DU BREVET AU BAC Préparation au brevet et au bac de français, philosophie et HLP
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Prof de français lycée, Intervenant enseignant en français, 1ères S et ES
Age: 64 Inscrit le: 07 Fév 2011 Messages: 1583
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Sujet: Questions corpus, poésie, séries technologiques 2012 Mer Juin 20, 2012 7:11 pm |
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BACCALAURÉAT TECHNOLOGIQUE – SESSION 2012
ÉPREUVE ANTICIPÉE DE FRANÇAIS
TOUTES SÉRIES
Objet d’étude :Écriture poétique et quête du sens, du Moyen Âge à nos jours
Le sujet comprend :
Texte A : Arthur Rimbaud, « Roman »,
Cahier de Douai, in Poésies , 1870-1872.
Texte B : Blaise Cendrars,
Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France ,(vers 1 à 42), in
Poésies complètes
, 1913.Texte C : René Char, « L’adolescent souffleté »,
Les Matinaux, 1950
Texte A : Arthur Rimbaud,
Cahier de Douai.
Le poète Rimbaud a produit toute son œuvre poétique alors qu’il n’était lui-même qu’un adolescent.
Roman.
On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans. —
Un beau soir, foin des bocks et de la limonade
,Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
— On va sous les tilleuls verts de la promenade
Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L’air est parfois si doux, qu’on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits, — la ville n’est pas loin,
—A des parfums de vigne et des parfums de bière...
II
— Voilàqu’on aperçoit un tout petit chiffon
D’azur sombre, encadré d’une petite branche,
Piqué d’une mauvaise étoile, qui se fond
Avec de doux frissons, petite et toute blanche…
Nuit de juin ! Dix-sept ans ! — On se laisse griser
.La sève est du champagne et vous monte à la tête.
On divague; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête..
.III
Le cœur fou Robinsonne
à travers les romans,
— Lorsque, dans la clarté d’un pâle réverbère,
Passe une demoiselle aux petits airs charmants,
Sous l’ombre du faux-col effrayant de son père...
Et, comme elle vous trouve immensément naïf,
Tout en faisant trotter ses petites bottines,
Elle se tourne, alerte et d’un mouvement vif... —
Sur vos lèvres alors meurent les cavatines
IV
Vous êtes amoureux. Loué jusqu’au mois d’août.
Vous êtes amoureux — Vos sonnets La font rire.
Tous vos amis s’en vont, vous êtes mauvais goût
. — Puis l’adorée, un soir, a daigné vous écrire...! —
Ce soir-là... — vous rentrez aux cafés éclatants,
Vous demandez des bocks ou de la limonade…
— On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu’on a des tilleuls verts sur la promenade.
1Foin des bocks et de la limonade : le poète renonce à boire de la bière (les bocks) et de la limonade
2La promenade: espace bordé d'arbres, où l’on se promène à pied
3D’azur sombre : de ciel sombre
4 Piqué : tacheté
5Griser : rendre un peu ivre
6On divague : on laisse errer nos pensées, on déraisonne
7Le cœur fou Robinsonne : le cœur s’échappe et vagabonde
8Cavatine : air d’opéra pour soliste
Texte B : Blaise Cendrars,
Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France
.
Ce long poème de 445 vers, nourri de références propres à l’histoire de Cendrars, se présente comme le récit d’un jeune narrateur de seize ans qui fait le voyage de Moscou à Kharbine (ville de Mandchourie) en compagnie de Jeanne, une jeune fille parisienne.
En ce temps-là j’étais en mon adolescence
J’avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance
J’étais à 16 000 lieues du lieu de ma naissance
J’étais à Moscou, dans la ville des mille et trois clochers et des sept gares
Et je n’avais pas assez des sept gares et des mille et trois tours
Car mon adolescence était alors si ardente et si folle
Que mon cœur, tour à tour, brûlait comme le temple d’Ephèse
ou comme la Place Rougede
Moscou
Quand le soleil se couche.
Et mes yeux éclairaient des voies anciennes.
Et j’étais déjà si mauvais poète
Que je ne savais pas aller jusqu’au bout.
Le Kremlin était comme un immense gâteau tartare
Croustillé d’or,
Avec les grandes amandes des cathédrales toutes blanches
Et l’or mielleux des cloches...
Un vieux moine me lisait la légende de Novgorode
J’avais soif
Et je déchiffrais des caractères cunéiformes
Puis, tout à coup, les pigeons du Saint-Esprit s’envolaient sur la place
Et mes mains s’envolaient aussi, avec des bruissements d’albatros
Et ceci, c’était les dernières réminiscences du dernier jour
Du tout dernier voyage
Et de la mer.
Pourtant, j’étais fort mauvais poète.
Je ne savais pas aller jusqu’au bout.
J’avais faim
Et tous les jours et toutes les femmes dans les cafés et tous les verres
J’aurais voulu les boire et les casser
Et toutes les vitrines et toutes les rues
Et toutes les maisons et toutes les vies
Et toutes les roues des fiacres
Et liquéfier tous ces grands corps étranges et nus sous les vêtements qui m’affolent
Je pressentais la venue du grand Christ rouge de la révolution russe
…Et le soleil était une mauvaise plaie
Qui s’ouvrait comme un brasier.
En ce temps-là j’étais en mon adolescence
J’avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de ma naissance
J’étais à Moscou, où je voulais me nourrir de flammes
Et je n’avais pas assez des tours et des gares que constellaient mes yeux
1 Lieue : mesure de distance approximativement égale à quatre kilomètres
2Le temple d’Ephèse, considéré dans l’Antiquité comme la quatrième merveille du monde, fut incendié en 356
3Kremlin : citadelle impériale située au cœur de Moscou
4 Novgorode : ville de Russie
5Caractères cunéiformes : écriture ancienne de Mésopotamie qui combine des signes en forme de clous triangulaires
6Les pigeons du Saint-Esprit : dans la tradition biblique, la colombe symbolise l’Esprit saint
7Réminiscence : mémoire profonde, lointaine, comme venue du fond des âges
8Fiacre : véhicule tiré par des chevaux
Texte C : René Char,
Les Matinaux
.
L’ADOLESCENT SOUFFLETÉ
Les mêmes coups qui l’envoyaient au sol le lançaient en même tempsloin devant sa vie, vers les futures années où, quand il saignerait, ce neserait plus à cause de l’iniquité
d’un seul. Tel l’arbuste que réconfortent sesracines et qui presse ses rameaux meurtriscontre son fût
résistant, ildescendait ensuite à reculons dans le mutisme
de ce savoir et dans soninnocence. Enfin il s’échappait, s’enfuyait et devenait souverainementheureux. Il atteignait la prairie et la barrière des roseaux dont il cajolait lavase et percevait le sec frémissement. Il semblait que ce que la terre avaitproduit de plus noble et de plus persévérant, l’avait, en compensation,adopté.
Il recommencerait ainsi jusqu’au moment où, la nécessité de rompredisparue, il se tiendrait droit et attentif parmi les hommes, à la fois plusvulnérable et plus fort.
QUESTIONS
Après avoir lu attentivement les textes du corpus, vous répondrez aux questionssuivantes de façon organisée et synthétique. (6 points)
Question 1 :
Quels pronoms personnels désignent l’adolescent dans ces trois poèmes ? Commentinterpréter ces choix différents ? (3 points)
Question 2 :
Quelles expériences vécues par les adolescents évoquent ces poèmes ? Que leurapportent-elles ? (3 points) _________________ Professeur de français, lycée
Intervenant, professeur de français
Dubrevetaubac.fr
Dernière édition par Prof de français lycée, le Sam Avr 13, 2013 3:00 pm; édité 1 fois |
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jean sébastien bac STT
Age: 29 Inscrit le: 17 Juin 2011 Messages: 226
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Sujet: Questions corpus, poésie, séries technologiques 2012 Mer Juin 20, 2012 9:48 pm |
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Bonjour à tous
bac français fini, ouf!!
Pour la question, elles paraissaient simples, mais en fait j'ai eu des problèmes, j'aurai voulu confirmation :
Texte B : Blaise Cendrars,
Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France ,(vers 1 à 42), in
Poésies complètes
On y trouve la première personne du singulier.
Le locuteur est le personnage donc de ce fait le point de vue est interne, on a une expression subjective
1913.Texte C : René Char, « L’adolescent souffleté »,
Les Matinaux, 1950
Dans ce troisième texte, le "il " domine, nous avons la troisième personne du singulier qui domine l'ensemble du texte. Par opposition au précédent, le point de vue est donc externe. Ce n'est plus la subjectivité qui se rapporte à la perception de l'adolescent mais l'objectivité.
Texte A : Arthur Rimbaud, « Roman »,
Cahier de Douai, in Poésies , 1870-1872.
Nous constatons que le "on " domine le poème, troisième personne du singulier, c'est un pronom indéfini. Ni objectivité, ni subjectivité, c'est la généralité qui constuit la poésie de Rimbaud en particulier à travers cette citation, "on n'est pas sérieux ... " _________________ Bac STT de français |
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Elisabeth terminaleSTG
Age: 30 Inscrit le: 08 Jan 2012 Messages: 173
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Sujet: Questions corpus, poésie, séries technologiques 2012 Mer Juin 20, 2012 9:57 pm |
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Salut Jean Seb
je vois que t'as assuré, je le savais.Moi ça a été très bien, je voulais juste voir pour la question corpus.
En fait , on a fait la même chose sauf pour ça :
Il y a aussi chez Rimbaud, la deuxième personne, "vous" à la quatrième strophe, de cette manière, Rimbaud jette un autre regard.
En conclusion : l'usage différent des pronoms personnels dans les différents textes de ce corpus renvoient à des points de vue opposés et par conséquent à des visions différentes de l'adolescence. C'est d'ailleurs ce qui fait l'intérêt de ce corpus : la confrontation des divers points de vue sur le même sujet
Voilà Jean Seb, on a réussi j'en suis certaine _________________ Bac français, 1ère STG |
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Prof de français lycée, Intervenant enseignant en français, 1ères S et ES
Age: 64 Inscrit le: 07 Fév 2011 Messages: 1583
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Sujet: Questions corpus, poésie, séries technologiques 2012 Mer Juin 20, 2012 10:03 pm |
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Bonsoir à vous deux
C'est un travail correct mais attention, il n'y a que la première question, j'espère que vous n'avez pas oublié de faire la seconde _________________ Professeur de français, lycée
Intervenant, professeur de français
Dubrevetaubac.fr |
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Elisabeth terminaleSTG
Age: 30 Inscrit le: 08 Jan 2012 Messages: 173
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Sujet: Questions corpus, poésie, séries technologiques 2012 Mer Juin 20, 2012 10:05 pm |
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Bonsoir
Non on n'a pas oublié, on voulait juste avoir confirmation pour la première. Le reste a été fait biensûr.
Dans l'ensemble, je suis satisfaite _________________ Bac français, 1ère STG |
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Prof de français lycée, Intervenant enseignant en français, 1ères S et ES
Age: 64 Inscrit le: 07 Fév 2011 Messages: 1583
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Sujet: Questions corpus, poésie, séries technologiques 2012 Mer Juin 20, 2012 10:09 pm |
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Dans ce cas c'est bien _________________ Professeur de français, lycée
Intervenant, professeur de français
Dubrevetaubac.fr |
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moliere Invité
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Sujet: Questions corpus, poésie, séries technologiques 2012 Ven Juin 22, 2012 3:31 pm |
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bonjour je voulais savoir pour le sujet d'invention g peu davoir fais un hors sujet parque ont demander de parler d'un experience a cette age mais moi j'ai lutot parler d'une experience du point de vu psycologique donc je c pas si c'est pas a la limite du hors sujet |
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Prépabac, examen2017 Administrateur
Age: 59 Inscrit le: 07 Déc 2009 Messages: 6069 Localisation: versailles
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Prépabac, examen2017 Administrateur
Age: 59 Inscrit le: 07 Déc 2009 Messages: 6069 Localisation: versailles
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Sujet: Questions corpus, poésie, séries technologiques 2012 Dim Juin 24, 2012 4:24 pm |
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