DU BREVET AU BAC Préparation au brevet et au bac de français, philosophie et HLP
|
|
|
|
Auteur |
Message |
prepabac,philo 2018 Administrateur
Age: 54 Inscrit le: 17 Juin 2012 Messages: 671
|
Sujet: Commentaire d'un texte, Bergson, notions sur le temps Sam Nov 23, 2013 4:32 pm |
|
|
Henri Bergson
Philosophe
Henri Bergson, né le 18 octobre 1859 à Paris où il est mort le 4 janvier 1941, est un philosophe français
Naissance : 18 octobre 1859, Paris
Décès : 4 janvier 1941, Paris
Conjoint : Louise Neuberger
Formation : École normale supérieure, University Of Toronto At Mississauga, Lycée Condorcet
Etude d'un texte : aide en ligne du forum prépabac
« En ce moment je cause avec vous, je prononce le mot "causerie". Il est clair que ma conscience se représente ce mot tout d'un coup ; sinon, elle n'y verrait pas un mot unique, elle ne lui attribuerait pas un sens. Pourtant, lorsque j'articule la dernière syllabe du mot, les deux premières ont été articulées déjà ; elles sont du passé par rapport à celle-là, qui devrait alors s'appeler du présent. Mais cette dernière syllabe "rie", je ne l'ai pas prononcée instantanément ; le temps, si court soit-il, pendant lequel je l'ai émise, est décomposable en parties et ces parties sont du passé par rapport à la dernière d'entre elles, qui arrêts, elle, du présent définitif si elle n'était décomposable à son tour : de sorte que vous aurez beau faire, vous ne pourrez tracer une ligne de démarcation entre le passé et le présent, ni par conséquent entre la mémoire et la conscience. À vrai dire, quand j'articule le mot "causerie", j'ai présents à l'esprit non seulement le commencement, le milieu et la fin du mot, mais encore les mots qui ont précédé, mais encore tout ce que j'ai déjà prononcé de la phrase ; sinon, j'aurais perdu le fil de mon discours. Maintenant, si la ponctuation du discours eût été différente, la phrase eût pu commencer plutôt ; elle eût englobé, par exemple, la phrase précédente, et mon "présent" se fut dilater encore davantage dans le passé. Poussons ce raisonnement jusqu'au bout : supposons que mon discours dure depuis des années, depuis le premier éveil de ma conscience, qu'il se poursuive en une phrase unique, et que ma conscience soit assez détachée de l'avenir, assez désintéressée de l'action, pour s'employer exclusivement à embrasser le sens > de la phrase : je ne chercherais pas plus d'explications, alors, à la conservation intégrale de cette phrase que je n'en cherche à la survivance des deux premières syllabes du mot "causerie" quand je prononce la dernière. Or, je crois bien que notre vie intérieure tout entière est quelque chose comme une phrase unique entamée dès le premier éveil de la conscience, phrase semée de virgules, mais nulle part coupé par des points.»)
Devoir d'un membre du forum : note obtenue 11/20
Le texte que l'on se propose d'étudier aujourd'hui a été écrit par BERGSON , philosophe français du XIXe siècle. Dans celui-ci l'auteur remet en cause la notion du temps . Ainsi il développe la thèse selon laquelle la conscience nous permet de faire la distinction entre le passé et le présent. Selon la définition propre à chacun, le présent est perçu comme une action qui est en cours tandis que le passé est relatif à une époque , une période révolue. Pourtant certains philosophe comme Bergson ne s'arrêtent pas là et voient une distinction entre le présent et le passé beaucoup plus complexe que l'on ne le croit Afin d'appuyer sa thèse Bergson prend part dans l'analyse de la phrase et de sa structure afin de montrer que la conscience n'est que mémoire. Pour cela dans un premier temps il prend l'exemple de la parole pour nous éclairer sur sa réflexion . Il prononce le mot «causerie» » , et met en avant , progressivement l'idée que la conscience permet en elle même de « tracer une ligne de démarcation entre le passé et le présent» . Il poursuit sa réflexion en élargissent ensuite son exemple de la parole à la phrase : « tout ce que j'ai déjà prononcé de la phrase » l.15 puis termine son raisonnement en donnant l'exemple de la vie en général : « Or je crois que notre vie intérieur ...» l.27
On se rend donc compte que la notion qui est principalement mise en jeu dans cette extrait est la notion de « conscience».Le mot français conscience vient du latin conscientia qui est formé de cum qui signifie « avec », et de scientia pour « science ».Être conscient lorsque nous agissons, éprouvons quelque chose, réfléchissons, etc. c’est ainsi posséder simultanément une connaissance de ces actes, sensations, réflexions. La définition de « la conscience » est en réalité abstraite et il est difficile de la définir réellement. En effet dans un texte célèbre de Bergson : l'Energie spirituelle Bergson demandait «Qu'est ce que la conscience ? » . Et il répondait «Vous pensez bien que je ne vais pas vous définir une chose aussi concrète, aussi constamment présente à l'expérience de chacun de nous» La question à laquelle répond l'auteur est donc la suivante :
Dans un premier temps , l'auteur «engage une discussion » avec le lecteur : « Je cause avec vous » l.1. Ainsi il prend l'exemple de la parole , en prononçant le mot «causerie »l-1 pour mettre en avant l'idée que la conscience joue un rôle primordial dans la distinction entre le passé et le présent. En effet il essaye de montrer à travers cela que c'est grâce à notre conscience que ce mot a pris un sens et que sans elle celui-ci ne serait que l'addition de syllabes l'une derrière l'autre sans aucune réelle signification : « ma conscience se représente ce mot d'un coup». Cependant il utilise l'adverbe « pourtant » l,4 qui introduit une opposition à l’énoncé qui le précède. Il s'interroge et un problème se pose devant lui . Comment notre conscience arrive t-elle a se représenter ce mot d'un coup alors que lorsqu'il prononce le mot « causerie » le début de celui CI est déjà du passé ? « J'articule la dernière syllabe du mot, les deux premières ont été articulées déjà; elles sont du passé par rapport à celle-là ». Mais alors que peut-on désigné comme présent ? Puisque une action présente devient immédiatement du passé ? Ainsi le phénomène se reproduit continuellement . A chaque syllabe d'un mot prononcé , la précédente devient du passé et ainsi de suite. L'auteur explique ce phénomène par un processus de décomposition . En effet on peut lire « le temps, si court soit-il, pendant lequel je l'ai émise ( syllabe) est décomposable en parties , et ces parties sont du passé par rapport à la dernière d'entre elles » l-7 à9 . Ce processus est sans fin , c'est à dire qu'il est valable à chaque instant , et que chaque choses présentes deviennent passé immédiatement : « la dernière d'entre elles, qui serait , elle, du présent définitif si elle n'était décomposable à son tour » . Ainsi l'auteur en déduit qu'il est « impossible de tracer une ligne de démarcation entre le passé et le présent ». Et montre également qu'il est impossible de tracer une démarcation entre la mémoire et la conscience . Et donc que la mémoire et la conscience forme un tout qui ne peut être séparé.
Bergson poursuit sa réflexion en élargissent ensuite son exemple de la parole à la phrase : « tout ce que j'ai déjà prononcé de la phrase » l.15 .Ainsi il élargit son raisonnement , qui tente à dire que c'est notre conscience qui donne un sens à un mot . Celle-ci permet de nous mettre un mot à l'esprit dans sa totalité mais pas seulement. En effet notre conscience peut également se représenté une phrase ,voir plusieurs et les garder à l'esprit. Pourtant elles sont dans un passé plus lointain. En effet l'auteur à encore à l'esprit « le commencement , le milieu et la fin du mot , mais encore les mots qui ont précédé , mais encore tout ceux que j'ai déjà prononcé de la phrase ».On a pourtant l'impression que tout cela est encore du présent puisque tout les mots et phrases prononcés nous sont encore à l'esprit. La conscience exprime normalement le présent pourtant on à l'esprit des actions passé . Cela semble paradoxal mais montre en réalité la vrai complexité qu'il y a à effectuer une distinction entre le passé et le présent étant donné que l'on ne saurait réellement définir ceux qui perçu comme présent ou au contraire comme passé. Le présent est alors « dilaté » dans le passé Enfin l'auteur poursuit son idée jusqu'au bout en donnant à présent l'exemple de la vie . « Supposons que ce discours dure depuis des années , depuis le premier éveil de ma conscience » l-19-20. A travers cette idée l'auteur essaye de nous montrer que finalement notre conscience garde à l'esprit de nombreux moments passé dans notre vie depuis le début de notre existence . Elle est donc associé à la mémoire qui a l'aptitude à conserver et à restituer des choses passées , c'est une représentation du passé sous une forme mentale. La conscience est donc mémoire; A savoir que si la conscience est mémoire c'est car la mémoire est elle aussi conscience. En effet sans conscience se serait une mémoire qui ne serait pas faire la différence entre passé et présent . Donc la mémoire et la conscience sont indissociable , l'un ne va pas sans l'autre. Entre autre il faut savoir Bergson nous fait comprendre que la conscience et la mémoire permettent de donné du sens à nos vies. En effet sans cela celles-ci nos vies n'auraient pas de sens puisqu'il n y aurait aucune cohérence étant donné qu'on ne pourrait faire la différence entre le présent et le passé Il est finalement important d'avoir conscience de son passé pour savoir qui on est réellement. Imaginons que nous n'aurions pas ;
On peut cependant remettre en cause un point de l'argumentation de l'auteur. Bergson distingue une mémoire qui comprend tous les souvenirs et qui peut en tant que telle être remémorée . En effet il fait la comparaison de la capacité de notre conscience de se remémorer une phrase ou discours récemment donné avec la « vie intérieur » . Il met les deux au même niveaux. Cette comparaison peut être considérée comme fausse. En effet il nous est plus facile de se souvenir d'une phrase ou d'un mot par exemple , que de tout les moments passés dans notre vie depuis le début de notre existence. Le philosophe Locke partage cette idée pour lui la mémoire ne peut pas être totale et personne ne pourrait se souvenir de tout les évènements qu'il y a pu avoir dans toute sa vie entière ; Il s'oppose donc à l'argument donné par Bergson. Qui dit mémoire, dit donc oubli . À savoir que lorsqu'on dit un discours il nous est impossible de nous souvenir de chaque phrases , chaque mots prononcés , une fois la phrase dites elle sera aussitôt oublié afin de se concentrer sur la prochaine phrase de notre discours. En effet certaines choses vont nous marquer et rester encrées dans notre mémoire alors que d'autres non. En outre, on ne peut pas se rappeler de tout notre passé mais celui ci est cependant construit sur des évènements qui ont marqués notre conscience. La comparaison que fait Bergson avec la « vie intérieur » est certes intéressante mais elle est en quelque sorte fausse selon moi. De plus un autre point de l'argumentation de Bergson tente à être remis en cause. En effet pour celui, avoir une conscience nous est indispensable et sans elle notre vie n'aurait pas réellement de sens. C'est la conscience qui nous permet de nous rendre compte de notre existence. Pourtant Nietzsche n'est pas de cette avis et pour lui la conscience n'est qu'un caractère superficiel , ce n'est qu'une illusion. L'idée de conscience est imposé à l'Homme elle n'en est pas pour autant celui qui le fonde . En effet dans un de ces textes ( Le Gai savoir) Nietzsche nous dit : « la conscience ne sait développer que sous la pression du besoin de communiquer » elle nous est donc imposé. Ainsi on peut se demander finalement c'est vraiment la conscience qui nous permet de faire la distinction entre le présent et le passé? Sans elle pourrions-nous vraiment faire cette distinction ? Nous est t-elle réellement indispensable dans notre ? Ces questions sont pertinentes. Cependant pour Bergson c'est bien la conscience qui permet de créer ce décalage entre le passé et le présent.
Pour conclure on peut dire qu'il nous est impossible de faire la distinction entre le présent et le passé. En effet il est difficile de faire une différence entre les deux . Le présent ne semble jamais réellement existé. L'idée de présent est donné par notre conscience qui nous permet d'avoir à l'esprit un événement tout juste passé . On a donc une impression de présent qui est donné par notre conscience , mais en réalité on ne peut pas distinguer le présent du passé. L'enjeu de ce texte est donc de mettre en avant l'idée que le présent n'est « qu'illusion ». Cette illusion nous est donné par notre conscience qui tente de nous mettre à l'esprit un fait passé en le faisant passé pour présent. Bergson à travers son raisonnement tente à nous faire comprendre que finalement la conscience n'est que mémoire
Lire l'étude de l'aide en ligne
http://docremuneres.forumparfait.com/bergson-philo-vt5662.html _________________ Intervenant en philosophie
Lycée, séries générales et technologiques
http://www.dubrevetaubac.fr/
|
|
|
|
|
|
Page 1 sur 1 |
|
Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
| |
|
|