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 DU BREVET AU BAC :: LE ROMAN :: le roman, Balzac, plusieurs études, le père goriot

le roman, Balzac, plusieurs études, le père goriot

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Prépabac, examen2017
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MessageSujet: le roman, Balzac, plusieurs études, le père goriot  Posté leJeu Avr 29, 2010 5:52 pm Répondre en citant



SEQUENCE LE ROMAN



Problématiques et questions

BALZAC Honoré (de), La femme de trente ans, Chapitre I « En voyant son amant si occupé [...] dans le jardin des Tuileries. »
Dans cet extrait, étudiez les personnages de Julie, de son père et de son amant.

BALZAC Honoré (de), La femme de trente ans, Chapitre I « Par une douce soirée du mois d’août [...] un de ces coups d’œil fins par lesquels une femme dit toute sa pensée. »
« cette Julie semblait être une nouvelle femme... » D’après cet extrait, que signifie « nouvelle femme » et comment cet extrait peint-il le portrait de cette « nouvelle Julie » ?

BALZAC Honoré (de), La femme de trente ans, Chapitre III « Chez Mme d’Aiglemont, la mise était en harmonie avec la pensée [...] tous les mystères qu’un observateur pouvait pressentir en elle. »
« Charles de Vandenesse admira ce magnifique tableau... » En quoi peut-on dire que ces éléments du portrait de la « femme de trente ans » qu’est devenue madame d’Aiglemont constituent un « magnifique tableau » ?

Pour Balzac, le père Goriot, voir ci dessous, en deuxième message posté


questions, problématique du chapitre 1 du père Goriot

Etude du réalisme avec le père Goriot :

Le Père Goriot marque l’étape la plus importante dans la construction de la Comédie humaine. Balzac maîtrise désormais sa technique des personnages reparaissants[59], qui est une caractéristique majeure de la Comédie humaine, ainsi que celle du cycle romanesque « faisant concurrence à l’état civil ». Il expose son projet, en 1834, dans une lettre à Ewelina Hańska : « Je crois qu’en 1838, les trois parties de cette œuvre gigantesque seront, sinon parachevées, du moins superposées et qu’on pourra juger la masse ». Et il décrit les trois étages de l’édifice« les Études de mœurs, représenteront les effets sociaux,(…) la seconde assise est les Études philosophiques, car après les effets viendront les causes(…). Puis, après les effets et les causes viendront les Études analytiques, car après les effets et les causes, doivent se rechercher les principes(…)[60]. »


BALZAC Honoré (de), Le Père Goriot, Portrait de Mme Vauquer « Cette pièce est dans tout son lustre [...] le déjeuner des pensionnaires internes. » pages 55-56 Livre de Poche.
En quoi le décor et le personnage sont-ils en harmonie ?
Le portrait de Mme Vauquer est-il ici un blâme ou un éloge ?

BALZAC Honoré (de), Le Père Goriot, Portrait de Vautrin « Entre ces deux personnages [...] un mystère soigneusement enfoui. » pages 63-65 Livre de Poche.
En quoi cette description est-elle celle d’un personnage inquiétant ?
En quoi cette description annonce-t-elle certains évènements du roman ?

BALZAC Honoré (de), Le Père Goriot, Le monde selon Mme de Bauséant « Eh bien, Monsieur de Rastignac [...] et sortit. » pages 135-137 Livre de Poche.
Quelle vision de l’aristocratie nous est proposée dans cet extrait ?
Que révèle le discours de Mme de Bauséant sur elle-même ?

BALZAC Honoré (de), Le Père Goriot
, La clé de la réussite selon Vautrin « Voilà le carrefour de la vie [...] des manigances infernales » pages 165-166 Livre de Poche.
Ce texte peut-il être lu comme un texte argumentatif ?
Quelles visions du monde et de la société sont proposées ici par Balzac à travers le personnage de Vautrin ?

BALZAC Honoré (de), Le Père Goriot, L’enterrement du Père Goriot « Les deux prêtres [...] A nous deux maintenant ! » pages 353-354 Livre de Poche.
En quoi cette fin est-elle particulièrement réaliste et tragique ?
Quelle vision du monde nous est transmise par Balzac à travers cette fin ?
Quelle image de Rastignac nous est donnée dans ce dénouement ?

CAMUS, Albert, L’Étranger, 1re partie, chap.5 « Le soir, Marie est venue me chercher [...] pour me tendre sa bouche » (pages 69-71 édition Folio)
À quoi voit-on, d’après cet extrait, que ce roman n’est pas traditionnel ?
Qu’est-ce qui fait l’originalité de ce dialogue amoureux ?
Que nous apprend ce dialogue sur les personnages ?
En quoi cette demande en mariage est-elle déconcertante ?

CAMUS, Albert
, L’Étranger, 1re partie, chap.6 « Dès qu’il m’a vu [...] la porte du malheur » (pages 93-95 édition Folio)
Qu’est-ce qui fait la force dramatique de cet épisode ?
Pourquoi ce moment du meurtre est-il décisif pour Meursault ?
Montrez la dimension à la fois tragique et épique de ce passage.

CAMUS, Albert, L’Étranger, 2e partie, chap.4 « Et j’ai essayé d’écouter encore [...] il doit être puni en conséquence." (pages 155-157 édition Folio)
Comment cet extrait illustre-t-il l’impression d’étrangeté ?

CAMUS, Albert, L’Étranger, 2e partie, chap. 4 « L’après-midi [...] j’étais trop fatigué. » (Plaidoirie de l’avocat, pages 158-161, édition Folio).
Comment s’exprime ici la satire de la justice ?

CAMUS, Albert, L’Étranger, 2e partie, chap.5 dernière page « Lui parti, j’ai retrouvé le calme [...] avec des cris de haine. » (pages 185-186 édition Folio)
En quoi Meursault est-il représentatif du héros moderne dans ce passage ?
Meursault est-il un héros à la fin du roman ?
Quelle vision de l’homme et du monde nous donne la fin de ce roman ?

CELINE, Louis-Ferdinand, Voyage au bout de la Nuit « Le messager vacillant se remit au "garde-à-vous [...] Lui pourtant aussi il était mort. » (Manuel NATHAN Littérature Français édition 2007 p.462-463)
Comment Céline remet-il en cause les caractéristiques du roman traditionnel dans cet extrait ?
Qu’y a-t-il de choquant dans la vision donnée ici de l’homme et du monde ?

La nature du roman
"La nature du roman, si elle était connue, les romans seraient écrits par des fonctionnaires. Les thèmes des romans seraient enregistrés sur logiciel, les romans composés par ordinateur. La nature du roman est inconnue. Elle fuit sous l'esprit de celui qui écrit le roman comme la femme fuit, tout en s'abandonnant aux mains de son amant, tandis que sa propre imagination divague. La nature du roman est l'absence. Le roman n'est pas seulement mobile, il est mouvant, il se transforme en même temps qu'il se déroule, il ignore à jamais le prochain mot. La nature du roman est l'infini. Le roman est l'autobiographie en acte. Le romancier est une création de chaque instant. Il dit « Je » pour mentir. Il s'affirme homme et femme, ange et monstre, jeune homme et vieillard. Il meurt autant de fois qu'il faut. Il aime infatigablement. La nature du roman est le sexe. Le roman est un acte sexuel. La nature du roman est une femme rousse, dans une salle obscure, qui convoite un acteur de cinéma. « Tout à l'heure, chez moi, Lexington Avenue. » Elle ferme les yeux et s'enfonce les ongles dans les paumes. La nature du roman est un vieil homme, assis sur un pliant, la nuque protégée du soleil par un mouchoir, qui regarde, immobile, le paysage poussiéreux. Il boit une orchiatta, que lui apporte un jeune garçon de café, en qui il croit vaguement se reconnaître, et tirant de sa poche un carnet, il tente de noter un souvenir qui vient de lui traverser l'esprit. Sa main tremble. La nature du roman est la guerre entre le désir et la mémoire, entre l'écriture et le temps. La nature du roman est l'impossible."

Pierre Bourgeade, La nature du roman


CHODERLOS DE LACLOS, Pierre, Les Liaisons dangereuses Lettre 125 « La voilà donc vaincue [...] la douce impression du sentiment de gloire » (Manuel NATHAN Littérature Français édition 2007 p.264-265)
En quoi le héros libertin est-il différent du héros traditionnel dans cet extrait ?
Quelles sont les caractéristiques des personnages et de leur vision du monde dans cet extrait ?
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MessageSujet: Le Père Goriot, Balzac, chapitre 1  Posté leSam Mai 15, 2010 6:42 pm Répondre en citant

Séquence : le roman
Le père Goriot, Balzac Chapitre 1


l'incipit

Objet d'étude : le roman et ses personnages : la vision de l'homme et du monde
. Explication de l'objet d'étude : le roman et ses personnages : la fiction s'oppose à l'homme et au monde : le réel. Le romancier à travers les personnages qu'il crée et l'univers qui les fait évoluer transmet au lecteur sa vison de l'homme et du monde.
Problématique : comment le réalisme dans le père Goriot permet il une peinture de la société du 19ème?
Objet : c'est un roman parlant de l'ascension sociale d'un jeune provincial. C'est un incipit, Balzac présente les personnages. Nous nous demanderons "quelles sont les caractéristiques de ces personnages qui se suivent?

Questions:

I - Présentation des deux héros

1 - disporoportion de deux portraits
2 - un protrait flatteur de Rastignac
3 - un portrait contrasté de Vautrin

en quoi pouvons nouis parler de disproportion de deux portraits?
quelles sont les caractéristiques du portrait de Rastignac? S'agit il d'un portrait flatteur?
quels sont les points forts et les points faibles du portrait contrasté de Vautrin?

II - Le réalisme des portraits
1 -des descriptions organisées
2 - le souci des détails
3 - la généralisation

en quoi consiste le rortrait moral de Vautrin?
comment le souci du détail transparait il dans l'extrait? présence d'expansions du nom, adjectifs, subordonnées relatives, énumération
comment la généralisation se traduit elle? Par l'utilisation de l'article défini, "le fils d'une famille noble", "l'étudiant", ainsi Rastignac représente tous les étudiants, on a un personnage type
que marque l'article indéfini "un de ces gens"? Vautrin apparatient au type des "fameux gaillards"

III - Des indices sur l'intrigue à venir

quelles informations nous donne l'incipit? Lieu, époque, personnages, intrigue
en quoi le portrait de ces deux personnages principaux souligne t'il l'appartenance au mouvement réaliste?
avons nous un incipit traditionnel?
Citer un autre exemple d'incipit dans le roman
Donner la définition de "roman" et de "réalisme" "naturalisme"
Voir la fiche sur le "roman"
http://docremuneres.forumparfait.com/le-roman-introduction-vt480.html

La comédie humaine


L'oeuvre de Balzac, l'ensemble de ses écrits est regroupé sou le titre, "la comédie humaine", l'écirture a duré 20 ans. Cela suppose une référence au théâtre avec l'idée que le monde est un théâtre, les hommes sont tous sur scène et jouent un rôle, c'est le théâtre du monde. Le but de la comédie humaine est de relier toutes les histoires les unes aux autres.
Balzac est le témoin de son temsp. Pour écrire ses romans, il fatu ds enquêtes sur les lieux et les milieux sociaux. Il donne une image fidèle de la société, on peut faire une analogie avec Zola, "les Rougons- Macquart".

Le lien entre la comédie humaine et le réel
: il y a des personnages de la lcomédie humaine qui sont des personnages réels, par exemple les tailleurs à partir du moment où ils apparaissent dans le roman, ils deviennent virtuels. Certains personnages sont inspirés de personnages réels, on change donc de nom.
Etude du réalisme avec le père Goriot :

Le Père Goriot marque l’étape la plus importante dans la construction de la Comédie humaine. Balzac maîtrise désormais sa technique des personnages reparaissants[59], qui est une caractéristique majeure de la Comédie humaine, ainsi que celle du cycle romanesque « faisant concurrence à l’état civil ». Il expose son projet, en 1834, dans une lettre à Ewelina Hańska : « Je crois qu’en 1838, les trois parties de cette œuvre gigantesque seront, sinon parachevées, du moins superposées et qu’on pourra juger la masse ». Et il décrit les trois étages de l’édifice« les Études de mœurs, représenteront les effets sociaux,(…) la seconde assise est les Études philosophiques, car après les effets viendront les causes(…). Puis, après les effets et les causes viendront les Études analytiques, car après les effets et les causes, doivent se rechercher les principes(…). »



Question pour l'oral du baccalauréat de français : quels sont les moyens de créer l'illusion dans le père Goriot?


- affirmer l'histoire n'est pas une fiction
- peu d'interventions du narrateur dans le roman
- la physionomie : une théorie de Lavater : scientifique 1772, on établit un parallèle entre le physique et le caractère d'un personnage.
par exemple, les mollets du père Goriot reflètent ses caractéristiques morales.
- description méticuleuses : donner une apparence de vie individuelle à des personnages types : ex : Rastignac et Lucien : personnage type du jeune provincial ambitieux qui vient à Paris pour réussir. Le père Goriot est le type du père qui adore ses filles
- le retour des personnages
Le retour des personnages: vraie naissance de la Comédie Humaine

Un jour de l'année 1833, Honoré de Balzac, fou de joie, fit irruption chez sa sœur, Laure de Surville, et s'écria: « Salue-moi, car je suis tout bonnement en train de devenir un génie. » Il venait d'entrevoir la première ébauche d'une œuvre colossale dont le principe serait le retour des personnages d'un roman à l'autre. Il appliqua immédiatement ce principe en 1835 dans le Père Goriot, en utilisant comme personnage principal un jeune homme arriviste du nom d'Eugène de Rastignac, déjà entrevu - mais plus âgé et «parvenu» - dans la Peau de chagrin (1831). Ces personnages qui ressurgissaient épisodiquement d'un roman à l'autre commencèrent à former ce vaste réseau d'intrigues, d'intérêts, de passions et d'aventures dans lequel, comme en un gigantesque filet, le romancier enveloppa la société entière de son temps.
Félix Davin, auteur de la préface des Etudes de mœurs au XIXe siècle qui réunit en 1834 une douzaine de romans de Balzac déjà parus, se fit l'interprète du romancier en ces termes: « Un grand pas a été fait dernièrement. En voyant réapparaître dans le Père Goriot quelques-uns des personnages déjà créés, le public a compris l'une des plus hardies intentions de l'auteur, celle de donner la vie et le mouvement à tout un monde fictif dont les personnages subsisteront peut-être, alors que la plus grande partie des modèles seront morts et oubliés. » Dans l'ensemble de la Comédie humaine, sur les deux mille cinq cent quatre personnages ou groupes de personnages fictifs, quatre-vingt-six figurent cinq fois et dix-huit entrent en scène plus de quinze fois. En tête de palmarès des réapparitions figurent le médecin de la Comédie humaine, Horace Bianchon, et le baron de Nucingen. C'est donc de 1833 que date véritablement la naissance de l'immense œuvre balzacienne. Celle-ci s'agrandit au fil des années avec de nouveaux chefs-d'œuvre: la Recherche de l'absolu (1834), le Lys dans la vallée (1836), Illusions perdues (1837), César Birotteau (1837), Une fille d'Eve (1838-1839) et le Cabinet des Antiques (1839), qui raconte la rivalité en province de la vieille noblesse et de la bourgeoisie.
Le Lys dans la vallée (1836) relate l'éducation sentimentale de Félix de Vandenesse. Le jeune homme, dans sa jeunesse, est épris de Mme de Mortsauf, mais cette dernière le repousse par fidélité à son mari et à ses principes: elle expirera en regrettant de n'avoir pas vraiment vécu cette passion partagée. Ce roman, où dans les faits triomphe la vertu, est certainement l'un des plus poétiques de la Comédie humaine.
Illusions perdues, paru en trois parties de 1837 à 1843, raconte l'échec d'un jeune poète provincial «monté» à Paris, Lucien de Rubempré. A travers ce destin raté, Balzac dévoile les problèmes de l'écrivain confronté aux réalités éditoriales.

Le roman réaliste se caractérise par la vraisemblance des intrigues, souvent inspirées de faits réels, ainsi que par la richesse des descriptions et de la psychologie des personnages. On y rencontre des personnages appartenant à toutes les classes de la société et à plusieurs générations successives dans une perspective souvent critique. Cette volonté de construire un monde romanesque à la fois cohérent et complet voit son aboutissement dans La Comédie humaine d'Honoré de Balzac. Ce projet aura une influence considérable sur l'histoire du roman notamment dans la première moitié du XXe siècle.

Outre Balzac, l'école réaliste française compte également Flaubert et Maupassant. Toutefois, ces auteurs ne se sont pas cantonnés au style réaliste (littérature fantastique pour Balzac et Maupassant, symbolisme pour Flaubert). À la fin du XIXe, le réalisme évolue d'une part vers le naturalisme objectif d'un Zola et d'autre part vers le roman psychologique.

Synthèse sur le roman :

Les origines du roman


Au Moyen-âge, le mot « roman » désigne, par opposition au latin, la langue vulgaire, celle parlée. Dans le prologue du Chevalier à la charrette (1176-1181), Chrétien de Troyes affirme « entreprendre un roman », donnant sa terminologie à un genre où le récit repose sur la représentation de l’homme dans son devenir (comme le souligne Bakhtine en 1978).

Les premiers romans seraient issus des sociétés en mutation, notamment grecque et romaines (Ier et IIIème siècle avant J.C) qui accordent plus de place à la notion d’individu. Très vite, le roman peint le réalisme.

L’histoire du roman français émerge au XII° siècle, avec le passage de l’écriture en vers à la prose, et les écrits de chevaleries. On note alors trois matières : La France (épopées), l’Antiquité et la Bretagne (légendes Arthuriennes).

Le XIII° et XIV° siècles prolongent cette période avec de nombreuses réécritures tandis que l’essor d’une certaine bourgeoisie et l’évolution du gout de la Cour entraînent des mutations dans le romanesque : le réalisme et l’idéalisation.

Les romans de chevalerie restent des succès populaires au XVI° siècle, bien que seul Rabelais perce réellement avec sa fiction annonçant l’Humanisme. Mais le roman devient un genre mineur.

Le roman à l’âge classique

Le mépris du XVI° siècle pour le roman s’accentuera au XVII° siècle, notamment avec l’aire héroïque et sentimentale. Pour le clergé, il est impossible d’atteindre la vérité et le réel à travers la fiction et le mensonge, l’illusion romanesque détournant selon eux la réalité.

Néanmoins, entre le XVII° et le XVIII° siècles, le roman est un genre fécond, beaucoup lu et écrit, permettant aux auteurs une certaine liberté (tous les procédés d’écriture y sont possible), si bien qu’il passera au stade d’art de vivre chez nobles et bourgeois.

Sont appréciés les romans romanesques d’idéalisation (L’Astrée), accumulant héroïsme et sentimentalisme, les romans comiques (Sorel, Histoire comique de Francion, Scaron, Le roman bourgeois) plus proche du réalisme, et les romans picaresque (Cervantès, Dom Quichotte). Le classicisme impose sa sobriété face aux excès du baroque. Ainsi naissent des romans d’analyse comme La Princesse de Clèves (Mme de la Fayette).

Au XVIII°, la tendance se poursuit avec l’apparition du roman-mémoire (Manon Lescaut), du roman épistolaire et de l’antiroman (Diderot : Jacques le Fataliste).

Le triomphe du Roman au XIX° siècle

Méprisé aux XVI° et XVII° siècles, le roman connaît un véritable triomphe au XIX° siècle, dû notamment à l’émergence de la bourgeoisie. S’imposent le Réalisme avec des auteurs comme Stendhal, Balzac et Flaubert qui cherchent à peindre l’histoire et les faits sociaux actuels avec minutie, et le Naturalisme de Zola, qui pousse à l’excès le réalisme, devenant un instrument de connaissance.

Mais écrire la réalité est impossible pour beaucoup (Flaubert, Balzac ...) et peu acceptent appartenir au Réalisme. Pour Flaubert, prédomine surtout le beau style et la mélodie, celui-ci passant 7 ans à l’écriture de Madame de Bovary.

L’éclatement du roman au XX° siècle


Le roman du XX° siècle est à de nombreuses échelles, un héritage de celui du siècle précédent. A l’image de Balzac et Stendhal, Proust, Aragon et bien d’autres ont poursuivit la peinture du réel, perpétuant de ce fait le réalisme. Mauriac, Proust, Camus et Sarraute font de leurs romans, des analyses psychologiques tandis que Céline ou encore Simon rejoignent Flaubert quand à l’importance du style.

Au début du siècle, le Surréalisme récuse le roman jugé « bourgeois » tandis qu’après la Seconde guerre mondiale, le Nouveau Roman met à mal les illusions réalistes. On préfère parler alors de récits plutôt que de romans. Cependant, ces crises aboutissent paradoxalement à une révolution romanesque par laquelle le style évolue et où la progression cesse d’être linéaire pour devenir complexe. L’écriture devient plus proche de la parole, et le schéma narratif évolue.

La nature du roman
"La nature du roman, si elle était connue, les romans seraient écrits par des fonctionnaires. Les thèmes des romans seraient enregistrés sur logiciel, les romans composés par ordinateur. La nature du roman est inconnue. Elle fuit sous l'esprit de celui qui écrit le roman comme la femme fuit, tout en s'abandonnant aux mains de son amant, tandis que sa propre imagination divague. La nature du roman est l'absence. Le roman n'est pas seulement mobile, il est mouvant, il se transforme en même temps qu'il se déroule, il ignore à jamais le prochain mot. La nature du roman est l'infini. Le roman est l'autobiographie en acte. Le romancier est une création de chaque instant. Il dit « Je » pour mentir. Il s'affirme homme et femme, ange et monstre, jeune homme et vieillard. Il meurt autant de fois qu'il faut. Il aime infatigablement. La nature du roman est le sexe. Le roman est un acte sexuel. La nature du roman est une femme rousse, dans une salle obscure, qui convoite un acteur de cinéma. « Tout à l'heure, chez moi, Lexington Avenue. » Elle ferme les yeux et s'enfonce les ongles dans les paumes. La nature du roman est un vieil homme, assis sur un pliant, la nuque protégée du soleil par un mouchoir, qui regarde, immobile, le paysage poussiéreux. Il boit une orchiatta, que lui apporte un jeune garçon de café, en qui il croit vaguement se reconnaître, et tirant de sa poche un carnet, il tente de noter un souvenir qui vient de lui traverser l'esprit. Sa main tremble. La nature du roman est la guerre entre le désir et la mémoire, entre l'écriture et le temps. La nature du roman est l'impossible."

Pierre Bourgeade, La nature du roman
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MessageSujet: Le Père Goriot, Balzac, chapitre 1  Posté leLun Mai 24, 2010 7:21 pm Répondre en citant

Le Père Goriot, Balzac, chapitre 1

"Eh bien, M.de R., traitez ce monde... à une réunion de dupes et de fripons".

Objet d'étude : le roman et ses personnages : la vision de l'homme et du monde
. Explication de l'objet d'étude : le roman et ses personnages : la fiction s'oppose à l'homme et au monde : le réel. Le romancier à travers les personnages qu'il crée et l'univers qui les fait évoluer transmet au lecteur sa vison de l'homme et du monde.
Problématique : comment le réalisme dans le père Goriot permet il une peinture de la société du 19ème?
autre problématique : en quoi les conseils de Mme de B. apportent une vision noire du monde à R?
Objet : c'est un roman parlant de l'ascension sociale d'un jeune provincial.

Questions:

I - Des conseils lucides et pragmatiques
1 - une leçon
2 - un plan de bataille
3 - les relations comme tremplin social

Pour quoi po uvons nous qualifier les conseils de pragmatiques?
Pouvons nous parler de leçon, pourquoi?
Relevez un exemple de présent de vérité générale. " A Paris le succès est tout, c'est la clé du pouvoir"
Que démontre le symbolisme des rues (rue St Lazarre=rive droite=bourgeois alors que rive gauche = rue de Grenelle=aristocratie)

II - Des conseils inspirés de l'expérience personnelle de Mme de B.
1 - la déception amoureuse
2 - une nouvelle lucidité
3 - un mépris de l'amour

Que montre le lapsus? Allusion à son amant. Miguel au lieu d'Eugène
Donner un exemple de lapsus volontaire = "misérable vanité des hommes " condamnation implicite de l'attitude de son amant qui l'a trahie
Pourquoi et comment parler de nouvelle lucidité?
Relevez un exemple de présent d'énonciation qui montre son changement "maintenant je sais tout"
Relevez les expressions qui marquent son mépris de l'amour et osn regard désabusé sur le monde.

III -Livrer une vision cruelle de la société
1 -les règles du monde
2 -perversion des rapports sociaux

Relevez l'expression qui trahit l'aspect superficiel des gens du monde : "le succès est tout"
Comment comprendre la perversion des rapports sociaux dans cet extrati? N'y a t'il que des rapports d'intérêt?
Peut on parler d'une dénonciation d'une société qui repose sur l'hypocrisie et les faux-semblants
est ce une première étape dans l'initiation du héros?

Ouverture possible :

intertextualité avec le chapitre 2 du Père Goriot

Questions supplémentaires : séquence le roman

Qu'est ce qu'un roman?
Un roman réalist?
Un roman naturaliste?
Quels sont les genres de romans?
Le père Goriot est il un personnage principal ou secondaire? Un personnage éponyme?
Dresser brièvement un portrait physique et moral du père Goriot?

Voir la fiche sur le "roman"
http://docremuneres.forumparfait.com/le-roman-introduction-vt480.html

La comédie humaine


L'oeuvre de Balzac, l'ensemble de ses écrits est regroupé sou le titre, "la comédie humaine", l'écirture a duré 20 ans. Cela suppose une référence au théâtre avec l'idée que le monde est un théâtre, les hommes sont tous sur scène et jouent un rôle, c'est le théâtre du monde. Le but de la comédie humaine est de relier toutes les histoires les unes aux autres.
Balzac est le témoin de son temsp. Pour écrire ses romans, il fatu ds enquêtes sur les lieux et les milieux sociaux. Il donne une image fidèle de la société, on peut faire une analogie avec Zola, "les Rougons- Macquart".

Le lien entre la comédie humaine et le réel
: il y a des personnages de la lcomédie humaine qui sont des personnages réels, par exemple les tailleurs à partir du moment où ils apparaissent dans le roman, ils deviennent virtuels. Certains personnages sont inspirés de personnages réels, on change donc de nom.
Etude du réalisme avec le père Goriot :

Le Père Goriot marque l’étape la plus importante dans la construction de la Comédie humaine. Balzac maîtrise désormais sa technique des personnages reparaissants[59], qui est une caractéristique majeure de la Comédie humaine, ainsi que celle du cycle romanesque « faisant concurrence à l’état civil ». Il expose son projet, en 1834, dans une lettre à Ewelina Hańska : « Je crois qu’en 1838, les trois parties de cette œuvre gigantesque seront, sinon parachevées, du moins superposées et qu’on pourra juger la masse ». Et il décrit les trois étages de l’édifice« les Études de mœurs, représenteront les effets sociaux,(…) la seconde assise est les Études philosophiques, car après les effets viendront les causes(…). Puis, après les effets et les causes viendront les Études analytiques, car après les effets et les causes, doivent se rechercher les principes(…). »

Question pour l'oral du baccalauréat de français : quels sont les moyens de créer l'illusion dans le père Goriot?

- affirmer l'histoire n'est pas une fiction
- peu d'interventions du narrateur dans le roman
- la physionomie : une théorie de Lavater : scientifique 1772, on établit un parallèle entre le physique et le caractère d'un personnage.
par exemple, les mollets du père Goriot reflètent ses caractéristiques morales.
- description méticuleuses : donner une apparence de vie individuelle à des personnages types : ex : Rastignac et Lucien : personnage type du jeune provincial ambitieux qui vient à Paris pour réussir. Le père Goriot est le type du père qui adore ses filles
- le retour des personnages
Le retour des personnages: vraie naissance de la Comédie Humaine

Un jour de l'année 1833, Honoré de Balzac, fou de joie, fit irruption chez sa sœur, Laure de Surville, et s'écria: « Salue-moi, car je suis tout bonnement en train de devenir un génie. » Il venait d'entrevoir la première ébauche d'une œuvre colossale dont le principe serait le retour des personnages d'un roman à l'autre. Il appliqua immédiatement ce principe en 1835 dans le Père Goriot, en utilisant comme personnage principal un jeune homme arriviste du nom d'Eugène de Rastignac, déjà entrevu - mais plus âgé et «parvenu» - dans la Peau de chagrin (1831). Ces personnages qui ressurgissaient épisodiquement d'un roman à l'autre commencèrent à former ce vaste réseau d'intrigues, d'intérêts, de passions et d'aventures dans lequel, comme en un gigantesque filet, le romancier enveloppa la société entière de son temps.
Félix Davin, auteur de la préface des Etudes de mœurs au XIXe siècle qui réunit en 1834 une douzaine de romans de Balzac déjà parus, se fit l'interprète du romancier en ces termes: « Un grand pas a été fait dernièrement. En voyant réapparaître dans le Père Goriot quelques-uns des personnages déjà créés, le public a compris l'une des plus hardies intentions de l'auteur, celle de donner la vie et le mouvement à tout un monde fictif dont les personnages subsisteront peut-être, alors que la plus grande partie des modèles seront morts et oubliés. » Dans l'ensemble de la Comédie humaine, sur les deux mille cinq cent quatre personnages ou groupes de personnages fictifs, quatre-vingt-six figurent cinq fois et dix-huit entrent en scène plus de quinze fois. En tête de palmarès des réapparitions figurent le médecin de la Comédie humaine, Horace Bianchon, et le baron de Nucingen. C'est donc de 1833 que date véritablement la naissance de l'immense œuvre balzacienne. Celle-ci s'agrandit au fil des années avec de nouveaux chefs-d'œuvre: la Recherche de l'absolu (1834), le Lys dans la vallée (1836), Illusions perdues (1837), César Birotteau (1837), Une fille d'Eve (1838-1839) et le Cabinet des Antiques (1839), qui raconte la rivalité en province de la vieille noblesse et de la bourgeoisie.
Le Lys dans la vallée (1836) relate l'éducation sentimentale de Félix de Vandenesse. Le jeune homme, dans sa jeunesse, est épris de Mme de Mortsauf, mais cette dernière le repousse par fidélité à son mari et à ses principes: elle expirera en regrettant de n'avoir pas vraiment vécu cette passion partagée. Ce roman, où dans les faits triomphe la vertu, est certainement l'un des plus poétiques de la Comédie humaine.
Illusions perdues, paru en trois parties de 1837 à 1843, raconte l'échec d'un jeune poète provincial «monté» à Paris, Lucien de Rubempré. A travers ce destin raté, Balzac dévoile les problèmes de l'écrivain confronté aux réalités éditoriales.

Le roman réaliste se caractérise par la vraisemblance des intrigues, souvent inspirées de faits réels, ainsi que par la richesse des descriptions et de la psychologie des personnages. On y rencontre des personnages appartenant à toutes les classes de la société et à plusieurs générations successives dans une perspective souvent critique. Cette volonté de construire un monde romanesque à la fois cohérent et complet voit son aboutissement dans La Comédie humaine d'Honoré de Balzac. Ce projet aura une influence considérable sur l'histoire du roman notamment dans la première moitié du XXe siècle.

Outre Balzac, l'école réaliste française compte également Flaubert et Maupassant. Toutefois, ces auteurs ne se sont pas cantonnés au style réaliste (littérature fantastique pour Balzac et Maupassant, symbolisme pour Flaubert). À la fin du XIXe, le réalisme évolue d'une part vers le naturalisme objectif d'un Zola et d'autre part vers le roman psychologique.

Synthèse sur le roman :

Les origines du roman


Au Moyen-âge, le mot « roman » désigne, par opposition au latin, la langue vulgaire, celle parlée. Dans le prologue du Chevalier à la charrette (1176-1181), Chrétien de Troyes affirme « entreprendre un roman », donnant sa terminologie à un genre où le récit repose sur la représentation de l’homme dans son devenir (comme le souligne Bakhtine en 1978).

Les premiers romans seraient issus des sociétés en mutation, notamment grecque et romaines (Ier et IIIème siècle avant J.C) qui accordent plus de place à la notion d’individu. Très vite, le roman peint le réalisme.

L’histoire du roman français émerge au XII° siècle, avec le passage de l’écriture en vers à la prose, et les écrits de chevaleries. On note alors trois matières : La France (épopées), l’Antiquité et la Bretagne (légendes Arthuriennes).

Le XIII° et XIV° siècles prolongent cette période avec de nombreuses réécritures tandis que l’essor d’une certaine bourgeoisie et l’évolution du gout de la Cour entraînent des mutations dans le romanesque : le réalisme et l’idéalisation.

Les romans de chevalerie restent des succès populaires au XVI° siècle, bien que seul Rabelais perce réellement avec sa fiction annonçant l’Humanisme. Mais le roman devient un genre mineur.

Le roman à l’âge classique

Le mépris du XVI° siècle pour le roman s’accentuera au XVII° siècle, notamment avec l’aire héroïque et sentimentale. Pour le clergé, il est impossible d’atteindre la vérité et le réel à travers la fiction et le mensonge, l’illusion romanesque détournant selon eux la réalité.

Néanmoins, entre le XVII° et le XVIII° siècles, le roman est un genre fécond, beaucoup lu et écrit, permettant aux auteurs une certaine liberté (tous les procédés d’écriture y sont possible), si bien qu’il passera au stade d’art de vivre chez nobles et bourgeois.

Sont appréciés les romans romanesques d’idéalisation (L’Astrée), accumulant héroïsme et sentimentalisme, les romans comiques (Sorel, Histoire comique de Francion, Scaron, Le roman bourgeois) plus proche du réalisme, et les romans picaresque (Cervantès, Dom Quichotte). Le classicisme impose sa sobriété face aux excès du baroque. Ainsi naissent des romans d’analyse comme La Princesse de Clèves (Mme de la Fayette).

Au XVIII°, la tendance se poursuit avec l’apparition du roman-mémoire (Manon Lescaut), du roman épistolaire et de l’antiroman (Diderot : Jacques le Fataliste).

Le triomphe du Roman au XIX° siècle

Méprisé aux XVI° et XVII° siècles, le roman connaît un véritable triomphe au XIX° siècle, dû notamment à l’émergence de la bourgeoisie. S’imposent le Réalisme avec des auteurs comme Stendhal, Balzac et Flaubert qui cherchent à peindre l’histoire et les faits sociaux actuels avec minutie, et le Naturalisme de Zola, qui pousse à l’excès le réalisme, devenant un instrument de connaissance.

Mais écrire la réalité est impossible pour beaucoup (Flaubert, Balzac ...) et peu acceptent appartenir au Réalisme. Pour Flaubert, prédomine surtout le beau style et la mélodie, celui-ci passant 7 ans à l’écriture de Madame de Bovary.

L’éclatement du roman au XX° siècle


Le roman du XX° siècle est à de nombreuses échelles, un héritage de celui du siècle précédent. A l’image de Balzac et Stendhal, Proust, Aragon et bien d’autres ont poursuivit la peinture du réel, perpétuant de ce fait le réalisme. Mauriac, Proust, Camus et Sarraute font de leurs romans, des analyses psychologiques tandis que Céline ou encore Simon rejoignent Flaubert quand à l’importance du style.

Au début du siècle, le Surréalisme récuse le roman jugé « bourgeois » tandis qu’après la Seconde guerre mondiale, le Nouveau Roman met à mal les illusions réalistes. On préfère parler alors de récits plutôt que de romans. Cependant, ces crises aboutissent paradoxalement à une révolution romanesque par laquelle le style évolue et où la progression cesse d’être linéaire pour devenir complexe. L’écriture devient plus proche de la parole, et le schéma narratif évolue.

La nature du roman

"La nature du roman, si elle était connue, les romans seraient écrits par des fonctionnaires. Les thèmes des romans seraient enregistrés sur logiciel, les romans composés par ordinateur. La nature du roman est inconnue. Elle fuit sous l'esprit de celui qui écrit le roman comme la femme fuit, tout en s'abandonnant aux mains de son amant, tandis que sa propre imagination divague. La nature du roman est l'absence. Le roman n'est pas seulement mobile, il est mouvant, il se transforme en même temps qu'il se déroule, il ignore à jamais le prochain mot. La nature du roman est l'infini. Le roman est l'autobiographie en acte. Le romancier est une création de chaque instant. Il dit « Je » pour mentir. Il s'affirme homme et femme, ange et monstre, jeune homme et vieillard. Il meurt autant de fois qu'il faut. Il aime infatigablement. La nature du roman est le sexe. Le roman est un acte sexuel. La nature du roman est une femme rousse, dans une salle obscure, qui convoite un acteur de cinéma. « Tout à l'heure, chez moi, Lexington Avenue. » Elle ferme les yeux et s'enfonce les ongles dans les paumes. La nature du roman est un vieil homme, assis sur un pliant, la nuque protégée du soleil par un mouchoir, qui regarde, immobile, le paysage poussiéreux. Il boit une orchiatta, que lui apporte un jeune garçon de café, en qui il croit vaguement se reconnaître, et tirant de sa poche un carnet, il tente de noter un souvenir qui vient de lui traverser l'esprit. Sa main tremble. La nature du roman est la guerre entre le désir et la mémoire, entre l'écriture et le temps. La nature du roman est l'impossible."

Pierre Bourgeade, La nature du roman
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MessageSujet: Le père Goriot, Balzac, chapitre 2  Posté leLun Mai 24, 2010 7:56 pm Répondre en citant

Le père Goriot, Balzac, chapitre 2


"Le baron de R... le talent est rare"

Objet d'étude : le roman et ses personnages : la vision de l'homme et du monde
. Explication de l'objet d'étude : le roman et ses personnages : la fiction s'oppose à l'homme et au monde : le réel. Le romancier à travers les personnages qu'il crée et l'univers qui les fait évoluer transmet au lecteur sa vison de l'homme et du monde.
Problématique : comment le réalisme dans le père Goriot permet il une peinture de la société du 19ème?
autre problématique : quelle est la teneur de la leçon donnée par Vautrin?
Objet : c'est un roman parlant de l'ascension sociale d'un jeune provincial.

Questions:

I - l'attitude de Vautrin : un maître envers son élève
1 - un cours magistral
2 - la clairvoyance de Vautrin

Que montre la multiplication des phrases interrogatives?
Quel est le style utilisé? Oral, familier
Relever un exemple d'impératif et de présent de vérité générale
relever une métaphore qui montre sa clairvoyance

II - Les moyens de parvenir selon Vautrin
1 - parvenir par le travail
2 - le mariage de raison
3 - le rejet de ces deux solutions

Relevez une antithèse, une métaphore qui montrent que l'avenir s'assure par le travail
Quelles sont les objections sur le métier d'avocat?
Pourquoi y a t'il rejet de ces deux solutions?

III - La solution de Vautrin
1 -une vision pessimiste de la société
2 -solution

Quelle vision avons nous de l'argent d'après cet extrait?
Pourquoi pouvons nous parler de société élitiste?
la société vous parait elle basée exclusivement sur des rapports de force entre dominants et dominés?
Relevez une antithèse "génie/corruption"

Questions supplémentaires : séquence le roman
Qu'est ce qu'un roman?
Un roman réalist?
Un roman naturaliste?
Quels sont les genres de romans?
Le père Goriot est il un personnage principal ou secondaire? Un personnage éponyme?
Dresser brièvement un portrait physique et moral du père Goriot?

Voir la fiche sur le "roman"
http://docremuneres.forumparfait.com/le-roman-introduction-vt480.html

La comédie humaine


L'oeuvre de Balzac, l'ensemble de ses écrits est regroupé sou le titre, "la comédie humaine", l'écirture a duré 20 ans. Cela suppose une référence au théâtre avec l'idée que le monde est un théâtre, les hommes sont tous sur scène et jouent un rôle, c'est le théâtre du monde. Le but de la comédie humaine est de relier toutes les histoires les unes aux autres.
Balzac est le témoin de son temsp. Pour écrire ses romans, il fatu ds enquêtes sur les lieux et les milieux sociaux. Il donne une image fidèle de la société, on peut faire une analogie avec Zola, "les Rougons- Macquart".

Le lien entre la comédie humaine et le réel
: il y a des personnages de la lcomédie humaine qui sont des personnages réels, par exemple les tailleurs à partir du moment où ils apparaissent dans le roman, ils deviennent virtuels. Certains personnages sont inspirés de personnages réels, on change donc de nom.
Etude du réalisme avec le père Goriot :

Le Père Goriot marque l’étape la plus importante dans la construction de la Comédie humaine. Balzac maîtrise désormais sa technique des personnages reparaissants[59], qui est une caractéristique majeure de la Comédie humaine, ainsi que celle du cycle romanesque « faisant concurrence à l’état civil ». Il expose son projet, en 1834, dans une lettre à Ewelina Hańska : « Je crois qu’en 1838, les trois parties de cette œuvre gigantesque seront, sinon parachevées, du moins superposées et qu’on pourra juger la masse ». Et il décrit les trois étages de l’édifice« les Études de mœurs, représenteront les effets sociaux,(…) la seconde assise est les Études philosophiques, car après les effets viendront les causes(…). Puis, après les effets et les causes viendront les Études analytiques, car après les effets et les causes, doivent se rechercher les principes(…). »

Question pour l'oral du baccalauréat de français : quels sont les moyens de créer l'illusion dans le père Goriot?


- affirmer l'histoire n'est pas une fiction
- peu d'interventions du narrateur dans le roman
- la physionomie : une théorie de Lavater : scientifique 1772, on établit un parallèle entre le physique et le caractère d'un personnage.
par exemple, les mollets du père Goriot reflètent ses caractéristiques morales.
- description méticuleuses : donner une apparence de vie individuelle à des personnages types : ex : Rastignac et Lucien : personnage type du jeune provincial ambitieux qui vient à Paris pour réussir. Le père Goriot est le type du père qui adore ses filles
- le retour des personnages
Le retour des personnages: vraie naissance de la Comédie Humaine

Un jour de l'année 1833, Honoré de Balzac, fou de joie, fit irruption chez sa sœur, Laure de Surville, et s'écria: « Salue-moi, car je suis tout bonnement en train de devenir un génie. » Il venait d'entrevoir la première ébauche d'une œuvre colossale dont le principe serait le retour des personnages d'un roman à l'autre. Il appliqua immédiatement ce principe en 1835 dans le Père Goriot, en utilisant comme personnage principal un jeune homme arriviste du nom d'Eugène de Rastignac, déjà entrevu - mais plus âgé et «parvenu» - dans la Peau de chagrin (1831). Ces personnages qui ressurgissaient épisodiquement d'un roman à l'autre commencèrent à former ce vaste réseau d'intrigues, d'intérêts, de passions et d'aventures dans lequel, comme en un gigantesque filet, le romancier enveloppa la société entière de son temps.
Félix Davin, auteur de la préface des Etudes de mœurs au XIXe siècle qui réunit en 1834 une douzaine de romans de Balzac déjà parus, se fit l'interprète du romancier en ces termes: « Un grand pas a été fait dernièrement. En voyant réapparaître dans le Père Goriot quelques-uns des personnages déjà créés, le public a compris l'une des plus hardies intentions de l'auteur, celle de donner la vie et le mouvement à tout un monde fictif dont les personnages subsisteront peut-être, alors que la plus grande partie des modèles seront morts et oubliés. » Dans l'ensemble de la Comédie humaine, sur les deux mille cinq cent quatre personnages ou groupes de personnages fictifs, quatre-vingt-six figurent cinq fois et dix-huit entrent en scène plus de quinze fois. En tête de palmarès des réapparitions figurent le médecin de la Comédie humaine, Horace Bianchon, et le baron de Nucingen. C'est donc de 1833 que date véritablement la naissance de l'immense œuvre balzacienne. Celle-ci s'agrandit au fil des années avec de nouveaux chefs-d'œuvre: la Recherche de l'absolu (1834), le Lys dans la vallée (1836), Illusions perdues (1837), César Birotteau (1837), Une fille d'Eve (1838-1839) et le Cabinet des Antiques (1839), qui raconte la rivalité en province de la vieille noblesse et de la bourgeoisie.
Le Lys dans la vallée (1836) relate l'éducation sentimentale de Félix de Vandenesse. Le jeune homme, dans sa jeunesse, est épris de Mme de Mortsauf, mais cette dernière le repousse par fidélité à son mari et à ses principes: elle expirera en regrettant de n'avoir pas vraiment vécu cette passion partagée. Ce roman, où dans les faits triomphe la vertu, est certainement l'un des plus poétiques de la Comédie humaine.
Illusions perdues, paru en trois parties de 1837 à 1843, raconte l'échec d'un jeune poète provincial «monté» à Paris, Lucien de Rubempré. A travers ce destin raté, Balzac dévoile les problèmes de l'écrivain confronté aux réalités éditoriales.

Le roman réaliste se caractérise par la vraisemblance des intrigues, souvent inspirées de faits réels, ainsi que par la richesse des descriptions et de la psychologie des personnages. On y rencontre des personnages appartenant à toutes les classes de la société et à plusieurs générations successives dans une perspective souvent critique. Cette volonté de construire un monde romanesque à la fois cohérent et complet voit son aboutissement dans La Comédie humaine d'Honoré de Balzac. Ce projet aura une influence considérable sur l'histoire du roman notamment dans la première moitié du XXe siècle.

Outre Balzac, l'école réaliste française compte également Flaubert et Maupassant. Toutefois, ces auteurs ne se sont pas cantonnés au style réaliste (littérature fantastique pour Balzac et Maupassant, symbolisme pour Flaubert). À la fin du XIXe, le réalisme évolue d'une part vers le naturalisme objectif d'un Zola et d'autre part vers le roman psychologique.

Synthèse sur le roman :


Les origines du roman


Au Moyen-âge, le mot « roman » désigne, par opposition au latin, la langue vulgaire, celle parlée. Dans le prologue du Chevalier à la charrette (1176-1181), Chrétien de Troyes affirme « entreprendre un roman », donnant sa terminologie à un genre où le récit repose sur la représentation de l’homme dans son devenir (comme le souligne Bakhtine en 1978).

Les premiers romans seraient issus des sociétés en mutation, notamment grecque et romaines (Ier et IIIème siècle avant J.C) qui accordent plus de place à la notion d’individu. Très vite, le roman peint le réalisme.

L’histoire du roman français émerge au XII° siècle, avec le passage de l’écriture en vers à la prose, et les écrits de chevaleries. On note alors trois matières : La France (épopées), l’Antiquité et la Bretagne (légendes Arthuriennes).

Le XIII° et XIV° siècles prolongent cette période avec de nombreuses réécritures tandis que l’essor d’une certaine bourgeoisie et l’évolution du gout de la Cour entraînent des mutations dans le romanesque : le réalisme et l’idéalisation.

Les romans de chevalerie restent des succès populaires au XVI° siècle, bien que seul Rabelais perce réellement avec sa fiction annonçant l’Humanisme. Mais le roman devient un genre mineur.

Le roman à l’âge classique

Le mépris du XVI° siècle pour le roman s’accentuera au XVII° siècle, notamment avec l’aire héroïque et sentimentale. Pour le clergé, il est impossible d’atteindre la vérité et le réel à travers la fiction et le mensonge, l’illusion romanesque détournant selon eux la réalité.

Néanmoins, entre le XVII° et le XVIII° siècles, le roman est un genre fécond, beaucoup lu et écrit, permettant aux auteurs une certaine liberté (tous les procédés d’écriture y sont possible), si bien qu’il passera au stade d’art de vivre chez nobles et bourgeois.

Sont appréciés les romans romanesques d’idéalisation (L’Astrée), accumulant héroïsme et sentimentalisme, les romans comiques (Sorel, Histoire comique de Francion, Scaron, Le roman bourgeois) plus proche du réalisme, et les romans picaresque (Cervantès, Dom Quichotte). Le classicisme impose sa sobriété face aux excès du baroque. Ainsi naissent des romans d’analyse comme La Princesse de Clèves (Mme de la Fayette).

Au XVIII°, la tendance se poursuit avec l’apparition du roman-mémoire (Manon Lescaut), du roman épistolaire et de l’antiroman (Diderot : Jacques le Fataliste).

Le triomphe du Roman au XIX° siècle

Méprisé aux XVI° et XVII° siècles, le roman connaît un véritable triomphe au XIX° siècle, dû notamment à l’émergence de la bourgeoisie. S’imposent le Réalisme avec des auteurs comme Stendhal, Balzac et Flaubert qui cherchent à peindre l’histoire et les faits sociaux actuels avec minutie, et le Naturalisme de Zola, qui pousse à l’excès le réalisme, devenant un instrument de connaissance.

Mais écrire la réalité est impossible pour beaucoup (Flaubert, Balzac ...) et peu acceptent appartenir au Réalisme. Pour Flaubert, prédomine surtout le beau style et la mélodie, celui-ci passant 7 ans à l’écriture de Madame de Bovary.

L’éclatement du roman au XX° siècle


Le roman du XX° siècle est à de nombreuses échelles, un héritage de celui du siècle précédent. A l’image de Balzac et Stendhal, Proust, Aragon et bien d’autres ont poursuivit la peinture du réel, perpétuant de ce fait le réalisme. Mauriac, Proust, Camus et Sarraute font de leurs romans, des analyses psychologiques tandis que Céline ou encore Simon rejoignent Flaubert quand à l’importance du style.

Au début du siècle, le Surréalisme récuse le roman jugé « bourgeois » tandis qu’après la Seconde guerre mondiale, le Nouveau Roman met à mal les illusions réalistes. On préfère parler alors de récits plutôt que de romans. Cependant, ces crises aboutissent paradoxalement à une révolution romanesque par laquelle le style évolue et où la progression cesse d’être linéaire pour devenir complexe. L’écriture devient plus proche de la parole, et le schéma narratif évolue.

La nature du roman

"La nature du roman, si elle était connue, les romans seraient écrits par des fonctionnaires. Les thèmes des romans seraient enregistrés sur logiciel, les romans composés par ordinateur. La nature du roman est inconnue. Elle fuit sous l'esprit de celui qui écrit le roman comme la femme fuit, tout en s'abandonnant aux mains de son amant, tandis que sa propre imagination divague. La nature du roman est l'absence. Le roman n'est pas seulement mobile, il est mouvant, il se transforme en même temps qu'il se déroule, il ignore à jamais le prochain mot. La nature du roman est l'infini. Le roman est l'autobiographie en acte. Le romancier est une création de chaque instant. Il dit « Je » pour mentir. Il s'affirme homme et femme, ange et monstre, jeune homme et vieillard. Il meurt autant de fois qu'il faut. Il aime infatigablement. La nature du roman est le sexe. Le roman est un acte sexuel. La nature du roman est une femme rousse, dans une salle obscure, qui convoite un acteur de cinéma. « Tout à l'heure, chez moi, Lexington Avenue. » Elle ferme les yeux et s'enfonce les ongles dans les paumes. La nature du roman est un vieil homme, assis sur un pliant, la nuque protégée du soleil par un mouchoir, qui regarde, immobile, le paysage poussiéreux. Il boit une orchiatta, que lui apporte un jeune garçon de café, en qui il croit vaguement se reconnaître, et tirant de sa poche un carnet, il tente de noter un souvenir qui vient de lui traverser l'esprit. Sa main tremble. La nature du roman est la guerre entre le désir et la mémoire, entre l'écriture et le temps. La nature du roman est l'impossible."

Pierre Bourgeade, La nature du roman
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MessageSujet: Le père Goriot, Balzac, chapitre 4  Posté leMar Mai 25, 2010 9:45 pm Répondre en citant

Le père Goriot, Balzac, chapitre 4

"il alla s'habiller... un gosier desséché"

Objet d'étude : le roman et ses personnages : la vision de l'homme et du monde
. Explication de l'objet d'étude : le roman et ses personnages : la fiction s'oppose à l'homme et au monde : le réel. Le romancier à travers les personnages qu'il crée et l'univers qui les fait évoluer transmet au lecteur sa vison de l'homme et du monde.
Problématiques : comment le réalisme dans le père Goriot permet il une peinture de la société du 19ème?
en quoi cet extrait reflète t'il le projet réaliste de Balzac?
en quoi cet extrait marque t'il l'évolution du personnage de Rastignac?
Objet : c'est un roman parlant de l'ascension sociale d'un jeune provincial.

Plan de l'étude :

I - Une réflexion de Rastignac
1 - les marques de la réflexion
2 - des réflexions pessimistes
3 - passage en revue des solutions
II - L'évolution du personnage de Rastignac
1 - revalorisation de vautrin
2 -un personnage faible et lâche
3 - la perte des valeurs morales
III - le projet réaliste de Balzac
1 - l'exemple d'un couple hors norme
2 - de l'exemple à la loi générale

Questions:

I - Le narrateur omniscient l'est il du point de vue interne ou externe? (du point de vue interne, on a le discours direct, on est dan la tête de Rastignac, on assiste à ses réflexions, ce qui le pousse à réfléchir à l'attitude de Delphine envers son père=
- relever un rythme binaire de superlatifs pour former une hyperbole. Que montre t'elle? (vision pessimiste du monde)
- quelle fonction la métaphore del a boue "un océan de boues" remplit elle? (la société est mauvaise)
- montrer la gradation de l'engrenage de la corruption
- quelles sont les trois propositions de Vautrin?
- Relever les termes mélioratifs qui montrent la nostalgie pour sa famille?

II - en quels termes peut on parler d'une revalorisation de Vautrin?
- relever un comparatif de supériorité
- relever les expressions d'impuissance qu montrent que Rastignac est faible et lâche : "il n'osait", "il n'avait pas le courage"
- relevez un rythme ternaire : "ni la force, ni le courage, ni la vertu"

III - Comment et en quoi peut on parler d'un projet réaliste?
- Définir le roman réaliste
- En quoi l'exemple d'un couple hors norme contribue t'il à refléter le projet réaliste de Balzac?
- En quoi consiste le procédé de généralisation, le passage de l'exemple à la loi générale, permet il d'illustrer la réalité de la société grâce au roman et aux héros?

Questions supplémentaires : séquence le roman

Qu'est ce qu'un roman?
Un roman réalist?
Un roman naturaliste?
Quels sont les genres de romans?
Le père Goriot est il un personnage principal ou secondaire? Un personnage éponyme?
Dresser brièvement un portrait physique et moral du père Goriot?

Ouverture possible :

le principe du roman d'initiation est de montrer l'évolution du début à la fin. On l'a vu dans Candide qui évolue en repoussant les idées de Pangloss alors que Rastignac ne repousse pas ls idées de Vautrin.
Ou :
le dernier stade de l'évolution de Rastignac sera d'aller diner chez Delphine après la mort du père Goriot.

Voir la fiche sur le "roman"
http://docremuneres.forumparfait.com/le-roman-introduction-vt480.html

La comédie humaine


L'oeuvre de Balzac, l'ensemble de ses écrits est regroupé sou le titre, "la comédie humaine", l'écirture a duré 20 ans. Cela suppose une référence au théâtre avec l'idée que le monde est un théâtre, les hommes sont tous sur scène et jouent un rôle, c'est le théâtre du monde. Le but de la comédie humaine est de relier toutes les histoires les unes aux autres.
Balzac est le témoin de son temsp. Pour écrire ses romans, il fatu ds enquêtes sur les lieux et les milieux sociaux. Il donne une image fidèle de la société, on peut faire une analogie avec Zola, "les Rougons- Macquart".

Le lien entre la comédie humaine et le réel
: il y a des personnages de la lcomédie humaine qui sont des personnages réels, par exemple les tailleurs à partir du moment où ils apparaissent dans le roman, ils deviennent virtuels. Certains personnages sont inspirés de personnages réels, on change donc de nom.
Etude du réalisme avec le père Goriot :

Le Père Goriot marque l’étape la plus importante dans la construction de la Comédie humaine. Balzac maîtrise désormais sa technique des personnages reparaissants[59], qui est une caractéristique majeure de la Comédie humaine, ainsi que celle du cycle romanesque « faisant concurrence à l’état civil ». Il expose son projet, en 1834, dans une lettre à Ewelina Hańska : « Je crois qu’en 1838, les trois parties de cette œuvre gigantesque seront, sinon parachevées, du moins superposées et qu’on pourra juger la masse ». Et il décrit les trois étages de l’édifice« les Études de mœurs, représenteront les effets sociaux,(…) la seconde assise est les Études philosophiques, car après les effets viendront les causes(…). Puis, après les effets et les causes viendront les Études analytiques, car après les effets et les causes, doivent se rechercher les principes(…). »

Question pour l'oral du baccalauréat de français : quels sont les moyens de créer l'illusion dans le père Goriot?

- affirmer l'histoire n'est pas une fiction
- peu d'interventions du narrateur dans le roman
- la physionomie : une théorie de Lavater : scientifique 1772, on établit un parallèle entre le physique et le caractère d'un personnage.
par exemple, les mollets du père Goriot reflètent ses caractéristiques morales.
- description méticuleuses : donner une apparence de vie individuelle à des personnages types : ex : Rastignac et Lucien : personnage type du jeune provincial ambitieux qui vient à Paris pour réussir. Le père Goriot est le type du père qui adore ses filles
- le retour des personnages
Le retour des personnages: vraie naissance de la Comédie Humaine

Un jour de l'année 1833, Honoré de Balzac, fou de joie, fit irruption chez sa sœur, Laure de Surville, et s'écria: « Salue-moi, car je suis tout bonnement en train de devenir un génie. » Il venait d'entrevoir la première ébauche d'une œuvre colossale dont le principe serait le retour des personnages d'un roman à l'autre. Il appliqua immédiatement ce principe en 1835 dans le Père Goriot, en utilisant comme personnage principal un jeune homme arriviste du nom d'Eugène de Rastignac, déjà entrevu - mais plus âgé et «parvenu» - dans la Peau de chagrin (1831). Ces personnages qui ressurgissaient épisodiquement d'un roman à l'autre commencèrent à former ce vaste réseau d'intrigues, d'intérêts, de passions et d'aventures dans lequel, comme en un gigantesque filet, le romancier enveloppa la société entière de son temps.
Félix Davin, auteur de la préface des Etudes de mœurs au XIXe siècle qui réunit en 1834 une douzaine de romans de Balzac déjà parus, se fit l'interprète du romancier en ces termes: « Un grand pas a été fait dernièrement. En voyant réapparaître dans le Père Goriot quelques-uns des personnages déjà créés, le public a compris l'une des plus hardies intentions de l'auteur, celle de donner la vie et le mouvement à tout un monde fictif dont les personnages subsisteront peut-être, alors que la plus grande partie des modèles seront morts et oubliés. » Dans l'ensemble de la Comédie humaine, sur les deux mille cinq cent quatre personnages ou groupes de personnages fictifs, quatre-vingt-six figurent cinq fois et dix-huit entrent en scène plus de quinze fois. En tête de palmarès des réapparitions figurent le médecin de la Comédie humaine, Horace Bianchon, et le baron de Nucingen. C'est donc de 1833 que date véritablement la naissance de l'immense œuvre balzacienne. Celle-ci s'agrandit au fil des années avec de nouveaux chefs-d'œuvre: la Recherche de l'absolu (1834), le Lys dans la vallée (1836), Illusions perdues (1837), César Birotteau (1837), Une fille d'Eve (1838-1839) et le Cabinet des Antiques (1839), qui raconte la rivalité en province de la vieille noblesse et de la bourgeoisie.
Le Lys dans la vallée (1836) relate l'éducation sentimentale de Félix de Vandenesse. Le jeune homme, dans sa jeunesse, est épris de Mme de Mortsauf, mais cette dernière le repousse par fidélité à son mari et à ses principes: elle expirera en regrettant de n'avoir pas vraiment vécu cette passion partagée. Ce roman, où dans les faits triomphe la vertu, est certainement l'un des plus poétiques de la Comédie humaine.
Illusions perdues, paru en trois parties de 1837 à 1843, raconte l'échec d'un jeune poète provincial «monté» à Paris, Lucien de Rubempré. A travers ce destin raté, Balzac dévoile les problèmes de l'écrivain confronté aux réalités éditoriales.

Le roman réaliste se caractérise par la vraisemblance des intrigues, souvent inspirées de faits réels, ainsi que par la richesse des descriptions et de la psychologie des personnages. On y rencontre des personnages appartenant à toutes les classes de la société et à plusieurs générations successives dans une perspective souvent critique. Cette volonté de construire un monde romanesque à la fois cohérent et complet voit son aboutissement dans La Comédie humaine d'Honoré de Balzac. Ce projet aura une influence considérable sur l'histoire du roman notamment dans la première moitié du XXe siècle.

Outre Balzac, l'école réaliste française compte également Flaubert et Maupassant. Toutefois, ces auteurs ne se sont pas cantonnés au style réaliste (littérature fantastique pour Balzac et Maupassant, symbolisme pour Flaubert). À la fin du XIXe, le réalisme évolue d'une part vers le naturalisme objectif d'un Zola et d'autre part vers le roman psychologique.

Synthèse sur le roman :


Les origines du roman


Au Moyen-âge, le mot « roman » désigne, par opposition au latin, la langue vulgaire, celle parlée. Dans le prologue du Chevalier à la charrette (1176-1181), Chrétien de Troyes affirme « entreprendre un roman », donnant sa terminologie à un genre où le récit repose sur la représentation de l’homme dans son devenir (comme le souligne Bakhtine en 1978).

Les premiers romans seraient issus des sociétés en mutation, notamment grecque et romaines (Ier et IIIème siècle avant J.C) qui accordent plus de place à la notion d’individu. Très vite, le roman peint le réalisme.

L’histoire du roman français émerge au XII° siècle, avec le passage de l’écriture en vers à la prose, et les écrits de chevaleries. On note alors trois matières : La France (épopées), l’Antiquité et la Bretagne (légendes Arthuriennes).

Le XIII° et XIV° siècles prolongent cette période avec de nombreuses réécritures tandis que l’essor d’une certaine bourgeoisie et l’évolution du gout de la Cour entraînent des mutations dans le romanesque : le réalisme et l’idéalisation.

Les romans de chevalerie restent des succès populaires au XVI° siècle, bien que seul Rabelais perce réellement avec sa fiction annonçant l’Humanisme. Mais le roman devient un genre mineur.

Le roman à l’âge classique

Le mépris du XVI° siècle pour le roman s’accentuera au XVII° siècle, notamment avec l’aire héroïque et sentimentale. Pour le clergé, il est impossible d’atteindre la vérité et le réel à travers la fiction et le mensonge, l’illusion romanesque détournant selon eux la réalité.

Néanmoins, entre le XVII° et le XVIII° siècles, le roman est un genre fécond, beaucoup lu et écrit, permettant aux auteurs une certaine liberté (tous les procédés d’écriture y sont possible), si bien qu’il passera au stade d’art de vivre chez nobles et bourgeois.

Sont appréciés les romans romanesques d’idéalisation (L’Astrée), accumulant héroïsme et sentimentalisme, les romans comiques (Sorel, Histoire comique de Francion, Scaron, Le roman bourgeois) plus proche du réalisme, et les romans picaresque (Cervantès, Dom Quichotte). Le classicisme impose sa sobriété face aux excès du baroque. Ainsi naissent des romans d’analyse comme La Princesse de Clèves (Mme de la Fayette).

Au XVIII°, la tendance se poursuit avec l’apparition du roman-mémoire (Manon Lescaut), du roman épistolaire et de l’antiroman (Diderot : Jacques le Fataliste).

Le triomphe du Roman au XIX° siècle

Méprisé aux XVI° et XVII° siècles, le roman connaît un véritable triomphe au XIX° siècle, dû notamment à l’émergence de la bourgeoisie. S’imposent le Réalisme avec des auteurs comme Stendhal, Balzac et Flaubert qui cherchent à peindre l’histoire et les faits sociaux actuels avec minutie, et le Naturalisme de Zola, qui pousse à l’excès le réalisme, devenant un instrument de connaissance.

Mais écrire la réalité est impossible pour beaucoup (Flaubert, Balzac ...) et peu acceptent appartenir au Réalisme. Pour Flaubert, prédomine surtout le beau style et la mélodie, celui-ci passant 7 ans à l’écriture de Madame de Bovary.

L’éclatement du roman au XX° siècle


Le roman du XX° siècle est à de nombreuses échelles, un héritage de celui du siècle précédent. A l’image de Balzac et Stendhal, Proust, Aragon et bien d’autres ont poursuivit la peinture du réel, perpétuant de ce fait le réalisme. Mauriac, Proust, Camus et Sarraute font de leurs romans, des analyses psychologiques tandis que Céline ou encore Simon rejoignent Flaubert quand à l’importance du style.

Au début du siècle, le Surréalisme récuse le roman jugé « bourgeois » tandis qu’après la Seconde guerre mondiale, le Nouveau Roman met à mal les illusions réalistes. On préfère parler alors de récits plutôt que de romans. Cependant, ces crises aboutissent paradoxalement à une révolution romanesque par laquelle le style évolue et où la progression cesse d’être linéaire pour devenir complexe. L’écriture devient plus proche de la parole, et le schéma narratif évolue.

La nature du roman

"La nature du roman, si elle était connue, les romans seraient écrits par des fonctionnaires. Les thèmes des romans seraient enregistrés sur logiciel, les romans composés par ordinateur. La nature du roman est inconnue. Elle fuit sous l'esprit de celui qui écrit le roman comme la femme fuit, tout en s'abandonnant aux mains de son amant, tandis que sa propre imagination divague. La nature du roman est l'absence. Le roman n'est pas seulement mobile, il est mouvant, il se transforme en même temps qu'il se déroule, il ignore à jamais le prochain mot. La nature du roman est l'infini. Le roman est l'autobiographie en acte. Le romancier est une création de chaque instant. Il dit « Je » pour mentir. Il s'affirme homme et femme, ange et monstre, jeune homme et vieillard. Il meurt autant de fois qu'il faut. Il aime infatigablement. La nature du roman est le sexe. Le roman est un acte sexuel. La nature du roman est une femme rousse, dans une salle obscure, qui convoite un acteur de cinéma. « Tout à l'heure, chez moi, Lexington Avenue. » Elle ferme les yeux et s'enfonce les ongles dans les paumes. La nature du roman est un vieil homme, assis sur un pliant, la nuque protégée du soleil par un mouchoir, qui regarde, immobile, le paysage poussiéreux. Il boit une orchiatta, que lui apporte un jeune garçon de café, en qui il croit vaguement se reconnaître, et tirant de sa poche un carnet, il tente de noter un souvenir qui vient de lui traverser l'esprit. Sa main tremble. La nature du roman est la guerre entre le désir et la mémoire, entre l'écriture et le temps. La nature du roman est l'impossible."

Pierre Bourgeade, La nature du roman
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Du BREVET AU BAC


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MessageSujet: Chapitre 4, l'excipit du père Goriot, Balzac  Posté leMar Mai 25, 2010 9:51 pm Répondre en citant

Chapitre 4, l'excipit du père Goriot, Balzac


"quand le corbillard... fin"

Objet d'étude : le roman et ses personnages : la vision de l'homme et du monde
. Explication de l'objet d'étude : le roman et ses personnages : la fiction s'oppose à l'homme et au monde : le réel. Le romancier à travers les personnages qu'il crée et l'univers qui les fait évoluer transmet au lecteur sa vison de l'homme et du monde.
Problématiques : comment le réalisme dans le père Goriot permet il une peinture de la société du 19ème?
en quoi cet extrait reflète t'il le projet réaliste de Balzac?
en quoi cet excipit est il réaliste?
en quoi cet extrait marque t'il l'évolution du personnage de Rastignac?
Objet : c'est un roman parlant de l'ascension sociale d'un jeune provincial.
dénouement du rman avec la mort du personnage éponyme. Cet évènement va parachever l'initiation de Rastignac de façon cruelle.

Plan de l'étude :

I - Un excipit réaliste et symbolique
1 - une description réaliste
2 - omniprésence de l'argent
3 - symbolisme de la scène

II - Une vision pessimiste de la société
1 - un registre pathétique
2 - affreuse solitude de cette fin

III - La fin d'une initiation sentimentale et sociale

1 - une nette évolution
2 - complexité psychologique de Rastignac : un nouveau type de héros

Questions :

I -
- que peut on dire de l'excipit par rapport à l'incipit?
- en quoi avons nous une description réaliste? (étapes de l'enterrement, levée du corps, convoi, office), vocabulaire réaliste, titre de psaumes, "de profondis", termes techniques, bruits des pelletées de terre sur le cercueil.
- que traduit l'omniprésence de l'argent?
- quel est le symbolisme de la scène au niveau du temps et du lieu?

II -
- Comment Balzac parvient il à restituer sa vision pessimiste de la société? le père Goriot est un personnage pathétique, "pauvre homme", "cris d'agonisants" : souffrance physique et souffrance morale : absence des deux filles.
- Comment se traduit l'affreuse solitude de cette fin?

III -
- En quoi pouvons nous parler de Rastignac en ces termes : un nouveau héros :
regard tendre et ironique du narrateur, vocabulaire religieux, hyperbole pour les attitudes et la douleur, "grandiosees, horrible tristesse, coeur pur".
Exagération et ironie : les dires et les faits : distance par rapport à Delphine qui devien pour lui la femme du banquier qui peut l'aider dans la société.

Conclusion :

Parabole : mort et renaissance avec retour des personnages
éducation et renaissance de Rastignac
déchéance du père Goriot, et mort du personnage éponyme

Questions supplémentaires : séquence le roman

Qu'est ce qu'un roman?
Un roman réalist?
Un roman naturaliste?
Quels sont les genres de romans?
Le père Goriot est il un personnage principal ou secondaire? Un personnage éponyme?
Dresser brièvement un portrait physique et moral du père Goriot?

Ouverture possible :

le principe du roman d'initiation est de montrer l'évolution du début à la fin. On l'a vu dans Candide qui évolue en repoussant les idées de Pangloss alors que Rastignac ne repousse pas ls idées de Vautrin.
Ou :
le dernier stade de l'évolution de Rastignac sera d'aller diner chez Delphine après la mort du père Goriot.

Voir la fiche sur le "roman"
http://docremuneres.forumparfait.com/le-roman-introduction-vt480.html

La comédie humaine


L'oeuvre de Balzac, l'ensemble de ses écrits est regroupé sou le titre, "la comédie humaine", l'écirture a duré 20 ans. Cela suppose une référence au théâtre avec l'idée que le monde est un théâtre, les hommes sont tous sur scène et jouent un rôle, c'est le théâtre du monde. Le but de la comédie humaine est de relier toutes les histoires les unes aux autres.
Balzac est le témoin de son temsp. Pour écrire ses romans, il fatu ds enquêtes sur les lieux et les milieux sociaux. Il donne une image fidèle de la société, on peut faire une analogie avec Zola, "les Rougons- Macquart".

Le lien entre la comédie humaine et le réel
: il y a des personnages de la lcomédie humaine qui sont des personnages réels, par exemple les tailleurs à partir du moment où ils apparaissent dans le roman, ils deviennent virtuels. Certains personnages sont inspirés de personnages réels, on change donc de nom.
Etude du réalisme avec le père Goriot :

Le Père Goriot marque l’étape la plus importante dans la construction de la Comédie humaine. Balzac maîtrise désormais sa technique des personnages reparaissants[59], qui est une caractéristique majeure de la Comédie humaine, ainsi que celle du cycle romanesque « faisant concurrence à l’état civil ». Il expose son projet, en 1834, dans une lettre à Ewelina Hańska : « Je crois qu’en 1838, les trois parties de cette œuvre gigantesque seront, sinon parachevées, du moins superposées et qu’on pourra juger la masse ». Et il décrit les trois étages de l’édifice« les Études de mœurs, représenteront les effets sociaux,(…) la seconde assise est les Études philosophiques, car après les effets viendront les causes(…). Puis, après les effets et les causes viendront les Études analytiques, car après les effets et les causes, doivent se rechercher les principes(…). »

Question pour l'oral du baccalauréat de français : quels sont les moyens de créer l'illusion dans le père Goriot?


- affirmer l'histoire n'est pas une fiction
- peu d'interventions du narrateur dans le roman
- la physionomie : une théorie de Lavater : scientifique 1772, on établit un parallèle entre le physique et le caractère d'un personnage.
par exemple, les mollets du père Goriot reflètent ses caractéristiques morales.
- description méticuleuses : donner une apparence de vie individuelle à des personnages types : ex : Rastignac et Lucien : personnage type du jeune provincial ambitieux qui vient à Paris pour réussir. Le père Goriot est le type du père qui adore ses filles
- le retour des personnages
Le retour des personnages: vraie naissance de la Comédie Humaine

Un jour de l'année 1833, Honoré de Balzac, fou de joie, fit irruption chez sa sœur, Laure de Surville, et s'écria: « Salue-moi, car je suis tout bonnement en train de devenir un génie. » Il venait d'entrevoir la première ébauche d'une œuvre colossale dont le principe serait le retour des personnages d'un roman à l'autre. Il appliqua immédiatement ce principe en 1835 dans le Père Goriot, en utilisant comme personnage principal un jeune homme arriviste du nom d'Eugène de Rastignac, déjà entrevu - mais plus âgé et «parvenu» - dans la Peau de chagrin (1831). Ces personnages qui ressurgissaient épisodiquement d'un roman à l'autre commencèrent à former ce vaste réseau d'intrigues, d'intérêts, de passions et d'aventures dans lequel, comme en un gigantesque filet, le romancier enveloppa la société entière de son temps.
Félix Davin, auteur de la préface des Etudes de mœurs au XIXe siècle qui réunit en 1834 une douzaine de romans de Balzac déjà parus, se fit l'interprète du romancier en ces termes: « Un grand pas a été fait dernièrement. En voyant réapparaître dans le Père Goriot quelques-uns des personnages déjà créés, le public a compris l'une des plus hardies intentions de l'auteur, celle de donner la vie et le mouvement à tout un monde fictif dont les personnages subsisteront peut-être, alors que la plus grande partie des modèles seront morts et oubliés. » Dans l'ensemble de la Comédie humaine, sur les deux mille cinq cent quatre personnages ou groupes de personnages fictifs, quatre-vingt-six figurent cinq fois et dix-huit entrent en scène plus de quinze fois. En tête de palmarès des réapparitions figurent le médecin de la Comédie humaine, Horace Bianchon, et le baron de Nucingen. C'est donc de 1833 que date véritablement la naissance de l'immense œuvre balzacienne. Celle-ci s'agrandit au fil des années avec de nouveaux chefs-d'œuvre: la Recherche de l'absolu (1834), le Lys dans la vallée (1836), Illusions perdues (1837), César Birotteau (1837), Une fille d'Eve (1838-1839) et le Cabinet des Antiques (1839), qui raconte la rivalité en province de la vieille noblesse et de la bourgeoisie.
Le Lys dans la vallée (1836) relate l'éducation sentimentale de Félix de Vandenesse. Le jeune homme, dans sa jeunesse, est épris de Mme de Mortsauf, mais cette dernière le repousse par fidélité à son mari et à ses principes: elle expirera en regrettant de n'avoir pas vraiment vécu cette passion partagée. Ce roman, où dans les faits triomphe la vertu, est certainement l'un des plus poétiques de la Comédie humaine.
Illusions perdues, paru en trois parties de 1837 à 1843, raconte l'échec d'un jeune poète provincial «monté» à Paris, Lucien de Rubempré. A travers ce destin raté, Balzac dévoile les problèmes de l'écrivain confronté aux réalités éditoriales.

Le roman réaliste se caractérise par la vraisemblance des intrigues, souvent inspirées de faits réels, ainsi que par la richesse des descriptions et de la psychologie des personnages. On y rencontre des personnages appartenant à toutes les classes de la société et à plusieurs générations successives dans une perspective souvent critique. Cette volonté de construire un monde romanesque à la fois cohérent et complet voit son aboutissement dans La Comédie humaine d'Honoré de Balzac. Ce projet aura une influence considérable sur l'histoire du roman notamment dans la première moitié du XXe siècle.

Outre Balzac, l'école réaliste française compte également Flaubert et Maupassant. Toutefois, ces auteurs ne se sont pas cantonnés au style réaliste (littérature fantastique pour Balzac et Maupassant, symbolisme pour Flaubert). À la fin du XIXe, le réalisme évolue d'une part vers le naturalisme objectif d'un Zola et d'autre part vers le roman psychologique.

Synthèse sur le roman :


Les origines du roman


Au Moyen-âge, le mot « roman » désigne, par opposition au latin, la langue vulgaire, celle parlée. Dans le prologue du Chevalier à la charrette (1176-1181), Chrétien de Troyes affirme « entreprendre un roman », donnant sa terminologie à un genre où le récit repose sur la représentation de l’homme dans son devenir (comme le souligne Bakhtine en 1978).

Les premiers romans seraient issus des sociétés en mutation, notamment grecque et romaines (Ier et IIIème siècle avant J.C) qui accordent plus de place à la notion d’individu. Très vite, le roman peint le réalisme.

L’histoire du roman français émerge au XII° siècle, avec le passage de l’écriture en vers à la prose, et les écrits de chevaleries. On note alors trois matières : La France (épopées), l’Antiquité et la Bretagne (légendes Arthuriennes).

Le XIII° et XIV° siècles prolongent cette période avec de nombreuses réécritures tandis que l’essor d’une certaine bourgeoisie et l’évolution du gout de la Cour entraînent des mutations dans le romanesque : le réalisme et l’idéalisation.

Les romans de chevalerie restent des succès populaires au XVI° siècle, bien que seul Rabelais perce réellement avec sa fiction annonçant l’Humanisme. Mais le roman devient un genre mineur.

Le roman à l’âge classique

Le mépris du XVI° siècle pour le roman s’accentuera au XVII° siècle, notamment avec l’aire héroïque et sentimentale. Pour le clergé, il est impossible d’atteindre la vérité et le réel à travers la fiction et le mensonge, l’illusion romanesque détournant selon eux la réalité.

Néanmoins, entre le XVII° et le XVIII° siècles, le roman est un genre fécond, beaucoup lu et écrit, permettant aux auteurs une certaine liberté (tous les procédés d’écriture y sont possible), si bien qu’il passera au stade d’art de vivre chez nobles et bourgeois.

Sont appréciés les romans romanesques d’idéalisation (L’Astrée), accumulant héroïsme et sentimentalisme, les romans comiques (Sorel, Histoire comique de Francion, Scaron, Le roman bourgeois) plus proche du réalisme, et les romans picaresque (Cervantès, Dom Quichotte). Le classicisme impose sa sobriété face aux excès du baroque. Ainsi naissent des romans d’analyse comme La Princesse de Clèves (Mme de la Fayette).

Au XVIII°, la tendance se poursuit avec l’apparition du roman-mémoire (Manon Lescaut), du roman épistolaire et de l’antiroman (Diderot : Jacques le Fataliste).

Le triomphe du Roman au XIX° siècle

Méprisé aux XVI° et XVII° siècles, le roman connaît un véritable triomphe au XIX° siècle, dû notamment à l’émergence de la bourgeoisie. S’imposent le Réalisme avec des auteurs comme Stendhal, Balzac et Flaubert qui cherchent à peindre l’histoire et les faits sociaux actuels avec minutie, et le Naturalisme de Zola, qui pousse à l’excès le réalisme, devenant un instrument de connaissance.

Mais écrire la réalité est impossible pour beaucoup (Flaubert, Balzac ...) et peu acceptent appartenir au Réalisme. Pour Flaubert, prédomine surtout le beau style et la mélodie, celui-ci passant 7 ans à l’écriture de Madame de Bovary.

L’éclatement du roman au XX° siècle


Le roman du XX° siècle est à de nombreuses échelles, un héritage de celui du siècle précédent. A l’image de Balzac et Stendhal, Proust, Aragon et bien d’autres ont poursuivit la peinture du réel, perpétuant de ce fait le réalisme. Mauriac, Proust, Camus et Sarraute font de leurs romans, des analyses psychologiques tandis que Céline ou encore Simon rejoignent Flaubert quand à l’importance du style.

Au début du siècle, le Surréalisme récuse le roman jugé « bourgeois » tandis qu’après la Seconde guerre mondiale, le Nouveau Roman met à mal les illusions réalistes. On préfère parler alors de récits plutôt que de romans. Cependant, ces crises aboutissent paradoxalement à une révolution romanesque par laquelle le style évolue et où la progression cesse d’être linéaire pour devenir complexe. L’écriture devient plus proche de la parole, et le schéma narratif évolue.

La nature du roman

"La nature du roman, si elle était connue, les romans seraient écrits par des fonctionnaires. Les thèmes des romans seraient enregistrés sur logiciel, les romans composés par ordinateur. La nature du roman est inconnue. Elle fuit sous l'esprit de celui qui écrit le roman comme la femme fuit, tout en s'abandonnant aux mains de son amant, tandis que sa propre imagination divague. La nature du roman est l'absence. Le roman n'est pas seulement mobile, il est mouvant, il se transforme en même temps qu'il se déroule, il ignore à jamais le prochain mot. La nature du roman est l'infini. Le roman est l'autobiographie en acte. Le romancier est une création de chaque instant. Il dit « Je » pour mentir. Il s'affirme homme et femme, ange et monstre, jeune homme et vieillard. Il meurt autant de fois qu'il faut. Il aime infatigablement. La nature du roman est le sexe. Le roman est un acte sexuel. La nature du roman est une femme rousse, dans une salle obscure, qui convoite un acteur de cinéma. « Tout à l'heure, chez moi, Lexington Avenue. » Elle ferme les yeux et s'enfonce les ongles dans les paumes. La nature du roman est un vieil homme, assis sur un pliant, la nuque protégée du soleil par un mouchoir, qui regarde, immobile, le paysage poussiéreux. Il boit une orchiatta, que lui apporte un jeune garçon de café, en qui il croit vaguement se reconnaître, et tirant de sa poche un carnet, il tente de noter un souvenir qui vient de lui traverser l'esprit. Sa main tremble. La nature du roman est la guerre entre le désir et la mémoire, entre l'écriture et le temps. La nature du roman est l'impossible."

Pierre Bourgeade, La nature du roman



L'oral du baccalauréat, séquence le roman, préparer les questions,les problématiques, les analyses et les ouvertures pour réussir l'examen


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Fiche bac, le roman
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Questions, problématiques sur le Père Goriot, Balzac
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Chapitre 1, l'incipit, le père Goriot, Balzac, questions, problématiques et analyse de la séquence "roman"
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Chapitre 1, Balzac, le père Goriot, questions, problématiques de l'extrait et introduction de la séquence
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Zola, l'argent, chapitre 12, l'excipit, dernière page
http://docremuneres.forumparfait.com/zola-l-argent-plusieurs-etudes-questions-problematiques-vt809.html

Explications des extraits de l'ouvrage de Zola, l'argent afin de répondre aux questions, problématiques et ouvertures
Lecture analytiqe de l'incipit de "l'argent" de Zola
http://docremuneres.forumparfait.com/l-argent-emile-zola-l-incipit-vt691.html

Explication du chapitre 8 de l'ouvrage, "l'argent" de Zola, le portrait de Saccard
http://docremuneres.forumparfait.com/emile-zola-l-argent-description-de-saccard-vt757.html

Lecture analytique du chapitre 8 de l'argent de Zola, l'exposition universelle
http://docremuneres.forumparfait.com/emile-zola-l-argent-exposition-universelle-vt732.html

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