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 DU BREVET AU BAC :: SUJETS EAF A L'ETRANGER, BAC 2014 :: Sujets EAF 2014, Liban, séries ES et S

Sujets EAF 2014, Liban, séries ES et S

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Prof de français lycée,
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MessageSujet: Sujets EAF 2014, Liban, séries ES et S  Posté leDim Juin 01, 2014 7:35 pm Répondre en citant







Epreuve anticipée de français : session 2014


*** Liban



Les sujets des EAF : séries S et ES


*** Les sujets seront mis en ligne le jour de l'épreuve du bac












Epreuve anticipée de français : session 2014 : Liban





Sujet des séries S et ES


Objet d'étude : Écriture poétique et quête du sens, du Moyen Âge à nos jours.



Jacques Réda, Retour au calme, « La Maison Rouge », 1989.

Le poème « La Maison Rouge » se compose de trois sections, intégralement reproduites ici : « LA VISITE », « MAI SOMBRE » et « LES BRETELLES ÉTOILÉES ».

LA VISITE

Par un novembre obscur englouti sous les feuilles mortes
Qu'on amasse en marchant pour en mâcher l'odeur
(Et ma mère disait : tu vas abîmer tes chaussures,
Et mon père comme toujours ne disait pas un mot),
Au bout d'une avenue déserte où l'unique repère
Était, brune et rose, une usine de cacao,
Un dimanche on alla visiter la nouvelle maison.
Elle était haute et rouge, en brique avec des coins de pierre,
Pareille au château d'un poème étrange que j'avais lu,
Mais château de banlieue où devait pourrir ma jeunesse,
Comme entravé dans son étable un bouc irrésolu.
Et, dignement, avant les allées venues machinales,
Les éclats par-dessus la rampe et les portes claquant,
On remonta, redescendit l'escalier en spirale
Qui s'enfonçait jusqu'au sous-sol vers un jardin étroit.
Je m'émerveillai d'y trouver, tout au long de l'allée,
Si tardives et parfumées, quelques fraises des bois.
Sur le mur courait une vigne, et la grille rouillée
Donnait sur la berge du fleuve. On le sentait de loin
Qui roulait dans l'air mou d'automne un remugle de vase ;
On entendait rire et glousser au fil des remous
Son corps abandonné hâtif à des lueurs sournoises.
En face, une île toute en prés avec un pavillon
Un peu chinois et malfaisant comme le lieu du crime
Et, sur de forts appontement épaissis de bitume,
Un peu plus loin le pont roulant d'un hangar à charbon.
Muet à ce moment sous les arbres sourds et les brume
(Mais j'allais aimer la douceur rauque de sa chanson),
Sur la sauvagerie à villas, entrepôts, légumes,
Il s'élevait comme un signal dans l'entre chien et loup,
La nuit tombant sur mon enfance - et je devinais tout.

MAI SOMBRE


Tout au fond du jardin chantait l'araignée à fourrure
Et le soleil de mai tissait sa toile sur les eaux.
J'écoutais le trop-plein de bleu brûler dans les orties
Et le souffle animal d'une locomotive
Veiller sur la solitude des dieux.
Alors en haut d'un arbre ou dans l'ombre d'un mur,
Je fus le moyeu, les rayons et le bord de la roue
Accélérant.
Et si c'est un malheur de vivre, il est moins grand
Pour qui dure en vieux mur de mousse sous les nuages,
Ouvrant toujours sa cavité sombre au soleil de mai
Nerveux comme un tueur entre le fleuve et le sentier ;
Ombrageant des fleurs dont la tige aérienne prolonge
Une jambe de ciel ou d'enfant dans l'abricotier
Qui dérive à présent loin des jardins, loin des nuages.

LES BRETELLES ÉTOILÉES

Il y eut quand même des matins où, je ne peux pas dire,
même en hiver, mais enfin surtout au printemps, l'été
(sans oublier l'automne dont le déclin est apothéose),
oui, des matins où tout allait pour de bon commencer.
Quand je dis tout, c'est tout. Il faut donc entendre : le monde
entier de partout jaillissant en tous sens comme une onde
ou comme une fille les poings aux hanches et rieuse : me voici.
Non que le monde n'eût pas existé la veille, l'avant-veille,
ou pendant les jours innombrables qui m'avaient précédé,
mais (et l'on s'expliquait alors une certaine distance,
une certaine incapacité de confiance ou de ferveur),
il y était resté pris sous la pure transparence
d'une très fine pellicule collant si juste à ses contours,
qu'on pouvait la plupart du temps omettre sa présence
comme celle du papier peint à fleurs dans la salle à manger.
On vivait cependant, mais comme sur la scène d'un théâtre
au décor circulaire planté pour l'ornement des jours,
pour une illusion de profondeur derrière les pensées et les êtres
non moins étroitement enfermés sur eux-mêmes tels des sourds.
Puis un matin l'enveloppe s'étant tout à coup déchirée,
on découvrait la vérité des formes, des couleurs.
Quelque chose remuait au fond du décor immobile
et, léger lambeau d'air plus tiède dans l'air, on était
traversé par les chants d'oiseaux hachés comme de la paille,
par les étincelles du fleuve et ses buissons d'odeurs.
Et chaque pas heurtait une corde tendue à se rompre,
fil soyeux de la trame qui tout entière alors vibrait
à la fois jusqu'au ciel dans l'écho d'un cristal sans voûte
et par tout l'espace de la terre en route dans sa grandeur.
Le plus beau, quand j'allais ainsi le long des berges,
c'était, près du débarcadère, le gros tas de charbon
brillant comme du diamant au-dessus de leur barricade en poutres,
et plus loin cette petite manufacture de chocolat
si rose, parfumant l'air avec sa cheminée de tôle
droite sous la colline où moussait l'écume des lilas.
La lumière dorait les entrailles noires de la planète,
et dans ma tête la corde vibrait bien au-delà des mers.
Je percevais même sans bouger le changement, la vitesse ;
les pylônes électriques à vastes enjambées passaient
en chantonnant d'un hémisphère à l'autre, et d'un moment
à l'autre on allait arriver mais partir. Je me rappelle :
en ce temps-là j'arborais d'assez extraordinaires bretelles,
pas très élastiques à vrai dire mais, sur un fond bleu nuit,
semées de minuscules étoiles qui semblaient me soulever de terre.
Et, bien que j'utilise à présent comme beaucoup une ceinture
qui tous les matins me repartage suivant l'ordre établi,
je suis resté flottant entre le charbon et les étoiles.



Question : Le poème « La Maison Rouge » se compose de trois sections, « LA VISITE », « MAI SOMBRE » et « LES BRETELLES ÉTOILÉES » :
comment comprenez-vous la complémentarité entre ces trois sections ? Justifiez votre réponse en prenant appui sur l'ensemble du texte.


Commentaire : Vous ferez le commentaire de « LA VISITE ».


Dissertation : La poésie permet-elle seulement de porter un regard neuf sur le monde ?
Vous développerez votre réflexion en vous appuyant sur les textes du corpus, sur les œuvres littéraires étudiées en classe ainsi que sur votre culture personnelle.


Invention : Un journaliste littéraire souhaite rédiger un article sur le travail des poètes. Il se rend sur les lieux qui ont inspiré « La Maison Rouge ». Il lui apparaît alors que la poésie de Réda a la capacité de transfigurer une réalité qu'il trouve peu poétique. Écrivez cet article.
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Dernière édition par Prof de français lycée, le Jeu Juin 05, 2014 9:18 pm; édité 1 fois

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stéphanie, bac L





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MessageSujet: Sujets EAF 2014, Liban, séries ES et S  Posté leDim Juin 01, 2014 7:59 pm Répondre en citant

Merci pour les sujets EAF du Liban

Je peux dire que j'aurais clairement pris la dissertation, c'est le seul sujet qui m'inspire Lol Lol Lol

BOn courage pour ceux qui comme moi s'entrainent sur les sujets du liban et de Pondichéry et bientôt avant le grand saut, ceux de washington

Bonnes révisions à tout le monde Lol Lol Lol
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lycéen philo bac S




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MessageSujet: Sujets EAF 2014, Liban, séries ES et S  Posté leDim Juin 01, 2014 10:09 pm Répondre en citant

Oui la dissertation mais bon pas trop évident ou le commentaire

Commentaire : Vous ferez le commentaire de « LA VISITE ».


pas trop difficile. J'appréhende vraiment la date du bac et l'oral pas mieux Afrraid Afrraid Afrraid Afrraid Afrraid

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