DU BREVET AU BAC Préparation au brevet et au bac de français, philosophie et HLP
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prepabac,philo 2018 Administrateur
Age: 54 Inscrit le: 17 Juin 2012 Messages: 671
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Sujet: ES, philo 2012. Peut-il exister des désirs naturels?Corrigé Ven Juin 29, 2012 9:21 pm |
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Eléments de correction : philosophie 2012
Peut-il exister des désirs naturels ?
A consulter :
Peut-il exister des désirs naturels? Correction en ligne sur le forum, brouillons, plans, réactions des membres
Introduction :
L’homme est un être de désirs mais existent-ils des désirs naturels? Devons-nous opposer les désirs culturels aux besoins naturels de l’homme?
le désir s'éloignerait du besoin qui se définirait par le manque du nécessaire, il est au contraire un appétit au sens spinoziste du terme, « un appétit accompagné de la conscience de lui même ». On peut donc affirmer sans crainte de se tromper qu'il appartient par essence au monde de l'esprit. Il est ainsi illimité par opposition aux besoins ainsi que l'affirme Platon dans la République, le désir est toujours pluriel, divers, changeant et insatiable, renaissant sans cesse de ses cendres et n'apportant une satisfaction que temporaire.
Il semblerait que les désirs naturels soient une véritable contradiction. Si le désir est l’essence de l’homme, il est donc naturel.
Dans quelle mesure sommes nous autorisés à dissocier le besoin du désir, le désir naturel du désir culturel?
I - Le désir relève de normes culturelles par opposition aux besoins
Le désir comme besoin non nécessaire source d'accomplissement
1. Accomplir ses désirs : un idéal de vie heureuse (thèse de Calliclès dans le Gorgias de Platon).
Pour Calliclès, c'est un idéal impossible à réaliser (certains désirs sont irréalisables) mais qui doit servir de norme régulatrice à toute vie heureuse. Respecter cette norme nécessite d'avoir le courage de laisser la puissance du désir nous donner la force de conquérir au lieu de rechercher frileusement le retrait dans la modération (à rapprocher de la philosophie de Don Juan).
2. Le désir comme dépense improductive.
La société de consommation confond désir et besoin artificiellement créé. On appelle désir ce qui n'est pas un besoin nécessaire à la conservation de la vie et à la continuation de l'activité productive (cf Bataille, La Part maudite). Le désir est une dépense qui a sa finalité en elle-même.
Les désirs seraient donc culturels et s’opposeraient aux besoins naturels. Le désir dépend donc de normes et références culturelles qui le déterminent.
Le besoin serait donc naturel tandis que le désir serait culturel. Cependant cette distinction n’est-elle pas trop catégorique?
II - Le désir peut-il être aussi un besoin?
Existent-ils des désirs nécessaires?
On peut ainsi voir que dans certains cas de figures, le désir, loin de nous perdre nous tourne et nous révèle à nous-mêmes dans l’expression la plus forte possible. L’homme ne doit pas être sourd à ses désirs, il faut savoir les apprivoiser et les diriger comme on se dirige dans la vie par ce qui nous fait exister. IL Est-ce qui nous constitue dans notre essence et nous fait persévérer dans notre être. Le cœur a donc pour reprendre les mots de Pascal, « ses raisons que la raison parfois elle-même ignore », le désir amoureux par exemple se voit au point que sans lui, l’homme serait dépossédé d’une partie de lui-même.
Autrui peut devenir l’objet de notre désir au sens de besoin qui aurait les caractéristiques du désir. Nous ne recherchons pas son amitié mais autrui devient nécessaire de manière objective. La présence d’autrui révèlerait donc le besoin en l’homme et ce dernier serait un besoin psychique, comme le désir. Autrui devient un désir nécessaire à mon accomplissement; Un besoin nécessaire au sens d’un désir non culturel
III - Le désir est l’essence même de l’homme qui fait de lui un être de culture
- Les désirs sont étroitement liés aux besoins : exemple : le désir amoureux qui est à la fois l’expression d’un besoin et d’un désir au sens de ce qui constitue l’homme dans son essence. Culture et nature sont indissociables.
Pour pouvoir les séparer, il faudrait que l’homme renonce à ce qui le constitue en propre : son essence. L’homme est un être de désir au point de le constituer dans son essence en répondant aux besoins. En dépassement de ses besoins naturels, l’homme prolonge et exprime son essence comme être de culture, le désir est aussi culturel.
Il semblerait que l’on ne puisse pas séparer le besoin du désir car l’expression du désir culturel passe nécessairement par le besoin naturel.
Conclusion
Nécessité de dépasser l’opposition première et communément admise entre le désir culture et le besoin naturel.
Certains désirs sont en effet nécessaires et constituent l’homme dans son essence au point de faire de lui un être de désirs dont la nature propre est aussi celle d’un être de culture. _________________ Intervenant en philosophie
Lycée, séries générales et technologiques
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