classique de la littérature. Sur les régimes totalitaires et la réduction de la pensée « disciplinée ». Parfois difficile.
Marie CARDINAL : Les mots pour le dire. Roman autobiographique sur la psychanalyse. Très simple à lire (des passages éprouvants)

SARTRE : La nausée

Aldous HUXLEY : Le meilleur des mondes

KAFKA : Le Procès / Le Château / La métamorphose

DOSTOIEVSKY : Les Frères Karamazov


Lol Lol Lol
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Bac de philosophie 2015

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philippe, philo bac ES





Inscrit le: 06 Aoû 2014
Messages: 27

MessageSujet: Savoir utiliser les lectures du bac français pour la philo  Posté leMer Aoû 06, 2014 9:32 pm Répondre en citant

Merci pour tes bons conseils.

Je vais essayer de penser le jour du bac à exploiter si le sujet le permet Orwell que j'ai beaucoup étudié, lu et aimé

c'est vrai qu'on ne pense jamais assez à utiliser nos connaissances en littérature. Il y a aussi Gide, les caves du vatican à travailler dans une dissertation par exemple pour illustrer le thème de la liberté.

Bonne lecture à tous et si vous avez d'autres lectures à partager n'hésitez pas Mr.red
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Bac ES philosophie 2015

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jeanterminaletechno





Inscrit le: 09 Aoû 2014
Messages: 30

MessageSujet: Savoir utiliser les lectures du bac français pour la philo  Posté leSam Aoû 09, 2014 2:53 pm Répondre en citant

Merci pour les conseils.

Je suis nouveau dans le forum et je crois que je vais rester avec vous cette année.

Les documents et conseils semblent bien précieux.

Hello Rolling Eyes Wink
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prepabac,philo 2018
Administrateur



Age: 53
Inscrit le: 17 Juin 2012
Messages: 671

MessageSujet: Savoir utiliser les lectures du bac français pour la philo  Posté leSam Aoû 09, 2014 3:25 pm Répondre en citant

Bienvenus à vous sur ce forum.
Nous espérons bien travailler avec vous la bac de philosophie cette année dès la rentrée.

Soyez les bienvenus Lol
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Intervenant en philosophie
Lycée, séries générales et technologiques
http://www.dubrevetaubac.fr/


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jeanterminaletechno





Inscrit le: 09 Aoû 2014
Messages: 30

MessageSujet: Savoir utiliser les lectures du bac français pour la philo  Posté leSam Aoû 09, 2014 3:27 pm Répondre en citant

Merci beaucoup


Je compte bien préparer ce bac sur ce forum. Pas évident de se sentir bien dans un forum mais là c'est le cas donc on travaillera ensemble.

Hello Sunny
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lycéen philo bac S




Age: 37
Inscrit le: 22 Aoû 2013
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MessageSujet: Savoir utiliser les lectures du bac français pour la philo  Posté leSam Aoû 16, 2014 8:29 am Répondre en citant

Salut à tout le monde


j'insiste sur la lecture d'André Gide en particulier les caves du vatican Study

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bac philosophie ES 2016





Inscrit le: 17 Aoû 2014
Messages: 68

MessageSujet: Savoir utiliser les lectures du bac français pour la philo  Posté leMer Sep 09, 2015 6:54 pm Répondre en citant

Pour Huxley le meilleur des mondes.

J'ai trouvé une super étude

"
O wonder !
How many goodly creatures are there here !
How beauteous mankind is ! O brave new world,
That has such people int't ! (Tempest, V, 1)

"Les utopies apparaissent comme bien plus réalisables qu'on ne croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante : comment éviter leur réalisation définitive ?... Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d'éviter les utopies et de retourner à une société non utopique moins "parfaite" et plus libre. " (Nicolas Berdiaeff)

Sous notre houlette, par contre, les hommes seront heureux et renonceront à se révolter. Ils ne s’extermineront plus comme ils le font aujourd’hui partout à la faveur de la liberté que tu leur as léguée. Nous saurons les convaincre d’ailleurs qu’ils ne seront libres qu’à partir du moment où ils auront renoncé à faire usage de leur liberté et nous l’auront sacrifiée dans un esprit de soumission sans retour. […] Nous donnerons un bonheur humble et paisible à ces êtres faibles et lâches, le seul qui leur convienne. […] Nous leur permettrons même de pécher puisqu’ils sont si faibles et ils nous aimeront comme des enfants à cause de notre tolérance. […] '' (Dostoïevski, "Les Frères Karamazov", La légende du Grand Inquisiteur)

"Que sert à l'Homme de gagner l'univers s'il vient à perdre son âme ?" (Matthieu, 16, 26)

Petit-fils du naturaliste Thomas HUXLEY et frère du biologiste Julian HUXLEY, Aldous HUXLEY naquit en Angleterre, à Goldaming, dans le Surrey et fit de brillantes études à Eton et à Oxford. A l’âge de 16 ans, il devint pratiquement aveugle. Cette cécité, partiellement guérie plus tard marqua sa vie entière. HUXLEY collabora à plusieurs revues et publia des poèmes de jeunesse avant de faire paraître ses premiers romans Jaune de Chrome (1921), Cercle vicieux (1923) et Contrepoint (1928) qui reflètent son scepticisme, sa désillusion et son pessimisme. Critiquant le positivisme scientifique et la mainmise du modèle américain sur la culture occidentale HUXLEY n’a cessé de dénoncer les dangers d’une civilisation entièrement soumise à la technique. Après plusieurs voyages en Inde et au Népal, HUXLEY publie de nombreux essais. Les Portes de la Perception (The Doors of Perception, 1954) dont le titre est emprunté au poète William BLAKE raconte son expérience avec la mescaline. Etabli en Californie à partir de 1937, il se tourna, à la fin de sa vie, vers la contre-culture américaine. Aldous HUXLEY est décédé en Californie en 1963.

Écrit en 1932, "Le Meilleur des mondes" ("Brave new world") évoque une société entièrement rationalisée où une poignée d'individus "supérieurs" dirigent de façon totalitaire une masse d'individus privés de leur liberté psychique.

Ce livre, mondialement célèbre, chef-d’œuvre de la littérature d'anticipation, a fait d'Aldous Huxley l'un des témoins les plus lucides de notre temps.

"Aujourd'hui, devait écrire l'auteur dans les années 50, près de vingt ans après la parution du "Meilleur des mondes", il semble pratiquement possible que cette horreur s'abatte sur nous dans le délai d'un siècle. Du moins si nous nous abstenons d'ici là de nous faire sauter en miettes... Nous n'avons le choix qu'entre deux solutions : ou bien un certain nombre de totalitarismes nationaux, militarisés, ayant comme racine la terreur de la bombe atomique, et comme conséquence la destruction de la civilisation (ou, si la guerre est limitée, la perpétuation du militarisme) ; ou bien, un seul totalitarisme supranational, suscité par le chaos social résultant du progrès technologique."

Dans un lointain futur, après une guerre mondiale bactériologique et atomique qui a ravagé la planète, les survivants ont accepté de remettre le pouvoir entre les mains d'un "sauveur", Ford ; ce dernier a réorganisé la société sur les bases d'un État mondial.

Tout ce qui caractérisait l'ancienne société a été aboli : la recherche scientifique (trop dangereuse), l'art (remplacé par le "cinéma sentant" et "l'orgue à parfums"), la religion (remplacé par le "culte de Notre-Ford"), la connaissance de l'Histoire, la littérature, la poésie, mais aussi la famille, le mariage, la procréation par des moyens naturels, la viviparité et la passion amoureuse. "Détail" essentiel, qui pourrait passer inaperçu, les habitants du meilleur des mondes ne parlent plus qu'une seule langue (un anglais simplifié).

Les enfants naissent dans des "Centres d'Incubation et de Conditionnement" et sont prédestinés, grâce à des manipulations qui ont lieu au cours de la gestation à jouer des rôles sociaux bien définis ; la société est divisé en cinq castes, chaque groupe comportant une variable positive ou négative :

les castes supérieures :
Les Alpha en constituent l'élite dirigeante. Ils sont programmés pour être grands, beaux et intelligents.
Les Bêta forment une caste de travailleurs intelligents, conçus pour occuper des fonctions assez importantes.

les castes inférieures :
Les Gamma constituent la classe moyenne voire populaire.
Les Delta et les Epsilon forment enfin les castes les plus basses ; ils sont faits pour occuper les fonctions manuelles assez simples. Ils sont programmés pour être petits, laids (les Epsilon sont presque simiesques).

Chacune de ces castes est divisée en deux sous-castes : Plus et Moins. Chacun, en raison de son conditionnement, estime être dans une position idéale dans la société, de sorte que nul n'envie une caste autre que la sienne.

Cette organisation permet de résoudre les problèmes liés au marché du travail en produisant un quotas précis de personnes pour chaque fonction. Ces quotas sont déterminés par le service de prédestination.

Les enfants sont conditionnés par "hypnopédie", dès leur plus jeune âge, à accepter leur condition tandis qu'une drogue miraculeuse, le soma, assure un état d'euphorie immédiat et quasi permanent, dissipant les sentiments "négatifs" comme l'angoisse de la mort et le sentiment de solitude ; une autre drogue, le SPV, dispense les effets d'une passion violente, sans ses inconvénients, la liberté sexuelle est encouragée dès le plus jeune âge, à condition de ne pas s'attacher et de ne pas procréer.

Seule une poignée d'individus survit à l'état primitif dans une réserve conservée pour des raisons expérimentales.

Certains cependant, comme Bernard Marx et Helmholtz Watson (un Alpha et un Alpha plus) ne se sentent pas à l'aise dans ce "monde parfait"...

Questions sur le roman :

1) Où et quand le roman se déroule-t-il ?

2) A quel genre le roman appartient-il ? Justifiez votre réponse.

3) Comment les bébés sont-ils "fabriqués" ?

4) Quels sont les principaux personnages du roman ? Faites le portrait de chacun d'eux : Bernard Marx, Henry Forster, Lenina Crowne, Sa Forditude Mustapha Menier, Helmholz Watson, John ("Le Sauvage") et Linda, sa mère.

5) Comment "le meilleur des mondes" est-il organisé, sur quelles bases et sur quels principes ? Quelles sont les différentes "castes" et leurs caractéristiques ?

6) Comment les embryons sont-ils conditionnés physiologiquement ; comment les enfants sont-ils conditionnés psychiquement ?

7) Quelles sont les institutions et les pratiques culturelles qui ont totalement disparu du "Meilleur des mondes" ? Pourquoi ? (lire à ce sujet, dans la dernière partie du roman, la discussion entre Sa Fortitude Mustafa Menier et "Le Sauvage") Comment "l'Administrateur mondial régional de l'Europe occidentale" justifie-t-il la disparition de ces institutions et de ces pratiques culturelles et au nom de quoi fait-il l'apologie (l'éloge) du "meilleur des mondes" ?

Cool Pouvez-vous expliquer la devise de l’État mondial : "Communauté, Identité, Stabilité" ?

9) A la suite de quelle événement de l'Histoire mondiale la société a-t-elle été réorganisée ?

10) A quoi sert le "soma" ? Ses effets sont-ils permanents ?

11) Quelles sont les caractéristiques de la sexualité dans le "Meilleur des mondes" ?

12) En quoi le sauvage est-il totalement différent des autres ? (les conditions de sa naissance et de son éducation...)

14) Que pense-t-il du "Meilleur des mondes" ?

15) Quel rôle les œuvres de William Shakespeare jouent-elles dans le roman ?

16) Qu'est ce qu'une contre-utopie ?

17) En quoi "Le Meilleur des mondes" est-elle une contre-utopie ?

1Cool D'où vient le titre anglais du roman "Brave new world" ?

19) D'où vient la traduction française de ce titre "Le meilleur des mondes"

20) La situation finale du roman : où Bernard Marx et Helmholtz Watson sont-ils envoyés ? Par qui ? Pourquoi ? Sont-ils satisfaits de cet exil forcé ?

21) Où et comment "le sauvage" termine-t-il sa vie ?

22) Sachant que "Le Meilleur des mondes" fut écrit dans les années 30, et se voulait une mise en garde destinée à ses contemporains, diriez-vous qu'Aldous Huxley s'est trompé sur l'avenir ?

Eléments de réponse :

La clé du "Meilleur des mondes" se trouve au chapitre 16, la discussion entre John ("Le sauvage") et Mustapha Menier, l'administrateur mondial pour l'Europe occidentale.

John représente l'humanité traditionnelle : il a été élevé dans une réserve, à l'écart du "meilleur des mondes", il a un père et une mère, il est né "naturellement", il ne prend pas de soma, il lit des livres (Shakespeare), il éprouve des sentiments (amour, haine, colère, dégoût, compassion...).

Huxley se situe dans la lignée des humanistes de la Renaissance : Erasme ("L'Eloge de la folie"), Montaigne, ("Des cannibales"), Thomas Moore ("Utopia") , et des philosophes du siècle des Lumières.

Le procédé consistant à critiquer la société occidentale à travers le regard distancié d'un personnage étranger à cette civilisation a été utilisé par Montesquieu dans "Les Lettres persanes", Swift dans "Les voyages de Gulliver", Diderot dans "Le supplément au voyage de Bougainville" et dans le conte philosophique de Voltaire, L'Ingénu, avec le personnage du "Huron".

John est d'ailleurs exhibé, tout comme le Huron dans "L'Ingénu" de Voltaire, comme un phénomène de foire dans la société des Alphas du "meilleur des mondes" ; Bernard Marx s'en sert pour se faire valoir et pour se venger du directeur du Centre d'Incubation et de Conditionnement de Londres-Central , Mr Foster, qui est en fait le père biologique de John, ce qui va provoquer un énorme scandale entraînant la démission de Foster lorsque ce fait sera révélé.

Il y a ce passage étonnant dans le roman de Huxley où "le sauvage" parvient à mettre des mots sur des sentiments et des émotions "à l'état brut" grâce à un livre, les œuvres complètes de William Shakespeare, interdit dans le "meilleur des mondes" et qu'il a trouvé dans la réserve : "Semblables aux tambours, semblables aux hommes chantant l'incantation du blé, semblables à des formules magiques, les mots se répétaient et se répétaient dans sa tête. Après la sensation de froid, il eut soudain très chaud. Il avait les joues en feu sous l'afflux du sang, la chambre tournoyait et s'assombrissait devant ses yeux. Il grinça des dents : "Je le tuerai (l'amant de sa mère, Linda), je le tuerai, je le tuerai", disait-il sans fin. Et brusquement, il y eut d'autres mots encore :

"When he is drunk asleep, or in his rage
Or in the incestuous pleasure of his bed..." (Hamlet, II, 3)

"Quand il dormira, ivre mort, ou dans sa rage,
Ou dans le plaisir incestueux de son lit."

Huxley n'oppose donc pas (naïvement) la nature innocente à la culture artificielle du "meilleur des mondes", mais les sentiments d'un jeune homme élevé en dehors du "meilleur des mondes" dans un monde qui est loin d'être "parfait", nourri par les mots et la pensée d'un génie qui n'aurait probablement pas voulu d'un "monde parfait".

Huxley ne préconise pas un impossible retour à la nature, mais une réflexion sur les dangers de l'utopie ; raison pour laquelle il fait précéder la citation de Shakespeare tirée de La Tempête, en épigraphe de son roman :

How many goodly creatures are there here !
How beauteous mankind is ! O brave New World
That has such people in't !

de cette autre de Nicolas Berdiaeff : "Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d'éviter les utopies et de retourner à une société non utopique, moins "parfaite" et plus libre.

Il faut lire attentivement le chapitre 16 pour comprendre pourquoi les dirigeants du "meilleur des mondes" estiment, en conscience, agir dans l'intérêt général et quelle est la raison d'être de cette "société parfaite", y compris dans ses aspects les plus insoutenables (la prédestination sociale des embryons).

Le passage n'est pas sans faire penser aux paroles que le Grand Inquisiteur", dans les "Fères Karamazov "de Dostoïevski, adresse au Christ : "Sous notre houlette, par contre, les hommes seront heureux et renonceront à se révolter. Ils ne s’extermineront plus comme ils le font aujourd’hui partout à la faveur de la liberté que tu leur a léguée. Nous saurons les convaincre d’ailleurs qu’ils ne seront libres qu’à partir du moment où ils auront renoncé à faire usage de leur liberté et nous l’auront sacrifiée dans un esprit de soumission sans retour. […] Nous donnerons un bonheur humble et paisible à ces êtres faibles et lâches, le seul qui leur convienne. […] Nous leur permettrons même de pécher puisqu’ils sont si faibles et ils nous aimeront comme des enfants à cause de notre tolérance. […] ''

Le roman de Huxley est généralement compris comme l'évocation d'un monde dans lequel nous ne sommes pas tout à fait encore et une mise en garde contre la tentation de l'utopie (le rêve d'un monde parfait), ce qui est en partie exact, ou bien comme une métaphore du monde dans lequel nous vivons (par exemple de la société de consommation), ce qui est exact également, mais là encore, seulement en partie.

Nous avons tendance à séparer les deux lectures, alors qu'elles sont inséparables l'une de l'autre, comme sont inséparables l'utopie d'un monde parfait, dans le dirigisme communiste par exemple, ou, à l'inverse la croyance aveugle en l'autorégulation du marché et la réalité d'un monde imparfait, imperméable au "progrès".

Il y aurait d'un côté le mal et de l'autre côté le remède contre le mal, mais Huxley montre d'une part que le monde "réel" dans lequel nous vivons est en grande partie utopique et purement "virtuel" (on le voit bien aujourd'hui, par exemple, avec la dématérialisation informatisée de la monnaie et l'autonomie de la sphère financière par rapport à "l'économie réelle") et d'autre part que le rêve d'une utopie totalitaire est une réaction désespérée de stabilisation de "l'entropie négative" engendrée par la civilisation (aujourd'hui, la mondialisation de l'économie et la disparition des États-Nations) le remède étant quantitativement pire que le mal, bien que d'une certaine manière qualitativement de même nature.

"Communauté, Identité, Stabilité" : c'est la "stabilité" de la société qui est la valeur suprême du "meilleur des mondes". La communauté est tout, l'individu n'est rien. Les habitants du "meilleur des mondes" ne se perçoivent pas comme des individus (sauf de rares exceptions comme Bernard Marx qui en souffre), mais comme des membres d'une communauté dans laquelle ils sont conditionnés, dès leur plus jeune âge, à se fondre.

C'est à la suite d'un énième conflit mondial, le dernier ayant failli détruire la planète et en éradiquer l'Humanité que les survivants ont librement décidé d'abdiquer une liberté, dont ils avaient fait un usage aussi désastreux, entre les mains "d'administrateurs avisés".

A l'instar de ses contemporains les plus lucides, notamment Claude Levi-Strauss, Huxley est conscient du fait que dans les "sociétés chaudes" comme celle dans laquelle nous vivons, le "progrès" engendre des bienfaits (confort, disparition de la famine, allongement de la durée de vie...), mais aussi des effets néfastes sous forme "d'entropie négative" : instabilité sociale, rivalités mimétiques, escalade de la violence, dégradation de l'environnement...

Dans les sociétés primitives, les risques d'entropie sont régulés à travers les interdits et les rituels religieux qui ont disparu des sociétés modernes.

Les pressentiments de Huxley ont été largement confirmés, une dizaine d'années plus tard, avec la Deuxième Guerre mondiale et la matérialisation des équations de la relativité générale dans la bombe d' Hiroshima.

Le développement exponentiel de la science et de la technique et l'idée plus répandue qu'on ne pourrait le croire, y compris chez de scientifiques et des épistémologues de valeur comme François Dagognet, que tout ce qui est techniquement et scientifiquement réalisable est juridiquement et éthiquement légitime, ainsi que la constitution et le développement des complexes militaro-industriels font peser une hypothèque de plus en plus lourde sur l'avenir de la planète.

Les récents progrès de la génétique ont permis de vérifier la validité des lois de l'hérédité (Mendel) et de la théorie de l'évolution (Darwin), mais aussi de manipuler la "matière vivante". Huxley prévoyait la possibilité technique de la "fécondation in vitro" imaginée et mise au point dans les années 1970 et opérationnelle dans les années 1980 ; la fabrication des "jumeaux Bokanovsky" dans le roman de Huxley préfigure la technique du clonage.

En mai 2005, des chercheurs de Corée du Sud et du Royaume-Uni ont annoncé les premiers clonages d’embryons humains à des fins de recherches thérapeutiques.

En 2008, des chercheurs américains, des entreprises Stemagen et Reproductive Science Center, ont annoncé avoir obtenu trois embryons clonés à partir de cellules adultes (cellules de peau) et d'ovocytes énucléés. C'est la première fois que des embryons sont obtenus à partir de cellules qui ne sont pas des cellules souches.

La pilule contraceptive a été mise au point dans les années 70. Découverte au début des années 1950 au Mexique, commercialisée aux États-Unis à partir de 1960, et autorisée en France à partir de 1967 (loi Neuwirth), son action consiste à interférer avec le cycle menstruel naturel de la femme. Les hormones synthétiques apportées par la prise de la pilule empêchent l'ovulation. Cette invention a permis de découpler la sexualité de la conception. Elle est obligatoire dans les meilleur des mondes (sauf pour les femmes "neutres" pour lesquelles elle est inutile).

Ce n'est pas un hasard si les personnages du roman d'anticipation de Huxley portent des noms de savants, d'industriels ou de théoriciens du XIXème et du XXème siècle (Ford, Lenina, Marx, Watson, Helmholtz). Toutefois, la recherche scientifique est étroitement surveillée dans le meilleur des mondes et les administrateurs mondiaux n'en retiennent que ce qui peut contribuer à maintenir la stabilité de la "société parfaite".

Huxley, cependant, n'est pas un "obscurantiste" ennemi de la science, mais un humaniste, à la manière de Rabelais qui affirmait déjà, à la fin du Moyen-Âge, que "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme".

Le Meilleur des mondes n'est pas seulement un roman de science-fiction, mais aussi une métaphore de la société de consommation : les habitants du "meilleur des mondes" sont incités à vivre dans une euphorie permanente et à pratiquer des loisirs collectifs et coûteux, les loisirs individuels et "gratuits" sont découragés.

Les "jeux électroniques" et certains spectacles cinématographiques ou télévisuels des années 2010, n'ont rien à envier au "cinéma sentant" et aux loisirs mécanisés du "meilleur des mondes" ; les techniques de conditionnement (publicité, propagande), se sont considérablement développés sur la base d'un "behaviourisme" sommaire, issu des travaux de Pavlov, de Watson et de Skinner ; des bureaux de "marketing" "vendent" désormais les hommes politiques, leur image et leurs programmes comme des paquets de lessive.

L'un des aspects les plus préoccupants du monde actuel étant sans doute la baisse considérable du niveau des enfants (20% d'élèves entrent en 6ème en France sans savoir lire et écrire correctement et 50% d'entre eux ont de graves difficultés), tout se passant comme si l'on l'on cherchait à abaisser le niveau intellectuel et culturel de la population et à fabriquer une majorité de consommateurs "Deltas moins" dotés d'un langage rudimentaire et dénués de pensée critique.

Nous connaissons aussi l'importance de la drogue dans nos sociétés "développées" : que ce soit les drogues "interdites", mais facilement trouvables sur le marché pour peu que l'on y mette le prix : cocaïne, héroïne, ou ectasy ou bien ces drogues autorisées que sont les antidépresseurs et les anxiolytiques dont un pays comme la France est le premier consommateur au monde. La fuite du "principe de réalité", diagnostiquée par Huxley comme une caractéristique majeure du monde moderne n'a fait que se confirmer.

La "liberté sexuelle", si elle desserré le carcan des interdits, ce qui n'a peut-être pas été un mal a aussi considérablement affadi et banalisé il faut bien le dire, les relations amoureuses.

Huxley a très bien vu également la dégradation du statut des vieillards dans le monde moderne, rebaptisés "personnes du troisième âge", relégués dans des "maisons de retraite" et coupés du reste de la population. Dans "le meilleur des mondes", les signes de sénescence sont considérés comme obscènes et sont gommés par des procédés artificiels.

Nous savons que l'Humanité a désormais les moyens aussi bien de s'autodétruire que de réaliser l'utopie littéraire imaginée par Aldous Huxley et nous savons aussi que cette utopie est le pire des cauchemars.

Comme l'a dit Friedrich Hölderlin : "En même temps que croît le danger, croît aussi ce qui sauve." Mais il faut compter avec la somme des libertés humaines et nous ne pouvons pas avoir la certitude que l'Humanité renoncera à la violence ou à l'utopie d'un "bonheur insoutenable", mais seulement l'espérance.

"Le rêve des constucteurs de la Tour de Babel : l'unification de l'humanité dans une "pensée unique", le disparition des différences se réalise puis s'écroule. Hier le communisme et le nazisme, aujourd'hui la "mondialisation" et le nivellement par le "marché".

Il y a des idéologies qui sont pour l'humanité l'équivalent d'un déluge, noyant l'être parlant dans la parole indifférenciée. Quelque arche pourtant, toujours, s'est construite et une force a été dispersée, tôt ou tard, la fourmilière avant que ne meure la parole et avec elle, les hommes en tant qu'ils sont humains." (Marie Balmary, "Le sacrifice interdit, Freud et la Bible")

"Illusion, désillusion, espérance, telles sont les trois étapes que franchit la conscience humaine dans sa recherche du bonheur. Par essence, la conscience vit dans l'illusion ; mais elle régresse en voulant vivre dans l'attente de l'événement historique et toute idéologie qui prétend transformer la vie, apporter le bonheur, n'est en fait qu'une illusion. L'expérience de la désillusion qui n'a jamais été analysée philosophiquement (bien qu'elle ait été décrite par des écrivains comme Cervantès, Stendhal, Flaubert, Proust ou Dostoïevski), est donc décisive. Elle n'aboutit pas simplement à la déception et au désespoir : la conscience désabusée refuse le nihilisme comme le dogmatisme. La désillusion est une expérience lucide, dont Yves Bonnefoy donne une expression poétique, car la conscience se doit d'assumer les tendances autodestructrices de l'être pour éviter son suicide.

C'est après avoir vécu l'illusion historique et son corolaire, la désillusion, que la conscience peut passer à cette troisième étape dialectique qu'est l'expérience céleste. Alors seulement peuvent s'ouvrir les portes de l'avenir. Alors, grâce à l'art et à la religion du cœur, l'espérance humaine peut aborder aux rives de l'Absolu." (J.-L Vieillard-Baron, "L'illusion historique et l'espérance céleste", L’ile verte, Berg international, 1981)

Source : néoprof


Dernière édition par bac philosophie ES 2016 le Mer Sep 09, 2015 6:58 pm; édité 1 fois

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bac philosophie ES 2016





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MessageSujet: Savoir utiliser les lectures du bac français pour la philo  Posté leMer Sep 09, 2015 6:57 pm Répondre en citant

Les animaux dénaturés, Vercors


Personnages :


Douglas Templemore, journaliste, membre de l'expédition, il va risquer sa tête pour protéger les "tropis".

Frances Doran : fiancée, puis épouse de Templemore

Kreps : géologue et paléontologue, chef de l'expédition

Sybil Greame : paléontologue anglaise, darwinienne, athée

Cuthbert Greame : son mari, paléontologue

Le Père Dillingham (surnommé "Pop") : bénédictin irlandais, paléontologue, "orthogéniste" (finaliste, partisan de la théorie du "dessein intelligent")

Sir Arthur Draper : juge, favorable à Templemore

Vancruysen : "requin de la finance", veut réduire les tropis en esclavage et exploiter leur force de travail.

Le livre s'ouvre comme un roman policier, sur la découverte d'un cadavre. Pourquoi Douglas Templemore a-t-il tué son fils ?

Retour en arrière :

Des anthropologues découvrent par hasard, au fin fond de la Nouvelle Guinée, l'existence d'une tribu d'êtres vivants à mi-chemin entre le Sinanthrope et l'homme de Néanderthal, qu'ils surnomment "tropis", contraction "d'anthrope" et "pithèque". Découverte sensationnelle car le tropi, de son nom savant "Paranthropus Erectus", est peut-être le fameux "missing link" (chaînon manquant) entre les singes et les hommes.

Les tropis qui ne vivent pas dans les arbres, mais sur une falaise et sont troglodytes, se montrent d'abord hostiles et bombardent l'expédition de "casse-têtes" (silex taillés), puis se laissent approcher et nouent des liens avec les hommes de l'expédition qui se prennent pour eux d'une affection sincère.

Mais un certain Vancruysen, un homme d'affaires australien, voit dans les tropis une potentielle main-d'oeuvre bon marché. Il s'arrange donc pour racheter en sous-main une société en sommeil, la Société Fermière de Takoma, qui détient les droits d'exploitation exclusifs de la flore et de la faune du territoire où vivent les tropis.

Pour Douglas Templemore, il n'y a qu'une solution pour sauver les tropis, c'est de provoquer un procès qui permettra d'établir officiellement que les tropis sont des hommes.

Il imagine donc de concevoir un enfant avec une femelle tropi par insémination artificielle ; il le fait baptiser, l'inscrit à l'Etat-Civil et lui injecte, pendant la nuit, une dose mortelle de chlorhydrate de strychnine. Puis il se dénonce à la police.

Si le jury décide que son fils est un homme, Vancruysen ne pourra plus mener son projet à son terme, mais Doug sera pendu pour homicide volontaire, si les jurés décident au contraire que les tropis ne sont pas des hommes, Doug sera acquitté, mais Vancruysen pourra exploiter les tropis.

Après avoir entendu les avis contradictoires de plusieurs experts cités aussi bien par l'accusation que par la défense, les jurés se déclarent incompétents sur le fond et refusent de se prononcer.

Le procès est ajourné et l'affaire est transférée au Parlement britannique qui décide finalement d'accueillir les tropis dans la famille humaine "car les tropis ont des tabous".

Lors d'un second procès, Templemore est acquitté au nom de la "non rétroactivité" de la loi (au moment où il a tué son fils, le législateur n'avait pas encore décidé si les tropis étaient des hommes ou non et on ne peut être condamné pour un délit qui n'est pas prévu par la loi)

Les tropis sont placés sous un statut spécial de protection, sous le contrôle de l'ONU.

Le livre pose, sous la forme d'un conte philosophique, à la manière de Voltaire ou de Swift, deux sortes de problèmes :

a) le problème de l'évolution : l'expédition, dirigée par Kreps a pour but de retrouver le crâne et le squelette d'un anthropoïde dont Kreps a découvert la mandibule et trois dents ; cette découverte pourrait conduire à celui du fameux "chaînon manquant" : l'homme "descend-il" directement des primates ou a-t-il un ancêtre commun avec les primates ? Cette deuxième hypothèse semble avoir les faveurs de Sybil (pour des raisons strictement scientifiques), ainsi que du Père Dillingham (pour des raisons scientifiques, mais aussi religieuses).

Le Père Dillingham est un scientifique de valeur ; parfois malmené, mais jamais caricaturé. C'est un partisan de l'orthogénèse, autrement dit du "dessein intelligent". Pour le Père Dillingham (Pop) l'évolution a un but, une direction. "Il pense (c'est Sybil qui parle) que les mutations ne se font pas au hasard, par sélection naturelle, mais qu'elles obéissent à une volonté de perfectionnement... Oh ! zut, dit-elle devant cette incompréhension persistante (de Doug). Il pense qu'il y a un plan et un architecte et que le Bon Dieu sait d'avance ce qu'il veut ! résuma-t-elle (p. 34).

Sybil estime, de son côté, que la sélection naturelle a un rôle majeur, mais qu'elle n'est pas le seul facteur : "l'évolution est le produit de facteurs complexes, internes et externes, - de toutes sortes d'interactions. Je pense qu'on ne pourra jamais ramener l'évolution à un seul facteur (...) ; "les facteurs externes sont le climat, la nourriture, les autres animaux, la sélection, c'est que subsistent et prospèrent les formes les plus adaptables à ces facteurs, tandis que les moins adaptables disparaissent, les facteurs internes sont les forces de transformation, issues d'une sorte de volonté diffuse de l'espèce de se corriger peu à peu, de se rapprocher d'un prototype".

Le Père Dillingham n'est pas "créationniste, il admet l'évolution (et donc le darwinisme), il ne croit pas que "Dieu" a crée les espèces une fois pour toutes (fixisme) et que l'humanité dérive d'un couple primordial ; il n'interprète pas la Bible au pied de la lettre. Sybil ne rejette pas totalement l'hypothèse d'un "dessein", mais elle en fait le dessein de l'espèce et non d'un Dieu créateur. Vercors montre bien la différence entre une observation, une loi et une hypothèse.

b) le problème de la "nature humaine" : c'est le problème central du roman : qu'est-ce qu'un être humain ? Quelle est la limite entre l'homme et l'animal ? Les tropis fabriquent des outils, ont un langage rudimentaire, fument leur nourriture, enterrent leurs morts, mais les spécialistes qui s'affrontent devant le tribunal ne sont pas d'accord sur l'interprétation "naturelle" ou "culturelle" qu'il convient de donner à ces caractéristiques, pas plus qu'ils ne sont d'accord sur l'interprétation des caractères anatomiques, par exemple sur le rôle de la main : l'homme pense-t-il parce qu'il a une main (Aristote) ou a-t-il une main parce qu'il pense ? Ou de l'astragale (os du pied) dans la verticalisation, ou sur des caractéristiques biologiques comme l'interfécondité avec l'espèce humaine.

Vercors soulève un réel problème philosophique : les sociétés occidentales ont défini des "Droits de l'Homme", mais sans chercher à définir l'homme. A travers la fable des tropis, Vercors aborde la question du racisme (doctrine qui comporte dans le roman deux partisans déclarés : Julius Drexler et Eatons) : "Si l'on met en cause, sur des différences biologiques, l'unicité de l'espèce humaine, il n'existera plus de barrière où s'arrêter." (p. 167)

La "preuve" qui est donnée de l'humanité des tropis assez étonnante : ils fument leur nourriture (la passent au feu) avant de la consommer. Les tropis qui ont accepté de vivre dans la réserve ont renoncé à cette pratique et mangent la viande sans la fumer. Les porteurs papous les dédaignent, mais vont consommer clandestinement la chair des tropis qui continuent à fumer leur nourriture (cette pratique étant associée au culte du feu), ce qui montre qu'ils les considèrent comme des hommes.

La conclusion du roman est qu'il n'y a pas de "nature humaine", que l'homme est un être de culture, un être qui s'est "arraché à la nature", un "animal dénaturé".

c) La conciliation des droits de l'Homme et des intérêts économiques :

La sollicitude des Anglais envers les tropis, n'est pas tout à fait "désintéressée". Vandercruysen voudrait implanter une filature de laine en Australie en déportant les tropis de Nouvelle Guinée en Australie. Jusqu'alors, la laine australienne était exportée à l'état brut vers la Grande-Bretagne et transformée dans les filatures anglaises et non en Australie, en raison du coût de la main-d’œuvre australienne ; les industriels anglais réalisant une grosse plus-value (différence entre le prix d'achat de la laine brute et du prix de vente de la laine transformée).

La transformation de la laine en Australie, donc la maîtrise de la totalité du processus, entraînerait à terme la ruine de l'industrie lainière anglaise. Les industriels anglais se joignent donc aux défenseurs des droits de l'Homme pour faire pression sur le Parlement britannique afin que les députés statuent sur l'humanité des tropis.

Peut-être Vercors s'est-il souvenu d'Adam Smith qui, dans La Richesse des nations, défend le principe de la spécialisation des échanges commerciaux.

d) Trois femmes et un homme :

Le roman commence par la découverte d'un crime, mais se poursuit pas l'évocation de la rencontre entre Doug et Frances. Doug revoit par hasard son ancien condisciple Cuthbert Greame qui lui parle de l'expédition, mais c'est Frances qui pousse Doug, à s'y joindre, alors qu'il n'est pas particulièrement intéressé au départ. Âgé d'une soixantaine d'années, Cuthbert a une ravissante épouse de trente ans, Sybil, avec laquelle Doug a eu, jadis, une brève liaison. Pendant le séjour de Doug en Nouvelle Guinée et alors que Doug et Frances se sont fiancés avant le départ de Doug et promis l'un à l'autre, Doug succombe aux charmes de Sybil. Il éprouve l'étrange besoin de se confesser de cette "passade" à Frances dans une lettre. Avec ce "triangle amoureux", nous sommes loin d'une conception naïve d'une spontanéité du désir. Loin de détacher Frances de Doug (malgré une première réaction de colère et de rejet), la relation entre Doug et de Sybil renforce l'attirance que Frances éprouve envers Doug. Frances finira par pardonner à Doug et même par se lier d'amitié avec Sybil.

La femelle tropi éprouve aussi des sentiments de jalousie. Elle accepte d'être avec Sybil sans Doug ou avec Doug sans Sybil, ou avec Doug et Sybil, mais elle n'accepte pas qu'ils soient ensemble et séparés d'elle.

Vercors montre que l'humanisation est consubstantielle au développement de la culture (l'art, la religion, le langage, la technique...) mais aussi à la complexification de l'instinct sexuel, du désir et de l'affectivité dans le processus d'évolution, mais il ne montre pas les problèmes particuliers que cette complexification pose à l'espèce humaine, avec l'augmentation constante de la taille du cerveau (l'homme pense parce qu'il a un cerveau et il a un cerveau parce qu'il pense) et comment les sociétés humaines ont essayé d'y faire face, en d'autres termes, il ne dit rien de la fonction principale de la culture (et notamment la religion, l'interdit, le rituel, le sacrifice) comme régulateur structurel des effets de la mimesis.

Extraits : (Albin Michel, Le Livre de Poche)

"- Le Père Dillingham pense que les mutations ne se font pas au hasard, par sélection naturelle, mais qu'elles ont provoquées, dirigées, qu'elles obéissent à une volonté de perfectionnement... Oh ! zut, dit-elle devant cette incompréhension persistante. Il pense qu'il y a un plan, un architecte, que le Bon Dieu sait d'avance ce qu'il veut ! résuma-t-elle.

- Ce n'est pas un crime, dit Douglas en souriant.
- Non, c'est une ineptie." (p.34)

"Pourquoi - si nos capacités cérébrales n'ont d'autre fin que la prospérité biologique de l'espèce humaine - notre cerveau s'occupe-t-il en même temps gratuitement de tout autre chose ? Et s'il s'agit de cet "autre chose", dans ce cas c'est une belle faillite." (p. 36)

" - Je veux dire... qu'il y a dans les mobiles des actions humaines... quelque chose de... de particulier, de... quoi, de spécifique, de tout à fait unique, qu'on ne retrouve dans aucune autre espèce. Quand ce ne serait, par exemple, que... que, d'une génération à l'autre, notre comportement est différent. Il change constamment. Les animaux ne varient jamais dans leur manière d'être, même en mille ans. Tandis que dans la façon de considérer la vie, et donc de la vivre, entre mon grand-père et moi, il y a autant de distance qu'entre une tortue et un casoar." (p. 3Cool

"Peut-être est-ce la survivance des anciennes croyances dans lesquelles on m'a élevée : je me prends parfois à me dire qu'il faut absolument savoir si vos tropis ont une âme, ou s'ils n'en ont pas. Après tout, le plus mécréant d'entre nous ne peut tout à fait rejeter l'idée que l'homme a reçu, seul, une étincelle divine. Oui, n'est-ce pas de là que vient notre malaise ? Si l'homme est tout doucement venu de l'animal, à quel moment a-t-il reçu cette étincelle ? Avant d'être tropi ou après ? Ou pendant ? N'est-ce pas toute la question, Doug, en définitive : est-ce que vos tropis ont une âme ?" (p. 53)

"Il s'agit de faire en sorte que toute l'humanité soit enfin obligée de se définir une bonne fois elle-même. De se définir sans équivoque, d'une façon irrécusable et formelle. De telle manière que ses droits et ses devoirs envers ses membres cessent d'être fondés confusément sur quelques traditions discutables, des sentiments transitoires, des commandements religieux ou des obligations sectaires, qu'on peut à chaque instant attaquer ou contredire ; mais qu'ils le soient solidement sur la claire notion de ce qui, en vérité, distingue spécifiquement les hommes du reste de la création." (p. 93)

" - Devons-nous en conclure, dit Sir Arthur, que la psychologie, pas plus que la zoologie, n'est apte à définir à quelle place précisément se trouve la frontière qui sépare la bête de l'homme ?

- Je le crains." (p. 148)

" - Cest vrai, convint Sir Peter. L'esprit métaphysique est propre à l'homme. L'animal ne le connaît pas." (p. 149)

" - Cela ira plus loin. Car on vous a montré aussi que si l'on met en cause, sur des différences biologiques, l'unicité sacrée de l'espèce humaine, il n'existera plus de barrière où s'arrêter." (p. 157)

" Le rapport du comité Summer fut donc que les tropis ayant montré par une pratique rituelle de l'adoration du feu des signes d'esprit religieux, devaient être admis dans la communauté humaine." (p. 206)

" - Cela montre qu'il ne dépendait pas des tropis d'être ou de n'être pas des membres de la communauté humaine, mais bien à nous de les y admettre." (p. 208)

" - Les tropis, grâce d'ailleurs à l'accusé - ont été légalement admis dans la communauté humaine. Ils participent aux droits de l'homme. Rien non plus ne menace d'autres peuples arriérés ou sauvages, que l'absence de toute définition légale était seule à mettre en danger." (p. 209)

" - L'affaire des tropis nous a du moins appris une chose, dit Frances : l'humanité n'est pas un état à subir. C'est une dignité à conquérir. Dignité douloureuse. On la conquiert au prix des larmes..." (p. 212)

Lectures complémentaires :

Lucien Malson, Les enfants sauvages, 1964, UGE, coll. 10/18

Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques, Plon, coll. Terres humaines

René Girard, Des choses cachées depuis le commencement du monde, recherches avec J.-M. Oughourlian et Guy Lefort, Grasset

Biographie :

Jean Bruller, dit “Vercors”, est né le 26 février 1902 à Paris, de l'union d'une mère française (Ernestine Bourbon, institutrice) et d'un père d'origine hongroise (Louis Bruller, éditeur) qui est venu de Hongrie à Paris. L'histoire de son père, arrivé à Paris et auquel des amis de ses parents vont trouver un emploi, a inspiré la nouvelle La marche à l'Étoile publiée pendant l'Occupation. Après des études d'ingénieur électricien, dont il obtient le diplôme à l'École Breguet (ESIEE-Paris). En 1923, il devient dessinateur humoristique et illustrateur dans la lignée de Gus Bofa. Il illustre en particulier l'album pour enfants Patapoufs et Filifers, fable d'André Maurois sur les méfaits de la ségrégation, et écrit 21 recettes pratiques de mort violente.

Pacifiste jusqu'en 1938, il est mobilisé pendant la Seconde Guerre mondiale à Mours St-Eusèbe près de Romans au pied du massif du Vercors. Il entre ensuite dans la Résistance, encouragé par Pierre de Lescure, et prend le pseudonyme de Vercors. En 1941, il co-fonde, avec Pierre de Lescure, les Éditions de Minuit, maison d'édition clandestine et y publie sa nouvelle Le Silence de la mer en 1942. Il participe également au Comité national des écrivains (CNE) et au Mouvement de la paix. Il a écrit ses souvenirs dans La Bataille du silence. Il fait partie de la Commission d'épuration de l'édition, mais il en démissionne en raison de l'inégalité des sanctions à l'encontre des écrivains, collaborateurs avec l'Allemagne nazie, et à l'encontre de leurs éditeurs, jamais pénalisés. Il refuse dans le même temps de participer à l'établissement d'une « liste noire » et renvoie les auteurs au jugement de leur conscience.

En 1960, il fait partie, avec Sartre, des signataires du Manifeste des 121 écrivains et artistes qui déclarent « le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie ». En guise de protestation contre la torture pratiquée en Algérie, Vercors refusa la Légion d'honneur.

Dans Le Silence de la mer, Vercors ne dédie pas son livre à un grand résistant ou à une figure de la liberté mais à Saint-Pol-Roux, "Poète assassiné". Saint-Pol-Roux mourut de chagrin en 1940 quand son manoir contenant tous ses textes inédits est pillé, peu après qu'un soldat allemand a violé sa servante et blessé sa fille. Tout comme Le Silence de la mer veut évoquer une résistance muette au bord des cris, cet homme qui meurt brisé, presque futilement, est le symbole même de la lutte silencieuse de Vercors.

Il est aussi connu pour un roman philosophique, Les Animaux dénaturés, dont fut tirée la pièce Zoo ou l'assassin philanthrope. Il meurt à Paris le 10 juin1991.

Le fonds d'archives de l'écrivain est désormais consultable à la bibliothèque de l'Université du Maine rebaptisée Vercors depuis. (source : wikipidia)

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fabrice philo bac ES 2016





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MessageSujet: Savoir utiliser les lectures du bac français pour la philo  Posté leMer Sep 09, 2015 7:30 pm Répondre en citant

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Sylviane,bacphilo, L




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MessageSujet: Savoir utiliser les lectures du bac français pour la philo  Posté leJeu Sep 10, 2015 8:42 am Répondre en citant

fabrice philo bac ES 2016 a écrit:
2 docs super intelligents Very Happy



salut les amis

Fabrice tu avais déjà mentionné Vercors et Huxley dans le premier message de ton post
c'est vrai qu'il y a beaucoup de romans et autres œuvres littéraires qui peuvent être réutilisées dans une dissertation de philo

Ce serait bien que quelqu'un fasse une petite analyse des Caves du Vatican de Gide

Bonne lecture les amis Lol

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valérie techno philo





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MessageSujet: Savoir utiliser les lectures du bac français pour la philo  Posté leJeu Sep 10, 2015 11:38 am Répondre en citant

bonjour à tous

Gide, les caves du Vatican : on peut l'utiliser pour le thème de la liberté. Car en fait cela montre que l'on subit le déterminisme mais de manière inconsciente. Mr.red
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valérie techno philo





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MessageSujet: Savoir utiliser les lectures du bac français pour la philo  Posté leJeu Sep 10, 2015 11:44 am Répondre en citant

Les Caves du Vatican est un roman d'André Gide, paru en 1914. L'auteur l'a classé comme « sotie », il a d'ailleurs déclaré que son livre Les Faux-Monnayeurs (1925) était son "unique roman".

Ce récit délibérément décousu croise et oppose intrigues et personnages. Il y a d'abord les atermoiements et les revirements de Julius de Baraglioul, catholique traditionnel, et de son beau-frère, Anthime Armand-Dubois, libre penseur. Il y a la bande des escrocs qui répandent la rumeur selon laquelle le pape serait séquestré dans les caves du Vatican. Mais, surtout, il y a le jeune Lafcadio, prisonnier de sa mystique de l'acte gratuit. Cette « sotie » illustre ainsi la folie de certains engagements intellectuels, et démontre la gravité des conséquences qui en découlent.


Les caves du Vatican est une œuvre réputée pour son intrigue particulièrement embrouillée1. Le premier livre « Anthime Armand-Dubois » est consacré au personnage éponyme, docteur franc-maçon résidant à Rome avec sa femme Véronique. Au cours de la visite de son beau-frère et de sa belle-sœur, Julius et Marguerite de Baraglioul (prononcé à la savoyarde Barailloul), Anthime se convertit à la foi chrétienne à la suite de la guérison miraculeuse de sa sciatique. La seconde partie, « Julius de Baraglioul » est en fait consacrée au personnage de Lafcadio Wluiki (prononcé Louiki), fils naturel du comte Juste-Agénor de Baraglioul, diplomate alors en villégiature à Bucarest, et d'une femme entretenue qui lui a donné cinq « oncles ». Mis en pension à Paris, Lafcadio y a rencontré le redoutable Protos, ainsi nommé car il était premier en thème de grec, puis a intégré par la force des choses sa bande, les « purs », et vit avec sa maîtresse, Carola. Or, Juste-Agénor se sentant mourir, il dépêche Julius, son fils légitime, auprès de ce Lafcadio, afin de se renseigner sur lui. Julius se montre en fait fort indiscret, n'hésitant pas à regarder le journal intime de celui-ci. Aussi Lafcadio le congédie-t-il, tout en parvenant par la jonction de divers éléments à découvrir leur lien de fraternité. Lafcadio va ainsi se porter au chevet de ce père mourant qu'il n'a jamais connu, et se présenter sous l'identité de Lafcadio de Baraglioul. Finalement Juste-Agénor décide de lui léguer une partie de ses biens contre l'assurance que jamais il ne cherchera à se revendiquer de la famille.

La réflexion sur la liberté et ses conséquences pour soi et pour les autres prolonge en quelque sorte l'étude du couple de La Porte étroite et de L'Immoraliste. Sur le plan formel, l'art de la sotie, saugrenue, décousue et disparate, manifeste une fois de plus le refus du roman chez Gide (1869-1951) et son goût de la parodie. La théorie de l'acte gratuit emprunte beaucoup à Nietzsche et à Dostoïevski. Sur le plan philosophique, l'acte gratuit constitue une sorte de défi à Dieu et à l'ordre du monde, qu'il bouleverse de façon à la fois absurde et imprévisible. Cet ouvrage, qui érige en quelque sorte le jeu et l'humour noir en règle de vie, fascina les surréalistes. Bien entendu, il fit scandale dans les milieux catholiques.

En exergue, Gide plaça d'ailleurs cette citation de Georges Palante, extraite d'une de ces chroniques pour le Mercure de France :


Pour ma part, mon choix est fait. J'ai opté pour l'athéisme social. Cet athéisme, je l'ai exprimé depuis une quinzaine d'années, dans une série d'ouvrages

Wikipédia : source
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valérie techno philo





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MessageSujet: Savoir utiliser les lectures du bac français pour la philo  Posté leJeu Sep 10, 2015 11:49 am Répondre en citant

Un meurtre arbitraire ?

Dans la cabine, Lafcadio fait semblant de dormir et s’agace des simagrées de Fleurissoire, qui cherche à ajuster la lumière du compartiment, se lève pour enlever sa veste, réajuste péniblement son col… « Il n’a pas l’air heureux, reprenait à part soi Lafcadio. Il doit souffrir d’une fistule, ou de quelque affection cachée. L’aiderai-je ! Il n’y parviendra pas tout seul... » Fleurissoire s’approche alors de la portière afin de s’aider du reflet pour mettre sa cravate. L’idée de se débarrasser de cet encombrant personnage traverse alors l’esprit de Lafcadio : « Qui le verrait ? Là, tout près de ma main, sous ma main, cette double fermeture, que je peux faire jouer aisément ; cette porte qui, cédant tout à coup, le laisserait crouler en avant ; une petite poussée suffirait ; il tomberait dans la nuit comme une masse ; même on n’entendrait pas un cri... Et demain, en route pour les îles !... Qui le saurait ? » Après la cravate, Fleurissoire est passé aux manchettes. « Un crime immotivé, continuait Lafcadio : quel embarras pour la police ! […] Ce n’est pas tant des événements que j’ai curiosité, que de moi-même. Tel se croit capable de tout, qui, devant que d’agir, recule... Qu’il y a loin, entre l’imagination et le fait !... Et pas plus le droit de reprendre son coup qu’aux échecs. Bah ! pour qui prévoirait tous les risques, le jeu perdrait tout intérêt ! […] » Fleurissoire jette un dernier coup d’œil à sa cravate, et se penche imprudemment vers la porte. « Là, sous la main, cette double fermeture – tandis qu’il est distrait et regarde au loin devant lui – joue, ma foi ! plus aisément encore qu’on eût cru. Si je puis compter jusqu’à douze, sans me presser, avant de voir dans la campagne quelque feu, le tapir est sauvé. Je commence : Une ; deux ; trois ; quatre ; (lentement ! lentement) cinq ; six ; sept ; huit ; neuf... Dix, un feu... » Fleurissoire est précipité hors du train ; l’acte gratuit est accompli.


NON pas de meurtre arbitraire : il y a déterminisme inconscient : on ignore les motifs qui nous poussent à agir. On n'est pas libre. On subit un déterminisme
Mr.red
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valérie techno philo





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MessageSujet: Savoir utiliser les lectures du bac français pour la philo  Posté leJeu Sep 10, 2015 11:50 am Répondre en citant


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Adrien terminaletechno





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MessageSujet: Savoir utiliser les lectures du bac français pour la philo  Posté leJeu Sep 10, 2015 2:48 pm Répondre en citant

Merci pour la bonne lecture Very Happy

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Bac philo ES




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MessageSujet: Savoir utiliser les lectures du bac français pour la philo  Posté leVen Sep 11, 2015 9:28 am Répondre en citant

Un grand merci. Super intéressant.
Il y aurait beaucoup d'autres ouvrages qu'on pourrait ainsi exploiter mais le truc est d'y penser le moment venu, quand on fait une dissert. C'est un super rappel, bon exercice à refaire plus souvent.
Merci Hockey
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