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 DU BREVET AU BAC :: QUESTIONS SUR CORPUS DE TEXTES : L'ECRIT DU BAC DE FRANCAIS :: Relation maître et valet, Beaumarchais, Marivaux....

Relation maître et valet, Beaumarchais, Marivaux....

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Prof de français lycée,
Intervenant enseignant en français, 1ères S et ES



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MessageSujet: Relation maître et valet, Beaumarchais, Marivaux....  Posté leLun Nov 12, 2012 6:14 pm Répondre en citant

Question sur corpus


Comment la relation maître et valet évolue t'-elle dans les différents textes du corpus?

Consulter la correction de la question
http://docremuneres.forumparfait.com/question-sur-corpus-rapports-maa-tres-et-valets-vt4457.html



TEXTE 1:
Le mariage de Figaro , Acte V scène 3 de Beaumarchais

Figaro, seul [...]
(Il se lève.) Que je voudrais bien tenir un de ces puissants de quatre jours, si légers sur le mal qu'ils ordonnent, quand une bonne disgrâce a cuvé son orgueil! Je lui dirais... que les sottises imprimées n'ont d'importance qu'aux lieux où l'on en gêne le cours; que sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur; et qu'il n'y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits. (Il se rassied.) Las de nourrir un obscur pensionnaire, on me met un jour dans la rue; et comme il faut dîner, quoiqu'on ne soit plus en prison, je taille encore ma plume et demande à chacun de quoi il est question: on me dit que, pendant ma retraite économique, il s'est établi dans Madrid un système de liberté sur la vente des productions, qui s'étend même à celles de la presse; et que, pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l'autorité, ni du culte, ni de la politique, ni dé la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l'Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l'inspection de deux ou trois censeurs. Pour profiter de cette douce liberté, j'annonce un écrit périodique, et, croyant n'aller sur les brisées d'aucun autre, je le nomme Journal inutile. Pou-ou! je vois s'élever contre moi mille pauvres diables à la feuille, on me supprime, et me voilà derechef sans emploi! - Le désespoir m'allait saisir; on pense à moi pour une place, mais par malheur j'y étais propre: il fallait un calculateur, ce fut un danseur qui l'obtint. Il ne me restait plus qu'à voler; je me fais banquier de pharaon: alors, bonnes gens! je soupe en ville, et les personnes dites comme il faut m'ouvrent poliment leur maison, en retenant pour elles les trois quarts du profit. J'aurais bien pu me remonter; je commençais même à comprendre que, pour gagner du bien, le savoir-faire vaut mieux que le savoir. Mais comme chacun pillait autour de moi, en exigeant que je fusse honnête, il fallut bien périr encore. Pour le coup je quittais le monde, et vingt brasses d'eau m'en allaient séparer, lorsqu'un dieu bienfaisant m'appelle à mon premier état. Je reprends ma trousse et mon cuir anglais; puis, laissant la fumée aux sots qui s'en nourrissent, et la honte au milieu du chemin, comme trop lourde à un piéton, je vais rasant de ville en ville, et je vis enfin sans souci. Un grand seigneur passe à Séville; il me reconnaît, je le marie; et pour prix d'avoir eu par mes soins son épouse, il veut intercepter la mienne! Intrigue, orage à ce sujet. Prêt à tomber dans un abîme, au moment d'épouser ma mère, mes parents m'arrivent à la file. (Il se lève en s'échauffant.)




L'iles des esclaves scène 3 de Marivaux

Des naufragés jetés par la tempête dans l'île des Esclaves sont obligés selon la loi de cette republique d'echanger leurs conditions. Ainsi , Euphrosine devient l''esclave de Cléanthis. Trivelin le maître des lieux invite l'ancienne esclave à faire la critique de sa maîtresse

CLEANTHIS : Madame, au contraire, a-t-elle mal reposé ? "Ah ! qu'on m'apporte un miroir ; comme me voilà faite ! que je suis mal bâtie !" Cependant on se mire, on éprouve son visage de toutes les façons, rien ne réussit ; des yeux battus, un teint fatigué ; voilà qui est fini, il faut envelopper ce visage-là, nous n'aurons que du négligé, Madame ne verra personne aujourd'hui, pas même le jour, si elle peut ; du moins fera-t-il sombre dans la chambre. Cependant, il vient compagnie, on entre : que va-t-on penser du visage de Madame ? on croira qu'elle enlaidit : donnera-t-elle ce plaisir-là à ses bonnes amies ? Non, il y a remède à tout : vous allez voir. "Comment vous portez-vous, Madame ? - Très mal, Madame ; j'ai perdu le sommeil ; il y a huit jours que je n'ai fermé l'œil ; je n'ose pas me montrer, je fais peur." Et cela veut dire : "Messieurs, figurez-vous que ce n'est point moi au moins ; ne me regardez pas, remettez à me voir ; ne me jugez pas aujourd'hui ; attendez que j'aie dormi. J'entendais tout cela, car nous autres esclaves, nous sommes doués contre nos maîtres d'une pénétration !... Oh ! ce sont de pauvres gens pour nous

Les bonnes , l'exposition de Genet
La chambre de Madame. Meubles Louis XV. Au fond, une fenêtre ouverte sur la façade de l’immeuble en face. A droite, le lit. A gauche, une porte et une commode. Des fleurs à profusion. C’est le soir. L’actrice qui joue Solange est vêtue d’une petite robe noire de domestique. Sur une chaise, une autre petite robe noire, des bas de fil noirs, une paire de souliers noirs à talons plats.

Claire, debout, en combinaison, tournant le dos à la coiffeuse. Son geste –le bras tendu– et le ton seront d’un tragique exaspéré.

Et ces gants ! Ces éternels gants ! Je t’ai dit souvent de les laisser à la cuisine. C’est avec ça, sans doute, que tu espères séduire le laitier. Non, non, ne mens pas, c’est inutile. Pends-les au-dessus de l’évier. Quand comprendras-tu que cette chambre ne doit pas être souillée ? Tout, mais tout ! ce qui vient de la cuisine est crachat. Sors. Et remporte tes crachats ! Mais cesse !

Pendant cette tirade, Solange jouait avec une paire de gants de caoutchouc, observant ses mains gantées, tantôt en bouquet, tantôt en éventail.

Ne te gêne pas, fais ta biche. Et surtout ne te presse pas, nous avons le temps. Sors !

Solange change soudain d’attitude et sort humblement, tenant du bout des doigts les gants de caoutchouc. Claire s’assied à la coiffeuse. Elle respire les fleurs, caresse les objets de toilette, brosse ses cheveux, arrange son visage.

CLAIRE.
Préparez ma robe. Vite, le temps presse. Vous n'êtes pas là ? (Elle se retourne.) Claire ! Claire ! (Entre Solange.)
SOLANGE.
Que Madame m'excuse, je préparais le tilleul (elle prononce « tillol ») de Madame.
CLAIRE.
Disposez mes toilettes. La robe blanche pailletée. L'éventail, les émeraudes.
SOLANGE.
Tous les bijoux de Madame ?
CLAIRE.
Sortez-les. Je veux choisir. (Avec beaucoup d'hypocrisie.) Et naturellement les souliers vernis. Ceux que vous convoitez depuis des années. (Solange prend dans l'armoire quelques écrins qu'elle ouvre et dispose sur le lit.) Pour votre noce sans doute. Avouez qu'il vous a séduite ! Que vous êtes grosse1 ! Avouez-le ! (Solange s'accroupit sur le tapis, et, crachant dessus, cire des escarpins vernis.) Je vous ai dit, Claire, d'éviter les crachats. Qu'ils dorment en vous, ma fille, qu'ils y croupissent. Ah ! ah ! vous êtes hideuse, ma belle. Penchez-vous davantage et vous regardez dans mes souliers. (Elle tend son pied que Solange examine.) Pensez-vous qu'il me soit agréable de me savoir le pied enveloppé par les voiles de votre salive ? Par la brume de vos marécages ?
SOLANGE, à genoux et très humble.
Je désire que Madame soit belle.
CLAIRE, elle s'arrange dans la glace.
Vous me détestez, n'est-ce pas ? Vous m'écrasez sous vos prévenances, sous votre humilité, sous les glaïeuls et le réséda. (Elle se lève et d'un ton plus bas.) On s'encombre inutilement. Il y a trop de fleurs. C'est mortel. (Elle se mire encore.) Je serai belle. Plus que vous ne le serez jamais.


Et enfin En attendant Godot Acte 1 de Samuel beckett

POZZO
Savez-vous qui m'a appris toutes ces belles choses ? ( un temps , Dardant son doigts vers Lucky)
Lui !

VLADIMIR
(regardant le ciel)La nuit ne viendra-t-elle donc jamais ?

POZZO
Sans lui je n'aurais jamais pensé, jamais senti, que des choses basses, ayant trait à mon métier de - peu importe. La beauté, la grâce, la vérité de première classe, je m'en savais incapable. Alors j'ai pris un Knouk

VLADIMIR
( malgré lui cessant d'interroger le ciel) Un knouk ?

POZZO
Il y aura bientôt soixante ans que ça dure ...( Il calcule mentalement) ... Oui bientôt soixante.(Se redressant fièrement) On ne mme les donnerait pas n'est ce pas ? (Vladimir regarde Lucky)A coté de lui j'ai l'air d'une jeune homme non ?( Un temps. A lucky ) Chapeau! ( Lucky dépose le panier, enlève son chapeau. Une abondante chevelure blanche lui tombe autour du visage.Il met son chapeau sous le bras et reprend le panier) Maintenant regardez ( Pozzo ôte son chapeau.Il est complètement chauve. Il remet son chapeau) Vous avez vu?

VLADIMIR Qu'est ce que c'est , un knouk ?

POZZO Vous n'êtes pas d'ici. Etes-vous seulement du siècle ? Autrefois on avait des bouffons. Maintenant on a des Knouks Ceux qui peuvent se le permettre.

VLADIMIR
Et vous le chassez à présent ? Un si vieux , un si fidèle serviteur ?

ESTRAGON
Fumier !

Pozzo de plus en plus agité

VLADIMIR
Après en avoir sucé la subsatnce vous le jetez comme un...(Il cherche)..comme une peau de banane. Avouez que...

POZZO
(gemissant portant ses mains à la tête ) Je n'en peux plus... plus supporter... ce qu'il fait... vous pouvez pas savoir... c'est affreux... faut qu'il s'en aille...(il brandit les bras) je deviens fou...( il s'effondre la tête dans les bras) Je n'en peux plus... peux plus...

Silence.Tous regardent Pozzo. Lucky tresaille
_________________
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