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 DU BREVET AU BAC :: REFLEXIONS, PLANS, ET DISSERTATIONS EN PHILOSOPHIE :: Suis-je le sujet de ma propre existence?

Suis-je le sujet de ma propre existence?

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jeanterminaletechno





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MessageSujet: Suis-je le sujet de ma propre existence?  Posté leLun Oct 13, 2014 8:58 pm Répondre en citant

Voici de quoi réfléchir les amis




ENONCÉ
Suis-je sujet de ma propre existence ?




INTRODUCTION

Lorsque Rimbaud dit « Je est un autre », il donne l'image d'un homme qui n'est même pas sujet de sa propre existence. En effet, de nombreux éléments viennent s'opposer à la maîtrise complète de soi et de son existence : la force des désirs, les pulsions inconscientes, les déterminismes extérieurs, etc. Cependant, le propre de l'homme est d'être doué de raison et de conscience : il semble donc pouvoir garder une certaine maîtrise de son existence.

Quelles contraintes empêchent l'homme d'être complètement maître de son existence ? N'est-il pas pourtant un des caractéristiques de l'homme d'être maître de lui-même, grâce à sa raison et sa conscience ? Peut-il alors se libérer des contraintes qui l'aliènent dans sa propre existence ?

D'un côté, l'homme est soumis à des contraintes intérieures et extérieures, qui l'empêchent d'être réellement sujet de sa propre existence. Cependant, il contrôle sa raison, son corps et l'impact de ses actes sur le monde : il devrait donc être maître de son existence. Finalement, malgré les contraintes qu'il subit, l'homme a surtout la capacité de s'en libérer pour se réaffirmer comme sujet de sa propre existence.

I L'homme est soumis à des contraintes intérieures et extérieures, qui l'empêchent d'être réellement sujet de sa propre existence

A L'homme est esclave de ses désirs

Il y a en effet une certaine aliénation de la raison au profit du désir et donc une dépendance à l'égard du corps ou des objets extérieurs. Hume dit ainsi : « La raison est, et elle ne peut qu'être l'esclave des passions ; elle ne peut prétendre à d'autres rôles qu'à les servir et à leur obéir » (Traité de la nature humaine, 1740).


En effet, le désir est insatiable et c'est ce qui en fait une souffrance perpétuelle : le désir renait sans cesse et l'impossibilité de le satisfaire rend malheureux et esclave à la fois. C'est pourquoi Pascal dit : « Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer au repos, dans une chambre » (Pensées, 1669).


B L'homme dépend de ce qui l'entoure

L'homme n'est pas un être autosuffisant. Pour avoir réellement conscience et connaissance de lui-même, il a besoin de la reconnaissance d'un autre sujet et donc du rapport à autrui. On évoque ici l'exemple de Robinson Crusoë, qui montre l'impossibilité d'un monde sans autrui.


D'autre part, l'homme n'est pas seul sujet de son existence car il est soumis à des déterminismes extérieurs, en particulier dus à la société dans laquelle il vit. Marx conteste ainsi la suprématie de la conscience : le système de pensée de chacun est conditionné par ses « conditions matérielles d'existence ». L'individu ne peut donc pas avoir une conscience complète de soi ni maîtriser sa propre existence.


D'autre part, on peut considérer l'homme est soumis au regard des autres : Sartre dit ainsi « L'enfer, c'est les autres » (Huis Clos, 1944). En effet, l'homme obéirait aux règles morales uniquement par peur de la punition ou du regard d'autrui. Il ne pourrait cependant pas leur échapper, à cause de son besoin de reconnaissance.


C L'homme ne maîtrise pas sa propre raison

Pour Freud, « Le moi n'est pas maître dans sa propre maison » (Essai de psychanalyse appliquée, 1920). En effet, il s'oppose à la suprématie de la conscience en induisant la vision d'un sujet décentré par rapport à lui-même et gouverné par son inconscient. La conscience ne représente qu'une infime partie du psychisme humain, tandis que l'inconscient occupe les neuf dixièmes de l'appareil psychique.


Cet inconscient est constitué de désirs et de pulsions primitives, que Freud nomme le « ça », qui sont refoulés car ils sont incompatibles avec les exigences morales et sociales intériorisées par le sujet (le « surmoi »). Les pulsions sont d'origine biologique et sont régies par le principe de plaisir. La première d'entre elles est la pulsion sexuelle (libido).


Il s'agit de la troisième et dernière des trois grandes « blessures narcissiques » de l'humanité (Introduction à la psychanalyse, 1916).

TRANSITION

Cette conception d'un homme soumis à des déterminismes, qui n'est donc pas sujet de sa propre existence, n'est pas partagée universellement : d'autres défendent la vision d'un homme sujet et maître de son existence.

II L'homme est maître de son existence : il contrôle à la fois sa raison, son corps et l'impact de ses actes sur le monde

A L'homme est maître de sa raison

L'homme est un être de raison, doué de conscience. Il est donc maître de lui-même. La conscience est la présence constante et immédiate de soi à soi. Elle différencie l'homme de l'animal en le rendant maître de sa personne.


Kant dit ainsi : « Posséder le Je dans sa représentation : ce pouvoir élève l'homme infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants sur la terre » (Anthropologie du point de vue pragmatique, 1797).


C'est surtout la vision de Descartes, pour qui le sujet pensant est le véritable maître à bord. On développe ici la méthode du Cogito, qui aboutit à la seule certitude absolue, qui est « je pense donc je suis » (Discours de la méthode, 1637).


B L'homme est maître de ses désirs

Selon les disciples de Descartes, les théories de l'inconscient seraient donc infondées. C'est par exemple ce que défend Alain, convaincu de la liberté et de la souveraineté de l'esprit. En rabaissant l'homme à un être soumis à ses désirs, la psychanalyse n'est qu'une « psychologie de singe ».


On développe donc ses arguments : la théorie de l'inconscient est à la fois une erreur théorique et une faute morale. C'est pourquoi il dit : « L'inconscient est une méprise sur le Moi, c'est une idolâtrie du corps » (Éléments de philosophie, 1940). L'homme est maître de sa raison : il n'est soumis ni à son inconscient ni à ses désirs.


C L'homme est totalement libre

L'existentialisme défend en effet une indétermination originelle et donc une liberté totale du sujet. L'homme peut définir entièrement son existence par ses actes car il n'a aucune détermination due au passé ou au monde extérieur. Toute autre position ne vient que de la « mauvaise foi » de ceux qui veulent se libérer de leur responsabilité.


On développe les théories de Sartre pour qui c'est l'existence et non l'essence qui définit le sujet. Le sujet est sans cesse en mouvement, il est libre : « L'existence précède l'essence » (L'existentialisme est un humanisme, 1945).

TRANSITION

Si le sujet est tantôt maître de lui-même, tantôt soumis à des contraintes extérieures et intérieures, on peut se demander s'il n'a pas en fait les moyens de s'en libérer et de redevenir ainsi sujet de son existence.

III L'homme peut cependant se libérer de ces contraintes, afin de se réaffirmer comme sujet de sa propre existence

A S'affranchir des désirs

Il existe de nombreuses philosophies de vie, comme le bouddhisme, la morale chrétienne ou le stoïcisme, qui préconisent de se libérer des désirs et des passions afin de se réaffirmer comme sujet de sa propre existence. Épictète dit ainsi : « Ce n'est pas par la satisfaction du désir que s'obtient la liberté, mais par la destruction du désir » (Manuel, Ier siècle).


On évoque alors plus en détail les préceptes épicuriens (il fautsélectionner les bons et les mauvais désirs) ainsi que les préceptes des stoïciens et de leurs héritiers comme Descartes (« changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde »).


B Réaffirmer son moi

Il appartient à l'homme de reprendre le dessus sur les déterminismes, sur l'inconscient, et de se réaffirmer en tant que sujet de sa propre existence.


C'est surtout le but de la psychanalyse créée par Freud : il s'agit de connaître les éléments qui influencent ses actes et ses pensées, pour réaffirmer son moi et regagner une certaine maîtrise de sa conscience. Freud le résume dans « Là où était le ça, le je doit advenir » ou « Wo Es war Soll Ich werden ».


On peut développer ici les méthodes employées par Freud, en particulier l'analyse des manifestations déguisées de l'inconscient (par exemple l'interprétation des rêves).


C Assumer sa propre responsabilité

Pour devenir sujet de propre existence, il faut en assumer l'entière responsabilité. Cela suppose l'engagement pour ce en quoi on croit.


C'est surtout Sartre qui défend la responsabilité pleine et entière de l'homme. En effet, Un sujet libre devient forcément un sujet responsable. Puisqu'on peut décider librement de ses actions, c'est se voiler la face et faire preuve de « mauvaise foi » que de tenter d'échapper au sentiment de responsabilité (par exemple en invoquant l'inconscient ou des déterminismes).En vérité, le sujet se doit d'assumer chacune de ses actions : « L'homme est condamné à être libre » (L'existentialisme est un humanisme, 1945).

CONCLUSION

Il est vrai que tout homme est soumis à des contraintes, venant à la fois de lui-même et du monde extérieur : il ne peut être réellement sujet de sa propre existence. Cependant, l'homme devrait être maître de son existence, car il peut contrôler sa raison, son corps et l'impact de ses actes sur le monde. En fait, il a surtout la capacité de se libérer des contraintes qu'il subit pour se réaffirmer comme sujet de sa propre existence. Être sujet de sa propre existence ne veut cependant pas dire vivre sans souci du monde extérieur et de ceux qui l'entourent : tout homme a besoin des autres, mais en retour il doit se souci de l'existence d'autrui. Il doit être sujet de sa propre existence et respecter le fait que les autres soient sujets de la leur.
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